Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 180
Temps de recherche: 0.0648s

communisme

Qu’est-ce que le socialisme ? C’est la socialisation des moyens de production, c’est le pouvoir de la classe ouvrière au moyen du Parti, considéré comme l’avant-garde de cette classe. Il ne peut y avoir de socialisme que si la terre et l’industrie sont, non point nationalisées, mais collectivisées, ce qui suppose une surveillance continue, par les travailleurs de la base, sur toute l’activité du Parti et de l’État. Le culte d’un individu, la terreur policière sont donc des phénomènes inconcevables en régime socialiste. Pour qu’ils deviennent possibles, il faut que le socialisme se transforme en son contraire, et que l’oligarchie dirigeante du parti se constitue en classe dominante : qu’elle se coopte au lieu de se faire élire, qu’elle répartisse les richesses à son profit, qu’elle établisse sa domination à la faveur de l’inertie des masses, de la vénalité, de la servilité ou de la lâcheté des militants de base. Il faut enfin qu’elle se sente assez mauvaise conscience pour éprouver le besoin de se maintenir par la terreur.

En 1914, la Sainte Russie n’était en retard que d’une révolution. En 1938, elle est en retard de deux.

Auteur: Gripari Pierre

Info: Dans "La vie, la mort et la résurrection de Socrate-Marie-Gripotard", éditions de la Table Ronde, 1968, page 167

[ retour du refoulé ] [ imposture ] [ critique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

écriture

Ecrire c'est l'ouverture. Un vrai francophone comme moi peut ainsi s'y perdre avec délice, de manière plus superficielle et libre que ces écrivains au français de seconde main, c'est à dire ceux dont ce n'est pas la langue maternelle, qui ainsi, en utilisant l'idiome de manière plus simple et directe, le solidifient, le confortent et, d'une certaine manière, le recréent. Cioran, Makine, Dimitrievitch, Kundera, Nancy Huston, viennent à l'esprit...  Ou pour l'anglais quelqu'un comme Elif Batuman...

Ce mécanisme fonctionne pour toutes les langues dominantes, elles ont besoin de ces gens du dehors, étrangers qui font si peur, mais qui consolident nos langues refuges. Ils nous rassurent.

Un gars dans mon genre, nés dans l'idiome, est un peu plus perverti par les complexifications, jeux de mots, quêtes d'holographes ou autres néologismes... jusqu'à parfois se perdre, bref toutes tentatives d'"ouvrir" un biotope mental qui donne parfois la fausse impression d'avoir des limites. D'où ma dilection pour la quête et la compilation des choses amusantes d'une langue qui se trouve présenter un univers bien plus vaste que celui de mon métier principal : la musique.

Auteur: Mg

Info: 1 juillet 2012

[ ouverture ] [ seconde langue ] [ deuxième main ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ recentrage ]

 

Commentaires: 0

superconscient collectif

[…] comment se fait-il que les contacts répétés avec le Serpent Cosmique permettent à des Aborigènes néolithiques de posséder une pharmacopée cohérente et une connaissance exacte, non empirique des processus vitaux à l’œuvre dans leur environnement proche ? Pour être clair, exemple : comment les Indiens Ayahuasqueros de l’Amazonie péruvienne connaissent-ils à l’avance l’endroit et le moment où une fleur très rare va pousser soudainement à des lieues de leur campement ? Comment connaissent-ils aussi finement les délicates interactions entre plusieurs pharmacopées très complexes, notamment dans le domaine des plantes psychotropes ? Voyez-vous, les Indiens amazoniens yaquis, ou les chamans sibériens, disent tous la même chose : quand ils prennent un certain type de substances, ils entrent en "contact" avec le Serpent Cosmique et celui-ci en retour leur délivre des informations extrêmement précises sur la nature des choses. Y compris des choses qu’ils ne comprennent pas, mais qu’ils "voient". Savez-vous par exemple que les chamans "expérimentent" depuis des millénaires la nature de l’électromagnétisme, sans avoir jamais vu la moindre lampe de poche ? La description de la radiation qui émane du Serpent Cosmique est lumineuse, si je puis dire : il s’agit bien d’une fréquence bleue à dominante ultraviolette se situant dans la plage des biophotons.

Auteur: Dantec Maurice

Info: Dans "Babylon babies", éditions Gallimard, 1999, pages 554-555

[ connaissances akashiques ] [ chamanisme ] [ DMT ] [ question ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

être humain

Le problème, c'est peut-être d'oublier que nous avons modélisé le monde selon nos sens. Nous au centre. Oeuf Corse. Anthropocentrisme, solipsisme ?... Appelez ça comme vous voulez mais il semble qu'on se dirige vers un sacré déséquilibre. Donc toi esprit/moteur, piégé dans ce corps de bipède dépoilé, censé représenter l'espèce dominante (ou qui croit l'être) de la troisième planète d'un petit système solaire, tu perçois (ou croit percevoir) via tes sens, un petit nombre parmi les 800 octaves du cosmos (du noyau de l'atome jusqu'à la taille de l'univers), principalement par tes oreilles et tes yeux. Ainsi as-tu calibré et "nommé" ton environnement. Ensuite, grâce aux outils que tu as su concevoir : télescopes, rayons X, microscopes, ondes infra-rouges, etc. tu as légèrement agrandi cette fenêtre de perception. Et pour ce qui est de l'étude et de la compréhension des interactions entre les forces qui sous-tendent ta réalité physique, limités par ce qui précède, tu sembles quelque peu borné par une nature-pensée peut-être trop bipolaire. Tu es néanmoins parvenu à concevoir, entre autres, la bombe atomique, tout en restant incapable de limiter tes pulsions de reproduction galopante. D'où une surpopulation qui conduit fréquemment à des drames chez les gens de ta race. Comment dit-on ? Abrutelligent ?

Auteur: Mg

Info: 29 sept 2014

[ limitation ]

 

Commentaires: 0

analogie

Si on compare musique et écriture, les axes moteurs sont clairement la dominante pour la première et le verbe pour la seconde.

Si vous stoppez un mouvement harmonique musical sur l'accord de dominante, sans le résoudre, c'est à peu près comme si vous stoppez une phrase comme : "hier j'ai pris..." sans la préciser plus avant. Où comme si en maths on annonçait : bonjour, je vais vous dire mon âge, il est de de 10 X...   Dans les trois cas on reste comme suspendus dans le vide. 

Tels sont certaines des appréciations apportées par nos éducations communautaires. Programmations des habitudes. L'être a besoin de "reconnaître" des schémas dans les langages, de se rassurer, de les partager avec ses semblables. 

Rapidement certains s'ennuient, recherchent du piments, des saillances... contrastes, dépaysements... Voilà peut-être bien une des motivations dans notre quête enfantine d'extraterrestres.

D'un autre côté, structurés par ces éducations-vies-cultures qui codent "objectivement" la majeure partie des imprégnations multiples qui couches après couches nous ont constitués dès l'origine, nous voilà incapables de les voir, de les discriminer du reste...

Seulement capables de discerner ce que nous avons appris à voir, à écouter... et à utiliser.

Auteur: MG

Info: 8 mars 2015

[ limitation ] [ syntagmes ] [ langage ] [ mobile ] [ immobile ] [ fonction motrice ] [ cultures oeillères ] [ tension résolution repos ]

 

Commentaires: 0

espoir

[…] Le transhumanisme offre encore quelque chose à dire face au nihilisme, c’est-à-dire au vide laissé par l’effondrement des grandes religions, métaphysiques et idéologies modernes. […] Il promeut rationnellement et délibérément une espérance d’auto-transcendance matérielle de l’espèce humaine, sans limites absolues a priori… […] Son intérêt est aussi critique : il invite à réfléchir à certains préjugés et illusions attachés aux humanismes traditionnels et modernes dont il révèle, par contraste, des aspects généralement peu ou non perçus. […] Pour une part dominante, ces humanismes sont antimatérialistes et spiritualistes. S’ils ne sont plus pré-coperniciens, ils véhiculent des images pré-darwiniennes. Ils reconnaissent l’Histoire, mais guère l’Évolution. Ils ne voient l’avenir de l’homme que sous la forme de l’amélioration de son environnement et de son amélioration propre par des moyens symboliques (éducation, relations humaines, institutions plus justes, plus solidaires, plus égalitaires, etc.)
L’humanisme relève d’une image implicite partiellement obsolète de l’homme.
[…] C’est à l’actualisation de l’image de l’homme et de sa place dans l’univers que le transhumanisme modéré bien compris travaille. Le transhumanisme, c’est l’humanisme, religieux et laïque, assimilant les révolutions technoscientifiques échues et la R&D à venir, capable d’affronter le temps indéfiniment long de l’Évolution et pas simplement la temporalité finalisée de l’Histoire. C’est un humanisme apte à s’étendre, à se diversifier et à s’enrichir indéfiniment.

Auteur: Hottois Gilbert

Info: Le transhumanisme est-il un humanisme ? pp. 75-77, sur le blog Jorion

[ progrès ] [ évolution ]

 

Commentaires: 0

portrait

Jesse Lemisch est bien sûr largement et justement connu pour son travail de pionnier avec son “History from the bottom up,” (l'histoire de la base au sommet), parue en fin des années 1960 et début des années 1970, et évidemment vue comme une nouvelle approche de l'histoire sociale. Lui et d'autres personnes qui ont contribué à créer cette nouvelle forme d'"histoire des peuples" (Herbert G. Gutman, Staughton Lynd, Alfred F. Young) faisaient partie d'une nouvelle gauche, répondant aux, et exprimant les demandes d'une nouvelle approche historique, alors exprimées par les Afro-Américains, les étudiants, les femmes et les travailleurs, réunis dans divers mouvements pour la paix, la justice et le pouvoir. Son "histoire par la base"  apparut donc comme un défi explicite aux traditions élitistes de l'écriture historique au sein des académies américaines, plus particulièrement l'approche "consensuelle" du passé américain qui s'était développée dans l'atmosphère répressive de la guerre froide. Lemisch a contribué à définir et à écrire cette nouvelle histoire, plus généreuse et plus inclusive, se battant (très durement) pour sa place au sein des disciplines de la profession de l'histoire et de la société en général, en opposition aux hypothèses et pratiques conservatrices alors dominantes. Il l'a fait à un coût personnel considérable, puisqu'il fut licencié par l'Université de Chicago en 1966.

Auteur: Rediker Marcus Buford

Info:

[ historien réaliste ] [ mémorialiste collectiviste ] [ hommage ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

compromission

Samuelson, lobbyiste maniaque de l'interprofession, agit en coulisse dès les années cinquante pour créer un Nobel de l'économie, prix qui n'avait pas été prévu par Alfred Nobel (inventeur du célèbre prix). Samuelson constate que la médaille Clark créée en 1947 pour récompenser des chercheurs américains, dessert l'économie car elle la fait passer pour une justification de l'idéologie dominante américaine plutôt que pour une science.
Il faudra des années avant que le gouvernement suédois accepte que soit remis en janvier 1969 le premier prix Nobel d'économie, plus précisément le prix de la Banque royale de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel (l'astuce de ses promoteurs était de célébrer le tricentenaire de la première banque centrale du monde, qui est suédoise). Très solidaire de ses obligés à l'université, Samuelson intriguera immédiatement pour que ce soient eux qui remportent les récompenses (lui-même se dépatouille pour se faire attribuer le Nobel dès 1970, chapeau bas !).
Avec le temps, le prix va honorer nombre de nos économistes extraordinaires (Hayek, Friedman, Tobin, Allais, Sen, Stiglitz, Krugman). Mais ce vivier va s'épuiser rapidement. Le prix récompensera peu à peu de parfaits inconnus.
Pis, il a été calculé que près de 70% des primés sont en définitive... américains. Quant à la première femme à avoir été honorée par l'académie, Elinor Ostrom (2009), elle ne se disait pas économiste mais... sociologue.

Auteur: Simmat Benoist

Info: La Ligue des Économistes extraordinaires

[ avancement ]

 

Commentaires: 0

stimulation

C'est une chose que j'avais souvent remarquée. Contrairement aux théories pédagogiques dominantes, les enfants ne se plaignaient pas qu'on leur enseignât trop de choses. Ça, c’était le discours des docteurs Folamour de l'Inspection générale de l'Êducation nationale et des associations de parents d'élèves. Les élèves, eux, se désespéraient plutôt de voir leurs professeurs leur servir année après année un brouet pédagogique dilué, accompagné d'un savoir émietté. Le rabâchage les accablait. C'était pour tuer le temps qu’ils s'envoyaient des messages sur leur téiéphone portable pendant les cours. Je ne perdais pas mon calme, je leur parlais des nuages.

C'était suffisant pour que la classe écoute. Victoire et Fatoumata, Pierre, Chloé et Cameron, Thomas et Matiss, Antoine-Alexandre et Quoc-han. La terminale L1, ma classe préférée au cours de l'année scolaire 2013-2014. Les garçons et les filles qui la composaient m'avaient souvent donné l'occasion de vérifier ma théorie sur les élèves : tout ce qui était nouveau les attirait, tout ce qui était rebouilli les écœurait. Leur esprit critique devait être stimulé. Aimais-je encore mon métier ? Peut-être pas tous les jours, mais j'aimais mes élèves. Et je n'affectionnais pas cet enseignement qui semblait conçu pour les faire bâiller. Tout cela ne devait probablement rien au hasard. Le capitalisme total avait tout intérêt à ce que l'école devienne une fabrique de crétins. Une vérité que la plupart de mes collègues ne voulaient pas entendre.

Auteur: Lapaque Sébastien

Info: Ce monde est tellement beau

[ exigence ] [ apprentissage ] [ dépaysement éducateur ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par miguel

formatage éditorial

- Venons-en à votre dernier livre, "Déchristianisation de la littérature". Vous parlez de "post-littérature". Qu’entendez-vous par là ?

- C’est une littérature asservie à un modèle romanesque international, tout comme il y a un hamburger ou un kebab international. Un roman à dominante anglo-saxonne, dépourvu de style, même de langue, formaté pour sa version filmique, un lectorat "cool", forcément politiquement correct. Le roman étant devenu le genre hégémonique, tout ce qui n’en relève pas n’appartient plus, commercialement, à ce qu’on appelle encore la littérature. Il me semblait intéressant de trouver un terme un peu plus percutant pour désigner cette production qui est au-delà du postmoderne même : la post-littérature, comme il y a une post-histoire. On me l’a reproché, bien sûr. Dans "Langue fantôme", je nommais quelques grandes têtes molles, comme Le Clézio, en montrant notamment que la phrase de ce prix Nobel était du spaghetti tiédasse. On s’en est servi pour me faire payer ce que j’avais déjà dit, en 2010, dans "l’Enfer du roman", à savoir qu’il n’y a presque plus de littérature en France, et que ce qui se publie relève en général de la fausse monnaie. Je devenais un traître ; s’en est suivi ce que vous savez : idéologisation de mes remarques, tribune d’Annie Ernaux dans le Monde, accompagnée d’une pétition signée d’une centaine de noms, démission du comité de lecture de Gallimard, opprobre, mort sociale, etc.

Auteur: Millet Richard

Info: Entretien accordé à Artpress, 2018.

[ lecture fast-food ] [ consumérisme fédérateur ] [ dictature de la moyenne ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par miguel