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vaincus

Nos admirables équipages qui se sont multipliés d’une manière surhumaine pour compenser une infériorité d’effectifs et de matériel écrasante, nos admirables équipages dont les pertes ont dépassé 33 % du personnel navigant et qui ont infligé à l’aviation ennemie (de son propre aveu) des pertes numériquement trois fois supérieures à celles de l’aviation française, nos admirables équipages qui ont été de jour et de nuit au combat sans une heure de repos, qui, ayant à peine atterri, reprenaient leur vol sur des avions criblés de balles et souvent avec, dans la carlingue, le sang non encore essuyé de leurs camarades tués ou blessés à leur poste, nos admirables équipages qui devaient se battre à un contre cinq et parfois à un contre huit se sont vus méconnus, critiqués, pis encore, parfois insultés par la foule désordonnée de la retraite.

Des larmes de rage aux yeux, ils repartaient cependant inlassablement, stoïquement, pour tenir tête, souvent contre tout espoir, à l’adversaire. Voilà pourquoi nous disons que le calvaire de l’aviation a été pire que le calvaire des autres ! Après l’avoir accusée en temps de paix d'avoir voulu être trop nombreuse, trop forte et trop luxueusement équipée, on l’a accusée, la guerre venue, d’être trop peu nombreuse et insuffisamment armée. C’est d’une atroce et douloureuse dérision.

Auteur: Chambe René

Info: Equipages dans la fournaise - 1940

[ ww2 ] [ déshonneur ] [ défaite ]

 

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enfanter

Et regardons les choses en face les gars, personne n'est jamais honnête en ce qui concerne la naissance d'un enfant. Pas même votre mère. "C'est une douleur qu'on oublie une fois que le petit bébé est dans tes bras." Conneries. J'APPELLE ÇA DES CONNERIES. Tout ami, cousin ou inconnu fouineur qui te dit à l'épicerie que ce n'est pas si terrible est un menteur, un sac à merde. Ton vagin a à peu près la taille de la circonférence d'un pénis. Il doit s'étirer, s'ouvrir et se transformer en une grotte à chauve-souris géante pour que l'humain suceur de vie que t'as fait grandir pendant neuf mois puisse en sortir, hargneux et toutes griffes dehors. Quelle personne saine d'esprit ferait ça de son plein gré ?  Voilà qu'un jour, t'es en train de te promener et tu te dis : "Tu sais, je pense qu'il est temps que je transforme mon vagin en un Arby's Beef and Cheddar (sans le cheddar) et que je me mette en selle pour me dévouer au minimum dix-huit ans pour quelqu'un qui va me sucer tant l'âme que la volonté de vivre vraiment dans mon corps, bref décider de ne plus être que la  coquille de la personne que j'étais, sans pouvoir plus baiser même si je paie pour."

Auteur: Sivec Tara

Info: Seduction and Snacks

[ dénigrement ] [ pensée-de-femme ] [ accoucher ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

hiérarchisation

Car l'apparition de la sexualité a entraîné trois conséquences majeures sur le monde.

Tout d'abord, le sexe a définitivement brouillé une "sélection" prétendument impersonnelle en favorisant le CHOIX des partenaires en tant que force évolutive. […] D'un seul coup, la RELATION devenait plus importante que l'individu. Née d'une sensibilité primordiale qui rend les uns attirants pour les autres, voilà que l'histoire évolutive dépend maintenant de la liberté du désir.

Le deuxième résultat de l'émergence de la sexualité consiste dans l'opposition inévitable des deux genres. À partir de la spécialisation des gamètes, l'un petit, mobile, le spermatozoïde, l'autre gros et plein d'énergie, l'ovule, une divergence incroyable confronte les deux partenaires, et ce conflit invraisemblable se déroule dans le corps des protagonistes. […] Alors commence à s'entreprendre la grande stratégie des réconciliations amoureuses, menant progressivement à l'organisation de relations mutuelles précaires et magnifiques.

Enfin, le sexe biologique produit la variation, la différence essentielle. Au lieu de s'égarer dans une amélioration continue de performances d'une espèce qu'une crise viendrait réduire à néant, la reproduction sexuelle s'engage dans une diversification infinie, recombinant les gènes des uns avec les gènes des autres pour former une individualité nouvelle absolument originale. De toutes ces imprévisibles conséquences, il découle une subtile interdépendance des uns et des autres.

Auteur: Lodé Thierry

Info: Pourquoi les animaux trichent et se trompent, pp. 40-41

[ triade ] [ sexuation ] [ rôles distribués ]

 

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mère-fille

- Ô maman, fais-moi plaisir pour une fois, essaie de crier "maman", à ton tour. Essaie et explique-moi ce que tu ressens.
- Ta grand-mère est morte depuis longtemps. Si je disais "maman", maintenant, je serai folle.
- Mais "maman", tel que je le ressens, peu importante que tu sois vivante ou morte pour prononcer le mot ; c’est une réalité en soi, inaltérable, qui cherche en vain à se libérer, et qui fait mal, si mal. Explique-moi. C’est le supplice de toute chose prisonnière de toute chose ; c’est le supplice du monde dans le ciel, du ciel dans l’univers… c’est comme vouloir s’enfuir et réussir à se sauver mais demeurer piégé dans un tourbillon, qui n’avance ni ne retourne en arrière. C’est horrible, maman, quand je t’appelle ainsi. Est-ce que c’est comme ça quand on naît ? En fait, c’est comme quand on est sur le point de naître et que, tout à coup, on ne sait plus : on se tient là, immobile, de peur de s’accomplir, de se détruire ; mais que l’on avance ou que l’on recule, au seuil de la vie, on se sent pris dans un étau, tout à la fois convié à venir au monde et réabsorbé par le néant : voilà ce que veut dire le mot "maman".

Auteur: Masino Paola

Info: Dans "La Massaia", pages 40-41

[ définition ] [ naissance ] [ incommunicabilité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

couple

KROUM : On se marie.

TROUDA : Quand ?

KROUM : Maintenant, tout de suite. C'est-à-dire, juste après Tougati.

TROUDA : Monte.

KROUM : Le lit a été réchauffé par Takhti.

TROUDA : Rien ne peut être réchauffé par Takhti. Allez, viens.

KROUM : Tu avoues qu'il était dans ton lit ! Salope !

TROUDA : Tu avais disparu pendant deux semaines, qu'est-ce que tu espérais ?

KROUM : Bon, j'en ai marre, je t'épouse, mais je vais être franc, pour que tout soit bien clair entre nous : ce dont j'ai besoin en priorité, c'est de calme. Tu me connais, tu sais à quoi t'attendre, et idem pour moi. Je ne veux pas de tendresse superflue entre nous et pas ailleurs qu'au lit. Je t'interdis de m'affubler de petits noms affectueux et de te pendre à mon cou dans la rue. Pour être totalement sincère, tes marques d'amour me donnent la chair de poule. Elles sont aussi désagréables que le crissement d'un ongle sur du Formica. Si tu te contentes de me supporter, ça ira. Voilà.

TROUDA : Quant à toi, si tu voulais que je reçoive ta demande en mariage comme un crachat à la gueule - c'est gagné.

Auteur: Hanokh Levin

Info: Théâtre choisi, tome I : Comédies

[ rencontre ] [ incompréhension ]

 

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allègement

Il fait sombre parce que tu essayes trop fort.

Légèrement, mon enfant, sois léger. Apprends à tout faire avec légèreté.

Oui, sens-toi aérien, même si tu te sens profond.

Laisse les choses arriver avec légèreté et gère-les pareillement.



J'étais tellement sérieux à l'époque, un petit con sans humour.

Léger, en douceur - c'est le meilleur conseil qu'on m'ait jamais donné.

Même s'il s'agit de mourir. Rien de pesant, ni de prétentieux, ni d'emphatique.

Pas de rhétorique, pas de trémolos,

pas de personnage fictif, conscient de lui-même, singeant le Christ ou la petite Nell.

Et bien sûr, pas de théologie, pas de métaphysique.

Juste le constat du mourir et de la claire lumière.



Alors, débarrasse-toi de tes bagages et va de l'avant.

Tu es cerné par les sables mouvants, ils t'aspirent par les pieds,

tentent de te faire sombrer dans la crainte, l'apitoiement et le désespoir.

Voilà pourquoi tu dois marcher léger.

Légèrement, mes amis,

sur la pointe des pieds et sans bagages,

pas même un sac en mousse,

entièrement libéré.

Sans plus aucun fardeau.

Auteur: Huxley Aldous

Info: Island

[ délivrance ] [ désencombrement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

roublard

Il y a en effet deux catégories de gens dans ce bas monde : les niais et les malins et, que je sache, personne n'a envie d'appartenir à la première catégorie. Le tout est de savoir certaines choses et d'avoir l'œil bien ouvert. Les gobe-mouches sont ceux qui croient aux balivernes des journaux, qui paient leurs impôts et qui vont à la guerre, voire même y laissent leur peau. Les malins, eh bien ! les malins...sont tout le contraire, voilà tout. Or, nous vivons dans un temps où le gobe-mouches court à sa perte , mais où le malin s'en tire; où le niais ne peut manquer d'être plus roulé qu'à l'ordinaire et où le malin doit devenir plus malin de jour en jour. Vous connaissez le proverbe : " mieux vaut un âne vivant qu'un professeur mort" et cet autre : "plutôt l'œuf aujourd'hui que la poule demain", et cet autre encore : "c'est d'un homme veule de promettre et de tenir". Moi, je dirai plus encore : dorénavant, il n'y aura plus de place en ce monde que pour les malins, la niaiserie sera un luxe qu'on ne pourra plus se permettre, et il faudra devenir encore plus malin, extrêmement malin, car notre époque est dangereuse : à qui donne un doigt, on prend le bras....

Auteur: Moravia Alberto

Info: La Ciociara

[ rusé ] [ survie ] [ mariolle ] [ retors ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

égocentrisme

Wordsworth lui-même était resté précocément orphelin, mais avec les moyens de se consacrer uniquement à la littérature - la poésie et parfois la prose. C'était un homme très vaniteux et très dur. Je crois qu'Emerson raconte qu'un jour il lui rendit visite et qu'il fit une remarque. Wordsworth la réfuta aussitôt - c'était son habitude : il suffisait qu'on lui dise une chose pour qu'il soutienne le contraire -, mais au bout de dix minutes ou d'un quart d'heure il émit exactement l'opinion qu'il avait jugée absurde dans la bouche d'Emerson. Celui-ci, avec la plus grand politesse, lui dit : "Eh bien, c'est exactement ce que je disais tout à l'heure." Alors, au comble de l'indignation, Wordsworth s'écria : "Mine, mine, not yours !" "C'est de moi, de moi, pas de vous !" L'autre comprit qu'il n'était pas possible de discuter avec un homme d'un tel caractère. Qui plus est, comme tous les poétes qui professent une théorie et qui en sont convaincus, il en arriva à considérer que toute poésie qui était conforme à sa théorie était acceptable. Voilà pourquoi l'oeuvre de Wordsworth est, comme celle de Milton, une des plus inégales de toute la littérature. On trouve des poèmes dont la mélodie, la passion sincère, la simplicité sont incomparables. Mais aussi de vastes étendues désertiques.

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: In "Cours de littérature anglaise", éd. Seuil, p. 174-175

[ jugement littéraire ] [ anecdote ]

 

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rémunération

Inversement, à partir du moment où le salaire est déconnecté de la force de travail, rien ne s’oppose plus (sinon les syndicats) à une revendication salariale maximaliste, illimitée. Car s’il y a un "juste prix" à une certaine quantité de force de travail, il n’y a plus de prix pour le consensus et la participation globale. [...]

Salaire maximum pour un travail minimum : tel est le mot d’ordre. Escalade de la revendication dont l’issue politique pourrait bien être de faire sauter le système par en haut, selon sa propre logique du travail comme présence forcée. Car ce n’est plus alors en tant que producteurs que les salariés interviennent mais en tant que non-productifs, rôle que leur assigne le capital – et ils n’interviennent plus dialectiquement, mais catastrophiquement, dans le processus.

Moins on a à en faire, plus on doit exiger un salaire élevé, puisque ce moindre emploi est le signe d’une absurdité plus évidente encore de la présence forcée. Voilà la "classe" telle qu’en elle-même le capital la change : dépossédée de son exploitation même, de l’usage de sa force de travail, elle ne saurait faire payer trop cher au capital ce déni de production, cette perte d’identité, cette débauche. Exploitée, elle ne pouvait exiger que le minimum. Déclassée, elle est libre d’exiger tout.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, pages 39-40

[ inversement proportionnel ] [ inflation ] [ travail social abstrait ] [ perte de la fonction d'index ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

existence

Voilà la grande leçon que la dépressif apprend : Rien au monde n'est intrinsèquement irréfutable. Ce qui peut être réellement "dehors" ne peut se projeter comme une expérience affective. C'est un truc vide de sens, avec juste un prestige chimique. Rien n'est bon ou mauvais, désirable ou indésirable, ou quoi que ce soit d'autre, n'est qu'il est produit par des laboratoires en nous qui génèrent les émotions dont nous vivons. Et vivre de ses émotions, c'est vivre arbitrairement, c'est donner un sens inexact à ce qui n'a rien à voir avec soi. Mais quelle autre façon de vivre ? Sans ce moteur de l'émotion qui ne cesse jamais tout resterait au point mort. Il n'y aurait rien à faire, nulle part où aller, personne à connaître. Les alternatives sont claires : vivre faussement comme des pions de l'affect, ou vivre dans les faits comme un dépressif, ou une personne reconnue comme telle. Combien il est avantageux que nous ne soyons pas contraints de choisir, aucun des deux n'étant excellent. Un regard vers l'existence humaine est preuve suffisante que notre espèce ne sera jamais libérée de l'emprise de cette émotivité qui l'ancre dans des hallucinations. Ce n'est peut-être pas une façon de vivre, mais opter pour la dépression, c'est choisir de ne plus exister comme nous le savons très bien.

Auteur: Ligotti Thomas

Info: The Conspiracy Against the Human Race

[ illusion ]

 

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