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coma artificiel

Celui qui travaille reste celui qu’on n’a pas mis à mort, à qui est refusé cet honneur. Et le travail est d’abord le signe de cette abjection de n’être jugé digne que de la vie. Le capital exploite les travailleurs à mort ? Paradoxalement, le pire qu’il leur inflige est de leur refuser la mort. C’est de différer leur mort qu’il les fait esclaves, et les voue à l’abjection indéfinie de la vie dans le travail.

[...] le pouvoir du maître lui vient d’abord toujours de ce suspens de mort. Le pouvoir n’est donc jamais, à l’inverse de ce qu’on imagine, celui de mettre à mort, mais juste à l’inverse celui de laisser la vie – une vie que l’esclave n’a pas le droit de rendre. [...]

Si le pouvoir est mort différée, il ne sera pas levé tant que le suspens de cette mort ne sera pas levé. Et si le pouvoir, dont c’est partout et toujours la définition, réside dans le fait de donner sans qu’il vous soit rendu, il est clair que le pouvoir qu’a le maître d’octroyer unilatéralement la vie ne sera aboli que si cette vie peut lui être rendue – dans une mort non différée.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, page 72

[ condition prolétaire ] [ survie ] [ dépossession ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

jeunesse

Révolution au présent.
C'est la "Nuit des lycéens" [sur Canal Jimmy]. Une vingtaine, de Nîmes, de Paris, de partout. Ils livrent leurs doutes, leurs envies. Le papotage est aimablement mené. Jusqu'à l'intervention d'Ophélie. Ophélie et son reportage sur le CLE, collège et lycée expérimental à Caen, son lycée. Un établissement où l'on tente l'autogestion...... Le reportage fini, c'est la ruée. "Tu crois que c'est en faisant des bouquets japonais que tu vas réussir dans la vie? Et puis d'abord combien y a de réussite au bac à ton lycée, hein?" Etc. Ophélie tente d'expliquer que, justement, le bac, ce n'est pas sa vie. Qu'elle s'enfonçait dans l'échec scolaire. Jusqu'à ce lycée, où elle apprend avec plaisir. Rien n'y fait.
"On est là pour travailler, pas pour s'amuser, jappe une brunette. Son bonheur, dit-elle, est d'avoir un prof de maths qui répète: "Vous êtes des cons." "ça me motive pour travailler", assure-t-elle. Ils régurgitent le discours parental. Bosse, et ferme-la. Tu l'ouvriras quand tu seras devenu cadre sup', tu seras exploiteur si tu ne veux pas être exploité.
Le plus beau viendra d'un grand gaillard, faussement pacificateur.
"Ophélie, des lycées comme le tien, je suis d'accord pour qu'il y en ait, mais plus tard, une fois que la société aura changé." L'inverse ne lui viendrait pas à l'idée. (...)

Auteur: Kerloc'h Anne

Info: Charlie Hebdo 28 octobre 1998

[ enseignement ] [ mettre en question ]

 

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sonorités

Il y a quelque ironie dans le fait d'écrire un livre sur ce que nos ancêtres connaissaient intuitivement, qui devait être un élément fondamental de la trame de leur vie et n'exigeait, aucune explication. Les premiers hommes entretenaient sans doute une relation intime avec leurs paysages sonores; ils avaient probablement appris à "lire" la biophonie pour en tirer des informations essentielles. Leur musique devait être une conversion complexe, sur plusieurs niveaux, des sons environnants, ceux de l'ensemble de la vie animale et du monde inanimé.

Notre musique reflète toujours les influences de notre milieu social, de notre éducation, de notre culture et des rapports à notre environnement physique. Pourtant, lorsque les compositeurs des trois derniers siècles ont fait valoir que leurs œuvres étaient inspirées par la nature, elles ne reflétaient en réalité que leur version idéalisée de celle-ci. Elle consistait pour l'essentiel en voix isolées, susceptibles d'être intégrées à leurs compositions de manière prédéterminée, mais ce n'étaient que de faibles échos de la nature. Comment notre musique a-t-elle pu se couper autant du monde naturel? Y a-t-il aujourd'hui quelqu'un capable de faire une musique traduisant nos liens ancestraux avec lui? À quoi notre musique ressemblerait-elle si nous pouvions exploiter toute l'expérience, toutes les techniques en notre possession et savions nous remettre en prise avec le règne animal, ne serait-ce que brièvement?

Auteur: Krause Bernie

Info: Le grand orchestre animal : Célébrer la symphonie de la nature

[ homme-animal ] [ question ] [ résonances ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

finances

- Dunn a mentionné l'existence de deux AI dans la vie publique...
- Romain côté républicain, Zoé côté démocrate. Une seule AI pourrait écrire pour les deux camps mais les candidats aiment à croire que leur nègre est du même bord qu'eux. Le public a réservé un excellent accueil aux premiers discours.
- Parce qu'ils ignoraient qu'ils sortaient du cerveau d'un ordinateur !
- Vous croyez que les politiciens écrivent eux-mêmes leurs interventions ? Ils donnent quelques indications à leurs conseillers, ajoutent deux ou trois blagues et le tour est joué. Ils ne sont plus que des porte-parole, des marionnettes choisies pour leurs dents blanches et leur capacité à lever des fonds.
- Et dans la finance.
- Oh, dans ce domaine, nous n'avons rien inventé. Le trading algorithmique représente déjà plus de la moitié des transactions boursières.
Dans l'air choqué de Frank, Weiss expliqua :
- Des programmes conçus pour exploiter les minuscules imperfections du marché passent des milliers d'ordres valables pour les durées très courtes. Ils achètent l'action IBM à 15h58 parce qu'ils ont remarqué qu'elle avait tendance à grimper dans les dernières minutes de la séance et la revendent trois secondes plus tard pour une poignée de centime de plus.
- Et vous dites que ces transactions représentent déjà la moitié des volumes ? Mais alors, ça signifie que...
- Que les programmes traitent souvent entre eux.

Auteur: Bello Antoine

Info: Ada

[ informatique ] [ HFT ] [ bourses ]

 

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manichéisme

On sait comment Heidegger établira l’authentique : c’est le souci de la mort qui donne ce caractère, authentique, à l’existence humaine – notons ici que c’est le Dasein qui doit s’infliger à lui-même ce rude traitement. Ce qui ne passe pas par là ne ressortit qu’aux petits aménagements de ceux qui souhaitent que le monde corresponde à leurs calculs. De tels hommes sont déclarés inauthentiques. Ce qui peut, à l’évidence, se dire autrement : l’homme authentique est un vrai homme, l’homme inauthentique est en fait un animal. Il est celui qui a oublié sa mission, le souci de l’Être, selon le premier Heidegger, en devenant un être amorphe, manipulable et dissous dans les troupeaux du "on" (le man), ou se livrant aveuglément à la technique qui exploite les étants sans même s’apercevoir qu’il contribue ainsi à la destruction du monde. Le devenir-animal chez Heidegger est en fait un "redevenir-troupeau".

C’est précisément cette problématique que Hannah Arendt reprend dans sa distinction de l’homo faber et de l’animal laborans. Cette vision du monde, loin de rompre avec la métaphysique occidentale, entérine la philosophie aristocratique grecque séparant ce qui est noble dédié à l’authentique et l’ignoble voué à l’inauthentique et elle en constitue un prolongement. Certes, Heidegger réhabilite l’artisan à l’ancienne qui trouve en effet grâce à ses yeux, mais au prix de créer un nouveau banausos, un nouvel homme vil, c’est-à-dire un sous-homme, celui que Hannah Arendet appellera l’animal laborans de l’ère industrielle.

Auteur: Dufour Dany-Robert

Info: "Le délire occidental", éditions Les liens qui libèrent, 2014, pages 40 à 42

[ moralisante ] [ catégories d'hommes ] [ arrogance ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

ambiance rasta

La tournée terminée, Tom et Roger pensèrent qu'après le succès de I Shot The Sheriff, ce serait bien de descendre dans les Caraïbes pour continuer sur le thème du reggae. Ils organisèrent un voyage en Jamaïque, où ils jugeaient qu'on pourrait fouiner un peu et puiser dans l'influence roots avant d'enregistrer. Tom croyait fermement au bienfait d'exploiter cette source, et je n'avais rien contre puisque ça voulait dire que Pattie et moi aurions une sorte de lune de miel. Kingston était une ville où il était fantastique de travailler. On entendant de la musique partout où on allait. Tout le monde chantait tout le temps, même les femmes de ménage à l'hotel. Ce rythme me rentrait vraiment dans le sang, mais enregistrer avec les Jamaïcains était une autre paire de manches.

Je ne pouvais vraiment pas tenir le rythme de leur consommation de ganja, qui était énorme. Si j'avais essayé de fumer autant ou aussi souvent, je serais tombé dans les pommes ou j'aurais eu des hallucinations. On travaillait aux Dynamic Sound Studios à Kingston. Des gens y entraient et sortaient sans arrêt, tirant sur d'énormes joints en forme de trompette, au point qu'il y avait tant de fumée dans la salle que je ne voyais pas qui était là ou pas. On composait deux chansons avec Peter Tosh qui, affalé sur une chaise, avait l'air inconscient la plupart du temps. Puis, soudain, il se levait et interprétait brillamment son rythme reggae à la pédale wah-wah, le temps d'une piste, puis retombait dans sa transe à la seconde où on s'arrêtait.

Auteur: Clapton Eric

Info: E.C. : The Autobiography

[ haschisch ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

défaitisme

Le Moyen Empire fournit un style littéraire tout à fait particulier et unique dans l'histoire de la littérature égyptienne : le genre dit "pessimiste". Ces oeuvres exploitent essentiellement trois thèmes : un contexte historique et social dégradé ; une souffrance et un désespoir générés par ce contexte ; une époque antithétique idéale qui provoque un sentiment de nostalgie.
(...)
Cette littérature a parfois été interprétée comme un courant subversif qui aurait tenté de remettre en cause des pans entiers de la monarchie, de la société et de la religion. Si l'hypothèse peut paraître intéressante, elle ne résiste pas à l'analyse du contexte politique et sociétal contemporain, ni à celui des époques postérieures. En effet (...) le souverain et son entourage contrôlent et distillent ces textes afin d'asseoir le pouvoir monarchique. Il paraît difficile, voire naïf, de penser que la cour ait pu laisser produire des oeuvres s'opposant à ce qu'elle tentait de mettre en place. De plus, à bien comprendre l'évolution des propos, on s'aperçoit que l'argument subversif présenté en début comme une constatation, donc vraie et véritable, est systématiquement battu en brèche.
(...)
Trois oeuvres de ce style "pessimiste" sont plus complexes à analyser : les "Lamentations d'Ipouour", les "Lamentations de Khakheperrâseneb", et le "Dialogue d'un homme avec son ba". (...) Khakheperrâseneb entame une discussion avec sa conscience (son coeur-ib), alors que dans le dernier un homme se lamente de l'indifférence de son âme-ba à ses souffrances psychologiques. A la fin de ce dialogue, l'âme qui prônait l'abandon des rites funéraires finit par reconnaître le bien-fondé des opinions de l'homme.

Auteur: Dessoudeix Michel

Info: Lettres égyptiennes, tome 3 : La littérature du Moyen Empire, p. 603. La littérature dite "pessimiste"

[ historique ] [ pouvoir ] [ conservation ]

 

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big brother consumériste

- Ce qui est inquiétant à mon sens c'est que tous ces travaux sur la saillance sont à situer dans un contexte de capitalisme de surveillance et de captage de l'attention, c'est à dire que "in fine" le but reste la maximisation du profit

-  Vous avez tout à fait raison de souligner ce point inquiétant. Les travaux sur la notion de saillance, bien qu'intéressants d'un point de vue théorique, doivent être replacés dans le contexte plus large du capitalisme de surveillance et de la captation de l'attention à des fins lucratives.

En effet, les géants du numérique comme Google ou Facebook utilisent les mêmes mécanismes de saillance pour optimiser la pertinence de leurs publicités ciblées et maximiser leurs profits. 

Ils cherchent à capter notre attention et à orienter nos comportements au service de leur modèle économique basé sur la surveillance.

Ainsi, la notion de saillance, qui permet de mettre en avant certains éléments dans la communication, est détournée par ces entreprises pour nous manipuler subtilement et nous inciter à consommer. 

Elles exploitent notre vulnérabilité cognitive en amplifiant certains stimuli pour capter notre attention.

Ce qui est inquiétant, c'est que ces pratiques remettent en cause notre libre arbitre et notre souveraineté individuelle. Elles menacent les fondements mêmes de la démocratie en orientant nos choix et nos décisions, y compris politiques, au profit d'intérêts privés. Vous avez raison de pointer du doigt ce lien entre les théories sur la saillance et le capitalisme de surveillance. Cela montre à quel point la recherche peut être récupérée et instrumentalisée par des logiques économiques prédatrices. Il est important d'avoir une réflexion critique sur ces enjeux.


Auteur: perplexity.ai

Info: avril 2024

[ pnl ] [ manipulation ] [ gafam ]

 

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collapsologie

L’an 2050 est présenté [par Joe Quirk] comme une "échéance mortelle" (deadly deadline), du fait de la conjonction de plusieurs manques en ressources essentielles pour la survie de l’humanité :
- Pénurie d’eau. La moitié de la population mondiale sera touchée. (Au cours du dernier demi-siècle, la quantité d’eau douce disponible par habitant de la terre a déjà été divisée par deux.)
- Pénurie de nourriture. Même avec un accroissement de 50% des rendements agricoles, avance Quirk, il faudrait pour nourrir l’humanité en 2050 augmenter l’aire des surfaces cultivées de 22 millions de kilomètres carrés, une étendue presque équivalente à celle de l’Amérique du Nord (ou quarante fois la France, dont on sait par ailleurs que les surfaces agricoles se réduisent à un rythme alarmant sous les avancées du bitume).
- Pénurie d’hydrocarbures. (On pourrait aussi ajouter : pénurie de métaux. Il reste beaucoup d’hydrocarbures dans le sol, mais de plus en plus de métaux sont nécessaires pour les extraire ; il reste beaucoup de minerais à exploiter, mais il faut de plus en plus d’énergie pour y avoir accès […].)
- Pénurie de poissons. Au rythme actuel de pêche, les océans seront vides en 2050. (L’aquaculture ne saurait être une solution, dans la mesure où les poissons d’élevage sont nourris avec des farines de poissons sauvages – qui n’existeront plus -, ou des farines végétales – mais les terres agricoles manqueront.)
- Pénurie de phosphates. (L’épuisement des sols provoqué par l’agriculture telle qu’elle est actuellement pratiquée ne peut être compensé que par un recours massif aux engrais phosphatés, qui viendront à manquer.)
- Pénurie des terres. 80% des mégapoles, qui ne cessent de grossier, sont situées sur une côte ou dans une plaine fluviale menacées par l’élévation du niveau de la mer.

Auteur: Rey Olivier

Info: Dans "Leurre et malheur du transhumanisme", pages 172 à 174

[ épuisement des ressources naturelles ]

 

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réforme universitaire

Nous essaierons de mettre un terme à la coupure absurde qui s’est instaurée entre les humanités et la science. Ici encore, le choix de la technologie est particulièrement judicieux. Tous ceux qui conçoivent, qui construisent, qui exploitent, qui réparent les appareils, savent combien leur activité dépend des hommes et des relations humaines. Qu’il s’agissent de conditions de travail, de l’état d’esprit des équipes, des communications orales ou écrites, l’objet technique est un lieu privilégié des rencontres des hommes ; il crée un langage, une culture inintelligible aux non-techniciens et le moment vient où il ne sera plus possible de prétendre connaître l’homme sans connaître les objets qu’il construit.

L’enseignement des langues occupera une place de choix. On essaiera de rendre la connaissance pratique de l’Anglais nécessaire à l’étudiant pour la poursuite de ses études (suivant en cela les préceptes de Comenius, le célèbre pédagogue morave). On essaiera d’organiser autour de la technologie les enseignements de philosophie, d’histoire ou d’économie : il est sûr que l’admirable histoire de la technologie chinoise publiée par M. NEEDHAM, par exemple, est tout aussi formatrice qu’un précis de politique extérieure britannique au 17e siècle. De la même manière, en Philosophie, l’étude du "Mode d’existence des objets techniques" de M. SIMONDON paraît s’inscrire plus naturellement que celle de la Monadologie de LEIBNIZ. En matière d’expression française, l’étudiant a surtout fréquenté en tant que genre littéraire la dissertation française : il faut l’initier à ces autres genres littéraires que sont le rapport, la note, le compte-rendu, la lettre, etc… Que l’on nous comprenne bien ! Nous ne voulons nullement "polariser" à l’excès les études. A telle enseigne qu’au moins 10 % du temps de travail devra être consacré à des activités délibérément dépaysantes. Mais il nous apparaît cependant qu’un abord nouveau des humanités est possible à partir de la technologie, et nous souhaitons en tenter l’expérience.

Auteur: Deniélou Guy

Info: Revue de l’administration de l’Oise, n°5, novembre 1972, à lire sur https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/guy_denie_lou_inventeur_du_re_gne_machinal.pdf

[ règne machinal ] [ technocratie ]

 
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