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source

Personne ne discute aujourd'hui que l'humanité ait eu la corne d'Afrique pour origine. Après s'être redressé notre ancêtre s'est établi petit à petit partout en Europe, Asie et Afrique, se rassemblant en groupes toujours plus conséquents - familles, tribus, villages, groupes de villages, et ainsi de suite - pour arriver à ces grand ensembles que furent les premières civilisations : Sumérienne, Egyptienne, etc., (l'évolution semblant bien maintenir une direction générale identique en Australie alors que les aborigènes furent séparés du tronc commun plus tôt ). Il semble bien que de Neandertal à Sapiens sapiens la progression ait été progressive et graduelle jusqu'à l'extinction du premier. Il y a donc, pour notre race, quelque chose qu'on peut apparenter à une source... et les africains paraissent toujours - surtout pour beaucoup de nous autres blancs occidentaux - les plus proches d'elle. Sentiment qui fut probablement une des causes de l'esclavagisme et du racisme éhontés pratiqués en deuxième moitié du 2 e millénaire par les blancs occidentaux dont je suis issu. Cette proximité originelle qui paraît bien être resté un de leur apanage m'apparaît aujourd'hui comme une sorte de "plus", de "supériorité terrestre", "sagesse animale et des sens"... je ne sais pas, à vrai dire, et ne trouve donc pas, hélas, les termes qui conviennent, mais j'ai le sentiment qu'ils ont beaucoup à nous apprendre pour l'avenir. Quoi ?... je ne le sais pas précisément... je remarque simplement leur décontraction, leur chaleur humaine, un sens communautaire et tribal plus développé, plus de feeling mammifère. Tenez : combien de femmes africaines enceintes sont-elles capables de sentir le sexe de leur enfant à venir ?.. Certainement beaucoup plus que les exécutives women stressés de l'hémisphère nord. Dans un autre registre je remarque aussi que les deux méga-stars mondiales du sport de la fin du 20e siècle sont des noirs américains, ce pays - qui fusionne tout - a permis l'éclosion de ces champions extraordinaires que sont Michael Jordan et Tiger Woods... Et qu'on me comprenne bien, il ne s'agit pas de racisme à l'envers, mais de complémentarité. Je me plais à croire que ce sentiment fait partie des concept non-formulables dans cet Univers, dont la fonction, inscrite dans la combinaison de constantes universelles réglées à la vingtième décimale, semble avoir pour but - vu de nos petites consciences qui sortent à peine du néant - de créer des êtres pensants et conscients (certains snobs disent sur pensants). Je suis bien sûr incapable de vous dire ou nous sommes sur cette échelle, mais mieux vaut se mettre en bas, c'est plus sûr. Donc, pour revenir à mon sujet, je veux dire que cette matrice d'où nous venons, cette source, me paraît comme tout aussi importante que les buts à venir. Elle ne doit pas être oubliée. Je pourrais aussi écrire un poncif du genre "il faut rester proche de la nature" qui fonctionne aussi très bien puisque tout individu le sait, consciemment ou pas. Je ne veux donc pas, comme beaucoup de chercheurs ufologues, ésotéristes, scientifiques-fictionnels et autres allumés religieux, extrapoler ici sur l'Humanité à venir, le célèbre point oméga de Teilhard, cette super entité au cerveau collectif dont les mentaux humains seront les neurones, hyper organisme faisant franchir à l'espèce un niveau d'organisation aussi fort que le passage de la conscience directe animale à la conscience réfléchie humaine. Mon sentiment est que rien ne nous presse, que la vie est un acte sacré en soi, qui doit d'abord être vécu (ah ah ah... elle est bien bonne). Beaucoup de ces anticipateurs du futur me semblent trop avides et pressés. Point central : vivre, sentir le groupe, se rappeler nos origines. Pour se projeter dans l'avenir bien sûr.

Auteur: MG

Info: 1997

[ évolution ] [ Etats-Unis ]

 

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totalitarisme

Il faut donc repousser toutes les légendes qui tendent à représenter le Léviathan comme un être fabuleux, doué de passions et de vices, comme un animal méchant, broyant volontairement les êtres humains et se les incorporant pour son seul plaisir.

Sans doute, dans ce corps gigantesque, les hommes ne furent plus que de simples cellules ; mais ce fut avec joie qu’ils acceptèrent cette diminution de leur propre individualité.

Dès les origines du monde moderne, Montaigne, sous la signature de La Boëtie, avait observé cette tendance qu’éprouvent tous les hommes à la servitude volontaire. Les plus grands empires sont basés sur cette joie naturelle qu’éprouvent les individus à se sentir dominés, groupés et conduits. Les révolutions mêmes, qui se sont accomplies dans l’histoire du monde, ne démentent point ces principes absolus. On peut croire, tout d’abord, que ce sont les éléments asservis d’un pays qui se révoltent contre les dirigeants, mais si l’on examine les choses d’un peu plus près, on ne tarde point à reconnaître qu’un mouvement révolutionnaire a toujours pris sa source dans les classes dirigeantes et que c’est de là que vint, comme toujours, l’ordre qui poussa les masses en avant.

Il suffit, en effet, de jouir d’une chose pour n’y plus tenir, qu’il s’agisse de la fortune ou de la vie. C’est ainsi que l’on a observé de tout temps qu’un certain degré de santé était nécessaire pour se tuer, et que les gens qui se suicident ne veulent point se faire de mal ; on se jette à l’eau en été, mais presque jamais en hiver.

En politique, il en va de même ; un bien-être relatif est nécessaire pour organiser des réformes ou des révolutions et ce sont en général les dirigeants qui sont les premiers lassés de privilèges qu’ils abandonnent volontiers.

Lorsque le Léviathan commença à se former, il trouva un appui immédiat auprès des penseurs et des artistes, auprès de tous ceux qui passaient cependant, jusque-là, pour représenter les idées individualistes. On commença à se spécialiser chaque jour davantage, la servitude volontaire aux fonctions sociales fut consentie joyeusement.

On parla bien de neurasthénie, de maladies de la volonté, il n’en fut rien : ce fut le plus consciemment du monde que l’élite se désintéressa la première des idées générales, de la direction des affaires et cantonna chacun chez soi, dans la sphère d’action où il se trouvait placé. Cent cinquante ans après la proclamation des droits de l’homme, parut la proclamation des devoirs qui asservissait l’autorité individuelle de chacun aux conditions de l’ensemble et qui reconnaissait l’indiscutable supériorité de l’organisme scientifique qui gouvernait le monde.

[...]

Ce fut par des mouvements sourds, par des idées générales inexplicables, que se révéla, pour la première fois, l’existence de l’être nouveau. Lorsque, petit à petit, tous les hommes comprirent que ce n’était point pour eux-mêmes, pour leur propre bonheur, qu’ils travaillaient, mais pour un sombre et mystérieux inconnu, lorsque la distinction s’accentua, toujours davantage, entre leur propre bonheur et le bonheur social auquel ils coopéraient, il y eut alors comme de sourdes révoltes individuelles, comme un désespoir effrayant qui s’empara de l’humanité tout entière. Mais à ce moment-là, la spécialisation et l’organisation scientifiques avaient déjà fait leur œuvre. En dehors des fonctions sociales et de l’organisme économique, la vie ne semblait plus possible à ces hommes spécialisés ; et, lentement, en désespérés, sans but possible, désolés, ils poursuivirent leur besogne obscure, comme des mineurs au fond d’une mine, comme des globules fonctionnant automatiquement, se nourrissant, se défendant ou succombant à l’intérieur du sang, pour un être qu’ils ne connaissaient point, qu’ils ne comprendraient jamais et qui les ignorait lui-même comme l’homme ignore le travail de la chair dont il vit.

Auteur: Pawlowski Gaston de

Info: Voyage au pays de la quatrième dimension, Flatland éditeur, 2023, pages 79-84

[ indifférenciation ]

 

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credos intriqués

Je suis capable de croire des choses qui sont vraies et d'autres qui ne le sont pas et je puis croire des choses dont personne ne sait si elles sont vraies ou non.

Je peux croire au Père Noël, au lapin de Pâques, aux Beatles, à Marilyn Monroe, à Elvis et à Mister Ed. Écoutez - je crois que les gens sont perfectibles, que le savoir est infini, que le monde est dirigé par des cartels bancaires secrets et qu'il est régulièrement visité par des extraterrestres, certains gentils qui ressemblent à des lémuriens ridés et d'autres  méchants, qui mutilent le bétail et veulent notre eau et nos femmes.

Je crois que l'avenir fait chier et pense que le futur sera super. Je crois aussi qu'un jour White Buffalo Woman* reviendra pour botter le cul de tout le monde. Je crois que tous les hommes ne sont que des garçons en friche avec de gros problèmes de communication et que le déclin du good sex en Amérique coïncide avec le déclin des cinémas drive-in dans à peu près tous les Etats.

Je crois que tous les hommes politiques sont des escrocs sans principes et continue à croire qu'ils sont meilleurs que toute autre alternative. Je crois que la Californie va s'enfoncer dans la mer quand le grand jour arrivera, alors que la Floride  se dissoudra dans la folie, les alligators et les déchets toxiques.

Je crois que le savon antibactérien détruit notre résistance à la saleté et aux maladies, de sorte qu'un jour, nous serons tous anéantis par le rhume, comme les Martiens dans la Guerre des Mondes.

Je crois que les plus grands poètes du siècle dernier furent Edith Sitwell et Don Marquis, que le jade est du sperme de dragon séché et qu'il y a des milliers d'années, dans une vie antérieure, j'étais un chamane sibérien manchot.

Je crois que le destin de l'humanité se trouve dans les étoiles. Je crois que les bonbons avaient vraiment meilleur goût quand j'étais enfant, qu'il est aérodynamiquement impossible pour un bourdon de voler, que la lumière est une onde et une particule, qu'il y a un chat dans une boîte quelque part qui est vivant et mort en même temps (et que s'ils n'ouvrent jamais la boîte pour le nourrir, il pourrait bien y avoir deux sortes différentes de morts), et qu'il y a des étoiles dans l'univers qui ont des milliards d'années de plus que l'univers lui-même.

Je crois en un dieu personnel qui se soucie de moi, qui s'inquiète et qui supervise tout ce que je fais. Je crois en un dieu impersonnel qui a mis l'univers en mouvement et qui est parti traîner avec ses copines sans même savoir que je suis en vie. Je crois en un univers vide et sans dieu, fait d'un chaos de causalités, de bruit de fond et de pur hazard aveugle.

Je crois que quiconque dit que le sexe est surévalué ne l'a tout simplement  jamais fait correctement. Je crois que quiconque prétend  tout savoir ment aussi sur les petites choses.

Je crois à l'honnêteté absolue et aux mensonges sociaux raisonnables. Je crois au droit des femmes de choisir, au droit des bébés de vivre, au fait que si toute vie humaine est sacrée, il n'y a rien de mal à la peine de mort si l'on peut faire confiance au système juridique de manière implicite, et qu'il faut être bien idiot pour faire confiance au système juridique.

Je crois que la vie est un jeu, que la vie est une blague cruelle, et que la vie est ce qui arrive quand on est vivant et qu'on peut tout aussi bien s'allonger et en profiter.

Auteur: Gaiman Neil

Info: American Gods. *figure mythique des indiens Lakotas. Trad Mg

[ paradoxes ] [ exister ] [ croyances emmêlées ]

 

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conversation

- Comment, ne croyez-vous donc pas en Dieu ?

- Au contraire, je n’ai rien contre Dieu. Bien sûr, Dieu n’est qu’une hypothèse... mais... je reconnais qu’il est nécessaire à l’ordre... à l’ordre universel, et ainsi de suite... et s’il n’existait pas, il faudrait l’inventer, ajouta Kolia qui commençait à rougir. Il s’imagina soudain qu’Aliocha allait penser qu’il cherchait à étaler son savoir et à montrer qu’il était un "grand". "Mais je ne veux pas du tout étaler mon savoir devant lui", songea-t-il avec indignation. Et tout à coup il se sentit terriblement vexé.

- J’avoue que je déteste me lancer dans toutes ces controverses, trancha-t-il, on peut bien aimer l’humanité sans croire en Dieu, qu’en pensez-vous ? Voltaire, lui, ne croyait-il pas en Dieu, et pourtant il aimait l’humanité ? (Encore, encore ! pensa-t-il.)

- Voltaire croyait en Dieu, mais mal, je crois, et je crois qu’il aimait mal l’humanité, répondit doucement Aliocha d’un ton réservé et absolument naturel, comme s’il parlait à un égal par l’âge ou même à quelqu’un de plus âgé que lui. Ce qui frappa Kolia, ce fut précisément ce manque d’assurance d’Aliocha quant à son opinion sur Voltaire et qu’il lui laissât, eût-on dit, à lui, le petit Kolia, le soin de trancher la question.

- Avez-vous donc lu Voltaire ? conclut Aliocha.

- Non, pas précisément... Quoique j’aie lu Candide dans la traduction russe... dans une vieille traduction, vilaine, ridicule... (Encore, encore !)

- Et vous avez compris ?

- Oh oui, tout... c’est-à-dire... pourquoi croyez-vous donc que je n’aie pas tout compris ? Il y a naturellement beaucoup de grivoiseries... Je suis, bien sûr, capable de comprendre que c’est un roman philosophique et qu’il a été écrit pour illustrer une thèse... Kolia s’embrouilla cette fois définitivement. Je suis socialiste, Karamazov, je suis un incorrigible socialiste, dit-il en coupant court, sans rime ni raison.

- Socialiste ? Aliocha se mit à rire. Mais quand donc en avez-vous eu le temps ? Vous n’avez encore que treize ans, je crois.

Kolia eut un haut-le-corps.

- Premièrement, pas treize, mais quatorze dans quinze jours, répondit-il en s’empourprant, et deuxièmement, je ne comprends absolument pas ce que mon âge vient faire là-dedans. Ce qui importe, ce sont mes convictions et non pas l’âge que j’ai, n’est-ce pas vrai ?

- Quand vous serez plus grand, vous verrez vous-même quelle importance l’âge a pour les convictions. Il m’a semblé, aussi, que ce que vous dites n’est pas de vous, répondit Aliocha modestement et avec calme, mais Kolia l’interrompit avec feu.

- Voyons, vous cherchez l’obéissance et le mysticisme. Convenez que la religion chrétienne, par exemple, n’a servi qu’à permettre aux riches et aux grands de ce monde de maintenir les classes inférieures dans l’asservissement, n’est-ce pas ?

- Ah, je sais où vous avez lu cela, et quelqu’un a sûrement dû vous endoctriner ! s’exclama Aliocha.

- Je vous en prie, pourquoi donc l’aurais-je nécessairement lu ? Et absolument personne ne m’a endoctriné. Je suis aussi capable moi-même... Et, si vous voulez, je ne suis pas contre le Christ. C’était une personnalité parfaitement humaine, et s’il vivait de nos jours, il se joindrait résolument aux révolutionnaires et jouerait peut-être un rôle en vue... C’est même sûr.

- Où, mais où avez-vous pêché tout cela ? Quel est l’imbécile avec qui vous frayez ? s’exclama Aliocha. 

[...]

- Dites, Karamazov, vous me méprisez énormément ? trancha tout à coup Kolia, et il se redressa de toute sa taille devant Aliocha comme pour se mettre en garde. Ayez l’obligeance de parler sans détour.

- Je vous méprise ? fit Aliocha en le regardant avec surprise. Mais pourquoi donc ? Cela me fait seulement de la peine de voir qu’une aussi charmante nature que la vôtre et qui n’a pas encore commencé à vivre est déjà faussée par toutes ces grossières sornettes.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Dans "Les Frères Karamazov", volume 2, traduction d'Elisabeth Guertik, le Cercle du bibliophile, pages 290 à 293

[ représentant socratique ] [ déstabilisation ] [ possession par l'idéologie ] [ exemplarité ] [ enseignement ]

 

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conte

Il y avait un roi. Le roi Mintolonfin. Dans un village nommé wêkê. Un vaste village prospère qui rendait les voisins jaloux, comme un chien amoureux. Le roi Mintolonfin avait une femme. Elle s’appelait Nan. Le roi l’aimait de tout son cœur. Comme un roi n’avait jamais aimé. Le roi aimait et chérissait sa femme Nan comme un œuf de perroquet. Il la chérissait d’autant plus qu’elle attendait un enfant. Un enfant pour garantir la descendance et assurer la pérennité de wêkê. Nan, la femme du roi Mintolonfin était enceinte et allait souvent ramasser du bois mort pour le feu. Dans le champ sis derrière la concession royale. Mais un jour, un jour où il n’y avait ni soleil ni lune, un jour où Nan était en train de chercher du bois mort pour le chauffage, elle s’entendit interpellée : femme, lorsque tu arriveras chez toi, chez toi où tu trouveras ton mari le roi, dis-lui ! Dis-lui, femme ! Dis-lui que dans trois mois, seize jours, je viendrai. Je viendrai mais la guerre viendra aussi. Une guerre comme on n’en a jamais vu à wêkê. Dis-lui, femme ! Dis-lui que la guerre viendra, qu’il sera décapité, et toi femme, tu seras faite captive. Et moi, je viendrai à la suite de tout cela. Femme, dis à ton mari le roi que pour éviter la guerre, il doit immoler sa vache de couleur blanche pour en faire de l’aumône.
Qui parlait ainsi ? s’enquit Gnilété, un des enfants de la classe.
Nan, la femme aimée du roi Mintolonfin, ne vit point la personne qui venait de parler ainsi. Elle regarda autour d’elle. Elle regarda et chercha encore. Personne. Elle était seule. Comme un cadavre dans sa tombe. Seule dans le champ. Seule à entendre ces paroles lugubres. Elle rentra alors chez elle. Précipitamment. Avec sur le cœur les paroles lugubres d’une voix invisible. Elles lui firent perdre le sommeil.
Pourquoi n’en parle-t-elle pas au roi, son mari ? Pourquoi ne lui en parle-t-elle pas, Tata ? raisonna un des parents présents. Nan pouvait-elle en parler à son mari, le roi Mintolonfin ? Et qu’allait-elle lui dire ? Qu’elle avait entendu une voix dire des âneries ?
Depuis quand une voix apostrophe-t-elle les gens à wêkê ? Et quelle voix ? Voyez-vous, mes chers enfants, poursuivit Tata, Nan avait peur d’être traitée de folle, de folle et d’oiseau de mauvais augure. Elle avait peur de tout cela qui pourrait déclencher l’ire du roi. Cela pouvait la conduire là où elle ne souhaitait pas… Alors, elle décida de se taire. Cette nuit là, la même voix l’apostropha de nouveau. Elle répéta les mêmes paroles. Mais toujours Nan, la femme du roi Mintolonfin, ne vit personne. Elle chercha partout. Sous le lit. Derrière la porte. Dans la douche. Personne. Personne cette nuit-là qui répétait les mêmes paroles lugubres. La même se reproduisit le lendemain matin. Cette fois-ci, la voix précisa : Mère, pourquoi cherches-tu ailleurs, celui qui te parle ? C’est moi qui te parle ! Moi qui suis dans ton ventre ! C’est moi qui te parle !
Nan ne pouvait plus contenir les sentiments qui l’animèrent aussitôt. La surprise et la panique. Comment un enfant peut-il parler depuis le ventre de sa mère ? Excédée, elle s’en fut voir son mari, le roi Mintolonfin, à qui elle raconta tout sur la voix invisible et sur l’enfant qui parle dans son ventre.
Mais le caractère insolite de l’information fit croire au roi Mintolonfin à une crise de grossesse qu’ont coutume de faire les femmes enceintes. Surtout lorsqu’elles sont très fatiguées. Cela fait longtemps que je t’interdis de te livrer à des activités qui peuvent t’éprouver, se contenta d’apprécier le roi au milieu d’un rire moqueur à peine voilé. Rentre chez toi, repose-toi et tu n’entendras plus cette voix. Ramollie, Nan retourna dans sa case. Elle retourna chez elle sans grande assurance de ne plus entendre la voix provenant de son ventre.

Auteur: Kakpo Mahougnon

Info: Les épouses de Fa

[ grossesse ] [ oracle ] [ supersitions ] [ dilemme ] [ sacrifice ] [ perdu ] [ famille royale ]

 

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mass medias

"Schizophrénie culturelle" : Les médias américains ne rapportent plus de faits, mais font appel aux émotions

Aux États-Unis, les médias grand public ont évolué au cours des dernières décennies. Une "schizophrénie culturelle" qui déchire les États-Unis.

Sur la base des conclusions d'une étude de la RAND Corporation, les médias grand public sèment activement la discorde dans la société américaine, déclare à RT le journaliste Chris Hedges, lauréat de nombreux prix. Les médias s'efforcent de faire en sorte que deux parties se haïssent l'une l'autre au lieu de rapporter les faits, et la majorité du public n'est pas au courant et se moque que son esprit soit manipulé via ses propres réactions émotionnelles.

L'étude, publiée par RAND cette semaine, indique qu'entre 1987 et 2017, le contenu des nouvelles est passé du reportage événementiel et contextuel à une couverture "plus subjective, reposant davantage sur l'argumentation et le plaidoyer, et comportant davantage d'appels émotionnels". Selon RT, les émissions d'information diffusées aux heures de grande écoute et le journalisme en ligne ouvrent la voie à cette évolution vers une rhétorique émotionnelle et haineuse. Le groupe de réflexion financé par le gouvernement a conclu que la presse écrite l'avait également remarqué.

Cela contribue à ce que RAND a nommé "Décadence de la Vérité". Il s'agit de s'éloigner des faits et de l'analyse dans le discours public.

Hedges affirme que la détérioration des médias grand public est "bien pire" que ne le suggère le rapport RAND. Et il n'est pas le seul dans cette évaluation.

Le journaliste américain Matt Taibbi dit que le résultat de cette décadence journalistique et de cette peur émotionnelle est une addiction publique à la haine mutuelle.

Les Américains sont devenus accros aux nouvelles qui renforcent leurs préjugés, et c'est ainsi qu'elles ont délibérément été mises en place. La seule chose que les gens entendent lorsqu'ils regardent les nouvelles, ce sont des histoires conçues spécialement pour fabriquer de l'indignation, vous faire détester l'autre côté et alimenter la dépendance à la colère.

Les médias grand public ont réussi à accaparer la colère et la haine de l'Américain moyen. L'idée que les médias puissent tirer profit des faits a été perdue depuis longtemps.

"La structure commerciale qui fonda les anciens médias a disparu et a éviscéré le journalisme dans le pays parce qu'il n'est pas durable. Nous l'avons vu avec l'effondrement des petites annonces, qui représentaient 40 p. 100 des revenus des journaux. Ce n'est plus viable sur le plan économique ", a déclaré M. Hedges.

Il devient de plus en plus difficile de distinguer les faits et les opinions, et les gens croient ce qu'ils veulent croire, explique Mr Hedges. "Nous avons passé des années à regarder CNN et MSNBC promouvoir cette théorie de conspiration selon laquelle Trump était un agent du Kremlin, par exemple... C'était de la foutaise, mais ça attirait les téléspectateurs", ajoute Hedges. Et, si cela ne vous dérange pas que votre QI baisse, allumez MSNBC quelques minutes. Il est probable que vous entendrez encore quelques trucs sur le Russiagate que le public reste en colère.

Aujourd'hui, les gens peuvent revendiquer leurs émotions comme des faits sans avoir à considérer ceux qui ne sont pas d'accord avec eux.. Ce qui permet de maintenir les disputes au sein de la population, pendant que les politiciens volent plus d'argent, enlèvent de la liberté et s'en tirent comme ça.

"Tout ça crée une schizophrénie culturelle " dit M. Hedges, faisant remarquer qu'il l'avait observé lors de l'effondrement de la Yougoslavie dans les années 1990. À l'époque, les médias suscitaient des antagonismes et des haines entre groupes ethniques. Des choses similaires se produisent en ce moment aux États-Unis, où "les médias de droite diabolisent Bernie Sanders et Barack Obama en les comparant à Hitler et les médias de gauche qualifient tous les partisans de Trump de racistes et de déplorables" dit Hedges. "Tout cela crée une fragmentation sociétale et des discordes " souligne Hedges à RT.

Auteur: Internet

Info: www.zerohedge.com, 17 mai 2019

[ médias de masse ] [ intoxication ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

résumé de livre

À force d’entendre les têtes plates citer en toute occasion Le Choc des civilisations de Samuel P. Huntington, j’ai voulu me faire une idée. À mesure que je progressais dans les chapitres, je me suis rendu compte que lesdites têtes plates n'avaient jamais ouvert leur bréviaire. Sans se soucier le moins du monde de son contenu, elles pensent tenir là, dans ces pages émaillées de schémas et de courbes, une sorte de rapport dans lequel un expert visionnaire fournit la preuve scientifique du péril que l’islam représente pour la civilisation occidentale. Fussent-elles allées dans leur lecture au-delà du titre, elles eussent déchanté. Le Choc des civilisations n’a rien d’un livre apocalyptique ni même d’un traité belliciste néoconservateur. Huntington entend simplement démontrer que la mondialisation du modèle techno-scientifique et consumériste occidental n’ayant pas abouti à l’homogénéisation des cultures, ni à un consensus sur la démocratie libérale, elle risque d’entraîner le réveil d'identités culturelles, et, très probablement, leurs affrontements.

Contrastant avec la brutalité marketing du titre — choisi pour trancher avec le livre de Francis Fukuyama, paru en 1992, La Fin de l’Histoire — le texte reste très prudent, son vocabulaire très politiquement correct. Huntington use du mot "conflit" plutôt que du mot "guerre", écrit "influence" au lieu de "domination", ne parle pas de terrorisme. Quant à l’islam — et à sa "résurgence" —, il ne lui consacre qu’une cinquantaine de pages dans un volume qui en contient cinq cents.

Concernant l’avenir du monde, rien n’y est affirmé, tout y est conjecturé. Le livre date de 1996. Sous un ton docte, Huntington ne fait qu’exprimer le désarroi dans lequel se trouvent, à cette époque, les "stratèges" du gouvernement des Etats-Unis. Avant la chute du Mur de Berlin, deux mondes s’affrontaient : le monde dit libre et le monde dit totalitaire. Le bloc soviétique effondré, comment la civilisation suprême redessinerait-elle la carte du monde — autrement dit, quelle place donnerait-elle ou confisquerait-elle aux Européens, aux Asiatiques, aux Africains, aux Russes, aux Arabes, aux Latino-Américains, bref, aux non-étasuniens? Telle est, n’en déplaise aux têtes plates, la seule interrogation de Huntington, interrogation qui lui permet d’avancer la thèse selon laquelle, désormais, les nations ne s’entrechoqueront plus à cause de rivalités économiques ou territoriales mais à cause de différences culturelles — ou, inversement, les nations ne se regrouperont et ne s’allieront plus contre d’autres selon des convergences stratégiques mais par affinités de mœurs et de cultes. Quand on voit les rivalités intracontinentales des pays européens, africains, latino-américains, asiatiques, rien ne semble plus fantasque que la thèse de Huntington. Que dire des nations du "monde musulman" où, plus que partout ailleurs, l’inimitié fait rage — entre sunnites et chiites, entre kurdes et turcs, entre perses et arabes, etc. — les unes et les autres soutenues par des États occidentaux et "chrétiens" eux-mêmes rivaux. Qui peut croire que c’est en raison de proximités culturelles et cultuelles que les États-Unis et Israël sont les alliés de l’Arabie saoudite, du Pakistan et de l’Égypte, la Russie l’amie de l’Iran, de la Syrie et à présent de la Turquie?

Avant de lire Huntington, je m’attendais à tomber sur un disciple de Carl Schmitt qui reprendrait la dualité ami/ennemi, or j'ai eu affaire à un sage rejeton de Kant défendant l’idée que toutes les cultures et toutes les religions — y compris, bien sûr, les diverses obédiences mahométanes —, par-delà leurs différences, ont des "valeurs fondamentales communes" et que c’est en établissant à une échelle supranationale la "règle des points communs" que les dirigeants des pays œuvreront à une Civilisation universelle. Et, pour montrer qu'un tel idéal est possible, Huntington prône in fine comme modèle la cité moderne de… Singapour ! En lisant ce dernier chapitre, je ne doutai plus qu'il y avait tromperie sur la marchandise, qu'il eût été plus honnête de la part du bon professeur Huntington d'intituler son livre: Vers la paix entre les civilisations.

Auteur: Schiffter Frédéric

Info: Publication facebook, 05.10.2021

[ idéologies ] [ géopolitiques ] [ synthèse ]

 

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racisme

Et donc je pris un car à Greyhound pour Los Angeles qui s'arrêtait dans toutes les petites villes du désert. Le type assis à côté de moi était un vieux boulanger adorable, quatre-vingts ans bien sonnés, qui avait fait cuire des tourtes toute sa vie. Je suppose qu'il est mort à présent. Il venait d'une de ces villes de l'Owens Valley où les champs bruissent de jets d'eau propulsés par les arroseurs mécaniques qui forment des arc-en-ciel brouillés au-dessus des ouvriers agricoles, des éoliennes, des colonnes d'alimentation et de la luzerne verte, mais les rues des villes, là-bas, étaient toujours poussiéreuses comme les cours intérieures des maisonnettes en pisé où roulaient les buissons d'amarante ; là-bas les devantures craquaient, la poussière apportée par l'air donnait aux Whites et aux Sierras la couleur de son bleu de travail. Je suppose qu'il savait presque tout ce qu'il y a à savoir sur la confection des tourtes. Les tourtes étaient d'un blanc nuageux quand il les mettaient dans le four et elles en ressortaient toutes brunes, croustillantes et parfumées aux fruits californiens. L'été dernier, pour son soixante-dix -neuvième anniversaire, il avait pris sa retraite, mais même encore aujourd'hui il aimait faire des tourtes. Je le voyais à présent tel qu'il était : un bouddha à la perfection onctueuse, au parler doux et serein comme un ventilateur qui tourne sans bruit et vous rafraîchit les nuits d'intense chaleur. Aussi l'ajoutai-je à mon panthéon des hommes divins, étant disposé à vénérer en lui le dieu des tourtes et des murmures. Son meilleur ami était à l'hôpital, aussi lui avait-il préparé quelques tourtes aux pommes. Elles étaient encore chaudes et sentaient le four ; tout le long du trajet j'inhalais leur parfum. Il me parla des dizaines d'années passées devant la porte du four au petit matin, et moi je ne cessai de me répéter Quel homme merveilleux ! voici au moins une personne dont la vie a été agréable et utile à tout le monde ; nous arrivâmes à Los Angeles à la nuit tombée et il me serra la main. Je me dis que je ne le verrais plus. Mais les probabilités sont étranges. De même qu'il y a de fortes chances pour que, dans un groupe de seulement trente personnes ( non pas trois cent cinquante et quelques, comme on pourrait le croire), deux soient nées le même jour, de même, alors que je rentrais à Los Angeles, cette fois-ci dans un car pratiquement vide, je revis mon ami et, ravi, allai m'asseoir à côté de lui. Lui aussi me retrouva avec plaisir, les heures s'écoulèrent au gré joyeux des tourtes jusqu'à ce que nous ne soyons plus très loin de ma ville. - Soudain, il me désigna un point au loin. - Regardez, dit-il, c'est Manzanar, ce camp de concentration où ils ont mis tous ces pauvres Japonais. - je n'y avais jamais été, aussi suivis-je son doigt, mais c'était bien trop loin ; je ne pus distinguer grand-chose. - Je ne comprends toujours pas comment on a pu faire tant de mal à ces pauvres gens, dit le vieux boulanger. - C'est abominable, dis-je. - Le boulanger me regarda droit dans les yeux, et je vis quelque chose se lever en lui, quelque chose qu'il devait dire : - Si seulement ç'avait été LES JUIFS !

Je le regardai, sans voix. Puis me levai et changeai de siège.

Qu'avait-il vu toutes ces années, quand il pétrissait cette pâte aussi pâle qu'un visage, la striant de ses ongles avant de la livrer aux flammes du gaz ?

Nous arrivâmes dans ma ville, je récupérai mon sac et me levai. J'étais tendu parce que j'allais devoir passer devant lui. Quand je fus au niveau de son siège, je lui dis au revoir d'une voix basse. Mais il ne me répondit pas.

Et je me demandai ce que j'aurais dû faire. Aurais-je dû rester assis et discuter avec cet homme ? Aurais-je dû ne pas lui dire au revoir ? Quoi que j'aie fait, c'était une erreur. Sinon pourquoi aurais-je eu honte ainsi ?...

Auteur: Vollmann William T.

Info: Treize récits et treize épitaphes

[ antisémitisme ]

 

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chronologie

Petite histoire de la fellation
Avaler la pilule, boire au goulot, faire un pompier, gober le merlan, prendre en gargue, prendre en poire, prendre la pipe, se laver les dents... Vous en voulez encore ?
Bien qu'elle reste une pratique marginale (s'il faut en croire les enquêtes de trottoir), la fellation inspire les expressions les plus poétiques du monde. On dit aussi : se faire irrumer, souffler dans la peau d'anguille, sucer le manche du gigot, tailler une plume, téléphoner dans le ventre, pomper le dard, se la faire allonger, téter le flageolet, etc. Mais c'est Frédéric Dard le bien-nommé qui invente les plus belles expressions.
Dans San Antonio, on relève donc, parmi les plus savoureuses : acharner le chipolata, allumer un calumet, arracher le copeau, aspirer le glandulaire, avoir la bouche amidonnée au sirop de burette, babiner le bolet, biberonner la bistoune, briquer le chinois à l'encautique des glandes, clapoter le zigomar, décapsuler le lutin fôlatre, dévaler le thermomètre à moustache, étancher le bigorneau, se faire bipolariser la guimauve, geysériser dans la gargante, gloutonner le polduk, lichouiller une tête de zob, mâcher la membrane, pratiquer le fourreau à 37°, sonner de l'olifant, faire sucette, tirer sur le bambou, turluter le salami, zorber le grec.
Et maintenant, un peu d'histoire :
3,18 millions d'années av JC : Lucy, notre ancêtre pratiquait-elle des paléo-fellations ? "Sûrement, affirme le paléontologue Yves Coppens. A l'époque, il n'y avait pas d'interdits."
Egypte antique : les prostituées égyptiennes sont les premières femmes à se mettre du rouge à lèvres, pour signaler leur spécialité. Leur religion encourage cette pratique : c'est en le suçant qu'Isis, déesse de la fécondité, redonne la vie à Osiris, dieu des morts.
1er siècle av JC : Cléopâtre aurait un jour gagné le surnom de Cheilon ("grosses lèvres") en exerçant ses talents buccaux sur une centaine d'hommes de garde.
Babylone : les prostituées phéniciennes aiment enduire de miel les sexes virils avant de les lécher.
1er siècle ap. JC : les Anciens Romains méprisent les fellateurs, qui "phénicianisent" (se laissent pénétrer dans la bouche). On menace les voleurs de les "irrumer". "Les voleurs, si je les surprends, je leur mets dans la bouche", signalent les panneaux devant les jardins potagers. Terrible menace assurément.
Vème siècle : chez les catholiques irlandais, la fellation est punie de quinze ans de prison au même titre que l'homicide.
XIXème siècle : Le Grand Larousse donne pour troisième définition du mot "éjaculation" : "courte prière, récitée avec ferveur".
1850 : le Révérend Père Louvel décrit, dans son Traité de chasteté, la fellation comme "une criminelle profanation de la chair et un abus abominable des organes génitaux qui dénote un penchant irrésistible à la luxure".
1891 : Verlaine écrit dans son recueil de poèmes Hombres : "Pourléchant le périnée/ Et les couilles d'un mode lent/ Au long du chibre contourné/ S'arrête à la base du gland". Ça rime !
1899 : Clemenceau prononce l'épitaphe suivant à la mort du président Félix Faure dans les bras d'une poule de luxe : "Il s'était cru César et il est mort Pompée !"
1910 : l'Anglais Aleister Crowley publie un traité où il présente seize manières de "manger" le pénis : comme une asperge, un morceau de fromage, un épi de maïs...
1966 : France Gall, âgée de 19 ans, chante sans les comprendre (dit-elle) les paroles que Gainsbourg lui a mises en bouche : "Lorsque le sucre d'orge/ Parfumé à l'anis/ Coule dans la gorge d'Annie/ Elle est au paradis".
1972 : sortie du film X Deep Throat (Gorge Profonde) avec Linda Lovelace. L'histoire : une jeune fille s'aperçoit que son clitoris se trouve sur sa glotte.
1986 : Dans le film Le Diable au corps, la jolie Maruschka Detmers pratique la première fellation non-simulée du cinéma "officiel". Cette scène lui vaut 857 interviews.
1999 : En hommage à Magritte, le 172ème San Antonio est publié sous le titre "Ceci est bien une pipe !"
Pour en savoir plus sur la fellation (vous aurez remarqué le trou entre le V et le XIXè siècle) lisez Histoire raisonnée de la fellation de Thierry Legay, éd. Le Cercle.

Auteur: Giard Agnes

Info: 3 juil 2008, mis à jour 21 janv 2015

[ turlutte ] [ historique ]

 

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biopouvoir

C’est d’ailleurs ce laboratoire P4 de Lyon qui assure les transferts de technologie et la formation des équipes chinoises, sous la houlette de l’Inserm, après le démarrage des travaux à Wuhan en 2011. Pourquoi la France transfère-t-elle des technologies aussi dangereuses ? D’abord pour des raisons sanitaires, afin d’ "aider les Chinois à bloquer H7N9, H5N1, SRAS ou un prochain coronavirus", explique un expert à l’AFP en 2014. Apparemment, il y a eu une petite complication.

Ensuite, pour rester dans la compétition mondiale. La santé, c’est la vitrine ; l’important, c’est la guerre : si la France ne va pas à Wuhan, d’autres iront. Enfin, par naïveté. Selon le même expert, les Français pensent que les Chinois respecteront l’accord : "L’accueil de Français à Wuhan est de nature à rassurer sur ce qui s’y passe". Là aussi, il y a eu une petite complication. [...]

[En 2013,] La représentante du techno-gratin dauphinois [Geneviève Fioraso] signe avec ses homologues chinois 11 accords de partenariat dans les domaines de l’enseignement, de la recherche et de l’innovation. Elle assiste à la signature de protocoles d’accord entre l’Institut Pasteur de Shanghai et des partenaires, dont BioMérieux, représenté par son patron Alain Mérieux, ami de Jacques Chirac et élu RPR au conseil régional de Rhône-Alpes. [...]

Au printemps 2016, le premier train assurant la liaison Wuhan-Lyon parcourt le trajet en quinze jours. La Route de la soie transporte désormais des produits chimiques et des articles manufacturés de Chine, du vin et du matériel biotechnologique de France. [...]

Le 23 février 2017, le Premier ministre Bernard Cazeneuve se rend à Wuhan pour l’accréditation officielle du laboratoire. Le directeur du P4 lyonnais, Hervé Raoul, annonce une coopération avec une cinquantaine de chercheurs français, sous l’égide de l’Inserm. La France financera cette coopération à hauteur d’un million d’euros sur cinq ans. Le patron du labo de virologie lyonnais VirPath, Bruno Lina, se félicite de la disponibilité, à Wuhan, de singes pour tester des vaccins – sans les emmerdeurs de la cause animale. [...]

Cette ouverture n’enchante pas les Américains. Eux-mêmes construisent à tout va des laboratoires de haute sécurité sur leur territoire, passant de 465 à 1295 entre 2001 et 2014. La compétition avec la Chine s’accélère. Le biochimiste Richard Ebright, expert en biosécurité de la Rutgers University (New Jersey), rappelle en 2017 que "le SRAS s’est échappé de laboratoires de haute sécurité de Pékin à de multiples reprises". [...]

Inquiète, l’ambassade des États-Unis en Chine visite le laboratoire de Wuhan et envoie dès janvier 2018 des câbles alarmés au gouvernement américain. Les visiteurs font état de manquements de sécurité et d’un nombre insuffisant de techniciens formés ; ils recommandent de fournir une assistance aux Chinois. Ça, c’est l’histoire racontée par le Washington Post en avril 2020, donnant le beau rôle à des Américains empêtrés dans le Covid-19 comme des amateurs. Voilà des câbles diplomatiques ressortis à point nommé, dans la guerre froide sino-américaine. [...]

Qu’en est-il vraiment ? Demandez aux Chinois. En fait, les Américains sont plus impliqués dans le laboratoire de Wuhan qu’ils ne le laissent croire. Le partenariat franco-chinois battant de l’aile, ils s’engouffrent dans la brèche dès 2015 pour mener des collaborations scientifiques avec le labo P4. [...]

A l’occasion de sa visite d’État en Chine en janvier 2018, Emmanuel Macron signe malgré tout avec Xi Jinping des accors de coopération. Leur déclaration commune souligne : "la Chine et la France conduiront des recherches de pointe conjointes sur les maladies infectieuses et émergentes, en s’appuyant sur le laboratoire P4 de Wuhan".

C’est se leurrer sur le partenaire. D’après un fonctionnaire français cité par le journaliste Antoine Izambard dans son livre France Chine, les liaisons dangereuses :

"Nous leur avons demandé ce qu’étaient devenus les P3 et ils nous ont répondu que certains, situés dans une région proche de l’Himalaya, avaient gelé durant l’hiver et que d’autres avaient disparu. C’était assez déroutant".

Quant aux 50 chercheurs français attendus au P4 de Wuhan – cette coopération qui rassurait tant lors de la signature de l’accord – ils ne sont jamais venus. Le comité franco-chinois sur les maladies infectieuses ne s’est plus réuni depuis 2016. Les Chinois font ce qu’ils veulent, à l’abri des regards dans leur enceinte confinée.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: Dans "Le règne machinal", éditions Service compris, 2021, pages 105 à 110

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