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abus de pouvoir

La vie militaire consiste en ce que l'un a de l'autorité sur l'autre. Le malheur, c'est que chacun a beaucoup trop d'autorité : un caporal peut tourmenter jusqu'à la folie un simple soldat, comme un lieutenant un caporal, et un capitaine un lieutenant. Et, par le fait que chacun connaît son autorité, il s'habitue à en abuser. Prends la chose la plus simple. Nous venons de l'exercice et nous sommes crevés de fatigue : voici qu'on nous commande de chanter. Il en résulte un chant très peu animé, car chacun est content d'avoir encore tout juste assez de force pour traîner son barda. Et alors la compagnie fait demi-tour et, comme punition, doit exécuter une heure d'exercice supplémentaire. Au retour, l'ordre de chanter est renouvelé : on chante pour de bon. À quoi ça rime-t-il ? Le commandant de compagnie en a fait à sa tête parce qu'il a de l'autorité. Personne ne le critiquera, au contraire il passera pour énergique. D'ailleurs, ce n'est là qu'une babiole ; il y a des procédés bien plus catégoriques pour vous en faire baver. Maintenant, je vous le demande : un civil aura beau être ce qu'il voudra, quelle est la profession dans laquelle il pourra se permettre des choses pareilles sans qu'on lui casse la figure ? Cela n'est possible que dans la vie militaire. Vous voyez bien à présent : cette autorité monte à la tête des gens. Et d'autant plus que, dans le civil, ils ont moins à dire !

Auteur: Remarque Erich Maria

Info: À l'ouest rien de nouveau, Chapitre III

[ armée ] [ grisante domination ] [ impunité ] [ verticalité hiérarchique ] [ bêtise ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

être humain

Chez l'homme, la vie se passe dans la tête ; plus encore elle est un problème de la tête. Il faut non seulement s'adapter à l'existence dans le monde, ayant à ce niveau des besoins et des taches animales, mais il faut surtout régler constamment l'équilibre interne : un univers de sensations, d'émotions, d'idées, d'inquiétudes, de peurs ou de terreurs qui ne cessent de tournoyer. [...]
Pour y échapper, l'homme se rattache à son corps : il investit ses envies qui s'appellent alors libidinales, et il développe par ce biais une dépendance à la jouissance. Non qu'il jouisse seulement avec son corps, mais il y a une jouissance surajoutée qui est de ne plus sentir sa tête. [ ...]
Mais ça ne change rien au fait que l'homme souffre constamment de la tête. Elle s'impose à lui par une sorte de pression constante d'y rétablir un ordre, une tranquillité, un équilibre. [ ...]
En somme, l'équilibre dans cette tête n'existe pas, pas plus que n'existe ce qu'il lui faudrait pour la réaliser. Au présent, au moment actuel il n'y pas d'apaisement sans que la tête ne verse tout de suite dans le passé ou le futur et se crée de nouveaux soucis ou de nouvelles espérances, en tout cas des inquiétudes sournoises qui aboutissent sauf abrutissement provoqué, au fait que l'homme ne connaît pas le repos.
A quoi il faut ajouter que c'est de l'homme aussi, des autres hommes, que vient le souci qui empêche le repos.

Auteur: Delassus Jean-Marie

Info: Les logiciels de l'âme, éditions encre marine, 2005, p.21-22

[ rapports humains ] [ introspection ]

 

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femmes-par-homme

C’est vraiment rare, maintenant, les femmes qui éprouvent du plaisir, et qui ont envie d’en donner. Séduire une femme qu’on ne connaît pas, baiser avec elle, c’est surtout devenu une source de vexations et de problèmes. Quand on considère les conversations fastidieuses qu’il faut subir pour amener une nana dans son lit, et que la fille s’avérera dans la plupart des cas une amante décevante, qui vous fera chier avec ses problèmes, vous parlera de ses anciens mecs – en vous donnant, au passage, l’impression de ne pas être tout à fait à la hauteur – et qu’il faudra impérativement passer avec elle au moins le reste de la nuit, on conçoit que les hommes puissent préférer s’éviter beaucoup de soucis en payant une petite somme. Dès qu’ils ont un peu d’âge et d’expérience, ils préfèrent éviter l’amour ; ils trouvent plus simple d’aller voir les putes. Enfin pas les putes en Occident, ça n’en vaut pas la peine, ce sont de vrais débris humains, et de toute façon pendant l’année ils n’ont pas le temps, ils travaillent trop. Donc, la plupart ne font rien ; et certains, de temps en temps, se paient un petit peu de tourisme sexuel. Et encore, ça, c’est dans le meilleur des cas : aller voir une pute, c’est encore maintenir un petit contact humain. Il y a aussi tous ceux qui trouvent plus simple de se branler sur Internet, ou en regardant des pornos. Une fois que la bite a craché son petit jet, on est bien tranquille.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Plateforme, p. 153

[ pensée-d'homme ] [ libido ]

 
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Ajouté à la BD par Bandini

proportions

L'exemple le plus illustre de cette alliance naturelle entre l'art et la connaissance est évidemment celui de Léonard de Vinci. Quelle distance il semble y avoir entre les procédés géométriques de Villard et son lion héraldique et cette quête incessante de Léonard à la recherche du secret de la forme organique - et cependant, dans l'un et l'autre cas, il s'agit encore d`un même type de recherche qui se tourne vers les "universaux". Un exemple devrait suffire à le montrer. Léonard, à l'évidence, n'était pas d'accord avec la méthode qui était communément employée pour dessiner des arbres. Il en connaissait une meilleure. "Rappelez-vous, recommandait-il, que lorsque la branche se divise le rameau s'amincit en conséquence, de sorte que, si vous tracez un cercle autour de la couronne de l'arbre, l'ensemble de toutes les sections des rameaux devrait correspondre à l'épaisseur du tronc". Je ne sais pas s'il s'agit la d'une loi scientifique que l'on pourrait éventuellement vérifier. Il ne me semble pas à première vue qu'elle soit tout à fait exacte. Mais cette remarque de Léonard revêtait une importance considérable en tant que suggestion sur la "façon de dessiner les arbres". En formulant cette sorte de loi de la croissance, il donne à l'artiste la formule de représentation de l'arbre et il peut encore avoir l'impression d'être lui-même le créateur, "Seigneur et Maître de toutes choses", qui connaît les secrets de la nature, et qui saura "créer" des arbres, comme il espérait pouvoir créer un oiseau qui sache voler.

Auteur: Gombrich Ernst Hans Josef

Info: L'Art et l'Illusion : Psychologie de la représentation picturale

[ beaux-arts ]

 

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pouvoir

Supposons que nous invitions une personne inconnue à jouer aux cartes. Si cette personne nous répond "je ne joue pas", nous interpréterons cela soit comme une incompréhension du jeu, soit comme une aversion pour ce jeu, pour des raisons économiques, éthiques ou autres. Imaginons cependant qu'un homme honorable, connu pour posséder toutes les compétences possibles en matière de jeu, qui en connaît parfaitement les règles et les astuces interdites - mais qui ne peut aimer un jeu et y participer que lorsqu'il s'agit d'un passe-temps innocent - soit invité à se joindre à une compagnie d'escrocs habiles, connus pour être de bons joueurs et auxquels il est égal sur les deux plans, pour participer à une partie.

S'il dit : "Je ne joue pas", en nous mettant à sa place et en regardant ses interlocuteurs dans les yeux nous pourrions compléter ses paroles comme suit : "Je ne joue pas, c'est-à-dire avec des gens comme vous, qui brisent les règles du jeu et le privent de son plaisir. Si vous me proposez de jouer, notre accord mutuel est que nous reconnaissons le caprice du hasard comme notre maître ; alors que vous nommez hasard  la science de vos doigts agiles. De fait je dois soit l'accepter comme tel,  soit courir le risque de vous insulter... ou choisir la honte de vous imiter." ... L'opinion de Socrate peut être résumée par ces mots crus, lorsqu'il dit aux sophistes, hommes éclairés de son temps, "Je ne sais rien".

Auteur: Hamann Johann Georg

Info: Ces mots étaient donc une épine dans leurs yeux et un fléau sur leur dos. Socratic Memorabilia, J. Flaherty, trans. (Baltimore : 1967), pp. 165-167.

[ expertise ] [ savoir-faire ] [ système fermé ] [ aléa ] [ manipulation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

intraduisible

Je vous propose de savourer avec moi le mot allemand "Sehnsucht".
Un mot doux et presque mélodieux, même pour une oreille française, un mot qui cache un état d'âme 100 % allemand, donc quasiment intraduisible. Faisons une tentative quand même : "Sehnsucht", c'est à la fois le désir ardent qui se dirait en allemand "brennendes Verlangen", l'attente passionnée, mais ça, c'est plutôt "leidenschaftliches Warten" ; la nostalgie : "Nostalgie" ou "Heimweh" et puis aussi la langueur, "Schmachten" , et l'impatience, "Ungeduld". Tous ces états d'âme passionnels résonnent en allemand dans ce seul mot de "Sehnsucht" ! Un terme bien complexe donc, qui se compose du verbe "sehnen" - désirer ardemment, aspirer à quelque chose et du substantif "Sucht" - passion, démangeaison, toxicomanie, nous avons donc affaire à une passion, une toxicomanie de l'action de désirer !
Goethe disait : "Seul celui qui connaît la 'Sehnsucht', sait combien je souffre." - "Nur wer die Sehnsucht kennt, weiß, was ich leide." Car la "Sehnsucht" est aussi liée à la souffrance ! Celui qui l'éprouve ressent la mélancolique douleur de désirer passionnément, langoureusement, impatiemment quelque chose d'absent, voire de très éloigné. L'amant qui se fait attendre, par exemple. Un allemand peut aussi ressentir la langoureuse "Sehnsucht" de partir au loin, dans un pays merveilleux mais inaccessible. Résumons, le sentiment de la "Sehnsucht" est une nostalgie tournée vers le futur et mêlée d'avance d'un regret pénible : que l'objet désiré donc l'amant reste inaccessible ou qu'un objectif comme le pays lointain soit inatteignable.

Auteur: Wohlfahrt Bettina

Info:

[ langage ] [ précision ] [ vocabulaire ] [ romantisme ]

 

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nombres

Ô mathématiques sévères, je ne vous ai pas oubliées, depuis que vos savantes leçons, plus douces que le miel, filtrèrent dans mon coeur, comme une onde rafraîchissante. J'aspirais instinctivement, dès le berceau, à boire à votre source, plus ancienne que le soleil, et je continue encore de fouler le parvis sacré de votre temple solennel, moi, le plus fidèle de vos initiés. Il y avait du vague dans mon esprit, un je ne sais quoi épais comme de la fumée ; mais, je sus franchir religieusement les degrés qui mènent à votre autel, et vous avez chassé ce voile obscur, comme le vent chasse le damier. Vous avez mis, à la place, une froideur excessive, une prudence consommée et une logique implacable. À l'aide de votre lait fortifiant, mon intelligence s'est rapidement développée, et a pris des proportions immenses, au milieu de cette clarté ravissante dont vous faites présent, avec prodigalité, à ceux qui vous aiment d'un sincère amour. Arithmétique ! Algèbre ! Géométrie ! Trinité grandiose ! Triangle lumineux ! Celui qui ne vous a pas connues est un insensé ! Il mériterait l'épreuve des plus grands supplices ; car, il y a du mépris aveugle dans son insouciance ignorante ; mais, celui qui vous connaît et vous apprécie ne veut plus rien des biens de la terre ; se contente de vos jouissances magiques ; et, porté sur vos ailes sombres, ne désire plus que de s'élever, d'un vol léger, en construisant une hélice ascendante, vers la voûte sphérique des cieux.

Auteur: Lautréamont Isidore Ducasse

Info: Les chants de Maldoror, 1869, GF 528, Flammarion 1990 II 10 p.162

[ éloge ] [ poésie ]

 

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portrait de Bonaparte

Du moment où il fut chef d'État, on connaît son emploi du temps au jour le jour, le nombre de chapeaux que lui confectionna Poupart (entre cent soixante et cent soixante-dix) ou de culottes qu'il emporta à Saint-Hélène (dix-neuf), la couleur de ses yeux (gris-bleu) et de ses cheveux (châtains), sa taille (entre 1m 68 et 1m 69) et mille autres détails encore. On sait que son sourire conquérait jusqu'à ceux qui ne l'aimaient pas ; que sa voix pouvait être douce puis impérieuse ; qu'il savait feindre la colère et pouvait se laisser parfois déborder par elle. Il mangeait vite, chantait faux, prenait des bains très chauds, montait moyennement à cheval, aimait l'opéra italien, ne fumait pas mais priait, dormait lorsqu'il le voulait (environ sept heures par jour), plaçait sa main droite dans son gilet (geste banal pour l'époque mais qu'il a immortalisé), jetait par la fenêtre les livres qui l'ennuyaient, préférait une tenue modeste aux chamarrures qui l'auraient mis au même niveau que ses subordonnés. Il écoutait parfois avant d'ordonner. Il finit par ordonner sans avoir entendu ceux qu'il ne considérait plus comme ses conseillers mais comme des exécutants. Il détestait les longs discours, aimait que ses décisions fussent exécutées sans perte de temps. Il travaillait beaucoup sur tous les sujets sans en négliger aucun, entrant souvent dans le détail des nombreux dossiers qui transitaient par son cabinet. Il calligraphiait mal, prenait parfois un mot pour un autre mais dictait bien ce qu'il voulait écrire, parfois à plusieurs secrétaires en même temps.

Auteur: Lentz Thierry

Info: Napoléon (1804-1814),  Prologue, page 9

 

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Ajouté à la BD par miguel

ésotérisme

(...) Tous les être font partie de la dynamique de l'horloge universelle et, pour fonctionner avec précision, ils doivent compter à leur tour sur d'autres horloges internes dont les plus connues sont les horloges physique, émotionnelle et intellectuelle ; cependant, il en existe de nombreuses autres chez tous les êtres vivants. Il s'agit d'ondes bien définies. Le cycle physique est une vague qui va et vient tous les vingt-huit jours, le cycle émotionnel est, lui aussi, de vingt-huit jours et le cycle intellectuel de trente-trois jours ; ces cycles ne sont pas déterminés par la chance, mais par la nature de cette règle vitale qui active le flux et le reflux, la systole et la diastole, qui commence dès la naissance et produisent la marée intime de l'individu pendant toute son existence.
Afin de mieux nous connaître et obtenir le meilleur de nous-même dans le cadre des réalisations à caractères extra-sensoriel, il est idéal de savoir ce que nous pouvons attendre de notre corps, de notre âme et de notre esprit à une date donnée. On doit partir du principe selon lequel les points les plus élevés sont aussi défavorables que les plus bas, sauf en ce qui concerne les pratiques de magie noire ; pour ces dernières, l'exaltation convient et il faut chercher à ce qu'elles coïncident avec les points élevés du cycle intellectuel pour les invocations, ceux du cycle psychique pour les travaux particuliers et ceux du cycle physique pour la suggestion à distance qui est, en fait, une forme particulière de télépathie.

Auteur: Nitos Laure

Info: Savoir lire l'aura

[ périodes ] [ fréquences ] [ synchronismes ] [ métaphysique ]

 

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pathologie psychologique

Parmi les facteurs qui contribuent à causer les névroses, et qui créent les conditions dans lesquelles les forces psychiques se mesurent les unes aux autres, trois ressortent particulièrement ; un facteur biologique, un facteur phylogénétique, un facteur purement psychologique. Le facteur biologique est l’état de détresse et de dépendance très prolongée du petit d’homme. [...]

[facteur phylogénétique] Nous observons que, chez l’homme, à la différence de la plupart des animaux qui lui ont apparentés, la vie sexuelle ne se développe pas d’un seul tenant, de ses débuts à la maturité, mais connaît, après un premier épanouissement qui s’étend jusqu’à la cinquième année, une énergique interruption, pour reprendre ensuite à la puberté, et renouer avec ses débuts dans l’enfance. [...]

Le troisième facteur, ou le facteur psychologique, se trouve dans une imperfection de notre appareil psychique, qui correspond exactement à la différenciation en son sein d’un moi et d’un ça et qui, par conséquent, se rattache aussi, en dernière analyse, à l’influence du monde extérieur. En considération des dangers de la réalité, le moi est contraint à se mettre en position de défense contre certaines motions pulsionnelles du ça, et à les traiter comme des dangers. Mais le moi ne peut se protéger contre les dangers pulsionnels intérieurs de manière aussi efficace que contre un fragment de la réalité extérieure. En effet, lié lui-même intimement au ça, il ne peut se défendre contre le danger pulsionnel qu’en restreignant sa propre organisation et en tolérant la formation de symptôme en contrepartie des dommages qu’il cause à la pulsion.

Auteur: Freud Sigmund

Info: "Inhibition, symptôme et angoisse", traduit de l’allemand par Michel Tort, Presses Universitaires de France, 1973, page 84

[ inconscient ] [ origine ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson