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argent roi

Il y a déjà un demi-siècle, Arthur Koestler diagnostiqua ce mal dans une interview qu'il avait accordée au New York Times, peu après son installation aux Etats-Unis (l'installation s'avéra d'ailleurs de courte durée, et l'interview fut en grande partie censurée). Ses observations étaient tellement pertinentes qu'elles méritent d'être citées au long :

"Plus je vis ici, plus j'ai le sentiment que la vie littéraire américaine est radicalement vidée. [...]. Si l'on me demandait ce que devrait être l'ultime ambition d'un écrivain, je répondrais avec une formule : l'ambition d'un écrivain devrait être d'échanger cent lecteurs d'aujourd'hui contre dix lecteurs dans dix ans, et contre un lecteur dans cent ans.

Mais l'atmosphère générale de ce pays oriente l'ambition de l'écrivain dans une autre direction [...], vers le succès immédiat. La religion et l'art sont deux domaines totalement non compétitifs de l'activité humaine, et ils découlent l'un et l'autre de la même source. Mais le climat social de ce pays a transformé la création artistique en une entreprise essentiellement compétitive.

Sur les listes de best-sellers — cette malédiction de la vie littéraire américaine —, les auteurs sont cotés comme des actions en Bourse. Pouvez-vous concevoir toute l'horreur de cette situation ?"

Auteur: Leys Simon Pierre Ryckmans

Info: Protée et autres essais

[ mammon ] [ beaux-arts industriels ] [ ploutocrates ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

co-responsabilité

Chaque spectateur assis dans la salle de cinéma est un individu différent des autres, il a une âme, une pensée et une personnalité qui lui sont propres. Si un film avait le pouvoir de rendre tous les spectateurs identiques, le réalisateur serait un criminel. Tous les films devraient rester ouverts et poser des questions, laissant à chaque spectateur la liberté de se former sa propre vision. Agir sans se soucier de cette liberté revient à endoctriner le public. Je me souviens d'un après-midi où, à l'issue d'une projection de l'un de mes films, le public m'a applaudi - et je l'ai moi aussi applaudi. Ce n'est pas le metteur en scène qui fait le film tout seul et qui, ensuite, le propose aux 2500 personnes qui viendront le voir. Les spectateurs ont vu mon film, ils se sont fait leur propre opinion sur l'objet que je leur offrais ; ils l'ont aimé. Donc, nous l'avons enfanté ensemble. L'autre mentalité n'appartient qu'aux prophètes - qui se considèrent supérieurs aux autres - et aux politiciens - qui croient détenir des solutions à tous les problèmes du peuple. Le metteur en scène et le spectateur doivent être placés sur un pied d'égalité. Aucun des deux n'est supérieur à l'autre. 

Auteur: Kiarostami Abbas

Info: Entretien publié dans "Positif", n.408, février 1995 - cité dans "Passage du cinéma", éd. Ansedonia, p. 867

[ beaux-arts ] [ singularités ] [ art participatif ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

beaux-arts

Tout comme son sentimentalisme est profondément bourgeois et plébéien, mais son irrationalisme réactionnaire, sa philosophie morale contient également une contradiction interne : d'une part, elle est saturée de caractéristiques fortement plébéiennes, mais d'autre part, elle contient le germe d'un nouvel aristocratisme. Le concept de "belle âme" présuppose la dissolution complète de la kalokagathia* et implique la spiritualisation parfaite de toutes les valeurs humaines, mais il implique également l'application de critères esthétiques à la morale et est lié à l'idée que les valeurs morales sont un don de la nature. Elle signifie la reconnaissance d'une noblesse d'âme à laquelle chacun a droit par nature, mais dans laquelle les droits de naissance irrationnels sont remplacés par une qualité tout aussi irrationnelle de génie moral. La voie de la "beauté spirituelle" de Rousseau conduit, d'une part, à des personnages comme le Mychkine de Dostoïevski, qui est un saint sous les traits d'un épileptique et d'un idiot, d'autre part, à l'idéal d'une perfection morale individuelle qui ne connaît pas la responsabilité sociale et n'aspire pas à être utile à la société. Goethe, l'Olympien, qui ne pense qu'à sa propre perfection spirituelle, est un disciple de Rousseau au même titre que le jeune libre penseur qui a écrit Werther. 


Auteur: Hauser Arnold

Info: Histoire sociale de l'art, volume 3 : Rococo, classicisme et romantisme *dans la littérature grecque antique, forme abrégée de kalos kai agathos qui signifie littéralement "bel et bon"

[ post-lumières ] [ littérature ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

beaux-arts

La peinture est le moins exigeant, le plus commode de tous les arts : le moins exigeant, parce qu'en raison des moyens qu'elle emploie et de l'objet qu'elle représente, lors même qu'elle n'est qu'une oeuvre manuelle, et à peine un art, elle se fait encore bien venir et nous plaît ; ensuite, parce qu'une exécution technique, bien que dépourvue de talent, excite l'admiration des hommes d'un esprit cultivé comme des ignorants, de sorte qu'il suffit d'approcher jusqu'à un certain point de l'art pour être bien accueilli dans une sphère supérieure. La vérité dans les couleurs, dans le dessin, dans la perspective, nous fait déjà plaisir ; et comme l'oeil d'ailleurs est habitué à tout voir, il n'est pas blessé par une forme laide ou même par une image hideuse, comme l'oreille est choquée par un son faux. On tolère les plus mauvaises peintures parce qu'on est accoutumé à voir des objets plus difformes encore. Il suffit donc au peintre d'être artiste seulement jusqu'à un certain degré, pour trouver un public plus nombreux que le musicien qui a un talent égal. Au moins, le peintre médiocre peut toujours travailler seul, au lieu que le musicien faible est obligé de s'associer à d'autres musiciens pour produire quelque effet par l'ensemble.

Auteur: Goethe Johann Wolfgang von

Info: Maximes et réflexions, Première partie, trad. Sigismond Sklower, p.12, Brockhaus et Avenarius, 1842

[ art pictural ]

 

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intransigeance

Il devrait y avoir une Phase IV de l'identité noire - noirceur non atténuée. Je ne suis pas sûr de ce qu'est la noirceur totale, mais peu importe, elle ne se vend pas. À la surface, la vraie noirceur est une réticence apparente pour réussir. C'est Donald Goines, Chester Himes, Abbey Lincoln, Marcus Garvey, Alfre Woodard et l'acteur noir sérieux. C'est Tiparillos, des andouilles et une nuit en prison. C'est le dribble croisé et porter des chaussures d'intérieur à l'extérieur. C'est "considérant que" et autres "choses de cette nature". Ce sont nos belles mains et nos pieds foutus. La noirceur véritable n'en n'a justement rien à foutre. Clarence Cooper, Charlie Parker, Richard Pryor, Maya Deren, Sun Ra, Mizoguchi, Frida Kahlo, Godard en noir et blanc, Céline, Gong Li, David Hammons, Björk et le Clan Wu-Tang dans toutes leurs permutations encapuchonnées. Le vrai noir c'est des essais qui passent pour de la fiction. C'est la réalisation qu'il n'y a pas d'absolu, sauf quand il y en a un. C'est l'acceptation de la contradiction comme n'étant pas un péché et un crime, mais une fragilité humaine comme la fourberie et le libertarianisme. La noiritude c'est d'arriver à la réalisation qu'aussi merdique et insignifiant que tout paraisse, c'est parfois le nihilisme qui rend la vie digne d'être vécue.

Auteur: Beatty Paul

Info: The Sellout

[ création ] [ honnêteté ] [ sincérité ] [ chef d'oeuvres ] [ beaux-arts ]

 

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homme-machine

Quelqu'un qui voudrait utiliser voire s'approprier au mieux cette application devrait aussi consulter les rubriques "Titre possible pour ce logiciel"; et "citation s'appliquant à ce logiciel". Il sera ainsi possible de mieux percevoir les intentions et la forme d'esprit de ses concepteurs-compilateurs-auteurs. Et savoir aussi qu'il y a de très grandes rubriques génériques à deux termes comme : "rapports humains", "dernières paroles", "déclarations d'amour", etc. qui peuvent être abordés comme de véritables rayonnages de la base de données.

De mêmes que certaines interactions récurrentes ou "situations précisées", comme l'énorme rubrique "Femmes-Hommes", elle-même déclinée en sous-ensembles : hommes-par-femmes, femmes-par-hommes, femmes-par-femmes, hommes-par-hommes, masculin-féminin, épouses-maris, mâles-femelles, réparties-féminines, pensée-de-femme, pensée-d'homme, pensées-féministes, avantage-femme-sur-homme, avantage-homme-sur-femme, plan-drague-femme, plan-drague-mâle, râteau-pour-filles, pensées-misogynes...

Ainsi qu'un certain nombre d'autres intitulés à deux mots, plus précis, comme : chair-esprit (ou corps-esprit, nous sommes en train de faire de l'ordre là-dedans), action-réaction, contre-râteau, sado-maso, objet-sexuel, pensée-sans-sexe, femmes-entre-elles, dialogue-web, art-de-vivre, bien-être, fond-forme, gauche-droite (pour la politique), causes-effets, faux-raccords, beaux-arts, laisser-faire, théorie-pratique, métaphores-comparaisons-etc (quand une tournure d'écriture m'amuse), etc.

Tout ceci étant évidemment imbriqué, grâce à Elastic Search, dans - ou avec - d'immenses sous-rubriques, "noms tags" comme : humour, littérature, musique, justifications... grands ensembles qui permettraient de constituer en eux-mêmes des ouvrages entiers d'extraits sur ces sujets. Le mode d'emploi détaille plus précisément tout ceci.

Auteur: Mg

Info: 9 mars 2013

[ classification ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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beaux-arts

Niki de Saint-Phalle et Jean Tinguely se rencontrent à Paris en 1955, dans l'effervescence artistique de l'après-guerre. Ils ont 25 et 30 ans, sont tous les deux mariés et deviennent amis. Il leur faudra cinq ans pour tomber amoureux et décider de créer et de vivre ensemble. Durant quarante ans, ce couple nomade n'a pas fait d'enfants mais des sculptures, monumentales de préférence, partout dans le monde. De l'Europe au Japon, leurs oeuvres ont su convertir un public immense, enchantant petits et grands avec de sacrées machines et des créatures multicolores.
Elle est aristocrate ; lui, prolo et anarchiste. Elle est dépressive ; lui, une force de la nature. Elle est subjuguée par son côté ferrailleur inspiré créant de merveilleux objets inutiles, il décèle en elle un potentiel poétique qui la sauvera de la déprime. Elle exalte la force et la plénitude de la féminité féconde, il est le Vulcain de la poutrelle d'acier. Une alchimie des contraires. Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely constituent, bien au-delà des Bonnie and Clyde de l'art des années 1970, un couple énergique se défiant dans une corrida permanente, une transe, une urgence, à travers laquelle chacun cherche à hisser l'autre toujours plus haut. Ils se définissent tous les deux comme mégalos et égoïstes, mais se retrouvent dans une utopie commune : rendre les gens heureux. Sans dépendre de personne.

Auteur: Mérigaud Bernard

Info:

[ couple ] [ femmes-hommes ]

 

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beaux-arts

Messieurs, il existe en ce monde des milieux plus ou moins ridicules, plus ou moins honteux, humiliants et dégradants, et la quantité de bêtise n'est pas partout la même. Par exemple, le milieu des coiffeurs paraît à la première vue plus susceptible de bêtise que celui des cordonniers. Mais ce qui se passe dans le milieu artistique bat tous les records de sottise et d'indignité, au point qu'un homme à peu près convenable et équilibré ne peut pas ne pas rougir de honte, écrasé par ce festival puéril et prétentieux. Oh ces chants inspirés que personne n'écoute ! Oh ce beaux discours des connaisseurs, cet enthousiasme aux concerts et aux soirées poétiques, ces initiations, révélations et discussions, et le visage de ces gens qui déclament ou écoutent en célébrant de concert "le mystère de la beauté" ! En vertu de quelle douloureuse antinomie tout ce que vous faites ou dites dans ce domaine devient-il risible ? Lorsque dans l'histoire un milieu donné arrive à des telles sottises convulsives, on peut conclure avec certitude que ses idées ne correspondent pas au réel et qu'il est tout simplement farci de fausses conceptions. Vos conceptions artistiques atteignent sans nul doute au summum de la naïveté : et si vous voulez savoir pourquoi et comment il faudrait les réviser, je puis vous le dire sur-le-champ, pourvu que vous prêtiez l'oreille. 


Auteur: Gombrowicz Witold

Info: Ferdydurke

[ cénacles ] [ suiveurs ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

beaux-arts

Le style est la réponse à tout.

L’approche neuve d’une chose terne et dangereuse.

Mieux vaut faire une chose terne avec du style qu’une chose dangereuse sans style.

Faire une chose dangereuse avec style, c’est ça l’art.



La tauromachie peut être un art.

La boxe peut être un art.

Faire l’amour peut être un art.

Ouvrir une boîte de sardines peut être un art.



Rares sont ceux qui ont du style.

Rares sont ceux qui peuvent le garder.

J’ai vu des chiens avoir plus de style que les hommes.

Bien que peu de chiens aient du style.

Les chats en ont à profusion.



Hemingway se faisant gicler la cervelle contre le mur au calibre 12, ça c’est du style.

Quelquefois les gens vous donnent du style.

Jeanne d’Arc avait du style.

Jean-Baptiste,

Jésus,

Socrate,

César,

Garcia Lorca.



J’ai connu en prison des gens qui avaient du style.

J’en ai connus plus en prison que hors de prison.

Le style, c’est une différence. Une façon de faire, une façon d’être.

Six hérons juchés sur leurs pattes dans un étang…

ou vous, qui sortez nu des chiottes, sans me voir.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Mockingbird, Wish Me Luck (Oiseau moqueur, souhaite-moi bonne chance) (1972) Traduction ? merci aux contributeurs si jamais

[ manière ] [ homme-animal ] [ poème ]

 
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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

beaux-arts

Grace à l'art, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous le voyons se multiplier, et autant qu'il y a d'artistes originaux, autant nous avons de monde à notre disposition plus différents les uns des autres que ceux qui roulent dans l'infini, et qui bien des siècles après qu'est éteint le foyer dont ils émanaient qu'il s'appelât Rembrant ou Veer Meer, nous envoient leur rayon spécial.

Ce travail de l’artiste, de chercher à apercevoir sous de la matière, sous de l’expérience, sous des mots quelque chose de différent, c’est exactement le travail inverse de celui que, à chaque minute, quand nous vivons détourné de nous-même, l’amour-propre, la passion, l’intelligence et l’habitude aussi accomplissent en nous, quand elles amassent au-dessus de nos impressions vraies, pour nous les cacher maintenant, les nomenclatures, les buts pratiques que nous appelons faussement la vie. En somme, cet art si compliqué est justement le seul art vivant. Seul il exprime pour les autres et nous fait voir à nous-même notre propre vie, cette vie qui ne peut pas s’"observer", dont les apparences qu’on observe ont besoin d’être traduites, et souvent lues à rebours, et péniblement déchiffrées. Ce travail qu’avaient fait notre amour-propre, notre passion, notre esprit d’imitation, notre intelligence abstraite, nos habitudes, c’est ce travail que l’art défera, c’est la marche en sens contraire, le retour aux profondeurs, où ce qui a existé réellement gît inconnu.

Auteur: Proust Marcel

Info: A la recherche du temps perdu, t. 8 : Le Temps retrouvé

[ ouverture ] [ quête ] [ création ] [ individuation ] [ singularité solipsiste ]

 

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