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sens-de-la-vie

La vie, monsieur, est très étrange. Dès lors que vous savez très clairement ce que vous voulez faire, il se passe des choses. La vie vient à votre aide - un ami, une relation, un professeur, une grand-mère -, quelqu'un vient à votre secours. Mais si vous avez peur d'essayer parce que votre père risque de vous jeter dehors, alors vous êtes perdu. La vie ne vient jamais en aide à ceux qui ne font que céder, par peur, à une exigence. Mais si vous dites: "Voilà ce que je veux réellement faire, et je vais persister dans cette voie", vous vous apercevrez que quelque chose de miraculeux se produit. Même si vous devez avoir faim, vous battre pour y arriver, vous serez alors un être humain digne de ce nom, pas une simple copie conforme, et là est le miracle.

Auteur: Krishnamurti Jiddu

Info: Le sens du bonheur

[ réalisation personnelle ] [ oser ]

 

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irréel

Je suis maintenant coutumière de ces moments où je cesse d'être quelque chose ou quelqu'un. La première fois, j'avais dix ans, je visitais les châteaux de la Loire avec ma mère. Tout à coup, tout ce qui nous entourait devint un rêve rêvé par d'autres auxquels j'avais rêvé mais qui étaient morts. La réalité de mes mains, du visage de ma mère, comme des tours, des fontaines et des jardins qui nous entouraient, avait une consistance à laquelle je ne pouvais plus croire. Les mots n'étaient d'aucun secours. Je tombais dans un puits sans parois. Cela se répéta. Une fois, pendant deux ans et demi. Ce fut un grand malheur. Puis j'appris à ne plus en faire une maladie. Je date même de ce moment l'émergence, en moi, d'une très bizarre car très étendue capacité à entendre les angoisses et la tristesse des autres.

Auteur: Chiche Sarah

Info: Dans "Les enténébrés"

[ dépression ] [ effondrement ] [ sensibilité ] [ psy ] [ sensation d'irréalité ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

réfléchir

Un raisonnement est de trois types. Le premier est essentiel, mais il se contente de nous donner des informations sur la teneur de nos propres hypothèses et déclare clairement que, si nous voulons en savoir plus, nous devons aller ailleurs.
Le deuxième est question de probabilités. Les seuls cas dans lesquels il se veut avoir une valeur sont ceux où nous avons, comme une compagnie d'assurance, une multitude infinie de risques insignifiants. Ici si un intérêt vital est en jeu, il dit clairement : "Ne me demande pas."
Le troisième type de raisonnement ressemble à ce que peut faire "il lume naturale", qui éclaire les avancées de Galilée. C'est un vrai appel à l'instinct. Ainsi la raison en dépit de toutes les fioritures qu'elle déploie habituellement, s'en remet, en temps de crise vitale, à la moelle de nos os pour implorer le secours de l'instinct.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: Cambridge Lectures on Reasoning and the Logic of Things: Philosophy and the Conduct of Life. MS [R] 437. 1898

[ intuition ] [ triade ] [ statistiques ] [ découvertes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

grand Autre

Lettre d'un ami déprimé qui me demande de venir à son aide. Il fait appel à mon équilibre, à ma sagesse, à ma bonté etc. - Toutes ces belles choses, j'en suis aussi dépourvu que lui et plus encore peut-être, car je ne partage même pas son illusion sur la possibilité de recevoir un secours humain.
- Et cependant je peux les lui donner dans la mesure où il s'imagine que je les possède. Un peu de bonne volonté sous les apparences de la paix et de la sagesse - et voilà le miracle qui s'accomplit !

Il n'en serait pas de même si cet homme me demandait de lui avancer une somme d'argent que je ne possède pas.

Dans l'ordre matériel, on ne peut donner que ce qu'on a;
Dans l'ordre spirituel, on peut aussi donner ce qu'on n'a pas :
la crédulité du partenaire suffit !

Auteur: Thibon Gustave

Info: Dans "L'ignorance étoilée"

[ intermédiaire ] [ puissance de conviction ] [ rapports humains ] [ réconfort ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

castration

Chacun sait que Freud était un grossier matérialiste. D’où vient alors qu’il n’ait pas su résoudre le problème, pourtant si facile, de l’instance morale par le recours classique de l’utilitarisme ?

Ce recours, c’est, en somme, l’habitude dans la conduite, recommandable pour le bien-être du groupe. C’est si simple, et en plus, c’est vrai. L’attrait de l’utilité est irrésistible, au point que l’on voit des gens se damner pour le plaisir de donner leurs commodités à ceux dont ils se sont mis en tête qu’ils ne pourraient vivre sans leur secours. […]

Il n’y a qu’une chose qui fait difficulté, c’est que, quels que soient le bienfait de l’utilité et l’extension de son règne, cela n’a strictement rien à faire avec la morale, qui consiste primordialement – comme Freud l’a vu, articulé et n’en a jamais varié, au contraire de bien des moralistes classiques, voire traditionalistes, voire socialistes – dans la frustration d’une jouissance, posée en loi apparemment avide.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans "Le triomphe de la religion", éd. du Seuil, Paris, 2005, pages 31-32

[ préjugé ] [ psychanalyse ] [ belle âme ] [ inconscient ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophie

Selon [Antonio] Damasio, Descartes aurait admis et soutenu que l’âme est capable de réfléchir toute seule, sans l’aide et le secours du corps, aux choses qui intéressent la conduite de la vie et d’abord la conservation de son union avec ce corps.

Cette vue est pourtant tout à fait infondée.

Le fait n’est pas seulement celui que met en relief la Sixième Méditation : sans les indications que les sens nous fournissent, nous ne saurions nous orienter dans le monde des corps, et notamment apprendre à fuir les choses et affections qui nous sont nuisibles, ou à rechercher celles qui nous sont convenables. Le fait est encore que pour discerner, en chaque circonstance de la vie, l’action ou la réaction qui sera de notre part la plus appropriée, nous avons aussi grand besoin de nos passions – passions dont la fonction se situe d’ailleurs, au moins à un premier niveau d’analyse, en stricte continuité avec celle des perceptions des sens.

Auteur: Kambouchner Denis

Info: La question Descartes, éditions Gallimard, 2023, pages 143-144

[ réfutation ] [ corps-esprit ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

psychose

J’entendais aussi des voix. C’était parfois un désordre grésillant ou hurlant dans ma tête, comme un baladeur à plein volume que je ne pouvais pas éloigner, quoi que je fasse. Il m’arrivait de me taper la tête contre le mur pour que les coups sourds atténuent un peu ce chaos. Ça aidait parfois, mais pas toujours. D’autres fois, j’essayais de m’arracher les cheveux ou de faire des trous dans ma tête avec mes ongles. ça ne m’était jamais d’aucun secours, mais c’était une espèce de réaction de panique visant à faire un trou dans ma tête pour en laisser échapper un peu de pression avant que tout n’explose. C’est ce que je ressentais. A d’autres occasions, c’était un murmure faible, immonde, ou une voix claire qui livrait des messages sans ambiguïtés. "Tu vas mourir ", disait-elle. Ou bien : "Ouvre-toi les poignets et dessine un cercle de sang autour de toi, ou toute ta famille mourra". Pas facile. Que feriez-vous si vous receviez un message pareil ?

Auteur: Lauveng Arnhild

Info: Demain j'étais folle : Un voyage en schizophrénie

[ témoignage ]

 

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progrès

Il y a une histoire de la clinique qui n’est pas celle qu’on a contée, une histoire universelle de la clinique croyant aux possibilités de recouvrer la santé. Plus on croit à la santé, plus on croit à l’existence d’un bacille isolable contre lequel il est possible de s’inoculer une protection. Cette croyance peut être appelée la religion elle-même, la vraie religion humaine que les religions proprement dites ne font que survoler, frôler, compromettre. Les religions n’ont rien à voir par principe avec la guérison ici-bas du genre humain ; mais il est arrivé que le genre humain ait cru qu’elles allaient l’aider à se débarrasser, ici et maintenant, de son épidémie : cette rencontre de cures s’est alors appelée pogroms, inquisitions, persécutions, procès et bûchers d’hérétiques ou d’infidèles. Il est à noter que depuis deux siècles le genre humain a cessé d’attendre quelque secours que ce soit des religions pour évacuer le bacille et connaître enfin le bonheur en commun, et qu’il s’est tourné vers des remèdes plus scientifiques. 

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Céline", éd. Gallimard, 2001, préface à la première édition, page 28

[ état de nirvana ] [ pulsion de mort ] [ idéalisme ] [ solution sanitaire ] [ médecine toute puissante ]

 

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cadavre

La cloison bâbord était bosselée là où avaient ricoché sur elle des fragments de la cloison tribord ; on distinguait toutefois difficilement ces marques en raison des taches de sang qui les recouvraient. On aurait dit qu'un malade mental armé d'un pulvérisateur chargé de sang avait été interrompu alors qu'il n'avait repeint le couloir qu'à moitié, en se servant de lambeaux de chair humaine et d'éclats d'os pour donner de la texture à son travail. Des membres tranchés, des torses fracassés, des doigts, des morceaux d'uniformes, une botte intacte renfermant encore le pied de son propriétaire, une tête humaine appuyé contre l'issue de secours à l'instar d'un ballon de basket oublié.... Et, pis que tout, le cadavre tordu d'un homme à l'évidence grièvement blessé mais pas tué net quand ses deux jambes s'étaient trouvées pulvérisées. Un homme dont les poumons perforés lui avaient fait vomir du sang par la bouche et le nez, et dont les doigts avaient griffé le pont tandis que la coursive se dépressurisait autour de lui.

Auteur: Weber David Mark

Info: L'Univers d'Honor Harrington, L'Ombre de Saganami 1

[ gore ]

 

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pensée-de-femme

La force que tu trouves, qui déferle d’un coup sur toi, dans cette chambre du quatrième étage du service d’hématologie de l’hôpital Robert-Debré, elle vient de plus loin que toi. Elle vient d’un temps très ancien, c’est ta part archaïque, primitive, qui d’un coup a pris les commandes. Tu l’ignorais, mais le 18 mars 2020, dans la chambre avec ton fils, tu n’étais pas seule : il y avait derrière toi une puissance rugissante, l’histoire de toutes les mères depuis les premiers temps du monde. Tu étais traversée par leur courage, leur énergie inébranlable, elles avaient déposé en toi, sans que tu le saches, un limon fait d’instinct de survie et de protection, et tu ne le savais pas, toi qui jusque-là n’avais pas eu besoin de te confronter à l’innommable, tu ne le savais pas mais tu étais une louve, tu avais des crocs, un corps très massif. En cet instant tu découvres que tu es aussi vaste que le monde, aussi vieille et puissante que la première des mères. Tu protèges ton fils. Tu le portes. Tu le secours.

Auteur: Tardieu Laurence

Info: D'une aube à l'autre

[ accouchant ] [ océanique ]

 

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