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psychotique

Il est violé, manipulé, transformé, parlé de toutes les manières et, je dirais, jacassé. Vous lirez en détail ce qu’il dit de ce qu’il appelle les oiseaux du ciel et leur pépiement. C’est bien de cela qu’il s’agit – il est le siège de toute une volière de phénomènes, et c’est ce fait qui lui a inspiré cette énorme communication qui est la sienne, ce livre de quelque cinq cents pages, résultat d’une longue construction qui a été pour lui la solution de son aventure intérieure.

Le doute porte au départ, et à tel moment, sur ce à quoi renvoie la signification, mais qu’elle renvoie à quelque chose, cela ne fait pour lui aucun doute. Chez un sujet comme Schreber, les choses vont si loin que le monde entier est pris dans ce délire de signification, de telle sorte qu’on peut dire que, loin qu’il soit seul, il n’est à peu près rien de tout ce qui l’entoure que d’une certaine façon, il ne soit.

Par contre, tout ce qu’il fait être dans ces significations, est en quelque sorte vide de lui-même. [...] Dieu, son interlocuteur imaginaire, ne comprend rien à tout ce qui est à l’intérieur, à tout ce qui est des êtres vivants, et [...] il n’a jamais affaire qu’à des ombres ou à des cadavres.

Auteur: Lacan Jacques

Info: A propos du cas du Président Schreber, étudié par Freud, dans le "Séminaire, Livre III", "Les psychoses", éditions du Seuil, 1981, page 128

[ perception paranoïaque ] [ psychose ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

réflexion

Tâche de te calmer et renoue avec un double noeud ton cordon ombilical, le coeur suffoquant de doute et de méfiance tu te contemples dans la glace, tous les agonisants souffrent de ces deux maux, le doute est plus riche en enseignement que le savoir et aussi plus cruel, l'unique moyen de tomber juste est de soupçonner l'erreur, il ne te sert à rien de réclamer à ton miroir une autre image de toi, tu es tenu de jouer ton rôle et le miroir ne peut que te suivre et reproduire tes traits avec un naturalisme cruel, il n'occupe pas le mur entier, ce miroir, il est minable, mais tu peux à loisir l'imaginer énorme et imposant, et même le prolonger à travers le sol et le plafond et l'étirer tout autour de la chambre, imagine-toi en train de flotter comme un poisson à l'intérieur d'un grand récipient parallélépipédique dont le miroir tapisse chacune des six facettes, tu es habillé, ta cravate est nouée autour de ton cou mais qu'importe, tu peux te redéshabiller si tu veux, ou les yeux mi-clos te déshabiller par la pensée, tu peux également voir ton derrière et ta nuque ce qui est impossible avec un miroir simple, allons souris, le miroir te renvoie ton sourire, grimace et le miroir te renvoie ta grimace, pousse un cri ou chante, le miroir reste muet

Auteur: Cela Camilo José

Info: In "San Camilo 1936", éd. Albin Michel, p. 208

[ espace virtuel ] [ autoportrait ] [ retrait narcissique ] [ 2e personne du singulier ] [ reflet ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

mystique

L'adjectif "numineux" est apparu en premier chez Rudolf Otto dans le livre intitulé : "Le Sacré". L’expérience numineuse est l’expérience affective du sacré, considéré comme un concept-clé de la religion. R.Otto se trouve dans la filiation de Schleiermacher qui fait partie de l’école allemande philologique, théologique et philosophique. Elle élargit le concept de religion pour y introduire des formes religieuses où l’idée de Dieu n'est pas centrale et où l'accent est mis sur l’idée de puissance. Schleiermacher inaugure une psychologie philosophique qui s'oppose au rationalisme et au moralisme de la philosophie des Lumières. Il met l'accent sur l’expérience du sacré, qui est une prise de conscience de la dépendance et une saisie de l'infini dans tout être fini. La religion est dans l'intuition conçue comme sentiment, comme sens et goût de l'infini. Rudolf Otto reprend cette visée dans "Le Sacré"; il pense que cette expérience est spécifique et crée le terme de "numineux" qui découle de "numen" : le divin, la souveraineté divine. Pour R. Otto, l'homme est naturellement doué du sens religieux, le schème affectif du numineux constitue un a priori formel de l’affectivité. Jung rattache le numineux aux archétypes, formes symboliques innées et constitutives de l'inconscient collectif sur lesquels nous reviendrons en temps voulu. Le mot religion renvoie donc a des modalités culturellement différentes d'exprimer des archétypes et de prendre conscience de la puissance numineuse qui les investit.

Auteur: Vergote Antoine

Info: Religion, Foi, Incroyance, VE, p. 124 et suivantes. Remodelé par Colimasson

[ quête ]

 

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non-voyant

La beauté, c'est quelque chose de chaud et doux, ou une certaine harmonie. J'ai perdu la vue à l'âge de 6 ans, mais je percevais encore les couleurs. Et puis j'ai perdu les couleurs. Ça a été très dur. Quand mes enfants sont nés, j'ai fait comme toutes les mamans : j'ai trouvé qu'ils étaient les plus beaux du monde. Je les ai touchés, sentis, écoutés. Maintenant qu'ils ont grandi, je fais encore comme toutes les mamans : je les touche moins... Je sais que Gaëlle est belle. Elle a presque 18 ans, c'est une grande jeune fille brune, mince et coquette. Damien, lui, a 14 ans. Il est passionné de dessin depuis qu'il est tout petit. C'est une grande frustration, de ne pas voir ce qu'il dessine. Alors il me le raconte.
Enfant, il me faisait même toucher ses dessins. Peut-être qu'il deviendra un grand dessinateur, dont je serai très fière sans jamais avoir vu ses oeuvres... C'est compliqué, pour une femme, de ne pas pouvoir se voir. Mais je fais attention à l'image que je renvoie. Et mes enfants ne se gênent pas pour me faire remarquer quand je suis mal habillée ! Je trouve ça bien. Nous vivons dans un monde très visuel. C'est un important sujet de discussion, à la maison. Mais mon mari et moi, nous ne voudrions pas que nos enfants oublient d'écouter, de sentir, de développer autre chose, et qu'ils soient happés par ce monde...

Auteur: Claudite

Info: in Aveugle de Sophie Calle, Actes Sud 2011, à la question : qu'est-ce que la beauté pour vous

[ témoignage ]

 

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barbarie

Pour finir, parlons d’autre chose, parlons de l’ "humain".

 C’est là un vocable, et sans doute un concept aussi, qu’on réserve pour les temps des grands massacres. Il faut la pestilence, Lisbonne et une boucherie religieuse majeure, pour que les êtres songent à s’aimer, à foutre la paix au jardinier d’à côté, à être simplissimes.

C’est un mot qu’on se renvoie aujourd’hui avec une fureur jamais égalée. On dirait des dum-dum.

Cela pleut sur les milieux artistiques avec une abondance toute particulière. C’est dommage. Car l’art ne semble pas avoir besoin du cataclysme, pour pouvoir s’exercer.

Les dégâts sont considérables déjà. Avec "Ce n’est pas humain", tout est dit. À la poubelle.

Demain on exigera de la charcuterie qu’elle soit humaine.

Cela, ce n’est rien. On a quand même l’habitude.

Ce qui est proprement épouvantable, c’est que l’artiste lui-même s’en est mis.

Le poète qui dit : Je ne suis pas un homme, je ne suis qu’un poète. Vite le moyen de faire rimer amour et congés payés.

Le musicien qui dit : Je donnerai la sirène à la trompette bouchée. Ça fera plus humain.

Le peintre qui dit : Tous les hommes sont frères. Allons, un petit cadavre.

Le philosophe qui dit : Protagoras avait raison.

Ils sont capables de nous démolir la poésie, la musique et la pensée pendant cinquante ans. 

 

Auteur: Beckett Samuel

Info: Dans "Le monde et le pantalon"

[ humanitarisme ] [ hypocrisie ] [ belle âme diabolique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

adolescents

Pour les jeunes qui ne sont pas sportifs, pour ceux qui aiment la lecture, ceux qui sont gays, ceux qui commencent à être révoltés par les injustices sociales, "afficher sa différence" est à la fois une découverte de soi et de l'autodéfense. Lors des grands rassemblements avant une compétition sportive, ils vous crèvent le coeur. Blottis les uns contre les autres, tout en haut des gradins, dans leurs impers trop grands et leurs vêtements de l'Armée du Salut, ils contemplent d'un air malheureux la consécration des élèves les plus populaires, approuvée par l'institution scolaire. Ils subissent des brimades, ces gosses - surtout ceux qui refusent de raser les murs. On leur fait des croche-pieds dans les couloirs, on les pousse contre les casiers aux vestiaires, on les bombarde de mie de pain au réfectoire. Leurs bourreaux sont pour la plupart extrêmement malins. Un prof accaparé, sortant des bureaux de l'administration ou se hâtant vers le photocopieur entre deux cours lancera peut-être un regard noir ou laissera tomber sèchement un "Ça suffit !", mais il ne s'arrêtera sans doute pas pour autant. Et si une petite brute sans finesse dépasse les bornes et se fait pincer, il y a de fortes probabilités pour que le CPE soit un ex-sportif et un ex-bourreau - quelqu'un qui comprend ce mode de fonctionnement, réprimande la petite brute et la renvoie en cours. Les marginaux savent où se réfugier : à la bibliothèque, au club de théâtre, au cours d'arts plastiques ou dans les ateliers d'écriture.

Auteur: Lamb Wally

Info: Le chagrin et la grâce, p. 51-52

[ Etats-Unis ] [ culture des vainqueurs ] [ école ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

impensable

Ainsi, la discussion autour des idées d’ "être" et de "non-être", qui commence avec la philosophie antique, se poursuit aujourd’hui sous une forme moderne. Dans l’Antiquité, "ce qui n’est pas" ne désigne pas seulement ce qui n’existe pas ; cette caractérisation renvoie toujours à une difficulté de la pensée. N’est pas ce à quoi on ne peut penser, ce qui se soustrait à l’entendement pensant, ce qui ne se laisse pas saisir et déterminer à l’aide de concepts. C’est dans ce sens, je crois, qu’il faut comprendre la question antique de l’être et du non-être. En ce sens, ce qui est variable et en devenir, entre autres donc la matière, apparaissait aux yeux d’une certaine psychologie comme quelque chose qui "n’est pas", une simple privatio des Idées. Face à cela, Aristote a posé, esquivant le conflit, le concept central de "ce qui est potentiellement" et l’a appliqué à l’hylé. L’hylé n’est certes pas "actu", elle est une privatio de la forme […], mais elle est "potentia" et n’es pas qu’une simple privatio. Cela marqua le début de différenciations importantes dans la pensée scientifique. Les autres propos d’Aristote au sujet de la matière (il s’en tint totalement à la conception de la matière comme quelque chose de passif et réceptif) ne sont pratiquement d’aucune utilité pour la physique et de nombreuses confusions chez Aristote me semblent venir du fait qu’il était écrasé par Platon, qui lui était largement supérieur en tant que penseur. Il ne parvint pas à mener à bien son projet de définir le possible et ses tentatives restèrent au stade d’ébauches.

Auteur: Pauli Wolfgang

Info: Lettre à C. G. Jung du 27 février 1953

[ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

insaisissable

Athlète de l'esprit, il renvoie chaque question qu'on lui pose. Il la décortique, la déconstruit, en redéfinit les termes et finit par répondre à côté. Une pointe d'ironie, pas plus: on n'est pas là pour rigoler. La conclusion d'un raisonnement est couronnée par un café, une cigarette ou une gorgée de bière. De cet étrange échange, on retiendra quatre mises au point.
1. Il s'étonne qu'on s'étonne. Il refuse de considérer l'expérience de vie menée à Tarnac comme "différente" puisque cela reviendrait à reconnaître comme "normale" une société où règnent les rapports salariaux, l'institution du mariage, la consommation à tout-va, l'absence d'entraide au quotidien... Il assure que de nombreuses autres zones rurales sont le théâtre d'expériences comparables.
2. Il récuse l'image post-hippie ou néo-baba cool qu'une "certaine élite parisienne" (entendre: les grands médias) a, selon lui, plaquée sur les jeunes gens du Goutailloux. Ni nostalgie d'une utopie soixante-huitarde, ni retour à la terre romantique dans leur démarche.
3. Il juge l'idée de communauté fausse et réductrice. Ses amis et lui ont certes un "horizon du monde" en commun mais ne se sentent pas appartenir à une entité très définie qui, craignent-ils, fonctionnerait comme un surmoi. Des discussions, des textes, des manifestations doivent permettre de ne pas perdre de vue cet "horizon du monde".
4. L'enjeu du moment - et c'était déjà le cas en prison - est de ne pas se radicaliser. Selon lui, les politiques antiterroristes menées par les Etats occidentaux essaient d'acculer les tenants d'opinions dissidentes à la paranoïa, au durcissement et à la clandestinité. Céder, martèle-t-il, serait une bêtise. Et il écrase sa cigarette.

Auteur: Deslandes Mathieu

Info: sur Julien Coupat

[ contre-pouvoir ] [ subversion ] [ révolution ]

 

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philosophe-sur-psychanalyste

L'idée d'une position de classe, d'effet de parti, l'appartenance à un groupe, l'appartenance à une école, l'initiation, la formation de l'analyste, etc., tout ceci nous renvoie bien à ces questions de la formation du sujet pour l'accès à la vérité, mais on les pense en termes sociaux, en termes d'organisation. On ne les pense pas dans le tranchant historique de l'existence de la spiritualité et de ses exigences. Et en même temps d'ailleurs, le prix à payer pour transposer, pour rabattre ces questions "vérité et sujet" sur des problèmes d'appartenance ( à un groupe, à une école, à un parti, à une classe, etc.), le prix payé ça a été bien entendu l'oubli de la question des rapports entre vérité et sujet. Et il me semble que ce ce qui fait tout l'intérêt, toute la force des analyses de Lacan, c'est précisément ceci : c'est que Lacan a été , me semble-t-il, le seul depuis Freud à vouloir recentrer la question de la psychanalyse sur cette question précisément des rapports entre sujet et vérité. En des termes qui sont bien entendu absolument étranger à la tradition historique de cette spiritualité, que ce soit celle de Socrate ou de Grégoire de Nysse, et de tous leurs intermédiaires, en des termes qui étaient ceux du savoir analytique lui-même, il a essayé de poser la question qui est historiquement, proprement spirituelle : la question du prix que le sujet a à payer pour dire le vrai, et la question de l'effet sur le sujet du fait qu'il a dit, qu'il peut dire et qu'il a dit le vrai sur lui-même. En faisant resurgir cette question , je crois qu'il a effectivement fait resurgir à l'intérieur même de la psychanalyse la plus vieille tradition, plus vieille interrogation, la plus vieille inquiétude de cette "epimeleia heautou" (souci de soi), qui a été la forme la plus générale de la spiritualité.

Auteur: Foucault Michel

Info: L'herméneutique du sujet, Cours au Collège de France. 1981-1982- EHESS GALLIMARD SEUIL , page31

[ inconscient ] [ apport philosophique ] [ éloge ] [ diachronie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

big pharma

Le lecteur fidèle se souviendra de la figure de Peter Gotzsche, auteur du livre "Remèdes mortels et crime organisé. Comment l'industrie pharmaceutique a corrompu les services de santé", couronné du prix des "fondations de la médecine" en 2014 par l’association des médecins britanniques. Gotzsche y avançait que le modèle d’affaires (business model) des pharmas était progressivement devenu celui du crime organisé (pour les lecteurs interloqués, je renvoie à un de mes précédents articles qui en donne une description relativement détaillée).

Gotzsche se trouve aussi être un des meilleurs épidémiologues et méthodologues de la recherche. Cofondateur de la prestigieuse revue Cochrane des pays nordiques, Gotzsche démontra par exemple que les stratégies de dépistage systématique du cancer du sein faisaient plus de mal que de bien du fait du nombre élevé de faux positifs. Il fut rudement attaqué, vigoureusement défendu et à ce jour personne n’a réussi à mettre en échec son travail.

Peter Gotzsche s’est pourtant fait virer comme un malpropre en septembre 2018 de la Nordic Cocrane review. En cause ? Ses remises en question (évidemment imparables) des données liées au vaccin contre le papillomavirus, fausses pour la plupart telles que publiées dans les revues médicales. Outrées par tant de mauvais esprit, les autorités de la Nordic Cochrane excommunièrent le savant homme, d’une manière si révoltante que quatre autres membres du conseil d’administration démissionnèrent sur le champ. La conclusion de Gotzsche ne surprendra aucun connaisseur de la corruption régnant dans le domaine : "La dépendance de la revue Cochrane face aux essais contrôlés randomisés publiés fait de celle-ci un serviteur de l'industrie, qui promeut passivement ce que l'industrie veut que la revue Cochrane promeuve : des messages qui sont très souvent faux".

Si la question vous intéresse, lisez Gotzsche, et vous verrez à quel point la recherche qu’on nous sert habituellement relève, selon l’un de ses meilleurs connaisseurs, de la prestidigitation bien plus que de la science !

Auteur: Michel Jean-Dominique

Info: Hydroxychloroquine : le bal des ignares… Peter Gotzsche. Sur son blog, le 3 avril 2020

[ propagande ] [ manipulation ] [ compromission ] [ santé ] [ consumérisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel