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niveaux de manifestation de l'être

Nous ferons remarquer ensuite que qui dit "secte" dit nécessairement, par l’étymologie même du mot, scission ou division ; et, effectivement, les "sectes" sont bien des divisions engendrées, au sein d’une religion, par des divergences plus ou moins profondes entre ses membres. Par conséquent, les "sectes" sont forcément multiplicité, et leur existence implique un éloignement du principe, dont l’ésotérisme est au contraire, par sa nature même, plus proche que la religion et plus généralement l’exotérisme, même exempts de toute déviation. C’est en effet par l’ésotérisme que s’unifient toutes les doctrines traditionnelles, au-delà des différences, d’ailleurs nécessaires dans leur ordre propre, de leurs formes extérieures ; et, à ce point de vue, non seulement les organisations initiatiques ne sont point des "sectes", mais elles en sont même exactement le contraire.

En outre, les "sectes", schismes ou hérésies, apparaissent toujours comme dérivées d’une religion donnée, dans laquelle elles ont pris naissance, et dont elles sont pour ainsi dire comme des branches irrégulières. Au contraire, l’ésotérisme ne peut aucunement être dérivé de la religion ; là même où il la prend pour support, en tant que moyen d’expression et de réalisation, il ne fait pas autre chose que de la relier effectivement à son principe, et il représente en réalité, par rapport à elle, la Tradition antérieure à toutes les formes extérieures particulières, religieuses ou autres. L’intérieur ne peut être produit par l’extérieur, non plus que le centre par la circonférence, ni le supérieur par l’inférieur, non plus que l’esprit par le corps ; les influences qui président aux organisations traditionnelles vont toujours en descendant et ne remontent jamais, pas plus qu’un fleuve ne remonte vers sa source. Prétendre que l’initiation pourrait être issue de la religion, et à plus forte raison d’une "secte", c’est renverser tous les rapports normaux qui résultent de la nature même des choses ; et l’ésotérisme est véritablement, par rapport à l’exotérisme religieux, ce qu’est l’esprit par rapport au corps, si bien que, lorsqu’une religion a perdu tout point de contact avec l’ésotérisme, il n’y reste plus que "lettre morte" et formalisme incompris, car ce qui la vivifiait, c’était la communication effective avec le centre spirituel du monde, et celle-ci ne peut être établie et maintenue consciemment que par l’ésotérisme et par la présence d’une organisation initiatique véritable et régulière.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Aperçus sur l'initiation", Éditions Traditionnelles, 1964, page 75

[ logique d'émanation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

mythe moderne

Les gens en général, bien qu’on leur enseigne certains des plus grossiers et des plus anciens résultats de la science, ont toujours eu peu ou pas de compréhension de ce qu’est réellement la science en tant que méthode. Cette ignorance a été perpétuée par tout l’enseignement primaire, secondaire, et même par l’importante partie de l’enseignement universitaire qui ne constitue pas une préparation à la recherche : la science y est enseignée dogmatiquement, comme une vérité révélée. Aussi, le pouvoir du mot "science" sur l’esprit du grand public est-il d’essence quasi mystique et certainement irrationnel. La science est, pour le grand public et même pour beaucoup de scientifiques, comme une magie noire, et son autorité est à la fois indiscutable et incompréhensible.

Ceci rend compte de certaines des caractéristiques du scientisme comme religion. En tant que tel, il est tout aussi irrationnel et émotionnel dans ses motivations, et intolérant dans sa pratique journalière, que n’importe laquelle des religions traditionnelles qu’il a supplantées. Bien plus, il ne se borne pas à prétendre que seuls ses propres mythes sont vrais ; il est la seule religion qui ait poussé l’arrogance jusqu’à prétendre n’être basée sur aucun mythe quel qu’il soit, mais sur la raison seule, et jusqu’à présenter comme "tolérance" ce mélange particulier d’intolérance et d’amoralité qu’il promeut.

Aux yeux du grand public, les prêtres et les grands prêtres de cette religion sont les scientifiques au sens large, plus généralement les technologues, les technocrates, les experts. Mais la langue de cette religion sera pour toujours incompréhensible au peuple, d’autant que ce n’est pas même une langue, mais des milliers de langues différentes, chacune n’étant que le jargon technique particulier d’une spécialité donnée.

L’immense majorité des scientifiques sont tout à fait prêts à accepter leur rôle de prêtres et de grands prêtres de la religion dominante d’aujourd’hui. Plus que n’importe qui, ils en sont imbus, et cela d’autant plus qu’ils sont plus haut situés dans la hiérarchie scientifique. Ils réagiront à toute attaque contre cette religion, ou d’un de ses dogmes, ou d’un de ses sous-produits, avec toute la violence émotionnelle d’une élite régnante aux privilèges menacés. Ils font partie intégrante des pouvoirs en place quels qu’ils soient, auxquels ils s’identifient intimement et qui tous s’appuient fortement sur leurs compétences technologiques et technocratiques.

Auteur: Grothendieck Alexandre

Info: Survivre... et vivre n°9, août-septembre 1971

[ discours dominant ] [ glissement symptomatique ] [ critique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

anthropologie

Le lancer: une activité strictement masculine durant la préhistoire
La division sexuelle des tâches ne date pas d'hier, et était même bien plus accentuée à la période préhistorique selon un article publié dans le Journal of archeological science. L'étude des atteintes au niveau des insertions des tendons sur le coude de plus de 1200 squelettes indique qu'à la différence de toutes les autres époques, les sujets préhistoriques de sexe masculin avaient le monopole de certaines activités comme le lancer. "Les médecins du sport et du travail le savent bien: la répétition d'un geste finit par laisser des traces sur le squelette, raconte Sébastien Villotte, chercheur CNRS au laboratoire "Du passé à l'actuel".
- Nous savions que dans les sociétés traditionnelles pré-industrielles, il existe un certain nombre d'activités tabous pour les femmes: par exemple, dans les groupes de chasseurs cueilleurs actuels, les femmes peuvent chasser mais n'utilisent pas d'armes perforantes. Nous avons voulu en savoir plus sur ces pratiques en examinant de façon systématique les lésions osseuses au niveau du coude d'hommes et de femmes de la préhistoire à nos jours.
1200 squelettes européens datés de -30 000 à nos jours ont été passés au crible. Les chercheurs ont calculé un ratio: celui de la fréquence d'atteintes de la face externe du coude relativement aux atteintes de la face interne. "Les lésions de la face externe sont assez fréquentes de nos jours et peuvent avoir de nombreuses causes. Celles de la face interne sont beaucoup plus rares et le plus souvent associées au geste du lancer, effectué de manière répétée lors d'une activité sportive (javelot, baseball...) ou professionnelle (utilisation de marteau en charpenterie par exemple)", explique Sébastien Villotte. Les résultats obtenus ne laissent pas d'étonner: si pour les périodes les plus récentes - de l'Antiquité au XXe siècle -, on observe un ratio systématiquement supérieur à 1 chez les hommes et les femmes, côté gauche et droit, celui-ci s'inverse du côté droit pour les hommes préhistoriques uniquement, indiquant une prévalence forte des activités de lancer.
"Il semble donc qu'il ait existé, au cours de la préhistoire européenne et durant plusieurs millénaires, une division sexuelle du travail stricte pour les activités physiques impliquant le geste du lancer, indique Sébastien Villotte. On pense évidemment au lancer d'objets comme des javelots ou des pierres, mais d'autres activités, comme l'utilisation haches ou de masses, peuvent également avoir causé ces lésions".

Auteur: Internet

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[ femmes-hommes ] [ historique ] [ différences ]

 

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philosophe

Un homme, dans l’Europe de ce temps, incarnait puissamment ces tendances [humanistes] ; un homme salué, révéré comme un maître par les Français aussi bien que par les Anglais, par les Allemands, les Flamands, les Polonais, les Espagnols, les Italiens même : l’auteur d’une œuvre latine de langue, universelle d’esprit, savante et pratique à la fois : Érasme.

Un tribun ? un meneur d’hommes ? Il était bien trop fin, trop mesuré et raisonnable pour pouvoir exercer, en dehors des milieux cultivés où l’on savait le prix d’une vaste science et d’une ironie subtile, l’influence d’un chef d’offensive prêt à donner l’assaut. Et d’ailleurs, un assaut du dehors, brutal, direct, violent ? Connaissant les hommes et l’échiquier compliqué d’une Europe en gestation, comment aurait-il cru au succès final d’une semblable aventure ?

Cette Europe, il l’avait parcourue. Il avait séjourné, successivement, dans ses grandes capitales. Il avait eu l’audience non de ses savants seulement, mais de ses maîtres véritables : les grands, les politiques. En particulier, il savait ce qu’était l’Église romaine avec ses ressorts robustes et cachés, ses prises diplomatiques sur les souverains, ses ressources matérielles et morales infinies. Il n’avait garde d’en sous-estimer la puissance. Et il se rendait compte que, pour changer comme il le désirait — mais à sa façon, qui n’était pas celle d’un Luther — les bases traditionnelles de la vie chrétienne ; il sentait avec force que, pour faire triompher cette Philosophie du Christ, cette religion de l’esprit qu’il exposait et prêchait avec une conviction dont il faut se garder de douter, et une ardeur qui n’était point sans péril — la condition préalable, absolument nécessaire, c’était de rester dans le giron de l’Église, de la travailler du dedans avec continuité mais sans brutalité ni fracas — et de ne jamais s’en séparer ou s’en laisser expulser par une rupture violente, qui d’ailleurs répugnait à ses sentiments, autant qu’à son esprit.

Or, lorsque parurent les premiers écrits de Luther, lorsque son nom vola de bouche en bouche à travers toute l’Europe, ce furent les gens d’étude, d’abord, qui se sentirent émus. Les humanistes tressaillirent quand l’Augustin opposa à la doctrine adultérée des prôneurs d’indulgence ses 95 thèses retentissantes ; ils s’arrachèrent les protestations, les exhortations de Luther quand le propre éditeur d’Érasme, Froben, en eut fait à Bâle un recueil qu’il dut rééditer en février, puis en août 1519 ; et sur l’heure, non sans ingénuité, ils firent du moine une sorte de second, d’auxiliaire d’Érasme.

Auteur: Febvre Lucien

Info: Un destin : Martin Luther, PUF, 1968, pages 80-81

[ christianisme ] [ stratégie ] [ affiliation supposée ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

machine-sur-écrivain

(homme) - Qu'est-ce qui rend l'écrivain J.L.Borges si spécial ?

(machine) - Jorge Luis Borges était un écrivain argentin, largement considéré comme l'une des figures littéraires les plus influentes et les plus novatrices du XXe siècle. Il est connu pour son style littéraire unique, son approche imaginative et sa profondeur philosophique. Plusieurs facteurs ont contribué à rendre Borges si spécial :

- Le style littéraire : Le style de Borges se caractérise par sa brièveté, sa précision et la richesse de son langage. Il a souvent utilisé des structures narratives complexes, incorporant des éléments de fantaisie, de métafiction et de réflexion philosophique. Ses histoires brouillent souvent les frontières entre la réalité et la fiction, remettant en question les conventions traditionnelles de la narration.

- Exploration d'idées : Les œuvres de Borges explorent un large éventail de concepts philosophiques, métaphysiques et existentiels. Il s'intéressait profondément à des sujets tels que le temps, l'infini, l'identité et la nature de la réalité. Borges a utilisé ses histoires pour approfondir des idées philosophiques complexes, remettant souvent en question la nature de la connaissance, de la perception et de la condition humaine.

- Allusions littéraires et intertextualité : Borges était un maître de l'intertextualité, incorporant des références à d'autres œuvres littéraires, à la mythologie et à des événements historiques. Ses récits dialoguent souvent avec des traditions et des textes littéraires, créant ainsi des couches complexes de sens. Les vastes connaissances et l'érudition de Borges lui ont permis de créer de riches tapisseries de connexions intertextuelles.

- Thèmes universels : Les écrits de Borges explorent des thèmes qui trouvent un écho auprès d'un large public. Ses histoires abordent la nature du temps, la nature labyrinthique de la connaissance, les paradoxes de l'identité, le pouvoir du langage et les limites de la compréhension humaine. Ces thèmes universels contribuent à l'attrait durable et à la pertinence de son œuvre.

- Influence et héritage : le style unique et la profondeur philosophique de Borges ont eu un impact significatif sur la littérature et la théorie littéraire. Ses œuvres ont inspiré d'innombrables écrivains et penseurs dans le monde entier, et il est considéré comme un précurseur de divers mouvements littéraires, dont le réalisme magique.

Dans l'ensemble, la particularité de Borges réside dans la combinaison de son style littéraire inventif, de son exploration d'idées profondes, de son approche intertextuelle et de l'influence durable de son œuvre. Ses écrits continuent de captiver les lecteurs et de susciter la réflexion sur des thèmes complexes, ce qui garantit son héritage durable dans le monde littéraire.


Auteur: chatGPT4

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

spiritualité

Il est pourtant bien facile de voir en quels termes les anciens hermétistes parlent des "souffleurs" et "brûleurs de charbon", en lesquels il faut reconnaître les véritables précurseurs des chimistes actuels, si peu flatteur que ce soit pour ces derniers ; et, même au XVIIIème siècle encore, un alchimiste comme Pernéty ne manque pas de souligner en toute occasion la différence de la "philosophie hermétique" et de la "chymie vulgaire". Ainsi, comme nous l’avons déjà dit bien des fois en montrant le caractère de "résidu" qu’ont les sciences profanes par rapport aux sciences traditionnelles (mais ce sont là des choses tellement étrangères à la mentalité actuelle qu’on ne saurait jamais trop y revenir), ce qui a donné naissance à la chimie moderne, ce n’est point l’alchimie, avec laquelle elle n’a en somme aucun rapport réel (pas plus que n’en a d’ailleurs l’"hyperchimie" imaginée par quelques occultistes contemporains ; c’en est seulement une déformation ou une déviation, issue de l’incompréhension de ceux qui, profanes dépourvus de toute qualification initiatique et incapables de pénétrer dans une mesure quelconque le vrai sens des symboles, prirent tout à la lettre, suivant l’acception la plus extérieure et la plus vulgaire des termes employés, et, croyant par suite qu’il ne s’agissait en tout cela que d’opérations matérielles, se lancèrent dans une expérimentation plus ou moins désordonnée, et en tout cas assez peu digne d’intérêt à plus d’un égard.

Dans le monde arabe également, l’alchimie matérielle a toujours été fort peu considérée, parfois même assimilée à une sorte de sorcellerie, tandis que, par contre, on y tenait fort en honneur l’alchimie "intérieure" et spirituelle, souvent désignée sous le nom de kimyâ el-saâdah ou "alchimie de la félicité".(1)
(...)
Quoi qu’il en soit, ce qu’il ne faut jamais perdre de vue, et ce qui est à la base même de tout enseignement véritablement initiatique, c’est que toute réalisation digne de ce nom est d’ordre essentiellement intérieur, même si elle est susceptible d’avoir à l’extérieur des répercussions de quelque genre que ce soit. L’homme ne peut en trouver les principes qu’en lui-même, et il le peut parce qu’il porte en lui la correspondance de tout ce qui existe, car il ne faut pas oublier que, suivant une formule de l’ésotérisme islamique, "l’homme est le symbole de l’Existence universelle"(2) ; et, sil parvient à pénétrer jusqu’au centre de son propre être, il atteint par là même la connaissance totale, avec tout ce qu’elle implique par surcroît : "celui qui connaît son Soi connait son Seigneur"(3), et il connaît alors toutes choses dans la suprême unité du Principe même, en lequel est contenue "éminemment" toute réalité.

Auteur: Guénon René

Info: Aperçus sur l'initiation. (1) Il existe notamment un traité d’El-Ghazâli qui porte ce titre. (2) El-insânu ramzul-wujûd. (3) C’est le hadith que nous avons déjà cité précédemment: Man arafa nafsahu faqad arafa Rabbahu. (pp. 263-266)

[ Islam ] [ étymologie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

science profane

Si le freudisme affirme que la rationalité n’est qu’un camouflage hypocrite d’une animalité refoulée, cette affirmation - évidemment rationnelle — tombe sous le même verdict ; le freudisme, s’il avait raison, ne serait lui-même pas autre chose qu’une dénaturation symbolisante d’instincts physico-psychiques. Sans doute, les psychanalystes diront que dans leur cas, le raisonnement n’est pas fonction de refoulements inavouables ; mais nous ne voyons pas du tout, premièrement en vertu de quoi cette exception serait admissible sur la base de leur propre doctrine, et deuxièmement pourquoi cette loi d’exception ne jouerait qu’en leur faveur et non en faveur des doctrines spirituelles qu’ils rejettent haineusement, et avec un révoltant manque du sens des proportions. Au demeurant, rien n’est plus absurde qu’un homme se faisant l’accusateur, non de quelque accident psychologique, mais de l’homme comme tel ; d’où vient donc ce demi-dieu qui accuse, et d’où vient sa faculté d’accuser ? Si l’accusateur a raison, c’est que l’homme n’est pas si mauvais et qu’il y a en lui une capacité d’adéquation ; sinon il faudrait admettre que les protagonistes de la psychanalyse soient des dieux tombés imprévisiblement du ciel, ce dont on ne voit pas ombre de vraisemblance, pour dire le moins. La psychanalyse, d’abord élimine les facteurs transcendants essentiels à l’homme et ensuite remplace les complexes d’infériorité ou de frustration par des complexes d’aisance et d’égoïsme ; elle permet de pécher calmement, avec assurance, et de se damner avec sérénité. Comme toutes les philosophies de démolition - celle de Nietzsche par exemple - le freudisme attribue une portée absolue à une situation relative ; comme toute la pensée moderne, il ne sait que tomber d’un extrême à l’autre, incapable qu’il est de se rendre compte que la vérité - et la solution - se trouve dans la nature la plus profonde de l’homme, dont les religions et les sagesses traditionnelles sont, précisément, les porte-parole, les conservatrices et les garantes. En fait, la mentalité créée et diffusée par la psychanalyse consiste à refuser le dialogue logique ou intellectuel - seul digne d’êtres humains et à répondre par le biais de conjectures insolentes ; on ne cherche plus à savoir si l’interlocuteur a raison ou non, on demande qui étaient ses parents ou quelle est sa pression sanguine - pour nous borner à des exemples symboliques et encore assez anodins -, comme si de tels arguments ne pouvaient pas se retourner aisément contre leurs auteurs, ou comme si, en changeant même d’arguments, il n’était pas facile de répondre à une analyse par une autre analyse. Les pseudo-critères de l’analyse sont de préférence physiologiques ou sociologiques, conformément à la manie de l’époque ; il ne serait pas difficile de trouver des contre-critères et de faire l’analyse sérieuse de l’analyse imaginaire.

Auteur: Schuon Frithjof

Info: Dans "Logique et transcendance", éditions Sulliver, 2007, pages 16-17

[ critique ] [ réfutation ] [ égocentrisme ]

 
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temps

D’un Yuga à l’autre, la dégénérescence s’accompagne d’une décroissance de la durée, qui est d’ailleurs considérée comme influençant la longueur de la vie humaine ; et ce qui importe avant tout à cet égard, c’est le rapport qui existe entre les durées respectives de ces différentes périodes. Si la durée totale du Manvantara est représentée par 10, celle du Krita-Yuga ou Satya-Yuga le sera par 4, celle du Trêtâ-Yuga par 3, celle du Dwâpara-Yuga par 2, et celle du Kali-Yuga par 1 ; ces nombres sont aussi ceux des pieds du taureau symbolique de Dharma qui sont figurés comme reposant sur la terre pendant les mêmes périodes. La division du Manvantara s’effectue donc suivant la formule 10 = 4 + 3 + 2 + 1, qui est, en sens inverse, celle de la Tétrakys pythagoricienne : 1 + 2 + 3 + 4 = 10 ; cette dernière formule correspond à ce que le langage de l’hermétisme occidental appelle la "circulature du quadrant", et l’autre au problème inverse de la "quadrature du cercle", qui exprime précisément le rapport de la fin du cycle à son commencement, c’est-à-dire, l’intégration de son développement total ; il y a là tout un symbolisme à la fois arithmétique et géométrique que nous ne pouvons qu’indiquer encore en passant pour ne pas trop nous écarter de notre sujet principal.

 Quant aux chiffres indiqués dans divers textes pour la durée du Manvantara, et par suite pour celle des Yugas, il doit être bien entendu qu’il ne faut nullement les regarder comme constituant une "chronologie" au sens ordinaire de ce mot, nous voulons dire comme exprimant des nombres d’années devant être pris à la lettre ; c’est d’ailleurs pourquoi certaines variations apparentes dans ces données n’impliquent au fond aucune contradiction réelle. Ce qui est à considérer dans ces chiffres, d’une façon générale c’est seulement le nombre 4320, pour la raison que nous allons expliquer par la suite, et non point les zéros plus ou moins nombreux dont il est suivi, et qui peuvent même être surtout destinés à égarer ceux qui voudraient se livrer à certains calculs. Cette précaution peut sembler étrange à première vue, mais elle est cependant facile à expliquer : si la durée réelle du Manvantara était connue, et si en outre, son point de départ était déterminé avec exactitude, chacun pourrait sans difficulté en tirer des déductions permettant de prévoir certains événements futurs ; or, aucune tradition orthodoxe n’a jamais encouragé les recherches au moyen desquelles l’homme peut arriver à connaître l’avenir dans une mesure plus ou moins étendue, cette connaissance présentant pratiquement beaucoup plus d’inconvénients que d’avantages véritables. C’est pourquoi le point de départ et la durée du Manvantara ont toujours été dissimulés plus ou moins soigneusement, soit en ajoutant ou en retranchant un nombre déterminé d’années aux dates réelles, soit en multipliant ou divisant les durées des périodes cycliques de façon à conserver seulement leurs proportions exactes ; et nous ajouterons que certaines correspondances ont parfois aussi été interverties pour des motifs similaires.

Auteur: Guénon René

Info: Formes traditionnelles et Cycles cosmiques, éditions Gallimard, 1970

[ indétermination ] [ hindouisme ]

 
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courant occulte

Louis Antoine naquit en 1846 dans la province de Liège, d’une famille de mineurs ; il fut d’abord mineur lui-même, puis se fit ouvrier métallurgiste ; après un séjour de quelques années en Allemagne et en Pologne, il revint en Belgique et s’installa à Jemeppe-sur-Meuse. Ayant perdu leur fils unique, Antoine et sa femme se mirent à faire du spiritisme ; bientôt, l’ancien mineur, quoique à peu près illettré, se trouva à la tête d’un groupement dit des "Vignerons du Seigneur", dans lequel fonctionnait un véritable bureau de communication avec les morts (nous verrons que cette institution n’est pas unique en son genre) ; il édita aussi une sorte de catéchisme spirite, fait d’ailleurs entièrement d’emprunts aux ouvrages d’Allan Kardec. Un peu plus tard, Antoine adjoignit à son entreprise, dont le caractère ne semble pas avoir été absolument désintéressé, un cabinet de consultations "pour le soulagement de toutes les maladies et afflictions morales et physiques", placé sous la direction d’un "esprit" qui se faisait appeler le Dr Carita. Au bout de quelque temps encore, il se découvrit des facultés de "guérisseur" qui lui permettaient de supprimer toute évocation et d’ "opérer" directement par lui-même ; ce changement fut suivi de près par une brouille avec les spirites, dont les motifs ne sont pas très clairs. Toujours est-il que c’est de ce schisme qu’allait sortir l’Antoinisme ; au Congrès de Namur, en novembre 1913, M. Fraikin, président de la "Fédération Spirite Belge", déclara textuellement : "L’Antoinisme, pour des raisons peu avouables, refusa toujours de marcher avec nous" ; il est permis de supposer que ces "raisons peu avouables" étaient surtout d’ordre commercial, si l’on peut dire, et qu’Antoine trouvait plus avantageux d’agir entièrement à sa guise, en dehors de tout contrôle plus ou moins gênant. Pour les malades qui ne pouvaient venir le trouver à Jemeppe, Antoine fabriquait un médicament qu’il désignait sous le nom de "liqueur Coune", et auquel il attribuait le pouvoir de guérir indistinctement toutes les affections ; cela lui valut un procès pour exercice illégal de la médecine, et il fut condamné à une légère amende ; il remplaça alors sa liqueur par l’eau magnétisée, qui ne pouvait être qualifiée de médicament, puis par le papier magnétisé, plus facile à transporter. Cependant, les malades qui accouraient à Jemeppe devinrent si nombreux qu’il fallut renoncer à les traiter individuellement par des passes ou même par une simple imposition des mains, et instituer la pratique des "opérations" collectives. C’est à ce moment qu’Antoine, qui n’avait jusqu’alors parlé que de "fluides", fit intervenir la "foi", comme un facteur essentiel, dans les guérisons qu’il accomplissait, et qu’il commença à enseigner que l’imagination est l’unique cause de tous les maux physiques ; comme conséquence, il interdit à ses disciples (car il se posa dès lors en fondateur de secte) de recourir aux soins d’un médecin.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "L'erreur spirite", Editions traditionnelles, 1952, page 349

[ biographie ] [ charlatan ]

 
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dernières paroles

Comme de nombreux artistes de cirque, Fabrice Champion (1972 - 2011) se retrouva enfant à l'école de la piste pour dompter une énergie débordante. A 8 ans il déboule pour la première fois sous un chapiteau à Grenoble. Huit ans plus tard, il réussit le concours d'entrée au Centre national des arts du cirque où il choisit sa spécialité : voltigeur au trapèze. Et le voilà, dès sa sortie de l'école, en 1992, à performer dans la rue sur un camion-trapèze avec ses amis. De 1993 à 2004 il est la vedette principale de la troupe des Arts Sauts. Le 22 mai 2004 il percute en plein vol un de ses partenaires. S'ensuit une longue rééducation, aidé en cela par la pratique du bouddhisme. Tétraplégique, il reste trapéziste dans l'âme "une technique qui est la seule à offrir cet espace immense, en longueur, comme en hauteur". En 2010, il met en scène, répète et joue le spectacle de fin d'études des élèves de l'Ecole nationale des arts du cirque de Rosny-sous-Bois. Intitulé, avec la complicité des élèves : "Totem de cirque" (Mourrez-vous d'être vivant?). Pour ses futurs professionnels de la piste, Fabrice a tiré une sagesse et une méthode de son expérience. L'envie de transmettre une relation subtile et profonde au corps virtuose. Mais, celui qui évoquait l'envol du trapèze comme "un cadeau, celui de s'envoyer en l'air avec une maîtrise de soi, une prise de risque et un rapport au corps fantastique" rêvait depuis longtemps de chamanisme. Il part pour le Pérou. Seul. Quatorze heures d'avion d'abord, un trajet en hélicoptère, puis en pirogue pour une semaine d'initiation aux médecines traditionnelles amazoniennes. Après avoir avalé les plantes destinées à la cérémonie, on le retrouve mort le lendemain matin de la cérémonie chamanique. En résidence de travail au Cent Quatre, à Paris, Fabrice Champion répétait depuis un an un nouveau spectacle intitulé Nos Limites avec deux jeunes acrobates-danseurs. Avec eux, il avait inventé la "tétradanse", autrement dit la danse en mode tétraplégique. La création était prévue pour février 2012. Dans le film Acrobat réalisé en 2011 par Olivier Meyrou, qui a suivi sa féroce rééducation et son travail depuis six ans, la vision de Fabrice Champion sur son fauteuil roulant pris d'assaut par ses deux complices avant de tenter des acrobaties par terre avec eux, est impressionnante de beauté et d'émotion. Il confiait "que s'il pouvait choisir aujourd'hui entre marcher de nouveau et avoir plus confiance en lui", il préférait la seconde option. "Pour avoir plus confiance dans mes intuitions, ma force, quoique j'aie à offrir". On l'a compris : le compilateur, ayant pris connaissance de ce parcours singulier, n'aura pas eu grands efforts à faire pour s'imaginer une mort par ingurgitation d'un breuvage à base d'Ayahuasca, c'est-à-dire par abus de DMT. Ce qui lui permet de ne pas classer cette mort dans la catégorie des suicides. Il y voit un terme plus idoine, celui de "quête".

Auteur: Internet

Info: mis en forme par Mg

[ quête ]

 

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