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littérature

Il faisait un temps affreux ; pluie et tempête, pluie et tempête ; et la boue, la boue, la boue épaisse dans toutes les rues. Depuis des jours et des jours, un immense voile pesant passait sur Londres en provenance de l'est, et il passait toujours, comme si dans l'est il y avait une Éternité de nuages et de vents. Si furieuses avaient été les bourrasques que les hautes constructions de la ville avaient eu le plomb arraché de leurs toitures. Dans la campagne, des arbres avaient été déracinés et des ailes de moulin emportées. La côte charriait son lot funèbre de naufrages et de morts. De violentes pluies avaient accompagné ces rafales de vent, et le jour qui finissait [...] avait été le plus terrible de tous.

Auteur: Dickens Charles

Info: De grandes espérances, Chapitre XXXIX

[ intempéries ] [ ville ]

 

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détermination

L'erreur, petite Catherine, c'est de croire qu'il faut choisir, qu'il faut faire ce qu'on veut, qu'il y a des conditions du bonheur. Ce qui compte seulement, tu vois, c'est la volonté du bonheur, une sorte d'énorme conscience toujours présente. Le reste, femmes, œuvres d'art ou succès mondains, ne sont que prétextes. Un canevas qui attend nos broderies. […] Ce qui m'importe c'est une certaine qualité de bonheur. Je ne puis goûter le bonheur que dans la confrontation tenace et violente qu'il soutient avec son contraire. […] Si je suis heureux c'est grâce à ma mauvaise conscience. J'avais besoin de partir et de gagner cette solitude où j'ai pu confronter en moi ce qui était à confronter, ce qui était soleil et ce qui était larmes... Oui, je suis humainement heureux.

Auteur: Camus Albert

Info: Cahiers Albert Camus I : La mort heureuse

[ choix conscient ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

perdue

Je voulais tuer le moi en dessous. Ça me hantait jour et nuit. Quand vous réalisez que vous vous détestez tant, que vous ne pouvez supporter qui vous êtes, et que ce profond malaise était la motivation derrière votre comportement durant de nombreuses années, votre cerveau ne peut pas vraiment le supporter. Il s'efforcera très fort d'éviter cette prise de conscience; il tentera, dans un ultime effort, de conserver vivant ce qui reste, de le reconstruire. C'est, je crois, différent du désir suicidaire de ceux qui souffrent tellement que la mort devient un soulagement, différent du suicide que j'essaierais plus tard, pour tenter d'échapper à cette douleur. C'est un désir de se tuer soi-même; le terme tuer est trop doux. C'est la croyance que tu mérites torture lente et mort violente.

Auteur: Marya Hornbacher

Info: Wasted: A Memoir of Anorexia and Bulimia

[ maladie ] [ angoisse ] [ haine de soi ] [ adolescence ] [ auto-destruction ]

 

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philosophie

Il [Schiller] a diagnostiqué la maladie de la civilisation comme étant le conflit entre les deux instincts fondamentaux de l’homme (les instincts sensibles et les instincts formels), ou plutôt comme la "solution" violente de ce conflit, comme l’établissement de la tyrannie répressive de la raison sur la sensibilité. Par conséquent, la réconciliation des instincts en conflit impliquerait le renversement de cette tyrannie, c’est-à-dire la restauration de la sensibilité dans ses droits. Il faudrait chercher la liberté dans la libération de la sensibilité plutôt que dans celle de la raison, et dans la limitation des facultés "supérieures" en faveur des facultés "inférieures". En d’autres termes, le salut de la civilisation impliquerait l’abolition des contrôles répressifs que la civilisation a imposés à la sensibilité. Voilà la véritable idée qui se trouve derrière l’Education esthétique.

Auteur: Marcuse Herbert

Info: Dans "Eros et civilisation", trad. de l'anglais par Jean-Guy Nény et Boris Fraenkel, éditions de Minuit, Paris, 1963, page 167

[ hypothèse ] [ résumé ] [ renversement des valeurs ] [ anarchisme déguisé ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

animal domestique

Je fis le tour de la pièce. De son oeil vert un chat me guettait. Il était couché sur l'appui d'un castelet, parmi des marionnettes, la patte droite en avant, la peau des doigts d'un joli cuir noir et je me souvins qu'au Japon, au cimetière pour chats de Go-To-Ku-Ji, j'avais vu la fresque des matous sur la façade du temple, la patte levée pour un mystérieux salut. Selon les légendes chinoises et japonaises l'âme d'une personne morte de mort violente pouvait être recueillie dans le corps d'un chat et même parler par sa bouche.

"Maneki Neko", dis-je doucement, en lui caressant l'échine.

C'était la formule magique qu'on m'avait apprise à Tokyo pour faire parler un chat dont le maître avait été tué. Mais celui-ci se contenta de frissonner sous ma main.

Auteur: Roblès Emmanuel

Info: Un printemps d'Italie

[ psychopompe ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

Pour commencer, l'immense majorité des tueurs en série sont des hommes, expliqua Hunter. Les tueuses en série ont en général un intérêt purement matériel ou financier. Ce qui peut arriver aussi avec leurs homologues masculins mais beaucoup plus rarement. Les mobiles d'ordre sexuel sont les plus fréquents chez eux. Les études ont aussi révélé que les femmes criminelles tuent en général des proches, maris, membres de la famille ou personnes qui dépendent d'elles. Pour les hommes, ce sont en général des étrangers. Les tueuses en série ont aussi tendance à agir plus discrètement, avec du poison ou des méthodes moins violentes, comme l'étouffement. Les tueurs en série, au contraire, sont très portés sur les tortures et les mutilations. Quand les femmes sont impliquées dans des homicides sadiques, elles jouent en général le second rôle aux côtés d'un homme.

Auteur: Carter Chris

Info: La marque du tueur, p.119

[ assassin ]

 

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média

Je n'ai pas de poste de télévision. La voix polyphonique de la radio, provenant de tous les horizons, de tous les milieux, me suffit. Elle tisse sur divers tons la rumeur mouvante du temps qui passe. ( .... )
Ceux qui sont quotidiennement gavés d'images télévisuelles en savent-ils plus, en apprennent et comprennent-ils plus que moi ? J'en doute. Ils les regardent sans les voir, les voient sans les regarder, ces images des guerres, des tragédies, des désastres. Elles se mêlent à celles de films de crimes et de catastrophes, à celles des publicités, elles s'y confondent, s'y diluent. Et quand elles sont trop violentes, effroyables, elles plongent leurs spectateurs dans un état de fascination. Une fascination morbide au sortir de laquelle ils émergent mi-hébétés, mi-incrédules. El la grande foire sanglante continue, le mal se rit de son public, il renouvelle ses coups d'esbroufe en surenchérissant dans l'outrance, le mauvais goût.

Auteur: Germain Sylvie

Info: Chanson des mal-aimants, Gallimard 2002, p. 238 et suivantes

[ vingtième siècle ] [ abrutissement ]

 

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mousson

La pluie pendant de longs mois, c'est la Souveraine du Rwanda, bien plus que le roi d'autrefois ou le président d'aujourd'hui, la Pluie, c'est celle qu'on attend, qu'on implore, celle qui décidera de la disette ou de l'abondance, qui sera le bon présage d'un mariage fécond, la première pluie au bout de la saison sèche qui fait danser les enfants qui tendent leurs visages vers le ciel pour accueillir les grosses gouttes tant désirées, la pluie impudique qui met à nu, sous leur pagne mouillé, les formes indécises des toutes jeunes filles, la Maîtresse violente, vétilleuse, capricieuse, celle qui crépite sous la bananeraie comme ceux des quartiers bourbeux de la capitale, celle qui a jeté son filet sur le lac, a effacé la démesure des volcans, qui règne sur les immenses forêts du Congo, qui sont les entrailles de l'Afrique, la Pluie, la Pluie sans fin, jusqu'à l'océan qui l'engendre.

Auteur: Mukasonga Scholastique

Info: Notre-Dame du Nil

[ été ] [ saison ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

public

Tout ce qui frappe l'imagination des foules se présente sous forme d'une image saisissante et nette, dégagée d'interprétation accessoire, ou n'ayant d'autre accompagnement que quelques faits merveilleux : une grande victoire, un grand miracle, un grand crime, un grand espoir. Il importe de présenter les choses en bloc, et sans jamais en indiquer la genèse. Cent petits crimes ou cent petits accidents ne frapperont aucunement l'imagination des foules ; tandis qu'un seul crime considérable, une seule catastrophe, les frapperont profondément, même avec des résultats infiniment moins meurtriers que les cent petits accidents réunis. [...]
La foule n'étant impressionnée que par des sentiments excessifs, l'orateur qui veut la séduire doit abuser des affirmations violentes. Exagérer, affirmer, répéter, et ne jamais tenter de rien démontrer par un raisonnement, sont les procédés d'argumentation familiers aux orateurs des réunions populaires. [...]
Connaître l'art d'impressionner l'imagination des foules c'est connaître l'art de les gouverner.

Auteur: Le Bon Gustave

Info: Psychologie des foules

[ propagande ] [ pouvoir ]

 

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écrivains emprunteurs

Quand on veut deviner aujourd'hui en France quels auteurs précédents ont le plus nourri un nouveau livre, il n'est que de regarder la bibliographie : ce sont ceux qui n'y figurent pas. Outre les plagiaires stricto sensu, qui ont prospéré au grand jour sans endurer de discrédit durable, on a vu proliférer dernièrement les pique-assiettes et les voleurs à la tire, servis par l'amnésie des médias. Un nouvel auteur se reconnaît volontiers des dettes à l'égard de prédécesseurs auxquels il ne doit rien, mais dont citer les noms l'ennoblit, et il n'avoue pas les emprunts effectifs qu'il a faits à d'autres écrivains, instigateurs de polémiques trop violentes, et dont il veut bien partager les idées, mais pas les ennemis. Certains ne craignent pas de dévaliser plus petits qu'eux-mêmes. Au royaume de la "création", on voit d'opulents conducteurs de Rolls Royce chiper leur vélo à des gamins. Les idées sont si rares...

Auteur: Revel Jean-François

Info: Mémoires, Plon 1997, p.588

[ copieurs ] [ écriture ]

 

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