Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 177
Temps de recherche: 0.0544s

maman

Ma mère, elle travaille à la Sécurité sociale, elle remplit des feuilles administratives qui parlent de la maladie des autres. Ma mère n'est jamais malade, ou alors elle ne le dit pas. Elle n'est jamais fatiguée, ou alors elle ne le montre pas. Ma mère ne se repose jamais, même pas en vacances. En vacances elle fait la cuisine, elle s'occupe du jardin, elle s'occupe de moi, et surtout, elle fait de la sculpture. Ma mère, elle sculpte des animaux. Des animaux qu'on rencontre dans nos campagnes : des lapins, des souris et des chats. Elle leur met une branche de romarin, ou de tout ce qui pousse dans le jardin, dans la bouche, et ensuite, avec ses sculptures, on beurre nos tartines. Ma mère fait des animaux dans du beurre.

Auteur: Viguier Frédéric

Info: Aveu de faiblesses, p 7, Le Livre de Poche, 2018

 

Commentaires: 0

disneyland

Oh ! je ne me fais pas de soucis pour la Souris sacrée : son Royaume est de ce monde et elle aura un succès fou, c’est tout vu. Par cohortes, les détraqués viennent prendre un avant-goût du Cauchemar à thèmes. On se bouscule dans la boutique, on s’arrache les pin’s […], les peluches, les blousons et les autres gris-gris équipés des deux oreilles noires obsessionnelles. D’ailleurs, le voilà, justement : Mickey ! Là-bas ! C’est lui, sur le terre-plein, en chair et en peluche, envoyant des baisers à la foule en liesse ! Qu’est-ce que ça lui fait, au type ainsi accoutré, d’être un dessin incarné ? Quelle peut bien être sa vision du monde, derrière les hublots fumés de ce masque d’hydrocéphale, tandis que montent vers lui des cris d’enfants comblés ?

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels I - Rejet de greffe", page 324

[ folie collective ] [ entertainment ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

couple

Il pleut — c’est merveilleux. Je t’aime.

Nous resterons à la maison :

Rien ne nous plaît plus que nous-mêmes

Par ce temps d’arrière-saison.



Il pleut. Les taxis vont et viennent.

On voit rouler les autobus

Et les remorqueurs sur la Seine

Font un bruit... qu’on ne s’entend plus !



C’est merveilleux : il pleut. J’écoute

La pluie dont le crépitement

Heurte la vitre goutte à goutte...

Et tu me souris tendrement.



Je t’aime. Oh ! ce bruit d’eau qui pleure,

Qui sanglote comme un adieu.

Tu vas me quitter tout à l’heure :

On dirait qu’il pleut dans tes yeux.


Auteur: Carco Francis

Info: Il pleut. A Eliane

[ refuge ] [ déclaration d'amour ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

ferme

Durant ces jours d'été solitaires, alors que mes grands-parents travaillaient aux champs, j'avais l'impression de prendre part à un rêve.
J'entrais dans l'étable et refermais soigneusement la porte de bois brut. L'intérieur était plongé dans la pénombre. L'étable avait un toit de chaume et il y faisait frais même les jours de canicule. Des rais de lumière obliques passaient entre les planches du bâti. Une poussière dorée y virevoltait. En m'avançant dans l'espace obscur, je brisais l'une après l'autre les surfaces tremblantes de lumière qui se reformaient immédiatement après mon passage. Cela sentait le blé et le foin. Les poules grattaient le sol jonché de tiges à la recherche de graines. Un chat guettait une souris. Des moineaux s'étaient posés sur les poutres, sous le toit, et attendaient que le chat disparaisse pour se joindre aux poules.

Auteur: Stasiuk Andrzej

Info: Fado, p 167

[ campagne ] [ enfance ] [ saison ] [ basse-cour ]

 

Commentaires: 0

meurtrier

(...) Les hommes de terre s'entre-tuent beaucoup plus vite que les géants ne les dévorent.
- Mais les gens ne se mangent pas les uns les autres, fit observer Sophie.
- Les géants non plus ne se mangent pas entre eux, répliqua le BGG, et en plus, les géants ne se tuent pas les uns les autres. (...) De même les croque-l'Odile ne tuent pas d'autres croque-l'Odile. Et les chats ne tuent pas d'autres chats.
- Ils tuent des souris, fit remarquer Sophie.
- Oui, mais ils ne tuent pas leurs congénères. L'homme de terre est le seul être qui tue son semblable (...) et ils montent dans des aéropalmes pour lancer des bombes sur la tête des autres. Et ils font ça chaque semaine. Les hommes de terre tuent sans arrêt d'autres hommes de terre.

Auteur: Dahl Roald

Info: Le Bon Gros Géant : Le BGG

[ animal ] [ particulier ]

 

Commentaires: 0

enfance

Le soir, je mets consciencieusement ma dent sous l'oreiller, je m'endors en espérant que la petite souris, sera fidèle au rendez-vous. Pas du tout effrayée à l'idée qu'elle va se glisser dans mon lit. Le lendemain à mon réveil, je trouve une pièce de cinq francs, avec un dessin qui représente la souris. Elle est donc venue me voir, réellement. Très excitée par l'évènement, je décide de recommencer le soir même, puisque j'ai gardé ma dent. Avec, je crois l'idée de vérifier si la petite souris est bien une petite souris.
Le lendemain, je trouve effectivement une nouvelle pièce, mais plus de dent! Je cours demander à mes grands-parents ce qu'elle est devenue. Ils m'expliquent que la petite souris l'a emportée avec elle tout simplement.
Je suis furieuse. D'abord par ce que c'est MA dent. Ensuite parce que j'avais l'intention de répéter l'expérience.
Vraiment furieuse. MA dent!

Auteur: Laborit Emmanuelle

Info: Le cri de la mouette

[ profit ] [ déception ] [ propriété ]

 

Commentaires: 0

animal

Le cochon est totalement inutile tant qu'il est en vie ; il ne sait pas chanter comme les oiseaux, il n'attrape pas les mouches comme le rouge-gorge ou la mésange, il ne sait pas porter comme le cheval ou le boeuf, il n'attrape pas les souris comme le chat, il ne garde pas la maison et n'aboie pas comme le chien, il ne donne pas plus de laine que de lait comme le mouton ou la vache, c'est un propre à rien qui ne rend aucun service et ne fait que s'engraisser en engloutissant tous les déchets et les restes de la cuisine. Mais après sa mort il fait vivre la famille et chacun y trouve son plaisir : de lui viennent toutes les bonnes saucisses, de lui les soupes de boudin avec lesquelles on régale les amis et les voisins, sans parler des jambons et du reste.

Auteur: Kaysersberg Geiler de

Info: La Nef des Sages, Arfuyen, 2007

[ repas ]

 

Commentaires: 0

félicité

Je n'ai même pas trente ans, et je suis heureux.

Je ne pense pas à la fragilité de la vie ; cela fait sept ans que je n'ai pas pleuré - exactement depuis la minute où mon unique m'a dit qu'elle m'aimait, qu'elle m'aimait et qu'elle serait ma femme. Dès cet instant, je n'ai pas trouvé une seule minute pour les larmes, je ris au contraire très souvent et, plus souvent encore, je souris en pleine rue - à mes pensées, à mes amours, qui scandent à trois cœurs la mélodie de mon bonheur.

Et je caresse le dos de mon aimée, la tête de mes enfants, et je caresse aussi mes joues non rasées, et mes paumes sont tièdes, et derrière la vitre, c'est la neige et le printemps, la neige et l'hiver, la neige et l'automne. C'est mon pays, c'est là que nous vivons.

Auteur: Prilepine Zakhar

Info: Le péché

[ déclaration d'amour ] [ famille ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

paternité

Elever des gosses, poursuit Cameron, c'est comme de vouloir traverser l'autoroute à pied. Tôt ou tard, tu te fais aplatir comme une crêpe. Comme tu le sais, mes gamins vivent avec mon ex. Elle leur raconte constamment que je suis un looser. Quand je vais les voir, mon fils pique du fric dans mon portefeuille et ma fille m'ignore. L'autre jour, elle a râlé pour que je lui paye un téléphone portable. Je lui ai dit qu'elle était trop jeune. Tu sais ce qu'elle m'a répondu?
-Non.
- "Je suis bientôt une pré-ado, papa. Tu vas en chier."
Je souris le nez dans mon verre.
-Il n'y a pas de quoi rire, mon vieux. Lorsqu'ils sont bébés, tu les aimes comme un fou. Tu ferais n'importe quoi pour eux. Mais dès qu'ils grandissent, ils trouvent que ton affection devient lourdingue, que tu leur colles la honte devant leurs copains. Et tu te retrouves tout seul.

Auteur: Bauwen Patrick

Info: Monster

[ solitude ]

 

Commentaires: 0

déclaration d'amour

Comme une grande fleur ...
Comme une grande fleur trop lourde qui défaille,
Parfois, toute en mes bras, tu renverses ta taille
Et plonges dans mes yeux tes beaux yeux verts ardents,
Avec un long sourire où miroitent tes dents...
Je t'enlace ; j'ai comme un peu de l'âpre joie
Du fauve frémissant et fier qui tient sa proie.
Tu souris... je te tiens pâle et l'âme perdue
De se sentir au bord du bonheur suspendue,
Et toujours le désir pareil au coeur me mord
De t'emporter ainsi, vivante, dans la mort.
Incliné sur tes yeux où palpite une flamme
Je descends, je descends, on dirait, dans ton âme...
De ta robe entr'ouverte aux larges plis flottants,
Où des éclairs de peau reluisent par instants,
Un arôme charnel où le désir s'allume
Monte à longs flots vers moi comme un parfum qui fume.
Et, lentement, les yeux clos, pour mieux m'en griser,
Je cueille sur tes dents la fleur de ton baiser !

Auteur: Samain Albert

Info: Recueil : Le chariot d'or

[ poème ]

 

Commentaires: 0