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hommes-par-homme

Je nourrissais une tendresse pour ces Slaves des plaines et des forêts dont la poignée de main vous broyait à jamais l'envie de leur redire bonjour. Me plaisait leur fatalisme, cette manière de siffler le thé par une après-midi de soleil, leur goût du tragique, leur sens du sacré, leur inaptitude à l'organisation, cette capacité à jeter toutes leurs forces par la fenêtre de l'instant, leur impulsivité épuisante, leur mépris pour l'avenir et pour tout ce qui ressemblait à une programmatique personnelle. Les russes furent les champions des plans quinquennaux parce qu'ils étaient incapables de prévoir ce qu'ils allaient faire eux-mêmes dans les cinq prochaines minutes.

Auteur: Tesson Sylvain

Info: Bérézina

[ . ]

 

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couchants

Les crépuscules dans cet enfer africain se révélaient fameux. On n’y coupait pas. Tragiques chaque fois comme d’énormes assassinats du soleil. Un immense chiqué. Seulement, c’était beaucoup d’admiration pour un seul homme. Le ciel pendant une heure paradait tout giclé d’un bout à l’autre d’écarlate en délire, et puis le vert éclatait au milieu des arbres, et montait du sol en traînées tremblantes jusqu’aux premières étoiles. Après ça le gris reprenait tout l’horizon et puis le rouge encore, mais alors fatigué le rouge et pas pour longtemps. Ça se terminait ainsi. Toutes les couleurs retombaient en lambeaux, avachies sur la forêt comme des oripeaux après la centième.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Voyage au bout de la nuit

 

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Ajouté à la BD par miguel

souvenirs

Dans sa nouvelle -Funes ou la mémoire-, Borges raconte l'histoire tragique d'un jeune homme de dix-neuf ans hypermnésique; sa mémoire enregistre en permanence chaque détail de sa vie avec une précision horlogère, inutile, et ces souvenirs jaillissent en permanence, chaque jour, l'empêchant de vivre vraiment; il finit par s'enfermer dans une pièce vide pour être sûr de ne plus rien enregistrer. Il faut être capable d'oublier, nous dit Borges, sans ce tri, nous ne pouvons plus exister. La vie, c'est l'oubli, l'oubli, c'est la vie. Quel a été mon tri ? Qu'ai-je choisi de sceller dans ce machin cabossé qui me sert de mémoire et qui me définit ?

Auteur: Delesalle Nicolas

Info: Un parfum d'herbe coupée, p.32

[ sélectifs ]

 

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langage

Je veux dire par là que c'est le texte à traduire qui définit les modalités de sa disparition, lui qui donne le "la" de ce glas qui pour lui va sonner : quand bien même on trouverait cette image pompeuse ou tragique, je ne puis effacer de mon esprit cette vision d'un texte au centre d'une arène, un texte qui vous salue avant de mourir. Précisons, afin de ne pas laisser croire à un pathos inévitable, que cette mort se fait, doit se faire dans un grand éclat de rire, tant la langue sait à son tour reconnaître sa vanité, et moquer le fard hilare de sa mort.

Auteur: Claro Christophe

Info: Violence, traduction

[ limitation ] [ transposition ] [ interprétation ] [ dérisoire ]

 

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sexuel

Et l'amour charnel prenant pour fin la jouissance, qui n'est qu'un moyen, et non la perpétuation, qui est la vraie fin, qu'est-ce sinon de l'avarice ? Et il est possible qu'il y en ait qui pour mieux se perpétuer ardent leur virginité. Et pour perpétuer quelque chose de plus humain que la chair. Car ce que perpétuent les amants sur la terre, c'est la chair de douleur, c'est la douleur, c'est la mort. L'amour est frère, fils et père de la mort, qui est sa soeur, sa mère et sa fille. Et c'est ainsi qu'il y a au plus profond de l'amour un abîme d'éternel désespoir, d'où jaillissent l'espoir et la consolation.

Auteur: Unamuno Miguel de

Info: , Le sentiment tragique de la vie, p.163, Idées/Gallimard no68

[ gouffre ]

 

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hasard

Vous ne trouvez pas que c'est tragique ? Prenons deux personnes qui pourraient être heureuses ensemble : elles se croisent dans la rue, se frôlent de quelques centimètres, et continuent leur chemin, sans se douter de rien. Ou bien deux personnes séparées par des milliers de kilomètres : elles prennent l'avion, se rapprochent l'une de l'autre, vont finir par se rencontrer, et puis l'une d'elles rate une correspondance parce qu'elle a laissé tomber son journal et s'est baissée pour le ramasser... et elles ne se rencontrent jamais.
- Ce genre de chose doit arriver tout le temps. C'est la loi des probabilités.
Comment se fait-il que nous nous soyons rencontrés, par exemple ?

Auteur: Masterton Graham

Info: Apparition

[ rapports humains ] [ couple ]

 

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beaux-arts

L'artiste vient à la vie pour un accomplissement qui est mystérieux. Il est un accident. Rien ne l'attend dans le monde social. Il nait tout nu sur la paille sans qu'une mère ait préparé ses langes. Dès qu'il donne, jeune ou vieux, la fleur rare de l'originalité - qui est et doit être une fleur unique- le parfum de cette fleur inconnue troublera les têtes et tout le monde s'en écartera. De là, pour l'artiste un isolement fatal, tragique même; de là, l'irrémédiable et triste solitude qui enveloppe sa jeunesse et même son enfance et qui le rend farouche quelquefois jusqu'au jour où il trouvera par affinité des êtres qui le comprendront.

Auteur: Redon Odilon Bertrand-Jean

Info: À soi-même : Journal, 1867-1915 : Notes sur la Vie, l'Art et les Artistes

[ inutile ] [ heimatlos ]

 

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résilience

La vie nous éduque au détour de chaque jour qu'elle nous offre. Dans les camps de réfugiés, nous avons connu l'angoisse, la désolation, la désespérance, la maladie, la faim; mais nous avons survécu à tout cela. Afin de témoigner pour tous ceux qui ne sont plus. Et pour qu'ils ne méritent en rien une telle fin tragique, témoigner de ce que la balle de l'assassin vil et peureux qui les a fauchés ne viendra jamais à bout de la vie. Le manioc, le yucca, est une plante tenace, rebelle à la destruction. Il suffit qu'une racine, une tige arrachée rencontre l'humus de la terre pour que toute la plante revive. Nous revivrons à jamais.

Auteur: Lamko Koulsy

Info: Les racines du Yucca

[ exil ]

 

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religion

Car croire en Dieu c'est en une certaine façon le créer, bien qu'il nous ait auparavant créés. C'est Lui qui se crée lui-même en nous constamment. Nous avons créé Dieu pour sauver l'Univers du néant, car ce qui n'est pas conscience et conscience éternelle, conscience de son éternité et éternellement consciente, n'est rien de plus qu'apparences. Il n'y a de véritablement réel que ce qui sent, souffre, compatit, aime et désire, autrement dit la conscience ; il n'y a de substantiel que la conscience ; non pour penser l'existence, mais pour la vivre ; non pour savoir pourquoi et comment elle est, mais dans quel but. L'amour est un contresens s'il n'y a pas de Dieu.

Auteur: Unamuno Miguel de

Info: Le sentiment tragique de la vie, p.186, Idées/Gallimard no68

[ évidence ] [ philosophique ] [ esprit ]

 

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abattement

Écrire sur la mélancolie n'aurait de sens, pour ceux que la mélancolie ravage, que si l'écrit venait de la mélancolie. J'essaie de vous parler d'un gouffre de tristesse, douleur incommunicable qui nous absorbe parfois, et souvent durablement, jusqu'à nous faire perdre le goût de toute parole, de tout acte, le goût même de la vie. Ce désespoir n'est pas un dégoût qui supposerait que je sois capable de désir et de création, négatifs certes, mais existants. Dans la dépression, si mon existence est prête à basculer, son non-sens n'est pas tragique : il m'apparaît évident, éclatant et inéluctable. D’où vient-il, ce soleil noir ? De quelle galaxie insensée ses rayons invisibles et pesants me clouent-ils au sol, au lit, au mutisme, au renoncement ?

Auteur: Kristeva Julia

Info: Soleil Noir, incipit, éditions Gallimard, 1987, page 13

[ neurasthénie ]

 
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