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cinéma

Quand j'ai connu Rémy Belvaux, se souvient Noël Godin, à qui Belvaux avait offert ses services dans l'entartement de Bill Gates, avant de lui proposer un rôle important dans un film de pieds nickelés qui ne vit jamais le jour (les deux autres "pieds" auraient été Benoît Poelvoorde et son frère Lucas Belvaux), il avait une joie de vivre inouïe. Il pétillait. Avait tout pour lui : talent, argent, amis, liberté artistique. On n'a jamais compris la suite.

De son côté Benoît Poelvoorde aime à pleurer son enfance difficile dans les bras d'anonymes, se déprécie, insulte ses meilleurs amis. Ainsi Belvaux, co-réalisateur du "C'est arrivé près de chez vous" le film qui a lancé Benoit tout en le laissant en arrière-plan, ne pardonnera pas une boutade limite, lâchée par Benoit sur sa compagne - qui fait qu'il lui a envoyé une lettre d'insultes. Retour de manivelle douloureux pour Poelvoorde quand Belvaux se suicidera sans s'être réconcilié avec lui. Dur, très dur pour l'acteur qui a hérité de son enfance chez les Jésuites une forte tendance à la culpabilité. De toutes les façons Belvaux avait rompu avec fracas avec presque tout son entourage à cette époque, avant, huit ans plus tard, de se jeter sous un train.

Auteur: Internet

Info: compilé par Mic G

[ Belgique ] [ sensibilité ] [ rapports humains ] [ réalisateur ]

 

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nature

Des montagnes énormes m'entouraient, des abîmes s'ouvraient devant moi et des torrents s'y précipitaient; les fleuves au-dessous de moi coulaient à flots; forêts et montagnes retentissaient et je les voyais agir et créer, entremêlées dans les profondeurs de la terre, toutes les forces insondables, tandis qu'entre terre et ciel fourmillent les générations des créateurs en leur diversité. Tout, tout est peuplé de mille formes, cependant que les hommes se rassemblent à l'abri de leurs chaumières et se font un nid en s'imaginant qu'ils règnent sur le vaste monde! Pauvres insensés! qui jugent tout si infime, parce qu'ils sont petits. - Depuis la montagne inaccessible jusqu'à l'extrémité de l'Océan inconnu, par-dessus le désert que nul pied ne foula, souffle l'Esprit de l'Eternel Créateur. Et il se réjouit du moindre grain de poussière qui le perçoit et qui vit - Ah! que de fois alors n'ai-je pas envié les ailes de la grue qui volait par-dessus ma tête pour atteindre la rive de la mer immense, pour boire à la coupe écumante de l'infini cette volupté de vivre qui dilate le coeur, afin de sentir, ne fût-ce qu'un instant, dans la force limitée de mon sein, une goutte de félicité de l'Entre en qui et par qui tout fut créé.

Auteur: Goethe Johann Wolfgang von

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[ révélée ] [ Dieu ]

 

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priméité

Un jour des années 1950, à la sortie d’un cours de Roland Barthes, j’ai noté ceci : “Mon matériau, le seul possible, c’est mon présent. Le présent, c’est ce qui colle à moi. Le nez sur le miroir”. Mais il faut s’entendre sur ce qu’on entend par “présent” ou “actualité”. A la source de mon travail, il y a aussi cette photographie qui montre deux objets préhistoriques trouvés en région souabe, près du Danube, et qui seraient vieux de 30 000 ans. Ce sont de petits objets, une tête de cheval, un oiseau, et je me dis qu’on n’a jamais fait mieux dans le rapport à l’actualité que ces artistes-là : ils donnaient une figuration à ce qui les entourait dans l’immédiat de leur vie.

En même temps, ce ne sont pas un cheval et un oiseau : ce sont des objets d’art, c’est-à-dire des formes. Il y a là une concentration de ce qui est à la fois le mystère et le défi de la représentation. C’est le passage de l’informe à la forme qui m’intéresse. Quelle est la relation de l’événement actuel, immédiat, avec la forme que doit prendre un écrit et notamment un écrit de théâtre ? Je n’ai pas la réponse, mais c’est ce après quoi je cours depuis toujours.

Auteur: Vinaver Michel Grinberg

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[ sculptures ] [ fond-forme ] [ question ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

nanomonde

Les effets quantiques macroscopiques dans les systèmes vivants ont été largement étudiés dans la recherche d'explications fondamentales pour le transport et la détection de l'énergie biologique. Bien que nous sachions que les endonucléases de type II, la plus grande classe d'enzymes de restriction, induisent des cassures double-brin de l'ADN en attaquant les liaisons phosphodiester, le mécanisme par lequel la coupure simultanée est coordonnée entre les centres catalytiques reste peu clair. Nous proposons un modèle de mécanique quantique pour le comportement électronique collectif dans l'hélice d'ADN, où les oscillations dipôle-dipôle sont quantifiées par les conditions limites imposées par l'enzyme. Les modes de point zéro des oscillations cohérentes fourniraient l'énergie nécessaire à la rupture du double brin. De tels quanta peuvent être préservés en présence de bruit thermique via le déplacement par l'enzyme de l'eau entourant la séquence de reconnaissance de l'ADN. L'enzyme sert ainsi de bouclier de décohérence. La symétrie miroir palindromique du complexe enzyme-ADN devrait préserver la parité, car la rupture des liaisons symétriques cesse lorsque la symétrie du complexe est violée ou lorsque les paramètres physiologiques sont perturbés par rapport aux valeurs optimales. Les corrélations persistantes dans l'ADN à travers de longues séparations spatiales - signature possible de l'intrication quantique - pourrainet être expliquées par un tel mécanisme.




Auteur: Internet

Info: Résumé de l'article de P. Kurian,* G. Dunston et J. Lindesay sur : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4746125/

[ épigénétique ] [ biophysique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

célébrité

L'Empereur ressemblait à bien des choses.
A un tennisman pour commencer, car c'est en short blanc et raquette à la main qu'il nous accueillit et nous pria de l'attendre au "salon de conversation" où serait servi le déjeuner. A un noceur sans entrain quand il nous eut rejoints, en costume blanc, ses yeux fatigués protégés par des lunettes noires. A un chef de gang qui s'entourait, selon la rumeur, de jolis drôles, cercles de pouvoir où se cotoyaient les membres d'une secte qui vénérait Bouddha, Jésus et Victor Hugo, une poignée de bonzes fous, quelques catholiques enclins à confondre goupillon et matraque, et un ancien chauffeur de taxi promu chef de la sécurité.
A le voir si fatigué, si mou, on songeait aussi au joueur effréné qui dilapidait des fortunes sur les tapis verts des casinos de la Côte d'Azur, au séducteur auquel ses bonnes fortunes valaient le titre d'Empereur des boîtes de nuit, à un quadragénaire au visage d'adolescent mal dégrossi qui se défiait d'une destinée qui l'avait fait monter sur le trône à l'âge de douze ans. Et enfin au père attentionné qui livrait ses seules batailles dans la chambre de son fils, à coups de polochons, pendant que son pays menacé d'éclatement s'enlisait dans la guerre.
Bref, l'Empereur ressemblait à bien des choses, sauf à un empereur.

Auteur: Masson Christophe

Info: Le Manuel de Géographie

[ démystifier ]

 

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prudence

A la sérénité du Bouddha l’agitation du monde paraît ridicule, car lui-même n’a plus rien à voir avec cela. Au cynique les sentiments du prochain paraissent ridicules parce que lui-même n’a plus de sentiments. A celui qui ne joue pas au football il paraît ridicule de courir pendant des heures après un petit ballon de cuir ; il ne se demande pas si ce jeu ne serait pas follement amusant, il ne voit que le côté ridicule de ces hommes adultes qui jouent comme de petits garçons. Sans doute celui qui fait quelque chose se rend-il toujours ridicule aux yeux de celui qui ne fait rien. Celui qui agit peut toujours prêter le flanc ; celui qui n’agit pas ne prend même pas ce risque. On pourrait dire que ce qui est vivant est toujours ridicule car seul ce qui est mort ne l’est pas du tout. […] Comme nous ne nous rendions jamais ridicules, nous étions tributaires des autres qui le faisaient à notre place et nous divertissaient de cette manière. Voilà pourquoi nous trouvions les clowns si sympathiques, les autres nous faisaient rire, ce dont nous étions par nous-mêmes incapables. Il va sans dire que nous n’étions pas en peine de trouver des ridicules dans notre entourage car plus on est soi-même un magasin de porcelaine, plus n’importe qui, venu de l’extérieur, y prend pour vous l’aspect d’un éléphant.

Auteur: Zorn Fritz Angst

Info: Mars

[ tiédeur ] [ inaction ]

 

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littérature

Les sillons encore frais ressemblaient aux lignes d'une pièce de velours côtelé toute neuve et donnaient à cette vaste étendue un aspect mesquinement utilitaire. Tous les accidents de terrain avaient disparu ; plus la moindre trace d'histoire : ne restait que celle des quelques derniers mois. Et pourtant à chaque motte de terre, à chaque pierre, s'attachaient des souvenirs innombrables - échos des chansons entendues lors des moissons passées, paroles échangées, faits et gestes audacieux. Sur chaque pouce de terrain, combien n'y avait-il pas eu de manifestations d'énergie et de gaieté, de jeux brutaux, de querelles ? Sur chaque mètre carré, des groupes de glaneurs s'étaient courbés au soleil. Les mariages d'amour qui avaient peuplé le hameau voisin s'étaient noués ici, après le dernier coup de faux et avant la rentrée des blés. Sous la haie qui bordait le champ, des filles s'étaient données à des amoureux qui n'avaient même plus tourné la tête pour leur accorder un regard à la moisson suivante ; dans les blés, plus d'un homme avait fait des serments d'amour à une femme : après le mariage, au temps des semailles le printemps suivant, la voix de cette même femme l'avait fait tressaillir par son ton aigre et autoritaire. Mais de tout cela, ni Jude, ni les corbeaux qui l'entouraient, n'avaient cure : ils ne voyaient là qu'un terrain dénudé, bon champ de travail pour l'un, bon grenier de provisions pour les autres.

Auteur: Hardy Thomas

Info: Jude l'obscur

[ campagne - ]

 

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écriture

L'homme ne récrée-t-il pas les mondes qui lui sont inaccessibles dans un univers de rêve, et selon son désir ? Ne récrée-t-il pas la peur et l'amour, afin de vivre dans le paradis ou l'enfer qu'il vient de créer ? L'imaginaire a ce sens-là dans mes romans.

J'ai rencontré beaucoup de gens dans ma vie, et beaucoup d'entre eux m'ont servi de modèles pour mes personnages. Mais tous mes personnages, c'est moi qui les ai créés dans mon travail d'écrivain. Bien sûr, je désire aller vers le réel, mais ce n'est pas la quête centrale dans mon travail. Je veux créer un monde d'imaginaire et de narration, faire quelque chose de différent : réaliser ce royaume de l'imaginaire par la parole. Cela dit, je sais que je ne suis ni le premier ni le dernier parmi ceux qui créent des univers de parole. C'est avant tout une démarche professionnelle, pour moi, comme elle l'a toujours été. Les "sages familiers" qui m'entouraient étaient aussi des hommes de métier. Homère était un vrai professionnel ; les "Homère" turcs et kurdes de mon époque sont aussi des professionnels. Leur art consiste à créer des mondes, en racontant des histoires. Ce ne sont ni des mystiques ni des charlatans ni des mendiants vagabonds, mais les maîtres d'un art que nous avons en partage. Ce sont des hommes d'honneur gagnant leur pain avec la parole. Ils étaient des personnes presque sacrées, dans le milieu où ils évoluaient.

Auteur: Yachar Kemal

Info: Entretiens avec Alain Bosquet. trad Altan Gokalp, Gallimard, collection "Blanche", 1992. pp 43-44

[ artisanat ] [ tradition ] [ racines ]

 

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Tambora

Dans les derniers jours de l'été 1815, l'éruption soudaine, à l'est de l'île de Java, d'un volcan qu'on croyait éteint à l'intérieur des terres, étendit jusqu'aux côtes des océans de lave en fusion, emportant les habitations et décimant les peuplades. La violence et la durée du cataclysme firent penser que le feu déchaîné allait envahir et brûler les trois autres éléments, pétrifiant la terre qui entourait le foyer sur toute la largeur de l'île, recouvrant les flots d'une nappe incandescente le long du littoral, calcinant jusqu'à l'air. Pendant plusieurs semaines, le ciel ne fut plus qu'un nuage opaque, épais, d'un tissu qu'on aurait dit plus serré que celui de l'atmosphère, une rugueuse étoffe noirâtre semée d'accrocs, de déchirures, tendue par la colère des dieux au-dessus de l'île, dissimulant aux survivants le soleil, la lune, les étoiles, au point de leur faire douter que l'alternance des jours et des nuits se poursuivît derrière ce rideau. [...] 

Il en résulta qu'au printemps 1816 un immense nuage noir surplomba l'Europe, filtrant les rayons du soleil, provoquant une chute de la température telle que cette année devait être enregistrée par la suite comme la plus froide du siècle dans l'hémisphère Nord . [...]

Personne, en 1816, ne s'étonnait que l'obscurité succédât au sanglant bouquet du feu d'artifice, que disparût le soleil vaincu à Waterloo et personne, ou presque, ne savait que cette obscurité, cette longue éclipse étaient importées, résultaient d'un autre feu d'artifice, aux antipodes, où la fureur des hommes n'était pour rien.

Auteur: Carrère Emmanuel

Info: Bravoure. Chap XXXIV pp 268 - 271. Découpé-refondu par ninosairosse sur Babelio

[ événement planétaire ]

 

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biologiste

- Et qu'est-ce qui a provoqué la rencontre, demandai-je, entre la mouche domestique et vous?
Extrayant quelques arêtes de poisson de sa barbe, Orlik me raconta qu'il avait consacré trente ans de sa vie à étudier certains aspects du mammouth laineux, ce travail l'ayant conduit jusqu'aux toundras de Sibérie où l'on trouve parfois des mammouths congelés dans le permafrost. Ses recherches - bien que généralement sa modestie l'empêchât de le mentionner - avaient vu leur aboutissement dans son article magistral : "Le mammouth et ses parasites." Mais à peine l'avait-il publié qu'il ressentit le besoin d'orienter ses travaux vers quelque créature inférieure.
"J'ai décidé, dit-il, à étudier Musca domestica dans la zone urbaine de Prague."
Tout comme son ami M. Utz pouvait dire au premier coup d'oeil si une pièce de porcelaine de Saxe avait été fabriquée à partir de l'argile blanche de Colditz ou de celle des Erzgebirge, les monts Métallifères, lui, Orlik, après avoir examiné sous un microscope la membrane irisée d'une aile de mouche, affirmait savoir si l'insecte venait de Mala Strana, de Zidovské Mesto ou de l'une des décharges qui entouraient la nouvelle cité-jardin.
Il avoua être ravi de la vitalité de la mouche. Il était de bon ton chez ses collègues entomologistes - tout particulièrement chez les membres du parti - de s'émerveiller devant le comportement des insectes sociaux, les fourmis, les abeilles, les guêpes et les autres espèces d'hyménoptères qui s'organisaient en communautés enrégimentées.
"Mais la mouche, dit Orlik, est une anarchiste.
- Chut! dit Utz. Ne prononcez pas ce mot!

Auteur: Chatwin Bruce

Info: Utz

[ insectes ]

 

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