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soigner

Elles (Les thérapies alternatives) sont des moyens simples, peu coûteux, qui vont droit au but. Le malade est considéré dans son ensemble : il est un corps physique, certes, mais il possède aussi une affectivité, un intellect, une âme et des instincts. Il a un passé, un présent et un futur; il appartient au cosmos et est soumis à ses lois. Il faut l'aider à se situer par rapport à tout cela. Il faut, dans une synthèse créatrice, identifier l'homme qui est en face de soi, tel qu'il est, dans son ensemble, dans son milieu, dans son devenir. La toute-puissance de la technique nous a possédés, subjugués, hypnotisés; on a su nous faire croire que la médecine était une technique et non plus un art, un métier et non plus une vocation, que les malades étaient des cas à parquer, en diverses catégories, dans des services que s'attribuent par voie de concours des spécialistes renommés qui vont vivre sur leurs certitudes matérialistes et lutter contre la nature au lieu de composer avec elle. Les puissants laboratoires pharmaceutiques ou les fabricants de matériel médical nous abreuvent, dès les premières années de médecine, de luxueux fascicules qui deviennent notre bible et qui, adroitement, après avoir décrit les signes de la maladie et sa physiopathologie, concluent à la nécessité de pratiquer x examens et d'administrer n médicaments. Et l'on est pris au piège de cet enchainement logique d'informations... Bientôt nous versons inconsciemment dans l'absurde, toujours satisfaits de nos prouesses intellectuelles, oubliant que ce corps que nous soignons a un coeur et une âme.

Auteur: Fontaine Janine

Info: Médecin des trois corps

[ bon sens ]

 

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filiation

Pendant des millénaires, l'homme a transmis à ses enfants [...] un certain nombre de biens symboliques, un certain nombre de savoirs allégoriques, mais il lui transmettait quelque part une possibilité de transgression, de récusation et d'insurrection. Et aujourd'hui, dans la dictature absolument réalisée de la marchandise, il doit simplement lui transmettre des recettes de normalisation à travers le vécu affectif de "je t'aime bien parce que tu es mon fils", "je t'aime bien parce que tu es ma fille", [...] pas parce que tu as des qualités spécifiques mais simplement parce que tu es la programmation narcissique de mon angoisse reproduite. [...] Donc je transmets ça. Mais ce qu'il faut absolument transmettre, c'est l'unidimensionnalité de la servitude obligatoire de la dictature de la marchandise. Nous vivons pour la première fois dans l'histoire du monde une époque historique où la contestation ne se transmet plus. Dans les années 30, dans les années 60 du siècle précédent - même si c'était déjà extrêmement destructuré - autour de la famille, autour du bistrot, autour de la chasse, autour de la pêche, autour de la campagne, autour des balades, on transmettait autre chose que le visuel passif du regard. Il y avait quelque chose qui pétillait parce qu'il y avait une transmission qui ne se réduisait pas à l'ordre présent de la structure sociale qui pèse. Or aujourd'hui pour la première fois dans l'histoire du monde, on aboutit dans les villes comme dans les campagnes à un abrutissement universel qui fait que la transmission ne peut plus se faire sur rien.

Auteur: Cousin Francis

Info: https://www.youtube.com/watch?v=Qu7sgIwfgM0

[ vécu transgénérationnel ] [ conscience de classe ] [ reproduction ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

menstruations

Ma première rencontre avec un tampon hygiénique a eu lieu en 1973, deux ans avant que j'aie mes règles. Mon frère, alors âgé de huit ans, avait trouvé dans le placard de ma mère une boîte de Tampax et s'en était servi comme canons pour jouer aux petits soldats. Ma mère jugea que le moment était venu de nous expliquer ce qu'était les menstruations. Mon frère en tira cette conclusion qui nous fait encore rire aujourd'hui : " Donc si je vois un jour une femme qui saigne, ça ne veut pas dire qu'elle a été assassinée ? "

Plusieurs hommes m'ont raconté depuis leur traumatisme d'avoir vu, par hasard, du sang couler d'entre les jambes de leur mère, et l'angoisse qu'ils avaient éprouvée à l'idée que les femmes - toutes les femmes ! - perdaient du sang comme ça, régulièrement, sans pleurer et sans demander un pansement. "Je ne pouvais pas m'ôter de l'idée que quelque chose ou quelqu'un avait fait mal à ma mère", me dit ainsi un ami, qui ne peut écouter la chanson de Léo Ferré, 'Cette blessure' *, sans pleurer à chaudes larmes. Mon frère, en apprenant que des femmes saignaient, avait d'ailleurs annoncé son projet d'aller combattre cet ennemi imaginaire qui s'attaquait à elles, ce qui permettait par la même occasion de conserver au jouet périodique son usage initial d'arme fatale.

Ma mère, qui avait déjà perdu une boîte entière de tampons dans la guerre secrète qu'il menait avec ses petits soldats, changea de cachette, le privant ainsi d'un usage récréatif du Tampax...

Auteur: Thiébaut Elise

Info: Ceci est mon sang, p. 97

[ femmes-hommes ]

 

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sécularisation

Il m’est apparu que la non-résistance du christianisme aux épidémies du modernisme résidait dans une perversion de la charité. Tout au moins qu’il s’agissait de la cause essentielle. [...]

[...] la charité, parmi toutes les vertus, est la plus humaine et la plus subjective de toutes, c’est celle qui implique l’engagement le plus total du sujet humain dans sa réalisation de la valeur spirituelle, puisque l’exigence d’amour s’adresse à notre être le plus intime. C’est avec mon propre cœur que je dois aimer. Dès lors, cette vertu, qui est la plus haute de toutes, est aussi la plus fragile et la plus corruptible, puisqu’elle est celle qui renferme la plus grande part d’humanité.

C’est pourquoi la charité peut se dégrader et se réduire à un sentiment purement humain, alors qu’elle doit avoir Dieu pour objet. Cependant, désireuse de se sacrifier – car la tendance oblative est toujours présente dans l’amour – la charité chrétienne, ayant perdu le sens de la transcendance divine, se retourne en quelque sorte contre elle-même. En rejetant toutes les beautés et toutes les formes de la religion pour l’amour du monde, elle a l’impression d’accomplir le plus héroïque sacrifice et de donner sa propre chair pour le salut des hommes. Dieu est vraiment l’Absolu de l’amour, puisqu’aimer Dieu, pour un être créé et relatif, c’est, d’emblée, s’ouvrir au Tout-Autre et donc renoncer totalement à soi. Mais lorsque l’amour ne se porte plus vers Cela seul qui peut l’accomplir, alors il retourne contre lui-même le désir de dépassement et de sacrifice qui l’habite.

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, pages 159-160

[ vertu théologale ] [ naturel-surnaturel ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

contemplation

Comment dénombrer les mondes auxquels l'œil me donne accès ? - Le monde de la lumière, de la couleur, de la forme, de l'ombre : de la précision mathématique du flocon de neige, de la formation des glaces, du cristal de quartz, des motifs d'étamine et de pétale : du rythme dans la courbe fluide et la ligne plongeante des parois montagneuses. Je ne sais pas pourquoi certains blocs de pierre, découpés en formes violentes et torturées, peuvent apaiser si profondément l'esprit. Peut-être l'œil impose-t-il son propre rythme à ce qui n'est que confusion : il faut faire preuve de créativité pour voir dans cette masse rocheuse autre chose que pitons et saillies - du beau. Sinon, pourquoi les hommes ont-ils jugé les montagnes comme repoussantes pendant tant de siècles  ? Une certaine forme de conscience interagit avec les formes de la montagne pour créer ce sentiment de beauté. Encore faut-il que les formes soient là pour que l'œil les voie. Et des formes d'une certaine spécificité : de quelconques taches n'y suffiraient pas. Comme pour toute création, il s'agit de matière imprégnée d'esprit, mais ce qui en résulte est un esprit vivant, une lueur dans la conscience, qui périt lorsque cette lueur s'éteint. C'est quelque chose d'arraché au non-être, cette ombre qui s'insinue continuellement en nous et qui peut être repoussée par un acte créatif continu. Ainsi, le simple fait de regarder quelque chose, comme une montagne, avec l'amour qui la pénètre jusqu'à son essence, c'est élargir le domaine de l'être dans l'immensité du non-être. L'homme n'a pas d'autre raison d'exister.

Auteur: Shepherd Nan

Info: The Living Mountain , trad FLP

[ spiritualité ] [ cognition visuelle ] [ émergence miroir ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

description

Son visage donnait une impression de force, avec son nez fin mais aquilin, des narines particulièrement larges, un front haut et bombé, des cheveux qui se clairsemaient aux tempes, mais, ailleurs, épais et abondants. Les sourcils, massifs, se rejoignaient presque à l'arête du nez et paraissaient boucler tant ils étaient denses. La bouche, pour autant que je pusse l'entrevoir, sous l'épaisse moustache, présentait quelque chose de cruel, sans doute en raison des dents éclatantes et particulièrement pointues. Elles avançaient au-dessus des lèvres elles-mêmes dont le rouge vif soulignait une vitalité étonnante chez un homme de cet âge. Les oreilles étaient pâles et se terminaient en pointes. Le menton paraissait large et dur et les joues, malgré leur maigreur, donnaient toujours une impression d'énergie. L'impression générale était celle d'une extraordinaire pâleur. J'avais déjà remarqué le revers de ses mains qu'il avait posées sur ses genoux et, dans la lueur des flammes, elles m'avaient paru longues et fines. Pourtant, à présent que je les voyais de près, je les découvrais grossières, larges, doigts épais. Étrange constatation, aussi, je remarquais des poils au milieu des paumes. Les ongles étaient longs et fins, presque trop pointus. Un moment donné, le comte se pencha vers moi et ses mains me frôlèrent. Je ne pus retenir un frisson. Peut-être devais-je en imputer la cause à son haleine fétide, mais une terrible nausée s'empara de moi, que je ne pus cacher. Le comte s'aperçut de mon dégoût, car il recula. Avec un sourire effrayant, qui découvrit davantage ses dents proéminentes, il retourna s'asseoir à côté de la cheminée.

Auteur: Stoker Bram

Info: Dracula

[ littérature ] [ physionomie ]

 

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lectures

Lovelace, dans le roman de Clarisse, écrit a son ami : Si vous avez intérêt de connaître une jeune personne, commencez par connaître les livres qu’elle lit. Il n'y a rien de si incontestable ; mais celte vérité est d'un ordre bien plus général qu'elle ne se présentoit à l'esprit de Richardson. Elle se rapporte à la science autant qu'au caractère, et il est certain qu'en parcourant les livres rassemblés par un homme, on conçoit en peu de temps ce qu'il sait et ce qu'il aime. C'est sous ce point de vue que la bibliothèque de Voltaire est particulièrement curieuse.

On ne revient pas de son étonnement en considérant l'extrême médiocrité des ouvrages qui suffirent jadis au patriarche de Ferney. On y chercheroit en vain ce qu'on appelle les grands livres et les éditions recherchées, surtout des classiques. Le tout ensemble donne l'idée d'une bibliothèque formée pour amuser les soirées d'un campagnard. Il faut encore y remarquer une armoire remplie de livres dépareillés dont les marges sont chargées de notes écrites de la main de Voltaire, et presque toutes marquées au coin de la médiocrité et du mauvais ton. La collection entière est une démonstration que Voltaire fut étranger à toute espèce de connoissances approfondies, mais surtout à la littérature classique. S'il manquoit quelque chose à cette démonstration, elle seroit complétée par des traits d'ignorance sans exemple qui échappent à Voltaire en cent endroits de ses œuvres, malgré toutes ses précautions. Un jour peut-être il sera bon d'en présenter un recueil choisi, afin d'en finir avec cet homme. 

Auteur: Maistre Joseph de

Info: A propos de Voltaire dans "Les soirées de Saint Petersbourg", Quatrième entretien, 1836, pages 232-233

[ philosophe ] [ vacherie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

soulagement passager

Celui qui a goûté aux autres journées, à ces journées funestes marquées par des crises de goutte; à ces journées où une névralgie épouvantable, térébrante, venue se loger derrière la prunelle des yeux, jette un maléfice sur toute activité visuelle et auditive, la transformant diaboliquement de joie en torture; à ces journées d'agonie de l'âme, à ces âpres journées de vide intérieur et de désespoir où, au bon milieu d'un monde détruit, exploité par les sociétés anonymes, l'univers des hommes et leur prétendue culture apparaissent à chaque seconde dans leur splendeur de pacotille, mensongère et vulgaire, grimaçant comme un personnage répugnant dont l'image se concentre dans l'esprit malade jusqu'au comble de l'insupportable. Celui qui a goûté à cet enfer éprouve beaucoup de satisfaction à vivre des journées normales, en demi-teinte, semblables à celle qui venait de s'écouler. Il est assis, reconnaissant, près du poêle chaud; en lisant le journal du matin, il constate, reconnaissant, qu'aujourd'hui encore aucune guerre n'a été déclarée, qu'aucune dictature nouvelle n'a été instaurée, qu'aucune affaire particulièrement véreuse n'a été découverte dans le monde politique ou économique; il accorde, reconnaissant, les cordes de sa vielle rouillée et entame un hymne empreint de retenue, d'enthousiasme modéré, allant presque jusqu'à la gaieté, qui lasse la vague divinité à laquelle il s'adresse, une divinité satisfaite, placide, douce, légèrement étourdie par le bromure. Et dans cette atmosphère épaisse et tiède d'ennui béat, d'indolence suscitant une immense gratitude, cette vague divinité qui hoche la tête avec lassitude et ce vague être humain qui chante son psaume d'une voix étouffée se ressemblent comme deux jumeaux.

Auteur: Hesse Hermann

Info: Le Loup des steppes

[ apaisement transitoire ]

 
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Ajouté à la BD par Eve de Jong

christianisme

Lorsque l’Eglise catholique s’était orientée vers la visualisation, elle avait commis la plus grande erreur possible, au nom de l’efficacité. Et cette erreur s’inscrivait dans le double processus qui exprimait la grande tentation de l’Église, d’une part la transformation de la Révélation et de la foi en religion (à l’imitation de toutes les religions du monde), d’autre part la volonté de produire une société chrétienne, une civilisation chrétienne, un ordre chrétien du monde. Cela ne pouvait se faire, en effet, que par la visualisation et l’entourage d’images pour toutes les réalités de la vie. Cependant cette grande perversion accomplie en Occident entre le VIII et le Xie siècle [...] me paraît fort différente de ce qui se passe aujourd’hui, à deux points de vue. D’abord tout fonctionnait grâce à une symbolique qui en même temps était créée par l’Eglise et était tout à fait compréhensible par les fidèles. Mais dans l’opération symbolique il y avait une authentique formation spirituelle, une progression de tous. Alors qu’aujourd’hui les Eglises fournissent de mauvais spectacles, où rien n’engage les hommes dans une nouvelle symbolisation, mais simplement les alimentent en images passagères toutes faites, sans profondeur. La seconde différence, c’est que l’Eglise médiévale était créatrice de ce courant. Elle avait elle-même découvert l’importance de la vue, elle innovait dans la statutaire et la liturgie, elle produisait ce que personne d’autre ne réalisait ! Elle était évocatrice. C’était une erreur théologique, mais au moins c’était une invention. Alors que de nos jours, c’est la plus plate imitation de ce qui se fait partout, c’est l’obéissance au courant sociologique.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "La parole humiliée", éditions de la Table Ronde, Paris, 2014, pages 312-313

[ décadence ] [ historique ] [ suivisme ] [ moderniste ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophies indiennes

[…] afin d’éviter le paradoxe [présent dans la doctrine du Sâmkhya] de ce Soi absolument privé de contact avec la Nature et cependant auteur, malgré lui, du drame humain, le bouddhisme a […] supprimé entièrement l’ "âme-esprit", entendue comme unité spirituelle irréductible, et l’a remplacée par les "états de conscience". Le Vedânta, au contraire, afin d’éviter la difficulté concernant les relations entre l’âme et l’univers, nie la réalité de l’univers en le considérant comme mâyâ, illusion. Sâmkhya et Yoga n’ont voulu nier la réalité ontologique ni de l’Esprit ni de la Substance. Aussi, le Sâmkhya a-t-il été attaqué, surtout à cause de cette doctrine, tant par le Vedânta que par le bouddhisme.
Le Vedânta critique également la conception de la pluralité des Soi (purushas), telle que l’ont formulée le Sâmkhya et le Yoga. Il existe, en effet, affirment ces deux dernières darçanas, autant de purushas qu’il y a d’hommes. Et chaque purusha est une monade, il est complètement isolé ; car le Soi ne peut avoir aucun contact ni avec le monde environnant (dérivé de la prakrti) ni avec les autres esprits. Le cosmos est peuplé de ces purushas éternels, libres, immobiles ; monades entre lesquelles aucune communication n’est possible. Selon le Vedânta, cette conception n’est pas fondée et la pluralité des Soi est une illusion. […] néanmoins, le Sâmkhya et le Yoga étaient obligés de postuler la multiplicité des purushas ; car s’il n’y avait eu qu’un seul Esprit, le salut eût été un problème infiniment plus simple, le premier homme délivré aurait entraîné la délivrance de tout le genre humain.

Auteur: Eliade Mircea

Info: Dans "Techniques du yoga" pages 59-60

[ divergences ] [ spiritualités hindoues ] [ mythologie ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson