Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 1698
Temps de recherche: 0.042s

beaux-arts

Niki de Saint-Phalle et Jean Tinguely se rencontrent à Paris en 1955, dans l'effervescence artistique de l'après-guerre. Ils ont 25 et 30 ans, sont tous les deux mariés et deviennent amis. Il leur faudra cinq ans pour tomber amoureux et décider de créer et de vivre ensemble. Durant quarante ans, ce couple nomade n'a pas fait d'enfants mais des sculptures, monumentales de préférence, partout dans le monde. De l'Europe au Japon, leurs oeuvres ont su convertir un public immense, enchantant petits et grands avec de sacrées machines et des créatures multicolores.
Elle est aristocrate ; lui, prolo et anarchiste. Elle est dépressive ; lui, une force de la nature. Elle est subjuguée par son côté ferrailleur inspiré créant de merveilleux objets inutiles, il décèle en elle un potentiel poétique qui la sauvera de la déprime. Elle exalte la force et la plénitude de la féminité féconde, il est le Vulcain de la poutrelle d'acier. Une alchimie des contraires. Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely constituent, bien au-delà des Bonnie and Clyde de l'art des années 1970, un couple énergique se défiant dans une corrida permanente, une transe, une urgence, à travers laquelle chacun cherche à hisser l'autre toujours plus haut. Ils se définissent tous les deux comme mégalos et égoïstes, mais se retrouvent dans une utopie commune : rendre les gens heureux. Sans dépendre de personne.

Auteur: Mérigaud Bernard

Info:

[ couple ] [ femmes-hommes ]

 

Commentaires: 0

oeuvre d'art

Celle que j'ai choisie s'intitule 11.03, un hommage, m'a dit l'Aleph, au tremblement de terre qui a touché le Japon, suivi du tsunami et de la catastrophe nucléaire de Fukushima. A l'intérieur de la boule est enfermé une sorte de poisson-chat qui porte sur sa tête un rocher bien plus gros que lui, qui a la forme du Japon. Il y a longtemps, m'a-t-elle expliqué, les gens là-bas croyaient que les tremblements de terre étaient provoqués par des poissons-chats géants. L'eau, quant à elle, est vert fluorescent - du Gatorade. Cette couleur, censée évoquer des algues radioactives, se veut inquiétante, même si l'Aleph m'a confié que, dans la réalité, de l'eau radioactive aurait exactement la même teinte que de l'eau normale. Lorsqu'on attrape la boule, on ne voit d'abord que le poisson-chat et le rocher au milieu de l'eau verte mais, une fois secouée, une foule de minuscules objets se mettent à tourbillonner. Un pneu de voiture, une bouteille de Coca, un téléphone portable, un ordinateur portable, le tout emmêlé dans un morceau de filet de pêche. Il y a aussi une basket Nike, un canard en plastique, un sac à dos Hello Kitty et quelques morceaux de corps humains, des bras, des pieds coupés. Et puis des trucs plus gros - une moto, un camion, quelques maisons, tout cela dérivant au milieu de ce vert fluide.

Auteur: Ozeki Ruth L.

Info: Le fardeau tranquille des choses

[ boule à neige ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

société du spectacle

Le capitalisme, c’est la réduction de toute chose à sa valeur d’échange, forme abstraite devenue indifférente à tout contenu matériel, qui peut ainsi circuler indéfiniment dans l’espace-temps du marché : le spectacle parachève ce processus en réduisant toute chose à sa représentation, et en instituant ainsi un milieu universel et abstrait où circulent indéfiniment des images détachées de la vie réelle. L’univers spectaculaire est ainsi l’espace public produit par le dispositif capitaliste de production (qui pulvérise donc l’espace politique de la res publica). Cet univers médiatique est entièrement technique : il est fondé sur une infrastructure cybernétique et un réseau planétaire, où les écrans servent d’interface entre les hommes réels en chair et en os, et ce milieu numérique et virtuel. Or un écran de télévision, d’ordinateur, de tablette ou de smartphone, c’est une machine phénoménologique (phénoménotechnique, plutôt) qui produit des apparitions phénoménales. D’où l’importance de la Critique de la raison pure pour analyser le dispositif contemporain, puisque l’on se retrouve là avec des phénomènes, des représentations ou des objets, qui ne sont plus résultats d’activités de constitutions immanentes à la subjectivité : ce sont des phénomènes intégralement objectifs, où les fonctions de la sensibilité, de l’imagination productive et de la synthèse catégoriale sont prises en charge par la machine, des phénomènes donnés à un sujet passif et réceptif qui retrouve ainsi la position contemplative du philosophe idéaliste.

Auteur: Vioulac Jean

Info: http://actu-philosophia.com/Entretien-avec-Jean-Vioulac-Autour-d-Approche-de

[ immatériel ] [ cyberespace ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

populace

" Et le peuple ? " dira-t-on. Le penseur ou l'historien qui emploie ce mot sans ironie se disqualifie. Le " peuple ", on sait trop bien à quoi il est destiné : subir les événements, et les fantaisies des gouvernants. Toute expérience politique, si " avancée " fût-elle, se déroule à ses dépens, se dirige contre lui : il porte les stigmates de l'esclavage par arrêt divin ou diabolique. Inutile de s'apitoyer sur lui : sa cause est sans ressource. Nations et empires se forment par sa complaisance aux iniquités dont il est l'objet. Point de chef d'État, ni de conquérant qui ne le méprise ; mais il accepte ce mépris, et en vit. (...) Tel qu'il est, il représente une invitation au despotisme. Il supporte ses épreuves, parfois il les sollicite, et ne se révolte contre elles que pour courir vers de nouvelles, plus atroces que les anciennes. La révolution étant son seul luxe, il s'y précipite, non pas tant pour en retirer quelques bénéfices ou améliorer son sort, que pour acquérir lui aussi le droit d'être insolent, avantage qui le console de ses déconvenues habituelles, mais qu'il perd aussitôt qu'on abolit les privilèges du désordre. Aucun régime n'assurant son salut, il s'accommode de tous et d'aucun. Et, depuis le Déluge jusqu'au Jugement, tout ce à quoi il peut prétendre, c'est de remplir honnêtement sa mission de vaincu.


Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Histoire et utopie

[ méprisée ] [ facilement manipulable ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

non-agir

C'est parce que vous n'avez pas de confiance en vous-mêmes, que vous vous empressez tant à courir après ce qui vous est extérieur, vous laissant détourner par ces dix mille objets, et que vous ne trouverez pas l'indépendance. Sachez mettre en repos cet esprit de recherche qui vous fait courir de pensée en pensée, et vous ne différerez plus d'un Buddha-patriarche. Voulez-vous savoir ce qu'il est, le Buddha-patriarche ? Tout simplement ces hommes qui sont là, devant moi, à écouter la Loi. C'est parce que les apprentis n'ont pas suffisamment de confiance qu'ils courent tant chercher à l'extérieur ; et même s'ils trouvent quelque chose, ce ne sont que supériorités selon la lettre ; jamais ils ne trouvent l'esprit même du patriarche vivant. Ne vous y trompez pas, vénérables Dhyânistes! Si vous ne le rencontrez pas en ce moment même, c'est pour des milliers de renaissances, au cours de myriades de périodes cosmiques, que vous circulerez dans le Triple monde à la poursuite des objets agréables qui vous accrochent, renaissant dans des ventres d'ânesses ou de vaches. A mon point de vue, adeptes, vous ne différez point du çâkya. Aujourd'hui, au milieu de tant d'activités de toutes sortes, qu'est-ce qui vous manque ? Jamais ne s'arrête le rayonnement spirituel émanant de vos six sens ! Quiconque sait voir les choses de cette manière, sera pour toute son existence un homme sans affaires.

Auteur: Lin-tsi Rinzaï

Info: Enseignement fondamental, essentiel, de Lin Tsi (Rinzai). Instructions collectives n°11. Entretiens de Lin Tsi, trad. Paul Demiéville. Ed. Fayard

[ simplicité ] [ zen ] [ spiritualité ] [ wu-wei ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

progrès technologique

Le grand bluff de la dématérialisation numérique
La transition numérique, externalisée loin des yeux de l’utilisateur, échappe facilement au raisonnement. La consommation énergétique du numérique dans le monde augmente d’environ 9% par an.
En dépit de la plus grande efficacité des technologies déployées, la croissance rapide du secteur conduit à un bilan "alarmant". Les gains énergétiques obtenus grâce à la recherche ne réduisent pas l’impact global du numérique en hausse constante en raison d’un effet rebond. "Le risque de voir se réaliser un scénario dans lequel des investissements de plus en plus massifs dans le Numérique aboutiraient à une augmentation nette de l’empreinte environnementale des secteurs numérisés est réel".
A ceci s'ajoutent l'augmentation de la pression sur un système de production électrique déjà soumis à l’impératif d’être décarbonisé, ainsi que la construction de masse des objets électroniques.
Comment éviter cette "explosion" ? Les propositions d’action du rapport incluent une meilleure quantification des impacts environnementaux des investissements dans le développement du numérique, une priorisation des projets ayant pour finalité le développement économique local, social (santé, éducation) ou culturel, une meilleure intégration des contraintes de sobriété énergétique et une localisation de l’écosystème numérique. Etc.
Les auteurs du rapport concèdent néanmoins eux-mêmes que leurs préconisations ne suffisent pas, puisqu’elles permettraient au mieux à "ramener l’augmentation de consommation d’énergie à 1,5 %", une trajectoire non compatible avec les objectifs de l’Accord de Paris".

Auteur: Internet

Info: 30 décembre 2018, résumé du rapport : Pour une sobriété numérique dirigé par Hugues Ferreboeuf et commandé par le think tank The Shift Project

[ écologie ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

chaotique

L'expérience freudienne ne part en aucune manière d'un monde théorique, de la contemplation classique d'une theoria où les choses seraient à leur place dans un monde d'objets ou d'essences définis ou délimités.

L'expérience freudienne commence à poser un monde du désir. Ce monde ne part d'aucune considération préalable sur le fait. Car le monde qui se présenterait, soit comme monde des apparences, soit derrière le monde des apparences, comme étant celui, plus réel, des essences, c'est celui que la physique ou la philosophie appelle le monde des choses ou le monde de l'être. Or le monde freudien, c'est tout à fait autre chose, c'est un monde du désir en tant que tel. C'est là le point de départ, le désir est institué à l'intérieur du monde freudien, là où se déroule notre expérience. Il est institué au sein de ce monde pour le constituer. Et ceci jusqu'à la fin n'est absolument effaçable d'aucun moindre instant du maniement de notre expérience, quand nous parlons de la fameuse relation d'objet (...)

Le rapport de désir, qui est le point de départ, le point fondamental, qui est un rapport d'être sans doute à un manque essentiel, à un manque, manque d'être à proprement parler, à un manque qui n'est pas manque de ceci ou de cela, mais essentiellement rapport d'être à un manque par quoi justement il existe.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Séminaire du 19 mai 1955

[ asystémique ] [ singularité ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

générations

Kyôshirô avait alors répondu à ce jeune professeur :

- Comme le professeur Yanagizawa avait pris la peine de m'envoyer une lettre de recommandation, avant votre visite, je pensais que je serais contraint de vous céder ce livre. Mais j'ai changé d'avis. Il m'est impossible de vous le céder. Si ce livre a survécu jusqu'à aujourd'hui, c'est grâce au respect et à l'amour que lui ont témoigné, au fil du temps, tous ses propriétaires. Chacun a dû en prendre grand soin pour éviter qu'il ne soit rongé par les vers, perdu dans un incendie ou taché par l'humidité. Ce livre appartenait à une riche famille de Kyôto, et quand j'ai appris à la disparition du chef de famille que ses biens seraient mis en vente, je me suis déplacé et on me l'a cédé. La famille, qui liquidait les autres objets anciens, avait décidé de ne pas vendre ce livre-là. Mais j'y ai mis une telle obstination qu'ils ont changé d'avis. Ils m'ont déclaré : "Son défunt propriétaire aurait été content que nous confiions ce livre à quelqu'un comme vous." Un livre, c'est ainsi qu'il passe d'une main à une autre. Que voulez-vous que je vous réponde quand vous me dites : "Dites-moi, vous nous le cèderiez pour combien ?" Un objet comme celui-ci n'a pas de prix. C'est d'un cœur à un autre qu'il doit se transmettre. 

Auteur: Inoue Yasushi

Info: In "Une voix dans la nuit", éd. Picquier poche, p. 16-17 - trad. Catherine Ancelot

[ inconvenance ] [ précieux ] [ marchandisation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Benslama

extraterrestres

Je voudrais souligner ici un point fondamental : l’observation par des images radar n’apporte d’une manière générale rien de plus que l’observation visuelle directe pour prouver l’objectivité des Ovnis "vus" par des gens – elle est même d’une moins grande utilité car les images radar présentent presque toujours à côté des objets recherchés tout un tas d’objets "virtuels", par exemple des réflexions indésirables ou encore le niveau du bruit de fond provenant de la résistance du système, si bien qu’il est aisé de projeter quelque chose dans les images en question. L’interprétation d’images radar est donc souvent très peu fiable quand il s’agit d’objets se situant à la limite de ce qui est mesurable, et elle ressemble à un test de Rorschach dans lequel la structure de l’image est seulement le fruit du "hasard". […]

Lorsque nous nous sommes vus au début de l’année, Jung nous a également raconté que les radars avaient "prouvé" l’existence des Ovnis. Je lui ai aussitôt présenté les arguments que je viens de vous exposer. Il les a écoutés avec beaucoup d’attention à l’époque, mais les a visiblement déjà oubliés. Le 15 juin de cette même année, il est revenu sur le problème des Ovnis lorsque nous lui avons rendu visite, mais seulement par rapport à leur signification psychologique pour le processus d’individuation, ce en quoi je suis (tout comme vous) d’accord avec lui.

Auteur: Knoll Max

Info: Lettre à Wolfgang Pauli, 9 décembre 1957

[ preuves technologiques ] [ précautions de lecture ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

fonction orale

Dès qu’il entre dans la dialectique de la frustration, l’objet réel n’est pas en lui-même indifférent, mais il n’a nullement besoin d’être spécifique. [...] Ce n’est pas l’objet qui joue là-dedans le rôle essentiel, mais le fait que l’activité a pris une fonction érotisée sur le plan du désir, lequel s’ordonne dans l’ordre symbolique.

Je vous fais remarquer au passage que cela va si loin, qu’il est possible que, pour jouer le même rôle, il n’y ait pas du tout d’objet réel. Il s’agit en effet seulement de ce qui donne lieu à une satisfaction substitutive de la saturation symbolique. Cela peut seul expliquer la véritable fonction d’un symptôme comme celui de l’anorexie mentale. Je vous ai déjà dit que l’anorexie mentale n’est pas un ne pas manger, mais un ne rien manger. J’insiste – cela veut dire manger rien. Rien, c’est justement quelque chose qui existe sur le plan symbolique. Ce n’est pas un nicht essen, c’est un nichts essen. Ce point est indispensable pour comprendre la phénoménologie de l’anorexie mentale. Ce dont il s’agit dans le détail, c’est que l’enfant mange rien, ce qui est autre chose qu’une négation de l’activité. De cette absence savourée comme telle, il use vis-à-vis de ce qu’il a en face à lui, à savoir la mère dont il dépend. Grâce à ce fait, il la fait dépendre de lui.

Auteur: Lacan Jacques

Info: dans le "Séminaire, Livre IV", "La relation d'objet", éditions du Seuil, 1994, page 255

[ explication ] [ objet symboliquement annulé ] [ indépendance ] [ toute-puissance ]

 
Commentaires: 4
Ajouté à la BD par Coli Masson