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attention

- Quel est le mécanisme à l'œuvre dans le cerveau  ?

- Les neurones, qui sont les cellules nerveuses, s'envoient de l'information. À force de le faire lors d'une tâche répétée, ils vont renforcer les connexions qui les relient pour former un réseau plus efficace pour cette activité. C'est un mouvement très élégant, comme si les neurones étaient sculptés pour correspondre à une activité. Mais voilà, ce phénomène d'apprentissage ne se produit qu'à force de répétition… Il ne faut pas l'oublier, comme pour apprendre le piano. Et le travail n'est pas terminé : une fois ces réseaux en place, il reste à les utiliser à leur meilleur potentiel, grâce à une bonne concentration.

- Se concentrer, n'est-ce pas tout le problème ?

- Tout à fait, d'où l'inquiétude actuelle concernant l'évolution de notre capacité apparente de concentration. Mettons-nous à la place de notre cerveau : ce n'est pas tous les jours facile pour lui. Il est le théâtre de conflits permanents entre nos réactions automatiques et celles plus volontaires. Si une voiture surgit, elle attire mon attention. Même si je suis concentré sur autre chose, je peux l'éviter ! Il y a là une réorientation automatique de l'attention vers ce qui est bruyant, brillant, coloré…

Mais cet automatisme est aussi la raison pour laquelle je me laisse distraire et déstabiliser par n'importe quel bruit extérieur : la ­télé, un objet qui tombe, quelqu'un qui parle. Cela vaut pour tout un tas de choses du quotidien : un verre invite à boire, une poignée de porte à être ouverte, un portable à être attrapé. Pour rester concentré, il faut enclencher un "frein à main" pour inhiber ces automatismes. C'est l'attention dite "volontaire".

Auteur: Lachaux Jean-Philippe

Info: https://www.leparisien.fr/. Interview de Florence Méréo, 16 mars 2019

[ focalisation ]

 

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mahométisme

Les Frères musulmans installés en Europe n'ont pas tardé à s’engouffrer dans la brèche ouverte par l'ayatollah, et à lui donner une traduction sunnite. Dès le mois suivants l'UOIF - leur branche française officieuse - a commencé par effectuer un changement de la signification de son sigle. Dans "Union des organisations islamiques en France", la préposition rappelait que cette terre d'impiété (dar al kufr) ne saurait porter d'organisation islamique que comme un corps étranger. En devenant "de France", il exprimait désormais que ce pays, qui comportait de plus en plus de musulmans de nationalité et la langue françaises, par croissance démographique et migratoire particulièrement dynamique, avait franchi le seuil pour devenir dans leur esprit Dar al-islam - terre d’islam. La traduction immédiate en fut la première offensive, à la rentrée scolaire 1989, exigeant que le port du hijab soit autorisé à l'école publique, lorsque trois collégiennes de Creil se rendirent en cours coiffées du couvre-chef islamique. Selon les Frères, elles devaient pouvoir, en tant que Françaises et musulmanes, respecter les injonctions de leur religion, qui, dans l'interprétation la plus rigoriste de la charia qu'ils défendent, prescrit celui-ci. ce serait également un marqueur identitaire pour leurs ouailles, afin de les rendre visibles comme telles, de les dénombrer, et de les constituer en groupe de soutien. Un tiers de siècle plus tard, cette stratégie frériste a été couronnée de succès. Les disciples de Hassan el-Banna ont même réussi à effectuer un retournement sémantique en inscrivant dans le débat médiatique l'idée que le port du hijab représentait une liberté fondamentale - tout en en le représentant à leurs coreligionnaires, qui ne le portaient nullement, comme un impératif dogmatique.

La visibilité du marqueur islamique du hijab - désormais omniprésent dans l'espace public français - a conforté le sentiment de puissance des Frères, crédités dans leur communauté d'appartenance du succès politique qui a permis d'imposer celui-ci comme un sujet de société dont ils s'étaient emparés et faits les champions, à travers d'innombrables procédures dans les tribunaux administratifs et au Conseil D’État.

Auteur: Bergeaud-Blackler Florence

Info: Le frérisme et ses réseaux, l'enquête, 2023, p 16

 

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musique

Il se raconte que Lucio Dalla, le Brel italien, fut contraint, en 1985, pour cause de soucis techniques avec son bateau au large de Naples, de faire étape dans le port de Sorrente. Il se retrouva à l’Hôtel Excelsior Vittoria. Seule disponibilité : la suite Caruso, du nom du grand ténor napolitain mort en août 1921. Devant les tarifs, Dalla aurait affirmé, riant un peu jaune : "Je vais être obligé de composer une chanson pour régler la note !"

Ce sont les propriétaires de l’hôtel qui auraient raconté à Dalla les derniers jours d’Enrico Caruso dans cet établissement, agonie due à un un cancer alors qu'il était fou d’amour pour une jeune femme à laquelle il avait donné des cours de chant.

Il y avait un vieux piano dans la pièce principale de la suite et Lucio D'alla resta 4 jours à l'hôtel. A la suite desquels il ressortit avec son plus grand hit, où cette passion est chantée en napolitain : "Qui dove il mare luccica (Ici où la mer scintille), E tira forte il vento (Et où le vent souffle fort), Sulla vecchia terazza (Sur la vieille terrasse), Davanti al golfo di Surriento (Devant le golfe de Sorrente), Un uomo abbraccia una ragazza (Un homme embrasse une fille), Dopo che aveva pianto (Après qu’elle ait pleuré), Poi si sciarisce la voce (Puis il s’éclaircit la voix), E ricomincia il canto (Et recommence son chant), Te voglio bene assai (Je t’aime tellement), Ma tanto tanto bene sai (Mais tellement, tellement, tu sais)… "

Le clip de la chanson originale fut filmé dans ce même Hôtel, où grâce à ce titre, l'âme d'Enrico Caruso plane un peu plus encore.  

Une pièce pour mandoline et orchestre d’opéra, dans le plus pur style lyrique italien, devenue un succès mondial repris par les plus grands : Luciano Pavarotti, Plàcido Domingo, José Carreras, Andrea Bocelli, Florent Pagny, Lara Fabian, Josh Groban… Son refrain demande du coffre et une capacité à monter la voix en puissance sans dérailler.

Auteur: Internet

Info: compilé et mis en forme par Mg

[ tube latino ]

 
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écologie

Nous savions construire des villes adaptées au chaud depuis 2000 ans. Et nous ne savons plus. Le niveau de connaissances s'est effondré de façon parfaitement parallèle à la disponibilité du pétrole au 20ème siècle.

La visite de villes italiennes montre que les romains connaissaient déjà l'essentiel des principes de la construction durable (bétons de chaux non armés, structures pierres, masses thermiques,...), du low-tech (jouer sur les orientations et les ratios de forme), des constructions passives (ventilation douce naturelle, protections solaires,...), ...

Autant de savoirs qui ne sont ni enseignés, ni connus des "meilleures" écoles d'architecture de notre époque.

On remarque en observant l'extension de certaines de ces villes que tant la qualité architecturale que la qualité constructive a commencé à baisser au début du siècle dernier et se sont littéralement effondrés dès les années 1970. La doctrine contemporaine - en Italie comme ailleurs - est de construire en opposition aux règles simples de la physique, puis de laisser aux ingénieurs et aux machines énergétiques le soin de résoudre les problèmes engendrés. Ce qui fonctionne dans un monde - aujourd'hui disparu - de ressources abondantes et d'énergie pas chère.

L'épilogue de cette pratique est l'installation systématique de climatiseurs dans les coeurs urbains historiques qui refroidissent individuellement les habitats, mais réchauffent collectivement les villes (puisqu'elles soutirent de l'électricité qu'elles transforment en chaleur). Ce qui prive désormais l'ensemble des citoyens de froid gratuit - créé à l'époque grâce aux connaissances des méthodes douces - et offre aux privilégiés du froid payant, cher et polluant.

Un petit exemple en images de savoir-faire visibles sur l'annexe de la Basilique de Santa Maria Novella de Florence construit aux environs de 1400... où il fait frais depuis 600 ans sans énergie.

Façades nord plutôt vitrées et lisses avec des protections solaires ventilées.

Façades sud en fort retrait couvertes par des protections solaires maçonnées avec des ratios 1-1 (en Suisse et en passif on utilise des ratios de 2-3 pour aussi privilégier les apports solaires hivernaux).

Façades est-ouest presque pas vitrées.

Ventilations naturelles importantes par les cours, fortes végétalisations des surfaces horizontales et chemins ombragés.

Auteur: Muller Marc

Info:

[ sagesse ] [ adaptation ] [ décorrélation homme nature ] [ appartenance intégration ] [ historique ]

 

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occident

Joachim [de Flore] rompit avec la conception augustinienne d’une société chrétienne en appliquant le symbole de la Trinité au cours de l’histoire. D’après sa conception, l’histoire de l’humanité se décomposait en trois périodes, chacune d’elles correspondant aux trois personnes de la Trinité (…) ces trois âges se caractérisaient par un accroissement sensible de plénitude spirituelle (...) l’eschatologie trinitaire de Joachim créa l’ensemble des symboles qui préside à l’auto-interprétation de la société politique moderne jusqu’à nos jours.

Le premier de ces symboles est celui de l’histoire conçue comme une séquence de trois âges, le troisième représentant clairement le Troisième et dernier Règne. La périodisation humaniste et encyclopédiste de l’histoire en histoire antique, histoire médiévale et histoire moderne constitue une variation sur ce symbole ; il en va de même des théories de Turgot et Comte concernant une série de phases théologique, métaphysique et scientifique, ou de la dialectique hégélienne des trois étapes de la liberté et de l’accomplissement de l’Esprit dans son autoréfléxion, voire de la dialectique marxiste des trois étapes du communisme primitif, de la société de classe et du communisme final, et, enfin, du symbole du Troisième Reich du national-socialisme – encore qu’il s’agisse là d’un cas particulier qui mérite qu’on l’examine plus en détail.

Le second symbole est celui du chef : il exerça une influence immédiate dans les mouvements des spiritualistes franciscains (…) renforcé par les spéculations de Dante sur le Dux du nouvel âge spirituel (…) il constitue ensuite une composante du Principe de Machiavel et, à l’époque de la sécularisation, il apparaît sous la forme des surhommes chez Condorcet, Comte, et Marx. (…)

Le troisième symbole, parfois mêlé au second, est celui du prophète du nouvel âge (…) l’intellectuel gnostique devient-il une composante de la civilisation moderne. Joachim lui-même est le premier exemple de ce genre (…) le quatrième symbole est celui de la communauté des personnes autonomes sur le plan spirituel (…) pouvant se passer de toute autorité institutionnelle (…) sous sa forme séculière, elle est devenue une composante importante du crédo démocratique contemporain (…) l’idée russe de la Troisième Rome se caractérise par le même mélange d’une eschatologie du règne de l’Esprit et de son accomplissement dans une société politique, à l’œuvre dans l’idée national-socialiste du Troisième Reich.

Auteur: Voegelin Eric

Info: La Nouvelle science du politique, pp. 164-168

[ christianisme ] [ évolution ]

 

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végétaux

Stéphane Perraud : Dans quel état se trouvent les forêts primaires aujourd'hui ?

Francis Hallé : Il n'y en a quasiment plus ! Les forêts sont dites primaires quand elles n'ont jamais subi la moindre destruction humaine. Il y a quarante ans on en trouvait encore beaucoup à la surface du globe. Aujourd'hui, il n'en subsiste que des lambeaux, dans la boucle du fleuve Congo, en Australie, dans le Grand Nord canadien, en Sibérie... Seuls le climat très difficile ou l'absence totale d'accès les protègent encore de la folie destructrice des hommes. En Amazonie, c'est trop tard. On rase les arbres pour les remplacer par du soja transgénique et de l'élevage.

- Pourquoi est-ce si inquiétant ?

- La forêt joue un rôle déterminant pour la survie de l'humanité. Les arbres purifient l'atmosphère en absorbant du gaz carbonique et en rejetant de l'oxygène . Couper un arbre revient à détruire une usine d'épuration naturelle. Les arbres attirent la pluie. Leur feuillage et leur système racinaire filtrent l'eau. Ils jouent également un rôle de stabilisateurs pour les sols. Et bien sûr, ils abritent une flore et une faune exceptionnelle. Ce sont nos alliés, nos protecteurs. La disparition des forêts primaires n'est pas irréversible, mais pour passer d'une forêt secondaire (qui a repoussé après exploitation) à une forêt primaire, il faudrait la laisser tranquille pendant sept siècles !

- On entend souvent qu'une forêt a besoin d'être entretenue pour rester en bonne santé...

- C'est une hérésie ! Les forêts existent depuis plus de 350 millions d'années, elles se portaient très bien avant l'arrivée de l'homme. Elles ont su se reconstituer après chaque évolution climatique majeure. Plus on intervient dans une forêt, plus on la fragilise. Il faut au contraire laisser faire la nature. Le bois mort au sol par exemple préserve les micro-organismes. Une forêt détruite par un incendie repoussera mieux si on n'intervient pas. Sa capacité de régénération est incroyable. Saviez-vous que lorsqu'on coupe une branche, on favorise l'arrivée des maladies ? Au Jardin des Plantes à Paris, on trouve des arbres tricentenaires qui n'ont jamais été taillés. Ils se portent très bien et ne sont pas dangereux pour les visiteurs.

Beauté... Mesurable ? Il serait temps que tu comprennes que vous n'êtes que des principes d'action programmés pour survivre dans un milieu hostile, non prévu. Pour tenter de durer. Par conséquent la notion de beauté est tout à fait relative. Il y a éventuellement accoutumance à quelque chose de rassurant mais "Beauté mesurable", c'est comme si tu disais "vie passive".

Auteur: Hallé Francis

Info: 26 juin 2014

[ arbre ] [ nature ] [ équilibre ] [ écologie. éco-anxiété ]

 

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lectrices

F.D. : Il n'y a qu'à moi que ça arrive : j'ai adoré, j'ai dévoré un livre... et pourtant quelques temps après je ne m'en souviens plus, même pas le nom des personnages !

Marylin Fournier : Euh moi aussi, c’est pareil. Qu’est-ce que ce groupe est génial, c’est rassurant de savoir que l’on est pas seule  

Caroline Bayet : Moi aussi, ça m’arrivait! Alors je fais un livre de lecture! Cb est hyper sympa et pratique!

Nadine Riquoir : C'est pareil pour moi!! Peut-être qu on en lit tellement qu'on mélange tout, car dès un livre terminé... un autre prend le relais tout de suite !!

Erminia Antoinetta Alati : Merci pour ce post j'ai cru être la seule et avoir un problème de mémoire.

Wendy Stou : Pareil, je me souviens d'aucun, je sais juste que j'ai adoré l'histoire xD

Clarisse Rizet Prioux : Ah bah je suis rassurée alors je ne suis pas la seule 

Annie Coté Lucas : Pareil, je pense qu'il faudrait investir dans un cerveau plus performant 

Véronique Ramond : Pareil. Je vais me souvenir que j'ai aimé (ou non), de l'émotion. Ça va me revenir si je remets le nez dedans, mais je serais bien incapable de raconter l'histoire ou de me souvenir du nom des personnages qq semaines plus tard. Je me sens moins seule.

Lau Evanaelle : Ah mais tout mais tout pareil donc aucune inquiétude

Mireille Everaert : Je suis tellement contente de n' être pas du tout la seule d'avoir ce problème

Murielle Vallery : Ne vous inquiétez pas, vous n'êtes pas la seule. Je peux me rappeler un peu de l'histoire mais pas du tout des prénoms des personnages 

Catherine Desroches : Je me sens moins seule dans ce cas donc j'ai décidé de noter mes futures lectures dans un joli carnet déniché pendant mes vacances en Bretagne

Lamia Sta : je prends note des passages qui me parlent.

Nelly Clément : Mitou. C'est pourquoi je garde les livres. Un jour je les relirai 

Florence Dupont à Nelly Clément : je faisais ça aussi avant. Maintenant par manque de place et pour raison financière je préfère la bibliothèque !

Virginie Flament : Si ça peut vous consoler il m'arrive de devoir reprendre la lecture de mon livre à la 1ere page  et parfois plusieurs fois 

Laetitia Jaquet : Vous n'êtes pas seule je vous rassure 

Jacqueline Besoin : Moi idem

Stéph Anie Bui : Je suis également pareille 

etc, etc

Auteur: Internet

Info: Initié par Florence Dupont In le Groupe FB La Fureur De Lire. 23 juillet 202

[ oublieuses ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

green washing

La "transition écologique" promise par le numérique, le tout électrique et le photovoltaïque exige beaucoup d’électricité. Selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), l'affinage du silicium en polysilicium consomme 150 MWh par tonne de produit fini. La transformation du polysilicium en lingot monocristallin, 31 MWh par tonne. Enfin, la découpe des plaquettes, 42,5 MWh par tonne. Voilà pour les économies d’énergie.

Du côté de la matière, il faut 7,14 tonnes de quartz pour une tonne de silicium monocristallin. Et la découpe de celui-ci en tranches produit des déchets de sciage (le "kerf") perdus pour les puces, estimés à 40 % du lingot. Mais on ne rebouche pas les carrières avec. Quant aux produits chimiques utilisés tout au long du procédé, la filière est pudique à ce sujet. Difficile d’en établir une liste précise et quantifiée. Le CNRS donnait en 2010 le chiffre de 280 kg de produits chimiques par kilo de silicium produit (acides, ammoniaque, chlore, acétone, etc.).

Tout de même, pensent les électeurs Verts, si les ingénieurs assurent que les technologies issues du silicium permettent la "transition écologique", il doit bien y avoir une raison ? La raison, c’est une de ces duperies dont les technocrates sont coutumiers et que les écocitoyens sont trop heureux de gober. Leur "transition écologique" repose sur le seul indicateur des émissions de gaz à effet de serre. Leur unique objectif, la "décarbonation" de l’économie, ignore l’entropie de la matière et de l’énergie, c’est-à-dire la réalité physique du désastre industriel, sans parler de la dévastation des milieux par les pollutions industrielles et l’artificialisation.

Les ingénieurs parviendront peut-être à maintenir un mode de vie techno-consommateur sans émission de carbone (quid du méthane, autre gaz à effet de serre ?), avec une hausse des températures limitée à 2°, c’est-à-dire des catastrophes climatiques en chaîne, tout de même. Ce sera au prix d’une Terre dévastée par la production énergétique. Des millions d’éoliennes à perte de vue, sur terre et en mer, des océans de panneaux solaires, des installations électriques partout, sans oublier le nucléaire, ses déchets éternels, son poison et sa menace. Quant aux barrages alpins, à la vitesse où fondent les glaciers, qui peut garantir que l’eau y sera suffisante ? La Romanche coulera-t-elle aussi impétueusement dans les périodes de sécheresse de la vertueuse économie décarbonée ?

Votre voiture électrique n’émet certes pas de CO2 et votre smartphone vous économise des déplacements, mais la société numérique et automobile dévore les ressources naturelles – matière et énergie – qui nous permettent de vivre. Un détail. Et on ne vous parle pas de la faune, de la flore et des paysages - pas de sensiblerie.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/cycle_silicium.pdf

[ développement durable ] [ coûts cachés ] [ conséquences ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

nocturne

L’impénétrable obscurité enserrait le navire de si près qu’il semblait qu’en allongeant la main par-dessus bord on pourrait toucher quelque substance surnaturelle. Cela produisait un effet de terreur inconcevable et de mystère inexprimable. Les rares étoiles au ciel jetaient une lumière indistincte sur le navire seul, sans le moindre miroitement sur l’eau, sous forme de rais séparés perçant une atmosphère transformée en suie. C’était une chose que je n’avais jamais vue auparavant, et qui ne donnait aucune indication sur la direction d’où viendrait n’importe quel changement, comme une menace se refermant sur nous de toutes parts.

Il n’y avait toujours personne à la barre. L’immobilité de toutes choses était absolue. Si l’air était devenu noir, rien ne prouvait que la mer ne fût pas devenue compacte. Il ne servait à rien de regarder dans une direction quelconque, à la recherche du moindre signe, en spéculant sur la proximité de l’instant critique. Le moment venu, l’obscurité submergerait silencieusement la faible clarté des étoiles tombant sur le navire, et la fin de toutes choses viendrait sans un soupir, un mouvement ou un murmure quelconque, et tous nos cœurs cesseraient de battre comme des pendules que l’on n’a pas remontées.

Il était impossible de se débarrasser de ce sentiment d’irrévocabilité. La quiétude qui m’envahit était comme un avant-goût d’annihilation. Elle m’apporta une sorte de réconfort, comme si mon âme s’était soudainement résignée à une éternité d’immobilité aveugle.

Seul l’instinct du marin survivait entier à ma dissolution morale. Je descendis l’échelle vers le gaillard d’arrière. La lueur des étoiles sembla s’effacer avant que j’atteignisse ce point, mais quand je demandai calmement : "Vous êtes là, garçons ?" mes yeux distinguèrent des formes obscures qui se dressaient autour de moi, très peu nombreuses, très indistinctes ; et une voix parla : "On est tous là, capitaine." Une autre rectifia anxieusement :

"Tous ceux qui peuvent être bons à quelque chose, capitaine."

Les deux voix étaient très calmes et assourdies, sans caractéristique particulière d’empressement ou de découragement. Des voix très prosaïques. "Nous devons essayer de carguer la grand-voile", dis-je. Les ombres s’écartèrent de moi sans un mot. Ces hommes étaient les fantômes d’eux-mêmes, et leurs poids sur un cordage ne pouvait être plus que le poids d’une poignée de fantômes. En vérité, si jamais voile fut carguée par la force pure de l’esprit, ce dut être cette voile-là, car à proprement parler, il ne restait pas suffisamment de muscles pour cette tâche à bord du navire, et à plus forte raison dans notre misérable groupe sur le pont. Bien sûr, je mis moi-même la première main à l’ouvrage. Ils errèrent faiblement après moi d’un cordage à l’autre, haletant et trébuchant. Ils peinèrent comme des Titans. Il nous fallut une heure au moins, et tout ce temps l’univers noirci ne produisit aucun son. 

Auteur: Conrad Joseph Teodor Korzeniowski

Info: La ligne d'ombre. Chapitre V. Trad de l’anglais,  Florence Herbulot.

[ maritime ] [ équipage ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

Helvétie

1876: Juste Olivier, premier historien de l'identité vaudoise, meurt à 69 ans
Calvitie ronde, barbiche en pointe sur des lavallières savamment nouées, le très érudit académicien avait pris l'accent de Paris, pour y avoir souvent séjourné et enseigné.
Pourtant, ce fils de paysans protestants né en 1807 à Eysins, près de Nyon, avait voué ses meilleures forces intellectuelles à une somme historique et ethnographique sur sa contrée natale. Les 1200 pages en deux volumes du Canton de Vaud, que Juste Olivier publia en 1837, n'ont été lues intégralement et appréciées que par ses étudiants lausannois auxquels elles étaient prioritairement destinées.
Un plus large public était visé. Hélas, au XIXe siècle, la majorité des lecteurs sont réfractaires aux études exhaustives. Et celle-ci prospecte notre vaste pays zone par zone, par diachronies éparses - tout en relevant la diversité de ses moeurs et parlers dialectaux, mais aussi de sa faune, de sa flore. "Nous avons compté et recompté les montagnes, les bois, les prés, les champs, tout jusqu'aux buissons et aux pierres. Point de fleur, point d'oiseau que nous n'ayons regardés, admirés et chéris!"
Avant d'opérer, en un second temps, une synthèse qui l'homogénéise et le cimente, de manière à créer une identité cantonale en bonne et due forme, capable de rivaliser à Berne avec d'autres Etats fédéraux. Aussi, ce 7 janvier 1876, l'annonce de la mort de Juste Olivier à Genève ne bouleverse pas outre mesure la majorité de ses chers compatriotes.
Deux purgatoires
D'autant moins qu'ils l'ont oublié depuis que la révolution radicale de 1845 a entraîné son renvoi de l'Académie et son deuxième départ pour Paris. L'écrivain ne sera remis à l'honneur que douze ans plus tard, lors du centenaire de l'indépendance vaudoise. Sa consécration sera plus importante en 1938, avec la réédition de son essai visionnaire par la société de Zofingue, et la signature prestigieuse d'une nouvelle préface.
"C'est notre classique vaudois, écrit Charles Ferdinand Ramuz, notre seul classique vaudois. Avant lui, le pays avait été vidé de ses croyances et de sa substance." Suivra un second purgatoire, plus tenace. Juste Olivier sera derechef redécouvert en 2007 à l'occasion de son propre bicentenaire, célébré dans le village préalpin de Gryon, où il vécut ses dernières années.
Le 24 août de cette année-là, le professeur de l'UNIL Daniel Maggetti, directeur du Centre de recherches sur les lettres romandes, le désignera comme l'"inventeur du canton de Vaud", en focalisant sa conférence sur la somme éponyme. "Avant ce livre, les Vaudois ne connaissaient que des aspects épars de leur région. Juste Olivier a effectué un énorme travail de répertoire. Il a rassemblé un grand nombre de sources, des traditions orales aux anciennes chroniques latines et aux recueils d'histoire suisse de l'époque."
Fibre campagnarde
Son père, Jean-Michel Louis Olivier, est un cultivateur originaire de La Sarraz. Sa mère se prénomme Marianne-Madeleine. Son frère cadet Urbain (1810-1888) est lui aussi affriandé par le plaisir de l'écriture, la poétique et la romanesque. Par un même patriotisme plus rural - l'arrière-pays de Nyon - que national. Quant à Juste Olivier, il étudie la théologie à Lausanne, tout en y donnant des leçons privées pour payer son "écolage" universitaire, et en composant des poèmes qui remportent des prix: à 21 ans déjà, le voici membre du très exigeant Cercle littéraire de la place Saint-François.
Il enseigne la littérature et l'histoire à Neuchâtel avant d'être envoyé, en 1830, à Paris pour suivre des cours au Collège de France. Lors de ce premier voyage de quatre mois dans la cité des poètes, il rencontre Lamartine, Musset, Vigny, l'immense Hugo, et se lie d'amitié avec le critique Charles-Auguste Sainte-Beuve qu'il invitera à Lausanne. A son retour dans cette même ville, Juste Olivier devient dès 1833, et pour treize ans, un professeur d'histoire très estimé par ses ouailles de l'Académie. Cela jusqu'au revers politique cité plus haut, et qui, très injustement, l'exila aussi des mémoires.

Auteur: Salem Gilbert

Info: 24 heures

[ historique ]

 

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