Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 1349
Temps de recherche: 0.0376s

chute

Dans la perspective cyclologique et involutive générale de l’Humanité, la conquête successive du feu, de la roue, de la poulie, de la brouette, des métaux, de l’écriture, du collier de trait, de la vapeur, puis de l’électricité, ne représente pas strictement parlant un progrès, mais un effet progressif de compensation, eu égard à la perte progressive de ses prérogatives spirituelles et des pouvoirs que celles-ci conféraient sur la matière, sans la nécessité des outils. Au fur et à mesure qu’elle s’éloigne de sa source spirituelle, l’Humanité se "solidifie", se "matérialise", et cherche dans la conquête des pouvoirs techniques le souvenir des pouvoirs naturels perdus. La soif de conquête et de domination est un aspect de cette nostalgie et de cette angoisse. Moins on conjugue le verbe être, plus on conjugue le verbe avoir. Tous ces hommes qui déferlent depuis le déluge de Noé, ces envahisseurs successifs, Scythes, Aryens, Akkadiens, Hyksos, Celtes, Perses, Germains, Mongols, Arabes, Européens, etc., ne sont pas seulement animés d’une soif de conquête et de pillage. Mus par des impératifs physiques (changements climatiques, famines, séismes, etc.) ils le sont aussi par une inconsciente et permanente nostalgie : celle de la Parole perdue et de l’Unité perdue de l’Humanité que, même dans le sang, maladroitement, ils recherchent.

Auteur: Phaure Jean

Info: Dans "Cycle de l'humanité adamique", page 323

[ interprétation historique ] [ décadence ] [ évolution inverse ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

entendement

Juan Huarte de San Juan distingue ensuite trois degrés d’intelligence. Le plus bas de ceux-ci est "l’intelligence docile", satisfaisant à la maxime qu’il attribue par erreur […] à Aristote, selon laquelle il n’y a rien dans l’esprit qui ne lui est simplement transmis par les sens. Le degré suivant, l’intelligence humaine normale, va bien au-delà de la limitation empirique : elle peut "engendrer elle-même, par sa propre puissance, les principes sur lesquels repose la connaissance". […] Ainsi l’intelligence humaine normale est-elle capable d’acquérir la connaissance par ses propres moyens, en utilisant peut-être les données des sens, mais en continuant à construire un système cognitif grâce à des concepts et des principes développés sur des bases indépendantes ; et elle est capable d’engendrer de nouvelles pensées et de trouver des moyens nouveaux et appropriés pour les exprimer, par des voies qui transcendent entièrement tout entraînement et toute expérience.
Huarte postule un troisième type d’intelligence, "par laquelle certains, sans art ni étude, disent des choses subtiles et surprenantes, cependant vraies, qui ne furent jamais vues ou entendues ou écrites, ni même pensées". On fait ici référence à la vraie créativité, exercice de l’imagination créatrice par des moyens qui vont plus loin que l’intelligence normale et qui peuvent, pense-t-il, impliquer un "mélange de folie".

Auteur: Chomsky Noam

Info: Le Langage et la Pensée

[ abstraction ] [ historique ] [ triade ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

christianisme

[...] [le Cardinal Mercier], au début du XXe siècle, a entrepris, avec son équipe, la confection d’un cours général de philosophie qui se proposait de présenter la philosophie de S. Thomas [d'Aquin] comme le cadre synthétique qui permettait d’accueillir et d’ordonner tous les acquis de la science et de la philosophie modernes et contemporaines. C’est ce qu’il nomma lui-même [...] le néo-thomisme et qui reçut aussi le nom de néo-scolastique. [...]

Toutefois, une opposition se fit jour à ce néo-thomisme. Elle vient, aux alentours de 1925-1930, de deux philosophes français, [...] Jacques Maritain et Etienne Gilson. Ils protestaient tous deux contre le néo-thomisme, au nom de la vérité de S. Thomas, mais ils ne protestaient pas de la même manière. Pour Maritain [...], il y a un thomisme philosophique toujours actuel, mais le néo-thomisme est une trahison, et d’ailleurs il est voué à l’échec. Maritain est un philosophe et s’est voulu comme tel. Gilson est un historien de la philosophie médiévale, le plus grand qu’il y ait eu. Ce qu’il a soutenu, c’est la nécessité de lire S. Thomas, non comme un aristotélicien scolastique, non même comme un philosophe fabriquant un système, mais comme un théologien cherchant à dire sa foi aussi intelligiblement que possible.

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, pages 197-198

[ historique ] [ évolution ] [ critiques ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

adn

Je ne connaissais pas les règles de Chargaff lorsqu'il les a énoncées, mais l'effet qu'elles ont eu sur moi a été tout à fait électrique, car j'ai immédiatement réalisé que si l'on avait ce type de schéma proposé par John Griffith, où l'adénine est appariée à la thymine et la guanine à la cytosine, alors on devrait obtenir les règles de Chargaff.

J'étais très enthousiaste, mais je n'en ai pas parlé à Chargaff parce que c'était quelque chose que je faisais avec John Griffith. Il y a eu une sorte d'effet de comédie musicale où j'ai oublié quelles étaient les bases et j'ai dû aller à la bibliothèque pour vérifier, et je suis retourné voir John Griffith pour savoir quels étaient les endroits qu'il avait mentionnés. Il s'est avéré que les idées de John Griffith correspondaient aux règles de Chargaff !

C'était très excitant, et nous nous sommes dit "ah ha !" et nous avons réalisé - je veux dire ce que toute personne familière avec l'histoire des sciences devrait réaliser - que lorsque vous avez des rapports de un à un, cela signifie que les choses vont ensemble. Je ne sais pas comment il se fait que personne n'ait relevé ce simple fait au cours de ces années-là.

Auteur: Crick Francis Harry Compton

Info: Extrait de la transcription du documentaire de VSM Productions, The DNA Story (1973). Extrait de la page web 'Chargaff's Rules', Linus Pauling and the Race for DNA sur le site scarc.library.oregonstate.edu

[ historique ] [ tétravalence ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

marchandises

Nous sommes à la fin de la production. Cette forme coïncide en Occident avec l’énonciation de la loi marchande de la valeur, c’est-à-dire avec le règne de l’économie politique. Auparavant, rien n’est produit à proprement parler : tout se déduit, par voie de grâce (Dieu), ou de gratification (la nature) d’une instance qui livre ou refuse ses richesses. La valeur émane du règne des qualités divines ou naturelles (elles se confondent pour nous rétrospectivement). C’est encore ainsi que les Physiocrates voient le cycle de la terre et du travail : celui-ci n’a pas de valeur propre. On peut se demander s’il y a alors une véritable loi de la valeur, puisque celle-ci est dispensée sans que son expression puisse devenir rationnelle. Sa forme n’est pas dégagée, puisqu’elle est liée à une substance référentielle inépuisable. Si loi il y a, c’est, par opposition à la loi marchande, une loi naturelle de la valeur.

Une mutation bouscule cet édifice – celui d’une distribution ou d’une dispense naturelle des richesses – dès lors que la valeur devient produite, sa référence le travail, sa loi d’équivalence généralisée de tous les travaux. La valeur est désormais assignée à l’opération distincte et rationnelle du travail humain (du travail social). Elle est mesurable, et du coup aussi la plus-value.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, page 23

[ historique ] [ ordre quantitatif ] [ transcendance-immanence ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

Gaule

Ceux qui approchent en ordre dispersé sont une nation à qui la nature a voulu donner des corps et des courages plus grands que fermes. Aussi ils mettent dans chacun leurs combats plus de terreur que de force [ils cherchent plus à effrayer qu'à être forts]. La défaite des Romains en est l'exemple. Ils ont pris une ville ouverte, mais on leur résiste avec une toute petite troupe depuis la citadelle du Capitole. Vaincus par l'ennui du siège, ils s'éloignent déjà et errent au hasard dans les champs. Lorsqu'ils se sont gorgés de nourriture et de vin précipitamment englouti, à l'approche de la nuit, ils s'arrêtent au bord de l'eau, sans se retrancher, sans tours de garde ni sentinelles, et se laissent tomber à terre comme des bêtes, encore plus insouciants de leur sécurité en ce moment que d'habitude. Si vous avez l'intention de protéger vos murs et de ne pas laisser tout ce qui est autour de vous faire partie de la Gaule, prenez les armes en masse à la première heure de la nuit, et suivez-moi pour le massacre plutôt que pour la bataille. Si je ne vous les livre pas à égorger comme du bétail, je ne refuse pas de subir à Ardée le sort que j'ai subi à Rome.

Auteur: Tite-Live

Info: Les Gaulois vus par Camille, V, 44

[ historique ]

 

Commentaires: 0

imprimerie

De nos jours, toute la production industrielle des images fournies par les rotatives et les scanners du monde entier est d’une manière ou d’une autre redevable à cette invention qu’est la quadrichromie, cette superposition et ce mélange des trois couleurs fondamentales, le jaune, le bleu et le rouge –elles se trouvent également sur le drapeau olympique- auxquelles on ajoute encore le noir pour les contrastes afin d’obtenir toute l’étendue de la gamme chromatique. (Remarque : ce procédé, non explicité à ce jour sur wikipédia, implique une pixellisation mécanique de l'image qui sera décomposée dans ces 4 couleurs, ce qui implique de fait 4 passages en machine - un par couleur. L'imprimeur utilise alors en sortie de machine un compte-fils, càd une loupe, pour vérifier le détails des groupes de 4 pixels qui composent l'image. A ceci il faut ajouter que le noir, usé pour parfaire le contraste aux 3 couleurs primaires additives : jaune, magenta et cyan, peut être vu comme le pendant du blanc, qui passe lui aussi en machine à sa manière. Tout d'abord via le support, en général papier, mais aussi par l'imprimeur, qui l'utilise sous forme de "blanc transparent", ce qui lui permet de diluer n'importe quelle encre afin de l'éclaircir si nécessaire.*)

Auteur: Rodari Florian

Info: Anatomie de la couleur. L'invention de l'estampe en couleurs. * Remarque de MG, ex imprimeur, 3 mai 2020

[ historique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

phonation humaine

Platon définit la voix un souffle de l'âme rendu sensible par la bouche, et une impulsion donnée à l'air, qui la communique à l'âme par l'oreille, le cerveau et le sang. On attribue improprement la voix aux animaux irraisonnables, et même aux êtres inanimés ; et on donne ce nom aux hennissements des chevaux et au bruit que font les corps ; mais la voix proprement dite est un son articulé, qui manifeste une pensée de l'âme. Suivant Épicure, la voix est une émanation produite par les êtres qui parlent, par les corps qui résonnent, et par ceux qui font du bruit. Elle se divise en plusieurs parcelles de même figure que les corps qui l'envoient ; rondes, si les corps sont ronds, triangulaires ou de forme scalène, si telles sont les figures de ces corps ; et ces parcelles venant à tomber dans l'oreille, y font entendre la voix : c'est ce qu'on voit sensiblement dans les outres d'où l'air s'échappe, et dans les étoffes qui ont été gonflées par les foulons. Démocrite dit que l'air se divise en corpuscules de même figure que les corps qui le mettent en mouvement; ronds, si les corps qui l'agitent sont ronds, et que ces corpuscules d'air sont emportés circulairement avec les parcelles de la voix.

Auteur: Plutarque

Info: Oeuvre morales, page 339. Trad RIcard

[ historique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

Afrique

Ce n'est pas pour rien qu'on a surnommé Mopti "la Venise du Soudan" : toutes ses activités sont plus ou moins liées à la vie du fleuve et au rythme de ses crues. Les Bozos qui sont les plus anciens occupants du lieu, fabriquent à la main ces longues et merveilleuses pirogues que l'on voit fendre silencieusement les eaux et dont certaines sont capables de transporter des tonnes de marchandises. Peuple de pêcheurs et de chasseurs, ils sont les "maîtres de l'eau" traditionnels de toute la région. Dans cette zone de confluence des eaux noires et des eaux blanches, on rencontre des ethnies de diverses origines, des plus claires aux plus sombres. Après les Bozos, les plus anciennes sont les Songhaïs et les Peuls. Les Bambara et les Dogons n'y sont venus que plus tardivement. Toute la région de la Boucle du Niger constituait autrefois, dans sa partie ouest, un véritable réservoir des richesses du pays en matière d'agriculture, d'élevage, de pêche et de chasse, sans parler des traditions religieuses et culturelles. L'homme y vivait à l'aise et l'artisanat traditionnel y était particulièrement développé. Le Macina, où les Peuls vinrent se fixer jadis en raison de la richesse de ses pâturages, est situé au coeur de cette région dont Mopti est l'un des fleurons.

Auteur: Bâ Amadou Hampâté

Info: Amkoullel, l'enfant Peul

[ historique ]

 

Commentaires: 0

fonctionnement psychique

Les hommes du Moyen Âge, vus de notre époque agitée et fiévreuse, peuvent à certains égards nous paraître naïfs, enfantins, dénués de complexité psychologique, ce qui nous amène à tort à les prendre pour des êtres plus instinctifs, moins conscients que nous. En fait toute leur activité créatrice était portée par l'Idée, c'est-à-dire une conception spirituelle de la vie, bien plus que ce n'est le cas de l'homme moderne. Et c'est précisément dans cette vérité éternelle, au centre de leur vie, que leur amour et leur joie créatrice pouvaient puiser la force unificatrice que nous admirons dans leurs œuvres. "Ils étaient plus proches que nous du ciel autant que de la terre", a-t-on pu dire très justement à leur propos.
Chez l'homme moderne, la situation est en général inverse : il est mû par des sentiments qu'il justifie par tout un appareil conceptuel, une idéologie, si bien que les passions personnelles sont reléguées à l'arrière-plan et que la pensée rationnelle occupe toute l'avant-scène. Le recours à la psychologie peut se concevoir pour parvenir à la compréhension de l'homme moderne ; comprendre l'homme du Moyen Âge passe par la découverte de ses buts les plus élevés, sans craindre de pénétrer au cœur de son univers symbolique, dans ce qu'il recèle de vérité éternelle et universelle

Auteur: Burckhardt Titus

Info: Chartres et la naissance de la cathédrale, Milan, éd. Archè, 1995, p.6

[ médiéval ] [ âme-esprit ] [ coeur-cerveau ] [ évolution ] [ pré-rationalisme ] [ historique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson