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autoportrait

Je viens d’avoir trente-quatre ans, la moitié de la vie. Au physique, je suis de taille moyenne, plutôt petit. J’ai des cheveux châtains coupés court afin d’éviter qu’ils ondulent, par crainte aussi que ne se développe une calvitie menaçante. Autant que je puisse en juger, les traits caractéristiques de ma physionomie sont : une nuque très droite, tombant verticalement comme une muraille ou une falaise, marque classique (si l'on en croit les astrologues) des personnes nées sous le signe du Taureau ; un front développé, plutôt bossué, aux veines temporales exagérément noueuses et saillantes. (...) Mes yeux sont bruns, avec le bord des paupières habituellement enflammé ; mon teint est coloré ; j'ai honte d'une fâcheuse tendance aux rougeurs et à la peau luisante (...).

Auteur: Leiris Michel

Info: Je viens d'avoir trente-quatre ans, §1 in Michel Leiris, L'Âge d'homme, Gallimard, 1939

 
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Ajouté à la BD par miguel

obsédé

Sa conception de l'amour vache avait beau me filer quelques appréhensions, je dois dire, pour être honnête, qu'en bon mâle, j'étais plutôt flatté de ses attentions. Après tout, ce n'est pas tous les jours qu'une femme se roule sur vous avec l'ardeur d'un bulldozer, ou sollicite instamment vos hommages toutes les deux heures. J'entendais bien ma raison me murmurer avec insistance : "débarrasse-toi de cette fille avant que ça fasse des sacs de noeuds", mais le cochon qui sommeillait en moi lui a coupé la parole : "Tu vas pas refuser une affaire pareille ! T'as rien dans le calebar, alors ?... Allez, relax, laisse-toi faire - d'autant que tu peux reprendre tes billes quand tu veux." C'était couru d'avance : c'est le cochon que j'ai nommé grand conseiller...

Auteur: Kennedy Douglas

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tâtonnement

Combien d'ébauches manquées dans l'histoire humaine, d'essais interrompus, de séries coupées, auprès de celles qui ont réussi ! Combien d'ébauches dans le monde animal, de types arrêtés, d'espèces qui ont reculé ou se sont éteintes ! Il m'a toujours paru impossible de ne pas accorder au hasard, à la rencontre de conditions infiniment diverses et mêlées, une part considérable dans l'avènement et le succès des formes vivantes. S'il n'est point de plan tracé d'avance dans la nature, et si l'évolution progressive n'est qu'un jeu des organismes vivants, encore serait-il loisible au métaphysicien impénitent d'accepter que l'Être se donne à soi-même le spectacle de ce jeu, et, pour singulière que soit une pareille conception, elle s'apparente à celles qui nous montrent la Vie s'élançant à la conquête de l'Intelligence et de l'Instinct.

Auteur: Arréat Lucien

Info: Réflexions et maximes, p.124, Alcan, 1911

[ évolution ] [ à l'aveuglette ]

 

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usa

(Je hais le cinéma)
Commençons par le "Grand Spectacle"...
Les agents de presse reconnaissent
Qu'il s'agit là du film le plus remarquable jamais produit...
L'intrigue est tirée de l'Histoire
Mais l'auteur du scénario adoucit les angles :
Cléopâtre finit par épouser Antoine
Et Salomé Jean-Baptiste...
Comme ça on peut emmener les enfants.
La production accumule des statistiques passionnantes
Sur la richesse de la distribution,
La moitié de la population californienne
A pris part aux scènes de bataille,
Et on a mesuré la longueur qu'atteindraient
Les colliers de la star si on les mettait bout à bout !
Le public en a le souffle coupé
Et clame à tous les vents : "Songez à la fortune que tout ça a dû coûter !"
Songez plutôt à la fortune qu'on aurait pu économiser !...

Auteur: Parker Dorothy

Info:

[ commerce ] [ haine ]

 

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cadeau

C'était l'histoire d'un couple de jeunes mariés qui vivaient dans la pauvreté, en Russie, au tournant du siècle dernier.
Pour offrir une chaîne en or qui allait remplacer la lanière en cuir usée à laquelle était attachée la montre de son mari, la jeune épouse avait coupé et vendu ce à quoi elle tenait le plus : la magnifique chevelure rousse qui tombait en une lourde masse le long de son dos. Pour offrir à son épouse les peignes d'écaille qu'elle convoitait pour orner sa chevelure, son mari avait vendu ce à quoi il tenait le plus : la montre de poche de son grand-père, dont il avait hérité. En échangeant leurs étrennes, les jeunes gens s'étaient rendu compte du ratage et de l'ampleur de leur amour : le don était pur.

Auteur: Delvaux Martine

Info: C'est quand le bonheur ?

[ conte ] [ privation ]

 

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psychanalyse

Vous ne devez jamais oublier que l'Inde est un pays très particulier. L'homme primitif a vécu là-bas depuis des temps immémoriaux et s'est développé dans une parfaite continuité. Nous n'avons pas évolué, nous, dans la continuité. Au contraire, nous avons été coupés de nos racines. En outre, les indiens forment une race très différente. Ils sont aryens, certes, mais ils ont aussi subi l'influence des aborigènes dravidiens. C'est pourquoi l'on trouve quelques éléments chtoniens* très anciens dans le yoga tantrique. Aussi devons-nous admettre que cette philosophie yogique particulière est étrangère à notre sang même, et toute chose dont nous ferons ici l'expérience apparaîtra sous un jour entièrement différent. Nous ne devons jamais prendre ces éléments au pied de la lettre. Ce serait là une terrible erreur, car il s'agit pour nous de processus artificiels.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Psychologie du yoga de la Kundalini. *relatif aux divinités infernales ou telluriques, souterraines.

[ Asie ] [ civilisationnelle ]

 

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épouvantes

Il y a 3 types de terreur. Le dégoût : vision d'une tête coupée qui dégringole des escaliers, ou, alors que la lumière diminue et que quelque chose de vert et visqueux t'éclabousse le bras. L'horreur : ce qui est contre nature, des araignées de la taille d'un ours, des morts qui se réveillent et se promènent, ou quand les lumières s'éteignent et qu'un truc avec des griffes t'attrapes le bras. La dernière sorte c'est la pire : La terreur ; quand tu rentres chez toi et que tu remarques que tout ce que tu possèdes a été enlevé et remplacé par un substitut exact... Et puis, après avoir éteint, tu sens quelque chose derrière toi, tu l'entends, tu sens son souffle contre ton oreille, mais quand tu allumes et te retournes, il n'y a rien...

Auteur: King Stephen

Info:

[ hiérarchie ] [ frousses ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

déréliction

Crusoé a baptisé sa petite île "Despair", et le choix était judicieux. Le désespoir, profond et existentiel, découle de la prise de conscience que nous sommes tous confinés sur l'île de notre propre personnage, que nous y vivrons et y mourrons seuls. Nous sommes coupés de toutes les autres îles, aussi nombreuses et proches qu'elles puissent paraître ; nous ne pouvons pas traverser le détroit à la nage, ni échanger notre île contre une autre, ni même savoir avec certitude que les autres existent en dehors de l'emprise de nos propres sens. Nous ne pouvons certainement pas connaître les détails de la vie sur ces îles - l'expérience intérieure complète de notre mère, de notre meilleur ami, de notre amoureux ou de notre enfant. Il y a, entre nous et eux - entre nous et tout - un fossé irrémédiable".

Auteur: Schulz Kathryn

Info: Being Wrong: Adventures in the Margin of Error

[ solitude ontologique ] [ isolement fondamental ] [ condition humaine ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

escroc

Tirer son épingle du jeu : Quand vous assassinez un vieux rentier, après l'avoir cambriolé profitablement, faites en sorte que les pièces à conviction puissent être trouvées chez le percepteur ou le juge de paix et, sans vous découvrir le moins du monde, suggérez habilement à la justice l'une ou l'autre de ces deux pistes. Si vous êtes manieur d'affaires, arrangez-vous pour que les capitaux soient centralisés en un point déterminé de l'espace que nous appellerons, si vous voulez, votre caisse ; munissez-vous, au préalable, de tous les horaires utiles et lorsque le bon moment sera venu, empruntez les ailes du condor et envolez-vous en silence, après avoir coupé, autant que possible, toutes les communications. Les co-intéressés se débrouilleront à leur tour comme ils pourront dans une comptabilité que vous aurez rendue aussi parfaitement inextricable qu'une forêt vierge de l'Amazone ou du Haut-Congo.

Auteur: Bloy Léon

Info: Exégèse des lieux communs, Mercure de France 1968, p.294

[ astuce ] [ mode d'emploi ]

 

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libération

Quand nous sortons de la Machine, nous recherchons tous la même respiration — poumons gonflés, bouche entrouverte — la même liberté de mouvement pour enfin redresser nos squelettes, tirer sur nos muscles ankylosés, dégourdir nos jambes, mouliner l'air de nos bras, la même lumière naturelle, le regard planté dans le ciel, à cligner des yeux pour accommoder. Certains jours d'hiver, le travail le réclamant, il m'arrive même de ne jamais apercevoir le soleil de la journée. Je passe la coupée avant son lever, sous les spots aveuglants qui éclairent le quai et la coque massive du navire. Je n'en ressors qu au soir tombé. Avec cette seule idée en tête d'arriver à la fin de la semaine, l'espoir chevillé au corps que le temps se mettra au beau, et que je pourrai passer du temps en bord de mer. 


Auteur: Astolfi Christian

Info: De notre monde emporté. Le Bruit du monde, p 24

[ travail ] [ labeur ] [ délivrance ] [ week-end ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste