Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 250
Temps de recherche: 0.0498s

compétence

Tout le monde aime Frank, le gars aux appâts. Les habitués parce qu'il sait toujours quels poissons nagent ces temps-ci dans les parages et ce qu'ils vont pêcher, et qu'il ne leur fourgue jamais des appâts inadaptés. Les pêcheurs occasionnels pour les mêmes raisons, et aussi parce que, quand on amène son gamin un samedi, on sait que Frank l'équipera convenablement et, même s'il doit pour ce faire déloger un habitué pour un petit moment, lui trouvera un coin où ça mordra vraisemblablement. Les touristes adorent Frank parce qu'il est toujours souriant, qu'il a toujours la plaisanterie aux lèvres et, pour ces dames, un compliment qui frise le flirt mais jamais le rentre-dedans.

Auteur: Winslow Don

Info: L'hiver de Frankie Machine

[ commerce ] [ boutique ] [ spécialiste ]

 

Commentaires: 0

concept psychanalytique

Le surmoi est à la fois la loi et sa destruction. En cela, il est la parole même, le commandement de la loi, pour autant qu’il n’en reste plus que la racine. La loi se réduit tout entière à quelque chose qu’on ne peut même pas exprimer, comme le Tu dois, qui est une parole privée de tous ses sens. C’est dans ce sens que le surmoi finit par s’identifier à ce qu’il y a seulement de plus ravageant, de plus fascinant, dans les expériences primitives du sujet. Il finit par s’identifier à ce que j’appelle la figure féroce, aux figures que nous pouvons lier aux traumatismes primitifs, quels qu’ils soient, que l’enfant a subis.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre I", "Les écrits techniques de Freud (1953-1954)", éditions du Seuil, 1975, page 165

[ impératif ] [ dérégulation ] [ expression névrotique ] [ ambivalence ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

snobisme

Les jeunes gens que j'ai connus les plus fanatiques d'automobile étaient auparavant les moins curieux de voyages. Le plaisir n'est plus ici de voir du pays, ni même d'arriver vite dans tel lieu, où du reste plus rien n'attire ; mais bien précisément d'aller vite. Et que l'on goûte là des sensations aussi profondément inartistiques, anti-artistiques, que celles de l'alpinisme, il faut bien accorder qu'elles sont intenses et irréductibles ; l'époque qui les a connues en subira la conséquence ; c'est l'époque de l'impressionnisme, de la vision rapide et superficielle ; on devine quels seront ses dieux, ses autels ; à force d'irrespect, d'inconsidération, d'inconséquence, elle y sacrifiera davantage encore, mais de manière inconsciente ou inavouée.

Auteur: Gide André

Info: Journal 1889-1939, la Pléiade, nrf Gallimard 1951, 1910,c p.310

[ progrès ] [ accélération ]

 

Commentaires: 0

douleur

Oh voyez pas d'atrocités, d'intentions inhumaines ! blablas ! c'est l'hiver le vent la violence ! le climat barbare naturel ! je fais pas le procès des cages ! Je me plains de la pellagre, des bourdonnements, des vertiges et de mon névrome du bras droit ! En sorte surtout de la guerre 14 ! Pour ça que je me suis insurgé ! Que j'ai piqué la colère ! La nom de Dieu ! Que ça recommence pas ! Je voulais empêcher l'abattoir ! Ah merde alors qu'est ce que j'ai pris ! Il m'a montré l'abattoir de quels bois qu'il se chauffe ! Si ça se dresse les évangélistes ! mon petit stylo subversif !

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: féerie pour une autre fois (1952, 332 p.)

[ désarroi ] [ souffrance ] [ pacifisme ] [ volonté d'évitement ] [ détérioration physique ]

 
Commentaires: 6

envie

Ainsi la faiblesse du corps au premier âge est innocente, l’âme ne l’est pas. Un enfant que j’ai vu et observé était jaloux. Il ne parlait pas encore et regardait, pâle et farouche, son frère de lait. Chose connue ; les mères et nourrices prétendent conjurer ce mal par je ne sais quels enchantements. Mais est-ce innocence dans ce petit être, abreuvé à cette source de lait abondamment épanché, de n’y pas souffrir près de lui un frère indigent dont ce seul aliment soutient la vie ? Et l’on endure ces défauts avec caresse, non pour être indifférents ou légers, mais comme devant passer au cours de l’âge. Vous les tolérez alors, plus tard ils vous révoltent.

Auteur: Saint Augustin Aurelius Augustinus

Info: Confessions, livre i, chapitre vii, "L’enfant est pêcheur"

[ invidia ] [ jalousie ] [ source ]

 

Commentaires: 0

commerce

[…] une pharmacie, voilà ce dont on avait le plus besoin. Il dépeignit tous les bienfaits qui résulteraient de l’installation à Polden-sur-Mer d’une pharmacie, où l’on trouverait pour chaque maladie de nombreux remèdes, grâce auxquels on finirait par se guérir. Il y avait une énorme différence entre la petite armoire de produits pharmaceutiques du docteur et une vraie pharmacie, avec des mixtures en abondance, de belles pilules brillantes et très coûteuses. "Bon Dieu de bon Dieu ! mon cher Edevart, ce serait un vrai plaisir d’être malade dans ces conditions", il en avait eu l’expérience à l’étranger. Quels jours merveilleux, quelle vie de grandeur ! Dans la chambre voisine de la sienne il y avait un millionnaire.

Auteur: Hamsun Knut

Info: Dans "August le marin", trad. Marguerite Gay et Gerd de Mautort, Le livre de poche, 1999, page 1365

[ modernisation ] [ nouveauté ] [ enthousiasme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

crépuscule

C'était une soirée monotone et sans air. La mer se taisait à l'est, majestueuse et grisâtre, dans un repos absolu. La ligne de l'horizon se noyait, invisible, dans les profondeurs brumeuses du ciel ; immobiles sur l'onde paresseuse, les nefs oisives prenaient je ne sais quels airs de fantômes ; au sud la haute muraille bordant la tranchée maritime, et la massive tour ronde perchée sur le monticule herbu, opposaient aux regards une barrière sombre et lui fermaient toute perspective. A l'ouest, une traînée rouge du soleil couchant faisait resplendir l'extrême limite des cieux, norcissait la silhouette des arbres qui frangeaient les marges lointaines du grand marécage intérieur et changeait ses petites flaques d'eau brillante en flaques de sang.

Auteur: Collins William Wilkie

Info: Sans nom

[ océan ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

existence

Pendant la jeunesse, les plus arides indifférences, les plus cyniques mufleries, on arrive à leur trouver des excuses de lubies passionnelles et puis je ne sais quels signes d’un inexpert romantisme. Mais plus tard, quand la vie vous a bien montré tout ce qu’elle peut exiger de cautèle, de cruauté, de malice pour être seulement entretenue tant bien que mal à 37°, on se rend compte, on est fixé, bien placé pour comprendre toutes les saloperies que contient un passé. Il suffit en tout et pour tout de se contempler scrupuleusement soi-même et ce qu’on est devenu en fait d’immondice. Plus de mystère, plus de niaiserie, on a bouffé toute sa poésie puisqu’on a vécu jusque-là. Des haricots, la vie.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Voyage au bout de la nuit

[ pessimisme ] [ compromissions ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

littérature

Si le poème sacré vit encore, c’est que son créateur ne l’a peuplé que de vivants. Lui-même d’abord, par une décision unique que jamais poète n’avait osé prendre ni n’a jamais reprise. Tous les autres ensuite, car non seulement tous les personnages qui s’y meuvent ont vécu dans l’histoire ou dans la légende, mais ils y vivent plus intensément que jamais, dans leur essence propre telle que le manifeste enfin l’inflexible loi de la justice divine. Il n’y a pas un seul mort dans toute La Divine Comédie. Voilà pourquoi le texte de Dante n’a rien de commun avec on ne sait quels Pèlerinage de Vie humaine, Roman de la Rose, ou autres fatras allégoriques si pauvres de substance humaine.

Auteur: Gilson Etienne

Info: Dans "Dante et la philosophie"

[ éloge ] [ puissance suggestive ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

introspection

À part ces rêves banals, hontes quotidiennes des bas-fonds de l'âme, que personne n'oserait avouer et qui hantent nos veilles comme des fantômes sordides, abcès gras et visqueux de notre sensibilité réprimée — que de choses ridicules, effarantes et indicibles l'âme peut encore, et au prix de quels efforts, reconnaître au tréfonds d'elle-même !
L'âme humaine est un asile de fous, peuplé de caricatures. Si une âme pouvait se révéler dans toute sa vérité, et s'il n'existait pas une pudeur plus profonde que toutes les hontes connues et étiquetées — elle serait, comme on dit de la vérité, un puits, mais un puits lugubre hanté de bruits vagues, peuplé de vies ignobles, de viscosités sans vie, larves dépourvues d'être, bave de notre subjectivité.

Auteur: Pessoa Fernando

Info: Le livre de l'intranquillité, Texte n° 242

[ pessimisme ]

 

Commentaires: 0