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réussite

Règle générale, ce qui manque à l'esprit ou à l'imagination, profite au caractère et à l'entente de la vie pratique. Ce n'est donc pas seulement une condition de bonheur que d'avoir l'esprit borné, c'est une condition de succès ; les gens qui ont peu d'idées sont moins sujets à l'erreur, et suivent de plus près ce qu'ils font. Il est très-porté, surtout en France, de parler avec dédain de ce qu'on appelle les sots ! C'est une locution tout à fait insupportable ; les sots sont des gens qui réussissent, qui parviennent, qui s'enrichissent, qui sont bien appointés, bien établis, des gens en place, des gens titrés, nouvellement décorés, des députés, des gens de lettres en renom, des académiciens, des journalistes. Peut-on jamais être un sot quand on fait si bien ses affaires ? Évidemment non.

Auteur: Joly Maurice

Info: Recherches sur l'art de parvenir, Paris Amyot 1868 p.44

[ médiocrité ]

 

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Gaule

On apprend, en 1913, que Bécassine s'appelle Annaïck Labornez et qu'elle est originaire du Finistère. On se moque alors dans la bourgeoisie parisienne, avec mépris parfois, de ces domestiques incultes qui ne connaissent pas les pratiques et les codes de la vie parisienne. Bécassine est tout à la fois "bécasse" et "bornée". Elles sont si nombreuses alors les bonnes venues de Bretagne... Le succès populaire de Bécassine (née trois ans avant les Pieds nickelés), sera tel que son nom deviendra nom commun désignant une fille sotte et naïve... Ce succès participe à l'image de la Bretagne et des Bretons. Des "ploucs" travailleurs, un peu frustes, un peu bornés, sympathiques évidemment, mais si arriérés. Illustration par le dessin, et un personnage populaire, de propos écrits plusieurs décennies auparavant par ces voyageurs écrivains venus en Basse-Bretagne le temps d'un été.

Auteur: Le Boulanger Jean-Michel

Info: Etre breton ?

[ mépris ] [ ville ] [ province ]

 

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colère

La pourriture de ces vieux l'exaspérait ; et, emporté par la bravoure qui saisit quelquefois les plus timides, il attaqua les financiers, les députés, le Gouvernement, le Roi, prit la défense des Arabes, débitait beaucoup de sottises. Quelques-uns l'encourageaient ironiquement : "Allez donc ! continuez !" tandis que d'autres murmuraient : "Diable ! quelle exaltation !" Enfin, il jugea convenable de se retirer ; et, comme il s'en allait, M. Dambreuse lui dit, faisant allusion à la place de secrétaire :
- Rien n'est terminé encore ! Mais dépêchez-vous !
Et Mme Dambreuse :
- A bientôt, n'est-ce pas ?
Frédéric jugea leur adieu une dernière moquerie. Il était déterminé à ne jamais revenir dans cette maison, à ne plus fréquenter tous ces gens-là. Il croyait les avoir blessés, ne sachant pas quel large fonds d'indifférence le monde possède !

Auteur: Flaubert Gustave

Info: L'Education Sentimentale

[ bourgeoisie ] [ cynisme ]

 

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Ajouté à la BD par Neshouma

détermination

La liberté n'est pas une marchandise qu'on puisse acheter au marché. C'est un trésor rare et caché, que garde le serpent au quintuple capuchon. A moins de le tuer ou de l'apprivoiser, vous n'aurez jamais accès à ce trésor. Ce trésor n'est autre que la richesse spirituelle, c'est-à-dire la liberté, c'est-à-dire la félicité. Le serpent est le mental, et le quintuple capuchon, ce sont vos cinq sens, par lesquels siffle le serpent.
Un mental agité (rajasique) demande toujours du nouveau. Il veut de la diversité. La monotonie lui déplait. Il veut changer de place, changer de nourriture, en un mot changer de tout. Mais il faut entraîner votre mental à se fixer sur un objet. Ne vous plaignez jamais de la monotonie. Il vous faut avoir de la patience, une volonté adamantine et une infatigable persistance. Alors seulement vous réussirez dans le yoga.

Auteur: Sivananda Sarasvati Swami

Info: La pratique de la méditation

[ sotériologie ] [ moksha ] [ concentration ]

 
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Ajouté à la BD par Neshouma

nouvelle technologie

Le Petit Marseillais stigmatisait, l’autre jour, comme il sied, la sauvagerie de ceux qui, sur les allées du Prado réservées aux cyclistes, déposent des tessons de verre et des clous destinés à gravement endommager les pneumatiques. À Paris et autour de Paris nous avons aussi nos malfaisants. Cochers qui s’amusent à "serrer" les vélocipédistes ; charretiers dont c’est la joie de barrer la route ; sots appartenant à toutes classes de la société et qui trouvent récréatif son de jeter, comme à Marseille, clous et morceaux de verre sur le chemin, soit de lancer leurs chiens aux mollets des pédaleurs. Contre tous ces gens-là, le Code et les règlements de police édictent des sévérités ; mais pas vu, pas pris. Qui a jeté ce cul de bouteille sur la voie ? Personne. Le cycliste crevé, qui, après avoir constaté le dégât, interroge d’un regard justement irrité l’horizon, n’aperçoit rien...

Auteur: Victor-Meunier Lucien

Info: Dans le journal "Le petit Marseillais" du 5 juillet 1896

[ fait divers ] [ moyen de locomotion ] [ coalitiion ] [ dénigrement ] [ déprédations ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

humour

Le paradoxe du bouffon : C'est un fait, les rois détestent la vérité. Pourtant, il se passe quelque chose d'étonnant avec mes sots : les rois les entendent avec plaisir dire non seulement la vérité, mais encore ouvertement des critiques, au point que les mêmes paroles qui dans la bouche d'un sage, vaudraient la mort, causent un plaisir incroyable proférées par un bouffon. C'est qu'il y a dans la vérité un plaisir inné de plaire si l'on n'y ajoute rien d'offensant ; mais ce don, les dieux l'ont réservé aux fous. C'est à peu près pour les mêmes raisons que ce genre d'homme plaît tellement aux femmes, car elles sont naturellement portées aux plaisirs et aux frivolités. Aussi quoi qu'ils tentent avec elles, même si c'est quelquefois très sérieux, elles le prennent pour un jeu et une plaisanterie, tant ce sexe est ingénieux, surtout pour voiler ses fautes.

Auteur: Érasme

Info: Éloge de la Folie, Robert Laffont, Bouquins 1992 <p.43>

[ folie ] [ séduction ] [ femmes-par-hommes ]

 

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évolution individuelle

La pluralité des existences peut seule expliquer la diversité des caractères, la variété des aptitudes, la disproportion des qualités morales, en un mot toutes les inégalités qui frappent nos regards. En dehors de cette loi, on se demanderait en vain pourquoi certains hommes possèdent le talent, de nobles sentiments, des aspirations élevées, alors que tant d’autres n’ont en partage que sottise, passions viles et instincts grossiers. Que penser d’un Dieu qui, en nous assignant une seule vie corporelle, nous aurait fait des parts aussi inégales et, du sauvage au civilisé, aurait réservé aux hommes des biens si peu assortis et un niveau moral si différent ? Sans la loi des réincarnations, c’est l’iniquité qui gouverne le monde… Toutes ces obscurités se dissipent devant la doctrine des existences multiples. Les êtres qui se distinguent par leur puissance intellectuelle ou leurs vertus ont plus vécu, travaillé davantage, acquis une expérience et des aptitudes plus étendues.

Auteur: Denis Léon

Info: Après la mort, pages 164-166

[ justification ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

déclarations d'amour

Tu n'es pas du tout vertueuse
Tu n'es pas du tout vertueuse,
Je ne suis pas du tout jaloux :
C'est de se la couler heureuse
Encor le moyen le plus doux.

Vive l'amour et vivent nous !

Tu possèdes et tu pratiques
Les tours les plus intelligents
Et les trucs les plus authentiques
À l'usage des braves gens

Et tu m'as quels soins indulgents !

D'aucuns clabaudent sur ton âge
Qui n'est plus seize ans ni vingt ans,
Mais ô ton opulent corsage,
Tes yeux riants, comme chantants,

Et ô tes baisers épatants !

Sois-moi fidèle si possible
Et surtout si cela te plaît,
Mais reste souvent accessible
À mon désir, humble valet

Content d'un "viens !" ou d'un soufflet.

Hein ? passé le temps des prouesses !
Me disent les sots d'alentour.
Ca, non, car grâce à tes caresses
C'est encor, c'est toujours mon tour.

Vivent nous et vive l'amour !

Auteur: Verlaine Paul

Info: Recueil : Chansons pour elle 1

[ poème ]

 

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Shakespeare

Le mal de notre littérature dramatique c'est la formidable différence qu'il existe entre l'intelligence et la sagesse. Là où les auteurs allemands se mirent à penser, Hebbel par exemple, ou auparavant déjà Schiller, ils commencèrent à construire. Shakespeare lui n'a pas besoin de penser. Il n'a pas besoin de construire. Chez lui, c'est le spectateur qui construit. Shakespeare ne modifie pas au second acte le cours d'une destinée pour rendre le cinquième acte possible. Tout chez lui se termine naturellement. Dans l'incohérence des actes de Shakespeare, on reconnaît l'incohérence d'une destinée humaine telle que la rapporte un homme qui n'a pas intérêt à l'ordonner pour soutenir à l'aide d'un argument qui n'est pas tiré de la vie réelle, une idée qui ne peut être qu'un préjugé. Il n'est rien de plus sot que de représenter Shakespeare de façon qu'il soit clair. Il est par nature obscur. Il est la matière, le donné immédiat.

Auteur: Brecht Bertolt

Info: Ecrits sur le théâtre

 

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déprime

Je me trouve dans un engagement qui m'embarrasse : je suis embarquée dans la vie sans mon consentement ; il faut que j'en sorte, cela m'assomme ; et comment en sortirai-je ? Par où ? [...] Quelle alternative ! Quel embarras ! Rien n'est si fou que de mettre son salut dans l'incertitude ; mais rien n'est si naturel, et la sotte vie que je mène est la chose du monde la plus aisée à comprendre. Je m'abîme dans ces pensées, et je trouve la mort si terrible que je hais plus la vie parce qu'elle m'y mène que par les épines qui s'y rencontrent. Vous me direz que je veux vivre éternellement. Point du tout ; mais si on m'avait demandé mon avis, j'aurais bien aimé à mourir entre les bras de ma nourrice : cela m'aurait ôté bien des ennuis et m'aurait donné le ciel bien sûrement et bien aisément [...].

Auteur: Sévigné Marie de Rabutin-Chantal

Info: Lettres, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, I, édition de Gérard Gailly, page 497

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