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traduction

C'est par le sens de ces mots qu'il faut commencer. Ils sont les piliers sur lesquels le reste est bâti. Toute pensée, commune ou individuelle, repose sur eux. Tenons aussi compte du fait que le sens d'un mot fondateur est une synthèse. Il rassemble une expérience personnelle et collective - qu'il a aussi contribué à former. Cette synthèse est le résultat d'une histoire toujours particulière. Et la pensée philosophique repose sur ces mêmes bases, toujours particulières. C'est ce qui rend si difficile la communication entre des philosophies de langues différentes : les mots qu'elles utilisent ne se correspondent ni dans leur forme, ni dans l'usage qu'on en fait, ni dans l'expérience dont ils représentent la synthèse.

Auteur: Billeter Jean-François

Info: Notes sur Tchouang-tseu et la philosophie

[ vocabulaire ] [ précision ] [ vocable ] [ transposition ]

 
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philosophe-sur-philosophe

La "vérité", pour Heidegger, est donc la "clairière" (historiquement déterminée) où nous apparaissent les choses dans un horizon de sens particulier, c’est-à-dire comme faisant partie d’un certain "monde" époqual. La vérité n’est donc ni "objective" ni "subjective" : elle désigne simultanément notre implication active dans le monde et notre ouverture extatique au monde qui laisse les choses advenir à leur essence. Plus fondamentalement encore, la vérité, considérée comme un mode époqualement déterminé de la révélation de l’être, ne repose précisément sur aucun fondement transcendantal (la Volonté divine, les lois de l’évolution de l’univers...) : elle est, dans son être même, un "événement", quelque chose qui arrive époqualement, qui a lieu, qui ne fait que "se produire".

Auteur: Zizek Slavoj

Info: Dans "Fragile absolu", éditions Flammarion, 2010, page 115

[ définie ] [ relativité ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

magreb

Le regard que porte Ibn Khaldûn sur cette pacification est à l'inverse du nôtre. Sans doute la paix est-elle un bien précieux, puisqu'elle permet l'abondance des biens, le repos de la pensée et l'expansion du savoir. Mais elle se paie du désarmement de la rudesse naturelle de l'humanité, de sa dévirilisation par le pouvoir de l'État pacificateur. Car là gît le drame : la pacification est le lot de l'immense majorité matériellement et moralement désarmée, mais qui l'est des mains d'une infime et nécessaire minorité violente en charge de l'État. La douceur imposée aux masses comme aux élites civiles — et civilisées — implique par contraste l'extrême brutalité de ceux qui l'imposent. La paix est une tyrannie.

Auteur: Martinez-Gros Gabriel

Info: Brève Histoire des Empires : comment ils surgissent, comment ils s'effondrent, Introduction

[ historique ] [ tranquilité ] [ abrutissement ]

 

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lumières

On se souvient du fameux sujet du baccalauréat invitant à commenter l'aphorisme de Goethe : "Avec Voltaire, c'est le monde ancien qui finit, et avec Rousseau, c'est un monde nouveau qui commence."
S'il est indéniable que Rousseau ouvre le chemin de la modernité en déchargeant Dieu de la responsabilité du mal et en la faisant reposer sur les épaules des hommes, privant la notion de "mal physique" de tout sens, il ne faut pas renvoyer pour autant Voltaire chez les Anciens mais le projeter au contraire chez les postmodernes, qui préfèrent regarder la contingence en face plutôt que de s'abandonner aux consolations factices des explications rationalisantes. Voilà pourquoi peut-être l'Amérique, réagissant au tsunami asiatique, fut voltairienne.

Auteur: Dupuy Jean-Pierre

Info: Petite Métaphysique des tsunamis, Seuil 2005, p.49

[ littérature ] [ renaissance ]

 

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jalousie

La haine est le degré suprême de l'inhumanité transformée en passion, et heureux qui n'a pas éprouvé son voisinage attentif. Jessie aurait bien ri si on lui avait dit que Morgane la haïssait pour de bon et, dans sa haine, n'était pas loin de sangloter à ses pieds en implorant son pardon comme on aspire à du repos après un travail au-dessus de nos forces. Les autres femmes belles ou jolies n'éveillaient chez Morgane qu'une émotion amère et méchante, prête à se transformer en critique. Mais Jessie se situait à part comme le mot principal de la jeunesse et de la douceur. Pour Morgane, elle était, en une seule personne, tout un monde qui avait grandi à côté d'elle.

Auteur: Grine Alexandre

Info: Jessie et Morgane

[ amitié ] [ proximité ] [ malentendu ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

En passant devant un pommier, à la sortie de la ville, elle a voulu cueillir un fruit. Même dressée sur la pointe des pieds, elle n’était pas assez grande pour atteindre la pomme la plus basse. Alors, comme l’aurait fait n’importe quel gentleman, je l’ai aidée. Je lui ai enlacé la taille et je l’ai soulevée en étouffant un grognement. Quand je l’ai reposée, elle m’a donné un petit baiser sur la joue et m’a tendu la pomme.
— Tiens, tu l’as bien mérité.
— La pomme, ou le baiser ?
Elle a ri et filé rejoindre les autres. J’étais incapable de définir ce qui se passait entre nous, mais ça me plaisait. C’était à la fois idiot, fragile et agréable.

Auteur: Ransom Riggs

Info: Miss Peregrine et les Enfants Particuliers

[ adolescence ] [ rencontre ] [ contact ] [ amorce ]

 

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animal domestique

Le chat ne fait rien, il est, comme un roi. Il reste assis, pelotonné, allongé. Il a la persuasion, il n'attend rien et ne dépend de personne, il se suffit. Son temps est parfait, il se dilate et se rétrécit comme sa pupille concentrique et centripète, sans se précipiter dans un angoissant écoulement goutte à goutte. Sa position horizontale a une dignité métaphysique que l'on a en général désapprise.
On se couche pour se reposer, dormir, faire l'amour, toujours pour faire quelque chose et se relever dès qu'on l'a fait ; le chat se couche pour être couché, comme on s'étend devant la mer rien que pour être là, étiré et abandonné. C'est un dieu de l'instant présent, indifférent, inaccessible.

Auteur: Magris Claudio

Info: Microcosmes

 

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couple

Le journal intime de Marie reposait sur la table, ouvert en son milieu, la pointe du stylo semblant désigner mon délit, au sommet d'une page dont trois lignes étaient noircies. Ma femme le laissait traîner régulièrement, de manière insidieuse ; se débrouillant toujours pour que je le reçoive comme une gifle commandée à l'avance, différée, dont elle prendrait plaisir à distance, m'imaginant le lire pour prendre de plein fouet ce qui serait la vérité. Je ne supportais pas de voir cet objet un peu partout, me narguant aux entournures. Lorsque je le trouvais, je me contentais de le refermer et de le consigner là où j'avais décidé qu'il devait se trouver, c'est-à-dire dans le tiroir consacré à la collection de Marie.

Auteur: Llorca Élodie

Info: La correction, p. 69

[ tension ]

 

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quête

En fin de compte, Russell lui-même a admis qu'il a déployé ses plus grands efforts dans le domaine de la philosophie traditionnelle - en épistémologie, la recherche des fondements ultimes de notre savoir sur le monde. Comment pouvons-nous être certains que ce que nous prétendons savoir est vrai ? Où se trouve la certitude dans notre expérience du monde ? Peut-on dire que même les connaissances les plus précises - comme les mathématiques - reposent sur un fondement logique sûr ? Telles étaient les questions que Russell a cherché à répondre au cours des périodes de pensée philosophique la plus profonde. Elles sont restées les éternelles questions de la philosophie, de Platon et Aristote à Russell et Wittgenstein, en passant par Descartes, Hume et Kant.

Auteur: Strathern Paul

Info: Bertrand Russell: Philosophy in an Hour

[ aucun point fixe ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

paliers

Vivre devrait ressembler selon moi à un acte de transcendance, à une progression étape par étape. Il faut traverser les espaces les uns après les autres en les laissant chacun derrière soi comme le musicien qui écrit, joue, achève puis abandonne les uns après les autres les thèmes et les tempi, sans jamais de lassitude, de repos, toujours vif, pleinement présent. J'ai découvert l'existence de ces étapes, de ces espaces en analysant l'expérience de l'éveil à la nouveauté. J'ai noté par exemple que les instants qui marquent la conclusion d'une période de notre vie ont une tonalité un peu terne, semblent porter en eux le désir de la fin qui incitent à passer à autre chose, à s'éveiller, à prendre un nouveau départ.

Auteur: Hesse Hermann

Info: Eloge de la vieillesse

[ cénesthésie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel