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geek

Comme la plupart des jeux vidéos, Adventure avait été conçu et programmé par une seule personne, mais à l'époque Atari refusait de reconnaître le travail de ses programmeurs, c'est pourquoi le nom du concepteur ne figurait nulle part sur l'emballage. [...] Le type qui a conçu Adventure, un dénommé Warren Robinett, a donc décidé de dissimuler son nom au cœur même du jeu. Il a caché une clef dans un des labyrinthes. Celui qui trouvait cette clef, petit point gris de la taille d'un pixel, pouvait s'en servir pour ouvrir une chambre secrète où Robinett avait dissimulé son nom. [...] Voilà [...] le premier œuf de Pâques dissimulé dans un jeu vidéo. Robinett l'avait intégré au code du jeu sans rien dire à personne. Atari a donc fabriqué et distribué Adventure dans le monde entier, sans connaître l'existence de cette chambre secrète. Ils ne l'ont découverte que plusieurs mois plus tard, au même moment que des tas d'enfants dans le monde, dont votre serviteur. J'ai vécu l'une des expériences du jeu les plus cool de ma vie avec la découverte de l’œuf de Pâques de Robinett.

Auteur: Cline Ernest

Info: Player one

[ plaisir ] [ videogame ] [ anecdote ]

 

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baise

Je ne portais rien sous mon peignoir. Mon peignoir s’est ouvert et mon truc a jailli. Seigneur, j’suis dégueulasse, j’ai pensé. J’suis un porc. J’suis un acteur de cinéma. Le futur cinéma des familles. 2490 après J.-C. J’avais du mal à ne pas me moquer de moi, qui me baladais derrière ce rostre stupide. En fait, ce que je désirais, c’était du whisky. Un manoir dans les collines. Un bain de vapeur. Tout sauf ça. Nous étions tous les deux assis, verre en main. Je l’ai embrassée, fourrant ma langue pleine de nicotine jusqu’au fond de sa gorge. J’ai fait une pause pour reprendre mon souffle. J’ai ouvert son peignoir, et hop voilà ses seins. Pas de quoi se taper le cul par terre, pauvre cloche. Ma bouche est descendue et j’en ai chopé un. Il pendouillait, flasque comme un ballon à moitié gonflé. J’ai pris mon courage et l’objet à deux mains, puis j’ai suçoté le mamelon, tandis qu’elle prenait mon rostre dans sa dextre en creusant les reins. On est tombé en arrière sur le lit minable, avec nos peignoirs sur le dos, et je l’ai prise.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Au sud de nulle part" page 185

[ dégoût ] [ ennui ] [ répétition ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

contemplation

Quand il était petit, la mère de Léonard s'était souvent assise dehors sur les marches de leur ferme, restant parfois une demie heure les yeux fixés sur les montagnes qui s'élevaient au-delà de leur pré. C'est si joli que ça m'emporte loin de moi, lui avait-elle expliqué un jour d'une voix douce, avec l'air de lui confier un secret. Une bible ou la messe ne lui suffisait pas toujours, lui avait-elle avoué. Voilà pourquoi avant tout, il faut un monde, avait-elle ajouté. Dans les jours qui avaient suivi le départ d'Emilie et de Kéra, Léonard avait tenté de voir le monde comme l'avait vu sa mère. Il avait pris sa voiture pour aller au bord de la Calumet River, l'unique endroit où il y avait assez d'arbres pour dissimuler un paysage semblant avoir été aplani par un rouleau à pâtisserie géant. Il s'était assis sur la berge et avait scruté les peupliers et les bouleaux, les aulnes noirs et les hamamélis blottis sous les arbres plus grands, l'eau lente et brune, en s'efforçant de trouver la même paix intérieure que sa mère, des années auparavant, sur les marches de la galerie.

Auteur: Rash Ron

Info: Le monde à l'endroit

[ mimétisme ] [ maman ]

 

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commerce

Peu m'importe si tu m'aimes, telle est, à la fin de Mauvaise passe, la devise de Pierre (Daniel Auteuil), alors qu'il a auparavant quitté sa femme, son fils et son métier de prof de littérature française pour aller vivre à Londres, puis pratiqué la prostitution masculine de haut vol. Pierre aura écrit son roman à succès mais continuera de se faire payer pour quelques passes d'amour. Michel Blanc fait preuve d'un curieux cynisme dans cette allégorie à peine déguisée du statut de l'artiste. L'argent y est source de liberté (je baise, tu payes, nous sommes quittes), l'amour source de contraintes (je ne veux pas recommencer avec toi la vie de couple que j'ai fuie). Mais peut-être s'agit-il aussi d'un Français pris de la fièvre libérale (la liberté chère aux économistes néolibéraux). Easy money et vie facile contre exigences de couple et poids de la culture (la littérature française), voilà une alternative que certaines sirènes libérales, dans le microcosme du cinéma français, ne manqueront pas de relever. Michel Blanc et son personnage adhèrent à l'idée qu'un livre, un film, l'amour sont de purs produits commerciaux. Dès lors, peu m'importe si tu m'aimes...

Auteur: Chauvin Jean-Sébastien

Info: critique de Mauvaise passe de Michel Blanc, Les Cahiers du cinéma novembre 1999

[ consumérisme ] [ transaction ] [ rapports humains ]

 

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jeu de mots

Humanité solidaire, humanité sans leader.
Car si le second cas n'est pas ventilé à tous les étages, notre existence "entre êtres humains" se métamorphose et devient une vie "en traitres humains". Trop de pouvoir centralisé et controlé par trop peu d'individus, voilà le symptôme de la maladie.
Nous constituons une intelligence collective. Internet en donne la preuve éclatante aujourd'hui avec Snowden et les évènements autour de la Syrie. Cette méta intelligence et son amour lucide, issus de l'équilibre généré par les interactions entre tous ses membres de bonne volonté, sont de loin supérieurs à un pouvoir concentré des politiques/financiers/oligarques. Nous sommes tous partie d'une ruche qui génère ensemble pouvoir et contre-pouvoir et Snowden a montré comment les USA tentent, et y arrivent parfois, de la contrôler.
Il faut soutenir toutes les tentatives qui vont à l'encontre des américains dans ce domaine, développer l'open source et inciter les gens à l'utiliser. De plus si chacun parsème ses mails de phrases comme : fuck Obama, Oussama my friend, imperialistics USA, et autres indications efficaces que nous transmettront les whistle blowers spécialistes, on va mettre un gros bordel dans leur machin. Machiavel ne passera pas.

Auteur: Mg

Info: 10 sept 2013

[ espérance ] [ utopie ]

 

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philosophie

Parmi les nombreuses objections qui ont été adressées à Descartes s’agissant du Cogito, on s’étonne presque de ne pas trouver celle-ci : vous dites bien que pour conclure au je suis à partir du je pense, il faut savoir ce qu’on désigne par les mots pensée et existence, et savoir que pour penser il faut être, et que le doute ne s’étend pas à ces notions ; mais vous ne parlez pas du je ou moi, ego ; et pourtant, ne peut-on dire, comme le dira Wittgenstein : "Le je, le je, voilà le profond mystère" ?

Descartes aurait sans doute répondu que l’usage de ce mot n’a nul besoin d’explication ; qu’il fonctionne, soit dit dans le vocabulaire d’aujourd’hui, comme un indexical, un déictique, un désignateur, de manière basique et le plus souvent transparente, et qu’il ne constitue pas à proprement parler une notion, ni à plus forte raison la notion d’une nature, la nature d’une chose qui existe ou peut exister. Le doute dit "hyperbolique" s’étend encore moins à la grammaire du "je, moi" qu’aux notions communes, c’est-à-dire à la raison humaine en tant que telle ou aux facultés de l’esprit considérées en elles-mêmes.

Auteur: Kambouchner Denis

Info: La question Descartes, éditions Gallimard, 2023, pages 108-109

[ explication ] [ évidence ] [ pronom personnel ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

intelligence artificielle

Les modèles actuels, comme ChatGPT, peuvent être une aide à l’écriture mais en aucun cas une source d’information.

Il faut balayer les fantasmes sur cette technologie. Ces systèmes dits autorégressifs sont entraînés à prédire le mot suivant sans se soucier de la véracité de l’information.

Voilà une raison qui explique qu'ils ne peuvent pas encore créer des textes trop longs, car la probabilité qu’ils se trompent se renforce au fil de l’écriture. 

A mon avis les LLM [Large language model] autorégressifs auront une durée de vie très courte. La prochaine révolution sera probablement celle des IA dites pilotables. Ces systèmes, qui devraient voir le jour d’ici à cinq ans, seront capables de produire des textes longs et clairs en planifiant des séquences d’actions.

Pour obtenir des systèmes capables de planification selon des objectifs fixés, il faut qu’ils puissent apprendre le fonctionnement du monde extérieur. Mais la perception sensorielle et le sens commun ne s'inculquent pas aisément à des modèles d’IA. L’avantage de cette technologie est de pouvoir lui spécifier des contraintes alignées avec les valeurs humaines. Reste à définir ces valeurs, qui varient selon les cultures.

Auteur: Le Cun Yann

Info: https://www.usinenouvelle.com, 8 juillet 2023

[ désincarnée ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

pensée-de-femme

Sarah plongea dans l'évier la poêle qui avait servi à faire des oeufs et regarda le blanc pâlir et se détacher. Jane se débrouillait bien avec les hommes, avec les gentlemen. L'un d'eux lui avait même écrit des poèmes. Comment obtenait-on cela d'un homme ?
Dans ce genre d'occasion, Jane s'asseyait avec distinction, souriait, écoutait la tête savamment inclinée, répondait poliment lorsqu'on s'adressait à elle, et donnait toujours le sentiment d'être contente de converser et de danser quand on l'invitait. Mais Jane était réellement ravissante, une beauté disait-on - et elle avait affaire à des gentlemen, pas à des hommes. Une fille ordinaire comme elle, songea Sarah, prendrait des risques si elle appliquait ce genre d'approche - elle redressa les épaules, sourit, inclina la tête - à un homme ordinaire. Seuls les gentlemen avaient du temps et le loisir de consacrer de longues heures à vaincre la pudeur d'une femme.
Sarah baissa les yeux sur ses mains abîmées qui sentaient la graisse, les oignons et le savon de cuisine, puis sur sa robe couleur de bile qui pendouillait. Voilà, ce devait être ça son odeur, où qu'elle aille, quand ce n'était pas pire.

Auteur: Baker Jo

Info: Une saison à Longbourn

[ monologue-intérieur ] [ littérature ]

 

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présupposé psychanalytique

Ce que je mets ici au principe de l’expérience analytique, c’est la notion qu’il y a du signifiant déjà installé, et déjà structuré. Il y a déjà une usine faite, et qui fonctionne. Ce n’est pas vous qui l’avez faite. Cette usine, c’est le langage, qui fonctionne là depuis aussi longtemps que vous pouvez vous en souvenir. Littéralement, vous ne pouvez pas vous souvenir au-delà, je parle de l’histoire de l’humanité dans son ensemble. Depuis qu’il y a là des signifiants qui fonctionnent, les sujets sont organisés dans leur psychisme par le jeu propre de ces signifiants. De ce fait, le Es [le ça], que vous allez chercher dans les profondeurs, n’est pas quelque chose de si naturel que ça, et moins encore que les images. [...]

Le scandale de ce fait, voilà où gît la position analytique. Quand nous abordons le sujet, nous savons qu’il y a déjà dans la nature quelque chose qui est son Es, et qui est structuré selon le mode d’une articulation signifiante marquant tout ce qui s’exerce chez ce sujet de ses empreintes, de ses contradictions, de sa profonde différence d’avec les coaptations naturelles.

Auteur: Lacan Jacques

Info: dans le "Séminaire, Livre IV", "La relation d'objet", éditions du Seuil, 1994, page 66

[ ordre symbolique ] [ être-jeté ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

climat

En 2010, deux universitaires, Karin Becker et Olivier Leplatre, se sont mis en tête de rassembler, pour un volume futur ayant pour titre La Pluie et le Beau Temps dans la littérature française, un ensemble d'études analysant les liens que les écrivains entretiennent avec la météorologie ainsi que les modalités de leur compréhension du phénomène : anthropologiques, sociales, scientifiques, hygiéniques, poétiques, narratives. Au moment où le livre que vous avez entre les mains partait à l'imprimerie, Becker et Leplatre en était toujours à s'interroger : "Quelle place l'écrivain accorde-t-il au temps qu'il fait? Peut-on aller jusqu'à parler chez tel ou tel écrivain d'un véritable climat qui donne une cohérence à son univers?" Nous aimerions pour notre part ajouter deux points à cette réflexion. Un : peut-on imaginer une appréhension barométrique des œuvres littéraires, qui irait nécessairement de "Tempête" à "Très sec"? Et deux : en quoi l'air conditionné a-t-il renouvelé la littérature policière ?
Pour terminer, participons modestement à la météocritique littéraire en observant que dans Madame Bovary, Flaubert utilise dix-huit fois le mot pluie, mais jamais aucun des mots suivants : averse, ondée, bruine ou crachin. Chez Emma, quand ça tombe, ça tombe, voilà tout.

Auteur: Launet Edouard

Info: De la jouissance en littérature : 50 leçons

[ imagination ] [ écriture ]

 

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