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philosophie antique

Dans le Phèdre, tout comme dans la République, vous avez une tripartition de l’âme. Il y a un eros vil, et il y a un eros noble, et au-dessus se trouve la raison ou l’intellect. Ce que l’on appelle l’amour vil dans le Phèdre est appelé appétit ou désir dans la République ; l’amour noble est appelé "ardeur" dans la République. Cette tripartition ne se trouve pas dans le Banquet. Au lieu de cela, vous avez une autre tripartition : l’eros au sens tout simple, c’est-à-dire l’amour hétérosexuel qui a pour fin la procréation ; l’amour de la renommée immortelle, qui a une certaine parenté avec l’ardeur de la République, mais qui ne se confond pas avec elle ; et le troisième est l’amour hétérosexuel qui a pour fin la procréation ; l’amour de la renommée immortelle, qui a une certaine parenté avec l’ardeur de la République, mais qui ne se confond pas avec elle ; et le troisième est l’amour de la sagesse. Comment ces deux tripartitions sont liées, c’est là une question. Celui qui pourrait donner une réponse vraie à cette question pourrait prétendre avoir compris la doctrine platonicienne de l’homme.

Auteur: Strauss Léo

Info: Dans "Sur le Banquet de Platon", trad. Olivier Sedeyn, éditions de l'éclat, Paris-Tel Aviv, 2006, page 73

[ énigme ] [ question ] [ intertextualité ] [ double triade ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

spiritualité

La désobéissance des purs esprits, la chute dans la matière, n'est pas tout à fait un mythe. Elle a un fondement. Il est assez ridicule de prétendre à l'attache matérielle de la conscience universelle puisque cette conscience se trouve à tout instant en dehors de l'espace phénoménal. Mais il est plausible de définir une attache inattendue dans l'harmonie des âmes liées, momentanément, à la substance dans laquelle elles se développent. Cette liaison a causé leur chute, les réincarnations successives. En s'attachant au plaisir des sens, en désirant prendre contact avec les formes matérielles, en projettant leurs idées dans l'amplification de leurs besoins, les hommes ont créé les vices et toutes les imperfections que nous constatons sur terre. (...) 

Mais ces réincarnations successives ont lieu parce que nous sommes tous responsables et solidaires des manifestations dont nous avons contribué au développement.

Etant donné la conposition extra-sensible des vibrations de la substance dans l'atmosphère des mondes invisibles, la moindre attraction détermine des résultats plus considérables que sur terre. Ici-bas,  les efforts maladroits sont amortis par la densité de la matière. Dans l'invisible, plus on s'élève et plus l'équilibre est de rigueur.

Auteur: Yram Marcel Forhan

Info: L'évolution dans les mondes supérieurs, pp 133, 134, 143

[ incarnation apprentissage ] [ affinement ] [ perfectionnement ] [ sens-de-la-vie ] [ métaphysique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

ésotérisme

[…] chaque Nom réfère au Dieu qui se montre à et par l’Imagination théophanique. S’arrêter à la pluralité, c’est être avec les Noms divins et avec les Noms du monde. S’arrêter à l’unité du Dénommé, c’est être avec l’Être divin sous l’aspect de son Soi (dhât) indépendant du monde et des relations de ses Noms avec les Noms du monde. Mais les deux stations sont également nécessaires et conditionnées l’une pour l’autre. Refuser la première, c’est oublier que l’Être divin ne se révèle à nous que sous les configurations de l’Imagination théophanique, laquelle donne une réalité effective à ces Noms divins dont la tristesse aspirait à des êtres concrets en qui investir leur activité, et qu’ils feraient être ce qu’ils étaient, êtres grâce auxquels et pour lesquels ces Noms figureraient alors comme autant d’hypostases, écloses au pluriel qui les désigne comme "les Seigneurs". Mais manquer la seconde des deux stations, c’est ne plus percevoir l’unité dans la pluralité. En revanche s’arrêter simultanément aux deux, c’est être enfin équidistant du polythéisme et du monothéisme monolithique, abstrait et unilatéral. Reconnaître la pluralité qui s’attache à l’Imagination, ce n’est ni la dévaloriser ni prétendre l’annuler, mais au contraire la fonder.

Auteur: Corbin Henry

Info: Dans "L'imagination créatrice dans le soufisme d'Ibn'Arabî", page 207

[ création récurrente ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-hommes

Définir l’anima comme étant le facteur éros nous contraint alors en permanence à prétendre que l’excitation sexuelle est un message de l’âme et ne peut être repoussée – car qui repousserait l’appel de son âme ? Nous sommes donc contraints de prétendre que les relations humaines mouvementées de même que les enthousiasmes délirants nous sont inspirés par l’anima, alors qu’en réalité, ils sont moins le fait de la moiteur de l’âme permettant la réflexion, que celui de la capture de l’âme par éros. Car ici, il nous faut admettre que si l’anima n’est pas l’éros, sa première inclination va cependant vers l’amour. Il est vrai qu’elle séduit : être allumé, enflammé, illuminé. Il est vrai qu’elle fait des avances, afin de faire se transformer la réflexion pure en connexion. Il est vrai qu’elle possède une gamme incroyable d’images voluptueuses afin de s’attirer l’éros, et ceci dans le but de ce que Platon appelait "génération" ou constitution de l’âme. Toutefois, bien que l’amour soit essentiel à l’âme, fait sur lequel insiste la théologie et que confirme la psychothérapie, et bien que l’âme soit ce par quoi nous recevions l’amour, il n’en est pas moins vrai que l’âme n’est pas l’amour.

Auteur: Hillman James

Info: Dans "Anima et animus", page 131

[ passion ] [ simultanéité trompeuse ] [ amalgame ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

psycho-sociologie

Ainsi, le non-pauvre (qui parfois est même aisé) peut tenter d’apprendre au pauvre quelle est la manière de se payer un costard. Spoiler : c’est de travailler.

Le non-pauvre (qui parfois est même carrément riche) peut continuer sur sa lancée et lui montrer comment se trouver un travail. Spoiler : il faut traverser la rue.

Le non-pauvre (qui parfois – c’est rare mais ça existe – est carrément président de la République), peut s’agacer de ce que le pauvre reste pauvre et il se filme en train de le dire : "On met un pognon de dingue dans les minima sociaux et les gens ne s’en sortent pas". Et il insiste : "Il faut responsabiliser les gens pour qu’ils sortent de la pauvreté". Parce qu'il paraît évident au non-pauvre qu'un pauvre responsable, ça n'existe pas. Que le pauvre ne manque pas d'argent – ce serait une lecture trop "premier degré" de la pauvreté – mais de sens des responsabilités. 

Et ce qui est bien avec le sens des responsabilités, c'est qu'on peut prétendre qu'on le distribue sans que ça coûte un pognon de dingue. Ça ne risque pas d'appauvrir un non-pauvre. Ça ne risque pas non plus d'enrichir un pauvre. Ça ne change rien. On ne s'en sort pas. 

Auteur: Zeniter Alice

Info:

[ rhétorique financière ] [ arrogance inconsciente ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

populace

" Et le peuple ? " dira-t-on. Le penseur ou l'historien qui emploie ce mot sans ironie se disqualifie. Le " peuple ", on sait trop bien à quoi il est destiné : subir les événements, et les fantaisies des gouvernants. Toute expérience politique, si " avancée " fût-elle, se déroule à ses dépens, se dirige contre lui : il porte les stigmates de l'esclavage par arrêt divin ou diabolique. Inutile de s'apitoyer sur lui : sa cause est sans ressource. Nations et empires se forment par sa complaisance aux iniquités dont il est l'objet. Point de chef d'État, ni de conquérant qui ne le méprise ; mais il accepte ce mépris, et en vit. (...) Tel qu'il est, il représente une invitation au despotisme. Il supporte ses épreuves, parfois il les sollicite, et ne se révolte contre elles que pour courir vers de nouvelles, plus atroces que les anciennes. La révolution étant son seul luxe, il s'y précipite, non pas tant pour en retirer quelques bénéfices ou améliorer son sort, que pour acquérir lui aussi le droit d'être insolent, avantage qui le console de ses déconvenues habituelles, mais qu'il perd aussitôt qu'on abolit les privilèges du désordre. Aucun régime n'assurant son salut, il s'accommode de tous et d'aucun. Et, depuis le Déluge jusqu'au Jugement, tout ce à quoi il peut prétendre, c'est de remplir honnêtement sa mission de vaincu.


Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Histoire et utopie

[ méprisée ] [ facilement manipulable ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

révolte

En ce temps les miracles et les saints semblaient vouloir disparaître. On croyait facilement que les âmes contemporaines manquaient de l’esprit de sacrifice. Les martyrs du siècle furent surtout d’obscurs citoyens hallucinés par le tintamarre des mots politiques, puis mitraillés impitoyablement en 1830, en 1848, en 1871 au bénéfice de certaines situations parlementaires que se préparaient ainsi des avocats violents et sournois ; et il y aurait même de l’imprudence à prétendre que nul vœu d’intérêt individuel n’engagea ces combattants malheureux à rechercher, eux-mêmes, les armes à la main, un profit électoral.
Les parades des Deux Chambres avec leurs scandales quotidiens, leurs syndicats de fabricants de sucre, de bouilleurs de cru, de vendeurs de bière, de faiseurs de vin, de courtiers en céréales et d’éleveurs de bestiaux nous révélèrent, à maintes reprises, les mobiles du suffrage universel. Il y eut Méline et Morelli, le sénateur Le Guay… Aussi toutes ces batailles de la chaussée parisienne, toutes les histoires de la rue Transnonain ou de Satory finiront-elles par nous paraître de simples querelles de marchands âpres à la concurrence.
Nos âmes sans complexité se fussent probablement déplues à suivre encore les jeux brusques de ces marionnettes ; et la politique eût été mise hors de notre préoccupation, si la légende du sacrifice, du don de la vie pour le bonheur humain n’eût subitement réapparu dans l’Époque avec le martyre de Ravachol.

Auteur: Paul Adam

Info: Entretiens Politiques et littéraires, Juillet 1892, 3e année, vol. V, N° 28, Repris dans Critique des Moeurs, Ollendorff, 1897

[ France ]

 

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constitutif

D'après Fédida, la plainte du déprimé traduit dans sa répétition incoercible, une véritable "dépendance au psychique". Même si, formulée de cette façon à votre intention, cette expression n'a l'air de rien, elle nous rappelle cette vérité : au même titre que bien des déprimés, nous savons que nous pensons. C'est seulement, en vous découvrant vous-mêmes à ce point dépendant de votre propre pensée pour exister, qu'il vous arrive de ressentir, vis-à-vis d'elle, une amertume parfois terrible. On pourrait d'ailleurs comparer cette amertume à celle que l'on vouerait à toute personne qui prétendrait nous asservir autant. Fédida suggère qu'il n'est donc pas mauvais signe, en soi, qu'un humain se préoccupe de sa pensée, même à l'excès, puisqu'il lui doit de se savoir humain. Il y a mieux encore. Le malheur de penser succédant au plaisir de se savoir penser : voilà le destin de tous les humains. La conséquence se déduit d'elle-même : prétendre stopper radicalement une telle dynamique est insensé. Affirmant que par nature, la dépressivité "appartient à la vie psychique", Fédida en fait également "la maladie de l'humain", au sens où il est impossible d'être humain sans l'avoir éprouvée. Non seulement vous n'êtes pas un malade pour le psychanalyste, mais à ses yeux, votre plainte témoigne au contraire de ce qui fait de nous des êtres humains : être en mesure de savoir et de dire, à soi-même comme à autrui, que nous pensons.

Auteur: Keller Pascal-Henri

Info: Dans "Lettre ouverte au déprimé"

[ inévitable ] [ dédramatiser ] [ condition humaine ] [ déséquilibre chair-esprit ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

comprendre

Que le chaotique vaille moins que l’ordonné, le confus que le clair, l’incomplet que le complet, le contradictoire que le cohérent, etc., ce postulat de toute science est lui-même un préjugé, c’est-à-dire l’expression d’un choix certes consubstantiel à la science, condition de possibilité de la science, mais toujours, justement, accompli sur le mode tacite, avant le déploiement effectif de la connaissance et comme pour lui ouvrir la voie. Nous mettons ainsi en évidence la présence, sous l’activité scientifique, même en mathématique ou en logique, d’une sorte de soubassement fait de jugements de valeur qui, dans l’exacte mesure où ils définissent son projet fondamental, la gouverne à son insu. De tout cela il ressort clairement que la libido sciendi n’est qu’une forme particulière, certes privilégiée, de la libido en général et que la conscience intellectuelle, loin de pouvoir prétendre à une quelconque autonomie de principe, repose sur la conscience affective comme sur sa condition de possibilité. Cela ne signifie pas seulement qu’un hypothétique être intelligent mais dépourvu de toute affectivité ne saurait, par défaut de motivation, se lancer dans une entreprise gnoséologique quelconque. Plus profondément, l’affectivité, avec son inévitable dimension de partialité, est au cœur même de l’acte de comprendre, en ce sens qu’une conscience parfaitement neutre et inaccessible à toute considération de valeur se bornerait à laisser les choses dans l’état où elle se présentent à nous, c’est-à-dire dans leur être-là inerte, leur dispersion et leur facticité.

Auteur: Hulin Michel

Info: La mystique sauvage p 196

[ savoirs ] [ désir ] [ curiosité ] [ méta-moteur ] [ discrimination ] [ taxie émotive ] [ tropisme sentimental ] [ épistémologie ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin

violées

Vocable pour suggérer le viol, ou pour le contourner : après le passage des soldats près de la rivière, eux que la jeune femme, cachée durant des heures, n'a pu éviter. A rencontrés. A subis. "J'ai subi la France", aurait dit la bergère de treize ans, Chérifa, elle qui justement n'a rien subi, sinon, aujourd'hui, le présent étale.

Les soldats partis, une fois qu'elle s'est lavée, qu'elle a réparé son désordre, qu'elle a renoué sa natte sous le ruban écarlate, tous ces gestes reflétés dans l'eau saumâtre de l'oued, la femme, chaque femme, revient, une heure ou deux après, marche pour affronter le monde, pour éviter que le chancre ne s'ouvre davantage dans le cercle tribal - vieillard aveugle, gardiennes attentives, enfants silencieux avec des mouches sur les yeux, garçonnets déjà soupçonneux :

- Ma fille, y a-t-il eu "dommage" ?

L'une ou l'autre des aïeules posera la question, pour se saisir du silence et construire un barrage au malheur. La jeune femme, cheveux recoiffés, ses yeux dans les yeux sans éclat de la vieille, éparpille du sable brûlant sur toute parole : le viol, non dit, ne sera pas violé. Avalé. Jusqu'à la prochaine alerte.

Vingt ans après, puis-je prétendre habiter ces voix d'asphyxie ? Ne vais-je pas trouver tout au plus de l'eau évaporée ? Quels fantômes réveiller, alors que, dans le désert de l'expression d'amour (amour reçu, "amour" imposé), me sont renvoyées ma propre aridité et mon aphasie.

Auteur: Djebar Assia

Info: L'amour, la fantasia

[ guerre ] [ forcées ] [ colonialisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel