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écornifleur

Quatre siècles avant notre ère, Aristote parlait de la biologie du coucou commun, que l'on appelle aujourd'hui Cuculus canorus, à peu près en ces termes : "il pond ses oeufs dans le nid de petits oiseaux et n'élève pas ses jeunes ; quand ceux-ci naissent, ils jettent par-dessus le rebord du nid les autres oisillons présents dans ce nid". Et à la fin du XVIIIe siècle, le biologiste anglais Gilbert White qualifiait un tel comportement de " monstrueux outrage à l'affection maternelle ".
La biologie, non seulement du coucou commun mais aussi celle d'autres oiseaux parasites, a fait l'objet de nombreux travaux car il s'agit d'une question qui fascine les biologistes, principalement spécialistes de l'évolution.
Précisons tout d'abord qu'il existe deux sortes de parasitisme chez les oiseaux. L'un occasionnel, l'autre obligatoire. Le parasitisme occasionnel s'observe surtout chez les oiseaux qui vivent en colonies nombreuses comme l'étourneau (Sturnus vulgaris) mais aussi l'hirondelle de cheminée (Gallinula chloropus). Comme le dit N. B. Davies (1988), nombre de ces oiseaux " play at cuckoos " (jouent au coucou). Il s'agit d'un parasitisme intra spécifique : tout simplement une femelle profite de l'absence d'un couple voisin pour aller pondre un oeuf dans leur nid.
Bien sûr, on peut objecter que ce comportement ne traduit rien d'autre qu'une " erreur ". Toutefois, le fait que, chez certaines espèces, c'est un oeuf déjà en partie incubé qui est transporté par les parents de leur propre nid vers un nid voisin, prouve qu'il s'agit alors d'un acte de parasitisme authentique. On a même vu certains de ces oiseaux (les étourneaux par exemple) évincer l'un des oeufs du " nid-hôte " avant de déposer le leur, ce qui ne peut qu'améliorer la qualité moyenne des soins que recevront chacun de leurs jeunes de la part des parents involontairement adoptifs.

Auteur: Combes Claude

Info: L'art d'être parasite : Les associations du vivant, Chapitre 6 : Alice et la Reine rouge

[ pique-assiette ] [ animal ]

 

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exclusivisme

L’"existence" kierkegaardienne s’annule elle-même par manque de raison suffisante : comment peut-on concevoir une morale "existentielle", c’est-à-dire "vécue et non pensée", donc sans "abstraction", au niveau de l’homme terrestre qui est par définition un être pensant ? Cette alternative entre l’"existence" et la "pensée- abstraction" est le malentendu fondamental de l’existentialisme ; et celui-ci n’est qu’une manifestation, et des plus aberrantes, de ce que nous pourrions appeler l’"alternativisme" occidental.

[…] Un exemple des plus typiques est précisément le reproche d’un Kierkegaard au "penseur abstrait" qui commet, paraît- il, la "contradiction de vouloir démontrer son existence par sa pensée" : "dans la mesure où il pense abstraitement, il fait abstraction du fait qu’il est", conclut le philosophe. Or premièrement, penser réellement, intelligemment - et non simplement juxtaposer des images ou des pétitions de principe -, c’est par définition "penser abstraitement", sans quoi la pensée se réduirait à l’imagination ; et deuxièmement, il n’y a pas d’opposition foncière entre les pôles "exister" et "penser", car notre existence est pour nous toujours un mode de conscience, et notre pensée est une manière d’exister ; seule l’erreur - non l’"abstraction" ! - est inadéquate par rapport au fait positif de l’existence, et seule l’existence minérale - non notre vie — se détache totalement de notre conscience, que celle-ci se coagule en pensée ou non. Il y a toutefois dans le reproche existentialiste une part de vérité en ce sens que la connaissance discursive est séparative en raison même de la polarisation sujet-objet, mais la conclusion à en tirer est, non que cette connaissance soit dépourvue de valeur sur son plan ou qu’elle soit limitée quant à son contenu, mais quelle n’englobe pas toute la connaissance possible, et que dans la connaissance purement intellective et directe la polarisation dont il s’agit est dépassée.

Auteur: Schuon Frithjof

Info: Dans "Logique et transcendance", éditions Sulliver, 2007, pages 28-29

[ critique ] [ réfutation ] [ pensée binaire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

intelligence collective

"Le QI d'un groupe est corrélé à sa proportion de femmes"

En 2010, des scientifiques du MIT (Massachusetts Institute of Technology) et de l'Université de Carnegie Mellon ont en effet cherché à calculer le QI du groupe, c'est à dire sa capacité à résoudre un problème, comme cela se faisait déjà individuellement. Ils en ont conclu que le QI du groupe n'était pas une addition des QI individuels qui le composent mais que celui-ci avait sa propre intelligence, déconnectée de celle de ses membres pris séparément. Ce QI peut être supérieur ou inférieur à cette somme. Ce n'est pas parce que vous avez une assemblée de génies que sa capacité à résoudre un problème donné sera meilleure. C'est un peu comme dans une équipe de football. Si vous n'y mettez que des grands champions, bien souvent cela ne donne pas d'excellents résultats. Les bleus vainqueurs de la Coupe du Monde de Football avaient certains joueurs moins bons individuellement que d'autres mais fonctionnant parfaitement bien entre eux.

Comment ces scientifiques sont-ils arrivés à la conclusion que plus il y a de femmes dans un groupe, plus celui-ci est intelligent ?

Tout simplement parce qu'elles ont une intelligence émotionnelleplus développée qui permet au groupe de mieux réfléchir. Généralement, les femmes communiquent mieux, ont une écoute plus riche, plus bienveillante, une capacité à deviner les émotions des autres, à se mettre à leur place, à comprendre les non-dits. Elles savent aussi respecter le temps de parole de chaque individu. Cela ne sert à rien d'avoir un collectif d'opinions différentes si on ne laisse pas à chacun le temps de s'exprimer. Les scientifiques ont donc estimé que les femmes avaient les qualités nécessaires pour améliorer la bande passante du groupe… Et en ont logiquement conclu que son QI était corrélé à la proportion de femmes. 

Auteur: Internet

Info: https://madame.lefigaro.fr/, Alyette Debray-Mauduy, 10/01/2019, Interview de Emile Servan-Schreiber  à propos de Supercollectif, la Nouvelle Puissance de nos intelligences, par É S S, Editions Fayard décembre 2018, 220 pages

[ équilibre ] [ femmes-hommes ] [ tétravalence ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

démarche religieuse

Alors, ce que je veux simplement, en vous quittant, accentuer, c’est qu’il y a quand même quelque chose qui se véhicule depuis le fin fond des temps, et qui s’appelle l’initiation.

L’initiation c’est ce dont nous avons des débris au titre de l’occultisme.

Ça prouve simplement que c’est la seule chose qui, en fin de compte, nous intéresse encore dans l’initiation.

Je ne vois pas pourquoi je ne donnerais pas à l’initiation, que l’Antiquité connaissait, enfin, un certain statut.

Tout ce que nous pouvons entrevoir des fameux Mystères - et tout ce qui peut nous en rester encore dans des pays ethnologiquement situables, de quelque chose de l’ordre de l’initiation - c’est lié, c’est lié à ce que quelque part, quelqu’un comme Mauss n’est-ce pas, avait appelé technique du corps - je veux dire que, ce que nous avons et qui nous concerne dans ce discours, autant analytique que scientifique, voire universitaire, voire celui du Maître et tout ce que vous voudrez… c’est que, elle se présente elle-même, l’initiation, quand on regarde la chose de près, toujours comme ceci : une approche, une approche qui ne se fait pas sans toutes sortes de détours, de lenteurs, une approche de quelque chose où ce qui est ouvert, révélé, c’est quelque chose qui, strictement, concerne la jouissance.

Je veux dire qu’il n’est pas impensable que le corps, le corps en tant que nous le croyons vivant, soit quelque chose de beaucoup plus calé que ce que connaissent les anatomo-physiologistes.

Il y a peut-être une science de la jouissance, si on peut s’exprimer ainsi.

L’initiation en aucun cas ne peut se définir autrement.

Il n’y a qu’un malheur, c’est que de nos jours, il n’y a plus trace, absolument nulle part, d’initiation.

Auteur: Lacan Jacques

Info:

[ religion ] [ contention ] [ régulation ] [ prudence ] [ exploration plaisir ] [ voluptueuses découvertes ] [ physiologie mémétique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

codage

Il a à voir avec l’influence des outils que nous essayons d’utiliser sur nos habitudes de penser. Je constate l’existence d’une tradition culturelle, dont les racines remontent sans doute à la Renaissance, d’ignorer cette influence, de considérer l’esprit humain comme le maître suprême et autonome de ses artefacts. Mais si je commence à analyser mon mode de penser et celui de compagnons humains, j’arrive, que cela me plaise ou non, à une conclusion totalement différente, à savoir que les outils que nous tentons d’utiliser et le langage ou la notation que nous utilisons pour exprimer ou enregistrer nos pensées sont les facteurs majeurs déterminant tout simplement ce que nous pouvons penser ou exprimer ! L’analyse de l’influence qu’ont les langages de programmation sur les modes de penser de leurs utilisateurs et la reconnaissance qu’aujourd’hui, la matière grise est de loin notre ressource la plus rare, ensemble, nous donne une nouvelle série de repères pour comparer les mérites relatifs de différents langages de programmation. Le programmeur compétent est pleinement conscient de la taille strictement limitée de son crâne ; il approche donc la tâche de la programmation en toute modestie, et, entre autres choses, il évite les astuces ingénieuses comme la peste.
[…]
Je n’ai pas connaissance d’une autre technologie couvrant un ratio de 10^10 ou plus : l’ordinateur, en raison de son extraordinaire rapidité, semble pour la première fois nous fournir un environnement où des artefacts hautement hiérarchisés sont à la fois possibles et nécessaires. Ce défi, à savoir la confrontation avec le travail de la programmation, est si unique que cette nouvelle expérience peut nous apprendre beaucoup sur nous-mêmes. Elle devrait approfondir notre compréhension du processus de conception et de création, elle devrait nous donner un meilleur contrôle sur l’organisation de nos pensées. Si ça n’est pas le cas, à mon avis nous ne méritons absolument pas l’ordinateur !

Auteur: Dijkstra Edsger W.

Info: The Humble Programmer

[ réflexion ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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spiritisme

En fait, la plupart de ceux qui croient ainsi "faire de la magie" ne font en réalité rien de plus ni d’autre que de s’autosuggestionner purement et simplement ; ce qu’il y a de plus curieux ici, c’est que les cérémonies arrivent à en imposer, non pas seulement aux spectateurs, s’il y en a, mais à ceux mêmes qui les accomplissent, et, quand ils sont sincères (nous n’avons à nous occuper que de ce cas, et non de celui ou le charlatanisme intervient), sont véritablement, à la façon des enfants, dupes de leur propre jeu. Ceux-là n’obtiennent donc et ne peuvent obtenir que des effets d’ordre exclusivement psychologique, c’est-à-dire de même nature que ceux que produisent les cérémonies en général, et qui sont du reste, au fond, toute la raison d’être de celles-ci ; mais, même s’ils sont restés assez conscients de ce qui se passe en eux et autour deux pour se rendre compte que tout se réduit à cela, ils sont bien loin de se douter que, s’il en est ainsi, ce n’est que du fait de leur incapacité et de leur ignorance. Alors, ils s’ingénient à bâtir des théories, en accord avec les conceptions les plus modernes, et rejoignant directement par là, bon gré mal gré, celles de la "science officielle" elle-même, pour expliquer que la magie et ses effets relèvent entièrement du domaine psychologique, comme d’autres le font aussi pour les rites en général ; le malheur est que ce dont ils parlent n’est point la magie, au point de vue de laquelle de pareils effets sont parfaitement nuls et inexistants, et que, confondant les rites avec les cérémonies, ils confondent aussi la réalité avec ce qui n’en est qu’une caricature ou une parodie ; si les "magistes" eux-mêmes en sont là, comment s’étonner que de semblables confusions aient cours parmi le "grand public" ?

Auteur: Guénon René

Info: Aperçus sur l'initiation, chapitre XX

[ critique ] [ crédulité ] [ rationalisation inappropriée ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

sexuation

[...] le phallus se trouve être cet élément imaginaire [...] par lequel le sujet, au niveau génital, est introduit dans la symbolique du don.

La symbolique du don et la maturation génitale, qui sont deux choses différentes, sont pourtant liées par un facteur qui est inclus dans la situation humaine réelle, à savoir les règles instaurées par la loi quant à l’exercice des fonctions génitales, en tant qu’elles viennent effectivement en jeu dans l’échange interhumain. [...] Il s’avère [...] que le fantasme du phallus, au niveau génital, prend sa valeur à l’intérieur de la symbolique du don. [...]

L’enfant femelle, c’est en tant qu’elle ne possède pas le phallus qu’elle est introduite à la symbolique du don. C’est en tant qu’elle phallicise la situation, c’est-à-dire qu’il s’agit d’avoir ou de n’avoir pas le phallus, qu’elle entre dans le complexe d’Œdipe. Le garçon, [...] ce n’est pas par là qu’il y entre, c’est par là qu’il en sort. A la fin du complexe d’Œdipe, au moment où il réalise sur un certain plan la symbolique du don, il faut qu’il fasse don de ce qu’il a. La fille, si elle entre dans le complexe d’Œdipe, c’est pour autant que ce qu’elle n’a pas, elle a à le trouver dans le complexe d’Œdipe.

Ce qu’elle n’a pas, qu’est-ce à dire ? Nous sommes déjà ici au niveau où un élément imaginaire entre dans une dialectique symbolique. Or, dans une dialectique symbolique, ce qu’on n’a pas est tout aussi existant que le reste. Simplement, c’est marqué du signe moins. Elle entre donc avec ce moins, comme le garçon avec le plus. Reste qu’il faut qu’il y ait quelque chose pour qu’on puisse mettre plus ou moins, présence ou absence. Ce dont il s’agit et qui est là en jeu, c’est le phallus.

Auteur: Lacan Jacques

Info: dans le "Séminaire, Livre IV", "La relation d'objet", éditions du Seuil, 1994, pages 170-171

[ concept psychanalytique ] [ réel-symbolique-imaginaire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

corps-esprit

Les Ennemis de l'Esprit sont d'opinion que la partie saine, bonne, innocente, inoffensive de l'homme, c'est la chair. La chair n'a d'elle-même aucun mauvais instinct, aucune tendance perverse. Se nourrir, se reproduire, se reposer, ce sont ses fonctions : Dieu les lui a données et les lui rappelle sans cesse par les appétits. Tant qu'elle n'est pas corrompue, elle recherche purement et simplement les occasions de se satisfaire ; ce qui est marcher dans les voies de la justice céleste ; et plus elle se satisfait, plus elle abonde dans le sens de la sainteté. Ce qui la corrompt, c'est l'Esprit. L'Esprit est d'origine diabolique. Il est parfaitement inutile au développement et au maintien de l'Humanité. Lui seul invente des passions, de prétendus devoirs qui, contrariant à tort et à travers la vocation de la chair, engendrent des maux sans fin. L'Esprit a introduit dans le monde le génie de la contradiction, de la controverse, de l'ambition et de la haine. C'est de l'Esprit que vient le meurtre : car la chair ne vit que pour se conserver et nullement pour détruire. L'Esprit est le père de la sottise, de l'hypocrisie, des exagérations dans tous les sens, et partant, des abus et des excès que l'on a coutume de reprocher à la chair, excellente personne, facile à entraîner à cause de son innocence même ; et c'est pourquoi les hommes vraiment religieux et vraiment éclairés doivent défendre cette pauvre enfant en bannissant vivement les séductions de l'Esprit. Dès lors, plus de religion positive pour éviter de devenir intolérant et persécuteur ; plus de mariage pour n'avoir plus d'adultère ; plus de contraintes dans aucun goût pour supprimer radicalement les révoltes de la chair, et, enfin, l'abandon de toute culture intellectuelle, occupation odieuse qui, n'aboutissant qu'au triomphe de la méchanceté, n'a opéré jusqu'ici qu'en faveur de la puissance du diable.

Auteur: Gobineau Joseph Arthur

Info: Nouvelles Asiatiques, La danseuse de Shamakha

[ déséquilibre ] [ anti intellectualisme ]

 

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littérature

Après plusieurs heures d'une lutte sans nom, Link finit par s'endormir grâce à la forte dose de somnifères qui lui était prodiguée en continu par intraveineuse. Son pouls redevenait régulier et ses autres signes vitaux se stabilisaient progressivement. Il s'engouffrait désormais dans le grand sommeil noir, première étape vers le repos des braves.
Dehors, la foule nombreuse était littéralement suspendue aux lèvres des médecins qui s'occupaient de Lui. Sans volonté métaphorique aucune, cela faisait plusieurs semaines que le monde s'était arrêté de tourner. Aux quatre coins du globe, les Grands Conseillers avaient proclamé le stand-by général. Sur la Place Saint-Pierre à Rome, devant le Mur des Lamentations ou encore face aux écrans géants de Times Square, partout régnait la même tension. Dans chaque grande ville ou petit village où l'information était parvenue, les masses s'étaient spontanément rassemblées à l'annonce de l'hospitalisation de leur Héros. Les gens ne rentraient même plus chez eux pour manger ou pour dormir. Ils ne vivaient plus, ils attendaient. Une attente insupportable que quelques oiseaux de mauvais augure rendaient plus pénible encore par le colportage de fausses rumeurs. Par nécessité, d'immenses convois acheminaient des vivres sur les lieux de rassemblement. Pour fuir la réalité, les meilleurs musiciens n'avaient de cesse d'interpréter leurs plus belles oeuvres, devant des publics en transe implorant le Seigneur de laisser la vie sauve à son dernier Prophète. Le havre de paix créé par Link était en pleine effervescence, malgré la probabilité élevée d'une épreuve traumatisante à venir. Les hommes ne voulaient tout simplement pas songer à ce qui se produirait s'Il venait à disparaître. Les derniers grands philosophes soutenaient que face à une telle perte l'humanité retournerait certainement à la précarité ; de la même façon qu'elle s'y était embourbée la première fois, rapidement et inéluctablement. Mais cela faisait bien longtemps que plus personne ne prêtait attention à ces mauvaises langues charlatanes.

Auteur: Bicchielli Dario

Info: Tragédies salutaires

[ idolâtrer ]

 

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femmes-par-femmes

Depuis vendredi où j'ai souffert de la voir avec ce Maigret insupportable, je ne pense qu' à elle, m'obstinant au charme têtu et délicat de son visage, à ses yeux couleur de crépuscule, à ses longs cils soyeux qui caressent une joue enfantine, à son petit nez aux narines palpitantes, et à la bouche enfin, ravissante, entrouverte sur un sourire couleur de perle qu'elle offre à tous, la tête renversée, avec un battement de cil voluptueux, une irrévérence de petite fille coquette qui fend le coeur, car elle est si menue, si petite, avec des chevilles si fragiles que l'on a tout le temps peur qu'elle n'ait de la peine ou du mal. On voudrait la protéger, l'aimer, la défendre. Cependant, dès qu'elle abandonne son exquise politesse et sa puérilité, dès qu'elle parle de choses qu'elle croit plus sérieuses, c'est elle qui domine au contraire et qui combat. Sa voix très agréable et douce se durcit d'autorité, d'indifférence. On sent qu'elle pense : "je peux commander, dire ce que je veux, je suis riche et n'ai besoin de personne, car mon notaire me défend."
La façon également dont elle donne sa main à baiser prouve toute son assurance, son égoïsme, sa vanité. Il y a de la dureté en elle, toute une armure sous de la soie, une armure camouflée d'enfantillage, car elle redevient si petite par instants, si petite qu'on a envie simplement de l'embrasser et de l'appeler ma petite fille chérie.
Ne pas oublier cependant qu'elle a un intérieur de démon, rouge, or et noir, de tout petits divans durs à sa taille où elle s'étend comme une petite reine, trop douce pour ne pas être infernale et s'abandonner à toutes les voluptés, et qu'il faut se méfier d'elle, de sa grâce trop mièvre, de son changeant sourire, de son autorité suppliante et de sa douceur tyrannique.[...]

Auteur: Havet Mireille

Info: Journal 1918-1919, Dimanche 26 janvier 1919

[ personnage ]

 

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