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art traditionnel

On peut dire, d’une façon générale, que le théâtre est un symbole de la manifestation, dont il exprime aussi parfaitement que possible le caractère illusoire ; et ce symbolisme peut être envisagé, soit au point de vue de l’acteur, soit à celui du théâtre lui-même. L’acteur est un symbole du "Soi" ou de la personnalité se manifestant par une série indéfinie d’états et de modalités, qui peuvent être considérés comme autant de rôles différents ; et il faut noter l’importance qu’avait l’usage antique du masque pour la parfaite exactitude de ce symbolisme. Sous le masque, en effet, l’acteur demeure lui-même dans tous ses rôles, comme la personnalité est "non-affectée" par toutes ses manifestations ; la suppression du masque, au contraire, oblige l’acteur à modifier sa propre physionomie et semble ainsi altérer en quelque façon son identité essentielle. Cependant, dans tous les cas, l’acteur demeure au fond autre chose que ce qu’il paraît être, de même que la personnalité est autre chose que les multiples états manifestés, qui ne sont que les apparences extérieures et changeantes dont elle se revêt pour réaliser, selon les modes divers qui conviennent à leur nature, les possibilités indéfinies qu’elle contient en elle-même dans la permanente actualité de la non-manifestation. 

Si nous passons à l’autre point de vue, nous pouvons dire que le théâtre est une image du monde : l’un et l’autre sont proprement une "représentation", car le monde lui-même, n’existant que comme conséquence et expression du Principe, dont il dépend essentiellement en tout ce qu’il est, peut être regardé comme symbolisant à sa façon l’ordre principiel, et ce caractère symbolique lui confère d’ailleurs une valeur supérieure à ce qu’il est en lui-même, puisque c’est par là qu’il participe d’un plus haut degré de réalité. En arabe, le théâtre est désigné par le mot tamthîl, qui, comme tous ceux qui dérivent de la même racine mathl, a proprement les sens de ressemblance, comparaison, image ou figure ; et certains théologiens musulmans emploient l’expression âlam tamthîl, qu’on pourrait traduire par "monde figuré" ou par "monde de représentation", pour désigner tout ce qui, dans les Écritures sacrées, est décrit en termes symboliques et ne devant pas être pris au sens littéral. Il est remarquable que certains appliquent notamment cette expression à ce qui concerne les anges et les démons, qui effectivement "représentent" les états supérieurs et inférieurs de l’être, et qui d’ailleurs ne peuvent évidemment être décrits que symboliquement par des termes empruntés au monde sensible ; et, par une coïncidence au moins singulière, on sait, d’autre part, le rôle considérable que jouaient précisément ces anges et ces démons dans le théâtre religieux du moyen âge occidental.

 Le théâtre, en effet, n’est pas forcément borné à représenter le monde humain, c’est-à-dire un seul état de manifestation ; il peut aussi représenter en même temps les mondes supérieurs et inférieurs. Dans les "mystères" du moyen âge, la scène était, pour cette raison, divisée en plusieurs étages correspondant aux différents mondes, généralement répartis suivant la division ternaire : ciel, terre, enfer ; et l’action se jouant simultanément dans ces différentes divisions représentait bien la simultanéité essentielle des états de l’être. Les modernes, ne comprenant plus rien à ce symbolisme, en sont arrivés à regarder comme une "naïveté", pour ne pas dire comme une maladresse, ce qui avait précisément ici le sens le plus profond ; et ce qui est étonnant, c’est la rapidité avec laquelle est venue cette incompréhension, si frappante chez les écrivains du XVIIe siècle ; cette coupure radicale entre la mentalité du moyen âge et celle des temps modernes n’est certes pas une des moindres énigmes de l’histoire.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Aperçus sur l'initiation", Éditions Traditionnelles, 1964, pages 188 à 190

[ transposition analogique ] [ historique ] [ signification ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

littérature

[...] les dizaines de milliers de pages que tu as absorbées tournent sans cesse dans les tiroirs et les étagères de ton cerveau, tu te souviens des noms des auteurs, des titres des livres et même du nom des éditeurs et des collections, tu reconnais les couvertures, les tranches colorées, tu distingues les différents éditeurs à la couleur de la couverture, au format du livre, tu repères de loin dans les cartons les logos de tes préférés, tu recopies des paragraphes entiers, tu apprends par coeur des poèmes et des citations, tu lis les biographies et la correspondance de tes favoris, tu cites des phrases et des vers, tu prêtes des livres, tu perds des livres, tu les rachètes, tu ne t'en lasses pas ; quand tu es dans le jardin, tu considères les saisons comme les chapitres d'un livre familier que tu relis régulièrement, chaque année tu écris de nouvelles pages dans la terre du jardin, tu rédiges des brouillons successifs, tu élagues, tu mets au propre, tu relis tu déchires, tu chiffonnes des boules de papier, tu jettes au fumier, tu recommences, l'écriture te nourrit, tu rédiges les versets de la terre, tu graves dans la glaise, ton corps est ton dernier volume, les rides et les cicatrices, les plis et replis, les bosses et les creux racontent ton histoire et celle de tes frères ; il pleut sur le livre abandonné près du fauteuil du jardin, les pages sont trempées, même le vent ne parvient pas à les tourner, l'encre noire coule dans les allées, le ruisseau d'encre grossit, devient une rivière, coule vers la Lys, coule vers l'Escaut, traverse le pays, rejoint la mer du Nord, l'encre glisse dans la mer, les lettres les mots les phrases sont emportés par la bourrasque, par l'érosion incessante, tu les suis des yeux le plus longtemps possible, tu retiens les plus beaux mots, laitue blonde de la passion, reine de mai, mâche ronde verte à coeur plein, tu retiens tous ces mots, tu les retiens par coeur, ton coeur se remplit de mots, il déborde il éclate, les mots se répandent dans ton corps tout entier, ils parcourent tes veines comme des alcaloïdes stupéfiants, ils se nichent dans ton estomac et tes intestins veloutés, ils se cachent au détour d'une articulation, entre tes vertèbres sacrées, ils rampent à l'intérieur de tes os dans la moelle jaune et grasse, ton sang charrie tous les mots de l'amour et de la violence, les pseudopodes de tes globules blancs se saisissent des mots les plus longs, en séparent les syllabes et les digèrent sans coup férir, mais un jour cependant, les choses changent, tu constates l'invasion de ton corps par les profanateurs de littérature, les slogans de la télévision comme de longs vers répugnants s'introduisent dans tes oreilles, rampent entre les osselets, circulent sous les méninges de ton système nerveux, ils s'accouplent tête-bêche à l'intérieur de ta tête, tu regardes l'éclosion dégoûtante des parasites, tu les vois migrer, ton corps devient le champ de bataille de la poésie, ta peau se soulève par endroits, révélant l'ardeur des combats engagés entre les mots du dedans et ceux du dehors, ta température s'élève brutalement, tu te sens impuissant, tu assistes en spectateur à la lutte finale, tu es terrorisé, tu sens venir la fin, tu crains à tout moment de voir apparaître au milieu de l'écran noir sous tes paupières fermées cette sentence ultime THE END, tu voudrais apporter des retouches au script mais toute retouche est interdite, tu ne maîtrises plus rien et de toute façon ton [...]

Auteur: Suel Lucien

Info: Mort d'un jardinier

[ vocabulaire ] [ obsession ]

 

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solitaires

- Nous ne sommes pas heureux ?

- Vous ne l’êtes pas.

- Tu es sûre que nous ne le sommes pas ?

- J’en suis sûre. Vous ne l’êtes pas.

La vieille Selva se tourna de nouveau vers Berthe.

- N’est-ce pas, petite, que tu ne l’es pas ?

Berthe se laissait regarder. Elle ne répondait pas.

- Non, dit Selva. Tu rentres chez toi. Et qu’est-ce que tu fais ? Tu vas dans ta chambre. Et qu’est-ce que tu fais ?

Berthe ne répondait pas.

- Et qu’est-ce que tu fais ? Tu as un lit et tu te couches. Et alors ? Qu’est-ce qui t’arrive quand tu es au lit ? Il ne t’arrive rien. Tu ne dors même pas.

- Elle ne dort pas ? dit N 2.

- Elle ne peut pas s’endormir. Elle est au lit, et rien ne lui arrive, elle n’a rien… Elle n’a qu’un spectre.

- Elle a un spectre ? dit N 2.

- Elle a un spectre avec elle.

- Tu vois ! dit N 2 à Berthe. Tu as un spectre avec toi ?

Berthe ne répondait pas.

- Mais, toi aussi, tu es comme ça, dit Selva. Qu’as-tu chez toi ? Qu’as-tu dans ta chambre ? Tu n’as rien.

- Je n’ai rien ?

- Tu as pis. Une robe pendue derrière la porte.

- Une robe pendue derrière la porte ?

- Je l’ai vue. Une robe de femme derrière la porte.

- Tu entends ce que dit Selva ? dit N 2 à Berthe.

- Oui, répondit Berthe.

- Elle m’a dit que j’ai une robe derrière ma porte.

- Oui, répondit Berthe.

- Vous n’êtes pas heureux, dit Selva. Elle n’a pas de compagnon et tu n’as pas de compagne. Vous n’êtes pas heureux.

- Mais Selva ! cria N 2.

- Vous êtes des gens à spectre.

- Pourquoi voudrais-tu que Berthe n’ait pas de compagnon ?

- Elle n’en a pas.

- J’ai trente-six ans, dit Berthe.

- Et qu’est-ce que cela signifie ? dit Selva. Tu peux même avoir trente-six enfants, mais tu n’as pas de compagnon, tu n’en as jamais eu.

- Tu as du toupet, Selva, dit N 2.

- Du toupet, c’est vous qui en avez. Vous voulez travailler au bonheur des gens, et vous ne savez pas ce qu’il faut aux gens pour être heureux. Vous pouvez travailler sans être heureux ?

N 2 se leva du divan où il était assis avec Berthe et s’approcha de la belle vieille.

- Selva, lui dit-il, moi, aujourd’hui, je suis heureux.

- Oui ? dit Selva.

Elle était assise sur une chaise, toute raide, et elle inclina un peu en arrière sa délicate tête aux cheveux blancs, pour continuer de le regarder en face.

- Oui, lui dit N 2. C’est le plus splendide hiver que nous ayons jamais eu depuis 1908, lui dit-il.

- Aujourd’hui seulement ? dit Selva.

- Aujourd’hui, lui dit N 2.

- Depuis 1908 ? dit Selva.

- Depuis trente-six ans, lui dit N 2.

Selva abaissa alors son regard et ses yeux gris se posèrent sur Berthe.

- Mais cette petite est en train de pleurer, dit-elle.

Auteur: Vittorini Elio

Info: Dans "Les hommes et les autres", éd. Gallimard, Paris, 1947, pages 21-23

[ conversation ] [ regrets amoureux ] [ socialistes désincarnés ]

 

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biologie

La tendance est à l'expression d'une vérité inéluctable. L'avenir de la société sera mis au défi par les virus zoonotiques, une prédiction tout à fait naturelle, notamment parce que l'humanité est un puissant agent de changement, qui est le carburant essentiel de l'évolution. Malgré ces affirmations, j'ai débuté avec l'intention de laisser au lecteur une appréciation plus large des virus : ils ne sont pas simplement des agents pathogènes de la vie. Ce sont des partenaires obligés de la vie et une force formidable de la nature sur notre planète. En contemplant l'océan sous un soleil couchant, pensez à la multitude de particules virales dans chaque millilitre d'eau de mer : en survolant la forêt sauvage, considérez les viromes collectifs de ses habitants vivants. Le nombre impressionnant et la diversité des virus dans notre environnement devrait engendrer en nous une plus grande admiration quant au fait d'être en sécurité parmi ces multitudes que la crainte qu'ils nous fassent du mal.

La médecine personnalisée deviendra bientôt une réalité et la pratique médicale cataloguera et pèsera systématiquement la séquence du génome d'un patient. Peu de temps après, on pourra s'attendre à ce que ces données soient rejointes par les métagénomes viraux et bactériens du patient : l'identité génétique collective du patient sera enregistrée sur une seule impression. Nous découvrirons sans doute que certains de nos passagers viraux sont nocifs pour notre santé, tandis que d'autres sont protecteurs. Mais cette approche des virus que j'espère vous avoir fait apprécier en lisant ces pages n'est pas un exercice de comptabilité. La mise en balance des avantages et des menaces pour l'humanité est une tâche stérile. Le métagénome viral contiendra des fonctionnalités génétiques nouvelles et utiles pour la biomédecine : les virus peuvent devenir des outils biomédicaux essentiels et les phages continueront à s'optimiser peuvent également accélérer le développement de la résistance aux antibiotiques dans l'ère post-antibiotique et les virus émergents peuvent menacer notre complaisance et remettre en question notre société économiquement et socialement. Cependant, la simple comparaison de ces avantages et inconvénients ne rend pas justice aux virus et ne reconnaît pas leur juste place dans la nature.

La vie et les virus sont inséparables. Les virus sont le complément de la vie, parfois dangereux mais toujours beaux dans leur conception. Tous les systèmes de réplication autonomes et autonomes qui génèrent leur propre énergie favoriseront les parasites. Les virus sont les sous-produits incontournables du succès de la vie sur la planète. Nous leur devons notre propre évolution ; les fossiles de beaucoup sont reconnaissables dans les VRE* et les EVE** qui ont certainement été de puissantes influences dans l'évolution de nos ancêtres. Comme les virus et les procaryotes, nous sommes également un patchwork de gènes, acquis par héritage et transfert horizontal de gènes au cours de notre évolution depuis le monde primitif basé sur l'ARN.

On dit souvent que "la beauté est dans l'œil de celui qui regarde". Il s'agit d'une réaction naturelle à un événement visuel : un coucher de soleil, le drapé d'une robe de créateur ou le motif d'une cravate en soie, mais on peut également la trouver dans un vers de poésie, un ustensile de cuisine particulièrement efficace ou même l'efficacité impitoyable d'une arme à feu. Ces derniers sont des reconnaissances uniquement humaines de la beauté du design. Cette même humanité qui nous permet de reconnaître la beauté de la conception évolutive des virus. Ce sont des produits uniques de l'évolution, la conséquence inévitable de la vie, une information génétique égoïste et infectieuse qui puise dans la vie et les lois de la nature pour alimenter l'invention évolutive.

Auteur: Cordingley Michael G.

Info: Viruses: Agents of Evolutionary Invention. *entérocoques, qui sont un des micro-organismes à haut risque de transmissibilité et de développement croisé de résistance aux antibiotiques. Cette résistance aux glycopeptides a également un impact non négligeable, avec le risque redouté de transfert de cette résistance à Staphylococcus aureus, beaucoup plus répandu et pathogène. **ADN fossile ou pseudogènes

[ combat continuel ] [ prospective ] [ bacilles ] [ catalyseurs ]

 

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transition scientifique

B.T. Dobbs a fait de l’alchimie du XVIIe siècle un portrait qui donne des indications irremplaçables concernant le problème des "pratiques" alchimiques. Cette époque charnière représente en effet un moment clé dans l’histoire de l’art hermétique, puisque celui-ci va subir une "métamorphose" qui explique pour une large part les erreurs contemporaines relatives à sa juste compréhension. Selon B.T. Dobbs valorisant ce changement radical, l’alchimie qui jusque-là était étroitement liée à des "spéculations mystiques (...) trop fortement orientées vers l’illumination intérieure" va recevoir une "influence apaisante du rationalisme et de la nouvelle philosophie mécaniste. La voie était tracée, est-il ajouté, pour que l’alchimie s’ouvre à la rationalisation, qu’elle admette une formulation chimique, bref qu’elle accepte une clarification de ses méthodes et de ses modes de pensée". Plusieurs groupes, dont celui de Hartlib, seront responsables de ce processus révolutionnaire. Son objectif connu consistait en une "opération concertée ayant pour but la fabrication et la commercialisation de l’or". Cette démarche, dont B.T. Dobbs note qu’elle était étrangère à "la littérature alchimique antérieure", visait dans le même temps à "faire partager au plus grand nombre les secrets alchimiques". Il s’agit donc d’une triple sécularisation : vénale, commerciale et démocratique qui engage l’alchimie traditionnelle dans une voie rationnelle, puis expérimentale. Les conceptions de S. Hartlib n’eurent d’influence sur Newton que par l’intermédiaire d’un de ses plus proches disciples, d’ailleurs plus connu, R. Boyle, qui poursuivra le projet d’assimilation de l’œuvre alchimique à la vision mécaniste naissante de l’univers. Celui-ci "réfute la théorie alchimique des trois Principes (Soufre-Mercure-Sel) et les qualifie de paradoxes antichimiques", ce qui montre l’ampleur de la rupture qui se prépare. Toutefois, à côté de ces objectifs vulgaires, certains aspects de l’ancienne quête alchimique vont être également victimes d’une sorte de détournement de sens. La réalisation, notamment, de "l’eau mercurielle" qui, d’après B.T. Dobbs, ne fut auparavant "décrite nulle part en termes physiques" fut l’objet dans ces milieux novateurs d’investigations expérimentales qui d’ailleurs n’aboutirent pas à grand chose, selon leurs propres témoignages.

Un peu plus tard (au XVIIIe s.), on sait que H. Bœrhaave fera encore cette expérience de "chauffer du mercure" sans davantage de succès. Or, c’est ce même genre d’opération qu’entreprend Newton vers 1660. Ainsi, l’alchimie devient-elle, une fois débarrassée de son mystère, "une branche respectable de la physique". Curieusement, dans un climat déjà paradoxal, l’alchimie est simultanément respectée, vénérée et défigurée. Son ésotérisme n’étant plus compris, il faut en reconstituer la signification sur des bases nouvelles, sans rapport avec les anciennes, afin de retrouver la clé tant recherchée de l’univers. L’intention profonde de Newton, dans cette perspective, est de chercher à élucider "les mouvements des corps de petites dimensions, de manière à compléter, rapporte B.T. Dobbs, le système universel qu’il était en train d’édifier". Pour ce faire, et aussi étrange que cela puisse paraître, Newton essaiera d’extraire le "mercure" des métaux. Il participe donc à cette large entreprise de matérialisation des Principes hermétiques, de telle sorte que cette néo-alchimie en vint à concevoir l’existence d’un "mercure philosophique" concret. On peut donc penser qu’il ne l’était pas à l’origine, d’où une contradiction avec ce qu’affirmait au début de son livre B.T. Dobbs, qui admet la coexistence de "deux aspects" de l’ancienne alchimie : "la science occulte et les expériences au fourneau". Or, il apparaît clairement, d’après sa propre enquête, que cette concrétisation est le fait de chimistes manipulateurs tardifs, soucieux "d’expérimentations quantitatives". Cette mutation n’a d’ailleurs pu s’effectuer que par une sorte de transcription des "mythes" de l’alchimie ancienne en opérations de laboratoire, et ceci explique pourquoi Newton étudia avec tant de zèle ces vieux traités hermétiques.

Auteur: Geay Patrick

Info: Dans "Hermès trahi", pages 56-57

[ historique ] [ interprétation littérale ] [ incompréhension ]

 

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écrire

Je n'ai pas beaucoup de souvenirs heureux de mon enfance. Le calendrier de l'Avent en est un. A l'approche des fêtes, chaque matin, au moment de partir à l'école, j'étais autorisé à ouvrir le sachet du jour garni par ma mère, et a emporter à l'école les friandises interdites le restant de l'année.

C’est elle qui avait confectionné le calendrier en feutre rouge, blanc et vert, et brodé à la main les numéros des jours que j'égrenais jusqu’à Noël. Après sa mort, mon père l'a remisé et je n'ai plus eu droit au décompte magique et gourmand.

Un jour, à l'Intermarché du coin, alors que nous faisions les courses, je suis tombé sur un calendrier de l'Avent Kinder Surprise. J'ai essayé de le glisser discrètement dans le caddie, mais mon père s'en est aperçu. Il l'a repêché et s'en est débarrassé dans un rayonnage.

"Tu ne vas pas te laisser avoir par leurs attrape-couillons" a-t-il dit en me menaçant d'une torgnole si j'insistais.

J'y ai échappé grâce à la présence dans les travées de mamans qui ont tourné la tête dès qu'il a élevé la voix. Mon père savait pertinemment qu'il ne pouvait pas me gifler en public.

Dans ces moments-là, je devais avoir un air triomphant ou vindicatif, car il me fusillait du regard et semblait dire que je ne perdais rien pour attendre.

Je garde un souvenir vivace de l'impatience et la joie qui m'animaient lorsque j'ouvrais le sachet quotidien garni par ma mère.

A présent, je suis dans le même état en comptant les jours qui me séparent du deuxième atelier d'écriture. Ma fièvre est contenue par ce carnet qui, à peine entamé, a agi comme un baume. Mon enfermement m'a tout de suite paru plus supportable. Il trouve presque un sens. Tout au moins une pertinence, une finalité.

Fidèle aux instructions de l'écrivain qui anime notre atelier, je noircis des pages, pour le simple plaisir de noter ce qui me passe par la tête, ou parce que ce matériau peut un jour trouver quelque utilité à la construction d'une œuvre de fiction.

- Nourrissez votre imagination, nous enjoint-il. Ne croyez pas en l'inspiration. Elle est une fainéante passive alors que l'acte de création est volontaire et actif. Construisez votre base de données, votre banque d'expressions, de sensations, dans laquelle vous puiserez le moment venu pour façonner une scène, donner un corps à un personnage …

Nous lisons à voix haute ce que nous avons écrit pendant le mois écoulé. Nous nous écoutons sans faire de commentaires.

L’écrivain dit que pour le moment, nous ne devons pas nous juger mutuellement. Simplement nous écouter.

Puis nous faisons des exercices sous contrainte. C'est ce que je préfère.

La consigne du jour est : "Dehors, dedans, on fait tous les mêmes rêves".

- Ne me servez pas une soupe réchauffée, le vieux cliché du taulard incompris qui rêve de liberté ou de vengeance contre la société qui un jour reconnaîtra ses motivations …

Certains d'entre nous ont hoché la tête, d'autres ont souri. Nous l'avons tous trouvé courageux de s'adresser à nous sur ce ton. Il a beau être en compagnie de la crème du centre de détention, ceux qui lisent ou font du théâtre, s'intéressent à l'écriture et à la culture, il a beau avoir un bipper d'alarme accroché à la ceinture, il se trouve seul dans une pièce de vingt mètres carrés en compagnie de neuf bonhommes condamnés à de longues peines, et pas pour avoir volé des carambars au tabac-presse du coin …Même s'il ignore les raisons pour lesquelles nous sommes derrière les barreaux, et s'il n’a à aucun moment cherché à les connaître - un bon point pour lui.

Auteur: Séverac Benoît

Info: Tuer le fils. Cahier de Mathieu Fabas - Centre de détention de Poissy - Mardi 6 février 2018 - Atelier d'écriture n° 2

[ thérapie ] [ prison ] [ magie de Noël ]

 

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totalitarisme

Il faut donc repousser toutes les légendes qui tendent à représenter le Léviathan comme un être fabuleux, doué de passions et de vices, comme un animal méchant, broyant volontairement les êtres humains et se les incorporant pour son seul plaisir.

Sans doute, dans ce corps gigantesque, les hommes ne furent plus que de simples cellules ; mais ce fut avec joie qu’ils acceptèrent cette diminution de leur propre individualité.

Dès les origines du monde moderne, Montaigne, sous la signature de La Boëtie, avait observé cette tendance qu’éprouvent tous les hommes à la servitude volontaire. Les plus grands empires sont basés sur cette joie naturelle qu’éprouvent les individus à se sentir dominés, groupés et conduits. Les révolutions mêmes, qui se sont accomplies dans l’histoire du monde, ne démentent point ces principes absolus. On peut croire, tout d’abord, que ce sont les éléments asservis d’un pays qui se révoltent contre les dirigeants, mais si l’on examine les choses d’un peu plus près, on ne tarde point à reconnaître qu’un mouvement révolutionnaire a toujours pris sa source dans les classes dirigeantes et que c’est de là que vint, comme toujours, l’ordre qui poussa les masses en avant.

Il suffit, en effet, de jouir d’une chose pour n’y plus tenir, qu’il s’agisse de la fortune ou de la vie. C’est ainsi que l’on a observé de tout temps qu’un certain degré de santé était nécessaire pour se tuer, et que les gens qui se suicident ne veulent point se faire de mal ; on se jette à l’eau en été, mais presque jamais en hiver.

En politique, il en va de même ; un bien-être relatif est nécessaire pour organiser des réformes ou des révolutions et ce sont en général les dirigeants qui sont les premiers lassés de privilèges qu’ils abandonnent volontiers.

Lorsque le Léviathan commença à se former, il trouva un appui immédiat auprès des penseurs et des artistes, auprès de tous ceux qui passaient cependant, jusque-là, pour représenter les idées individualistes. On commença à se spécialiser chaque jour davantage, la servitude volontaire aux fonctions sociales fut consentie joyeusement.

On parla bien de neurasthénie, de maladies de la volonté, il n’en fut rien : ce fut le plus consciemment du monde que l’élite se désintéressa la première des idées générales, de la direction des affaires et cantonna chacun chez soi, dans la sphère d’action où il se trouvait placé. Cent cinquante ans après la proclamation des droits de l’homme, parut la proclamation des devoirs qui asservissait l’autorité individuelle de chacun aux conditions de l’ensemble et qui reconnaissait l’indiscutable supériorité de l’organisme scientifique qui gouvernait le monde.

[...]

Ce fut par des mouvements sourds, par des idées générales inexplicables, que se révéla, pour la première fois, l’existence de l’être nouveau. Lorsque, petit à petit, tous les hommes comprirent que ce n’était point pour eux-mêmes, pour leur propre bonheur, qu’ils travaillaient, mais pour un sombre et mystérieux inconnu, lorsque la distinction s’accentua, toujours davantage, entre leur propre bonheur et le bonheur social auquel ils coopéraient, il y eut alors comme de sourdes révoltes individuelles, comme un désespoir effrayant qui s’empara de l’humanité tout entière. Mais à ce moment-là, la spécialisation et l’organisation scientifiques avaient déjà fait leur œuvre. En dehors des fonctions sociales et de l’organisme économique, la vie ne semblait plus possible à ces hommes spécialisés ; et, lentement, en désespérés, sans but possible, désolés, ils poursuivirent leur besogne obscure, comme des mineurs au fond d’une mine, comme des globules fonctionnant automatiquement, se nourrissant, se défendant ou succombant à l’intérieur du sang, pour un être qu’ils ne connaissaient point, qu’ils ne comprendraient jamais et qui les ignorait lui-même comme l’homme ignore le travail de la chair dont il vit.

Auteur: Pawlowski Gaston de

Info: Voyage au pays de la quatrième dimension, Flatland éditeur, 2023, pages 79-84

[ indifférenciation ]

 

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cognition

On se souvient davantage des événements négatifs

INTERVIEW - Le Pr Francis Eustache est directeur de l'unité de neuropsychologie et neuroanatomie fonctionnelle de la mémoire humaine à l'université de Caen et président du conseil scientifique de l'Observatoire B2V des mémoires.

LE FIGARO. - Il semble que la dimension affective de la mémoire ait été beaucoup moins étudiée que la capacité à augmenter celle-ci, par exemple. Pourquoi ?

Pr Francis EUSTACHE. - Il est vrai que le premier intérêt pour ce que nous appelons la "mémoire des souvenirs" est né à la fin du XIXe siècle, avec les travaux d'un philosophe comme Théodule Ribot notamment. C'est l'époque où la dimension subjective de la mémoire triomphe, et elle intéresse aussi les écrivains (cf. Marcel Proust). Mais par la suite, le courant béhavioriste l'a faite passer à l'arrière-plan, et l'approche cognitiviste des années 1960-1970 n'a pas tout de suite intégré cet aspect émotionnel de la mémoire. En 1972 cependant, le grand chercheur Endel Tulving, de l'université de Toronto, a défini la "mémoire épisodique" comme le processus par lequel on se souvient des événements vécus avec leur contexte (date, lieu, état émotionnel…), la mémoire sémantique étant destinée aux faits et aux concepts. C'est alors ce voyage mental dans le temps, y compris dans ses aspects les plus subjectifs, qui suscite à nouveau de l'intérêt.

- La clinique des traumatismes n'a-t-elle pas aussi favorisé cet intérêt?

- Effectivement, mais ces mémoires sont pourtant bien différentes: dans la mémoire épisodique, la personne, grâce à quelques indices - le contexte, la date, etc  peut retrouver l'impression du moment vécu en voyageant mentalement, mais en ayant conscience qu'il s'agit d'un événement du passé ; dans la mémoire traumatique, le sujet est au contraire envahi par le passé qui est vécu au présent, sans aucune distanciation possible opérée par les souvenirs. Et d'ailleurs, les personnes atteintes d'ESPT (état de stress post-traumatique) font tout pour éviter de "revivre" l'événement passé en question. De manière générale, force est de constater que les événements négatifs, très émotionnels, sont davantage mémorisés que les agréables. C'est la même chose avec les pensées noires: celles-ci nous marquent plus que les pensées positives… Cet aspect est exacerbé dans la dépression.

- Est-ce de cette mémoire épisodique dont il est question dans le fameux épisode de la madeleine dans l'oeuvre de Marcel Proust?

- C'est un bel exemple. Si l'on veut faire remonter nos souvenirs, il nous faut récupérer toute une série d'indices, par exemple "c'était samedi soir, lors de ce dîner, ma voisine de table portait une robe rouge…" et peu à peu ces indices vont en faire remonter d'autres. C'est exactement ce que relate Marcel Proust. Il éprouve d'abord une impression particulière, d'ordre olfactif et gustatif, puis une émotion émerge et enfin ce n'est que quatre à cinq pages plus loin que le souvenir précis de Combray se présente à sa conscience. Du point de vue phénoménologique, c'est une description parfaite de la puissance émotionnelle à l'oeuvre dans la remémoration.

- Ainsi pour retrouver un souvenir, il faut d'abord en retrouver l'émotion?

- La congruence à l'humeur est essentielle: la similarité du contexte émotionnel entre l'encodage et le rappel favorisera la récupération des souvenirs… Et cela marche aussi en sens inverse: au moment où l'on encode une information, on a intérêt à savoir comment on devra la récupérer. Par exemple, des étudiants à qui l'on précise de quel type sera l'examen final (oral? QCM? etc.) n'apprendront pas leurs cours de la même façon et ils seront plus efficaces. Ainsi, l'objectif de la mémoire, ce n'est pas seulement engranger du passé. Elle nous permet aussi de construire le futur.

Auteur: Senk Pascale

Info: le Figaro 04/09/2015

[ mémorisation ] [ sélective ]

 

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histoire

En 1900 de l’ère chrétienne, il y avait en Europe deux sortes d’États : les monarchies de droit divin et les démocraties. Les premières, moribondes, ne faisaient que se survivre. Quant aux démocraties, elles étaient déjà discréditées. D’abord, parce qu’elles n’étaient en fait que des oligarchies financières ; ensuite, parce que la caste des politiciens censée représenter "le peuple" s’était parfaitement déshonorée par sa malhonnêteté et sa cupidité. La Première Guerre mondiale ne fit que précipiter le déclin des deux régimes.

Ce fut à la faveur de cette guerre qu’eut lieu, en 1917, la Grande Régression Bureaucratique Russe. A cette régression est attaché le nom de Lénine.

En fait, Lénine était ce que, dans toutes les langues du monde, on appelle un traître. Fils de bourgeois, comme tous les théoriciens marxistes, il avait, dès le début de la guerre, prêché la désertion, la fraternisation avec l’envahisseur, et soutenu que le seul ennemi véritable des Russes était le gouvernement russe.

Or ce gouvernement tomba, en février 1917, et fut remplacé par un gouvernement bourgeois libéral. Si ce dernier s’était maintenu, la Russie serait sans doute devenue rapidement un pays moderne, relativement prospère.

Il n’en fut pas ainsi parce que la bourgeoisie était trop faible et le peuple trop arriéré. L’armée était désorganisée. Dans les campagnes, les paysans massacraient, par familles entières, les grands propriétaires fonciers, pour leur prendre la terre. Dans les grandes villes, la réalité du pouvoir appartenait aux Soviets, ramassis de déserteurs et d’ouvriers absentéistes. Ce fut la dictature des imbéciles.

L’astuce de Lénine fut de miser à fond sur toutes les forces de dispersion. Il encouragea les paysans dans leurs génocides, et les Soviets dans leur anarchisme primaire. Il flatta grossièrement les masses, affaiblit tant qu’il put le gouvernement bourgeois par une critique systématique, destructive et stérile, en un mot il fit tout pour devenir populaire.

Le moment venu, il réunit le Congrès des Soviets. Pendant que les pauvres dupes de délégués du peuple discutaient sans fin sur des questions de théorie, Lénine lançait à l’assaut du pouvoir sa petite équipe de révolutionnaires professionnels.

Après ce coup d’État qui faisait de lui le souverain absolu de la Russie nouvelle, il lui fallait lutter contre les forces mêmes qui l’y avaient porté. C’est ce qu’il fit.

Pour obtenir la paix avec les Allemands, Lénine leur abandonne l’Ukraine. Sacrifice inutile, car la paix ne vient pas. Les exactions des paysans ont déjà provoqué le début de la guerre civile, laquelle se complique d’interventions étrangères. Ce n’est plus l’Empire qui est menacé, ce n’est plus la terre russe : c’est le petit noyau des bureaucrates marxistes. Cette fois, Lénine fera la guerre...

Mais pour faire la guerre, il faut refaire l’armée : pour refaire l’armée, il faut revenir au bon vieux militarisme, - et pour cela il faut anéantir les Soviets.

Sous les ordres de Lénine, Trotsky se charge de cette réaction. En deux ans, grâce à lui, l’armée russe reprend l’habitude du garde-à-vous, du demi-tour à droite et de l’obéissance passive. Les Soviets sont dissous, et aussitôt remplacés par les commissaires politiques, fonctionnaires dévoués au Parti, payés par le Parti, qui doivent tout au Parti, c’est-à-dire au petit groupe d’oligarques dont Lénine est le chef. [...]

Dès 1920, la clique de Lénine a gagné la guerre civile, et le pouvoir prolétarien a disparu à jamais. L’année suivante, les marins de Cronstadt se soulèveront, une fois encore, aux cris de "Vive les Soviets ; à bas le communisme !" Mais cette insurrection sera vite réprimée. Le socialisme est mort, bien mort. Ce nom ne servira plus qu’à désigner le stade suprême de l’impérialisme, c’est-à-dire la concentration de tous les capitaux aux mains de l’État-trust, de l’État-monopole, et le règne idéalisé de la bureaucratie.

Auteur: Gripari Pierre

Info: Dans "La vie, la mort et la résurrection de Socrate-Marie-Gripotard", éditions de la Table Ronde, 1968, pages 46 à 48

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Vingt ans de silence vingt ans sans dire la pauvre pomme comprend rien à rien elle me sert elle m’use pige que pouic m’enfile sans comprendre que l’homme et la femme c’est la guerre la guerre oui pauvre pomme rampant se traînant de bonne femme en bonne femme sans rien comprendre à son corps à ce qui faut à ce qui doit que les corps les corps les corps corpent bien quittant pauvre pomme quittant des merveilles pour des femelles qui ne sont pas des corps seulement un peu de viande froide sans âme qui cachent tout ça dans des nuages de brouillards de mots qui mystifient cet âne oui des mal culées qui pensent plus haut que leur tête et baisent plus bas que leur cul quitter Lola pour cette Vera pauvre pomme à côté de sa vie à côté de ses pompes à côté de tout de la vie de l’homme de la femme car l’homme la femme c’est la guerre oui elle veut le tuer me couper depuis le début regarder voir crève les yeux les souvenirs de leur duo les premiers mois quand elle voulait bien quand elle ne lui châtrait pas sa folie quand il s’extasiait sur elle qui regardait cool cool dans l’œil son extase mais laissait faire faisait la galipette partout dans les parkings dans les toilettes des restaurants des trains au cinéma comme ce deutsche film au dernier rang contre le mur sa jupe bouffante sa culotte arrachée le bruit de zip dans l’enfer des deutsche mitrailleuses le vava le vavient Zob inondé inondé et après la mairie la mariée la marade triste triste triste pauvre pomme la peur de son corps elle reprise par la peur l’enfance zwingli eau de javel l’a reprise à la gorge plus jamais son cul plus la prendre par-derrière oh que ça fait mal la colonne là oui là mal au dos fragile puis pas permis verboten forbidden lécher chatte la belle juteuse poilue chatte pas bon goût pas propre pas giénique dégueu non pas ça pas ça pas ça puis plus titiller le cli pas énerver oh énerver le bonbon nerfs à vif nerfs en pelote puis plus caresses plus gouzigouzi du tout du tout oui fini interdit ça chatouille touille touille beaucoup trop alors vieux couple pas copule non couple ménage amour calme calme chiant bientôt visiter son cra seulement quand elle n’aura pas la barre là la tête qui fume là oh là là là migraine bientôt presque plus dans sa touffe sèche qui corche qui trompe personne oui lui mais pas moi quand elle vibre comme un transformateur quand elle brr quand elle brr quand elle joue au parkinson pour faire semblant d’avoir des orgasmes faire comme si ooorgaasme manman monman pour que Zob frétille plus tôt pour que Zob crache plus tôt encore plus tôt sa purée yerk qu’elle puisse s’arrêter de remuer sa croupe son cul son cra c’était bien monchéri ouiii et moi hypragénial mais maintenant fatiguée oh que fatiguée si tant morte morte morte rrron qu’il perde encore plus de terrain pauvre pomme que dans six mois que dans un an dans cinq ans qu’il reste avec cette entrecôté devra s’aplatir paillasson prier supplier à genoux pour qu’elle le laisser adorer le diamant qu’elle a entre les jambes elle sera la forte lui le faible et Zob le mort mort comme un fruit mort sec sec sec tombera boum de son entrejambe elle fera de lui ce qu’elle voudra il ne sera plus un homme plus un homme plus un homme n’ira pas bien pauvre pomme et Zob sera mal c’est tout il sera tellement malheureux, triste triste triste qu’il attrapera le cancer qu’il mourira mort tout mort qu’il aura l’air malin dans son trou au fond de son trou là en bas malin oui basta. JETTE-LA !!!

Auteur: Zufferey Jean-Gabriel

Info: Dans "Le livre de Zob" pages 24-26

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