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Afrique

Un air musical - qui convie au recueillement - flotte au salon. Les haut-parleurs distillent les morceaux choisis de Louis Armstrong. Pessa invite Wonouplet à s'installer en face de lui. Sans plus lui accorder la moindre attention, il s'enferme dans une attitude de concentration quasi mystique. Il écoute de toutes ses fibres, de tout son être.
Wonouplet a souvent entendu les titres d'anthologie de celui que les mordus du jazz appellent avec affection et déférence le pape Louis Ier. Mais, jamais elle n'a été autant pénétrée, autant chavirée par sa puissance d'évocation du martyre de ses frères de race noire. Le calme et le silence des lieux, le petit côté mystérieux de la maison, l'attitude recueillie de Pessa sont autant de facteurs qui contribuent à caresser sa fibre essentielle, à flatter généreusement son âme, à la plonger dans une sorte de nirvana.
Et comme des gouttes de cristal pur, tombent les premières notes de Nobody knows the trouble I've seen. Un fluide étrange et mielleux envahit Wonouplet. Elle est prise de part en part par cette musique extraordinaire avec laquelle elle fait corps. Et toutes ses fibres participent de la même vibration qui insuffle un baume merveilleux dans les profondeurs les plus intimes, les plus insondables, de son âme. Elle est foudroyée. Littéralement.
Pessa lève sur elle un regard embué de larmes. Le fleuve de l'émotion entre en crue en elle. Pessa ne dit pas un mot mais ils se sont compris. La magie des notes de musique, la voix de Louis Armstrong, imposante et savoureuse, l'évocation de la plus grande tragédie de l'humanité ont opéré en lui une métamorphose plurielle.

Auteur: Nangala Camara

Info: Le Printemps de la liberté

[ source ] [ émoi ]

 

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littérature

L'homme qui ressemblait à Korczak, Maximilien Kolbe et Gandhi et portait des lunettes susceptibles, par beau temps, de mettre le feu à un champ de blé ou à une grange s'est présenté. Je suis Szymon Kuran. Enchanté, ai-je répondu. Non, c'est moi qui suis enchanté, a-t-il rétorqué, toi, tu as seulement l'impression de l'être. Il devait avoir raison, il était sans doute enchanté, alors que moi je ne faisais qu'exprimer une impression par une formule toute faite. C'est ce qu'on appelle la bonne éducation. Un mélange d'interdits et d'accommodements climatiques. Szymon mangeait son hot-dog, j'ai voulu lui poser une question, mais Boro s'est interposé. Alors, cette histoire de graviers, a-t-il zézayé. Ce n'est pas bien compliqué, ai-je répondu. Il faut que tu fasses comme les poules ou les autruches, elles n'ont pas de dents non plus, et pour bien digérer elles avalent de tous petits cailloux qui broient les aliments à la place des dents. Abasourdi par le raccourci intellectuel et cette histoire sans queue ni tête, Szymon a écouté mon bref exposé gastrologique, a posé l'emballage de son hot-dog sur la table et s'est mis à rire doucement. Boro et moi poursuivions une conversation entamée le mois précédent à propos de l'achat d'un dentier ou d'un petit sac de graviers. Voyant la réaction de Szymon, Boro a conclu sa phrase comme de coutume. À l'anglaise et laconiquement."Fuck you", a-t-il dit, puis il a enfourné le reste de son hot-dog en fanfaronnant. Comme il avait du mal à avaler l'énorme bouchée, il a bu quelques gorgées de flotte rapportée des toilettes dans un gobelet en carton et a répété : "Fuck you".

Auteur: Klimko-Dobrzaniecki Hubert

Info: Berceuse pour un pendu

[ hypocrisie ]

 

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décollage astral

Je ne suis pas sûr d'où viennent les vibrations mais je les ai vécues et ressenties pendant de nombreuses années... Au début, je leur résistais, elles faisaient partie de ma paralysie du sommeil et j'en avais très peur. Un jour, quelqu'un m'a suggéré de "me laisser aller en elles" , et de voir ce qui se passe... Je l'ai fait et ce fut un grand wow. Ces vibrations sont une façon de me "décoller" de mon corps, je ne puis le décrire autrement... Je suis conscient d'être dans cet espace et laisse filer le besoin de m'accrocher à "la réalité", je sens que je m'élève... Habituellement, je suis sur le dos quand ça arrive, même si ce n'est pas une nécessité. Je me sens "décoller" et flotte vers le haut. Il m'arrive de vagabonder dans l'espace dans lequel je vis (et j'ai comme une crainte de tomber sur d'autres entités itinérantes hé hé) ou de flotter vers une autre dimension spatiale.. C'est difficile à expliquer, mais j'aime cette sensation car je suis libre de tout. Cette sensation est plus fréquente lorsque je me réveille au petit jour, disons à 3 ou 4 heures du matin, que je me lève pendant une heure si je ne peux pas m'endormir immédiatement, puis que je me couche après une heure avec l'esprit détendu, en relaxant consciemment mon corps lorsque je tombe dans un état de lucidité avec l'intention de me souvenir que je serai dans cet état de lucidité... encore une fois, ce n'est pas facile à expliquer. J'aime cette expérience... Cela me rappelle qu'il y a plus dans cette vie que ce que l'on peut réaliser.

Auteur: Anonyme

Info:

[ rêve lucide ] [ post-hypnagogie ] [ relaxation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

historique

La flotte de Zheng He (1405-1433) est impressionnante par son avancée technologique - elle s'appuie sur deux inventions chinoises essentielles à la navigation, la boussole et le gouvernail d'étambot, connues depuis les Song, mais surtout par la taille de ses navires. Déjà lorsque Marco Polo avait décrit ceux qu'il avait vus, un siècle avant Zheng He, personne ne l'avait cru, car ce qu'il rapportait était inimaginable à l'époque en occident. L'armada de Zheng He compte un millier de navires, dont le coeur est constitué par une soixantaine de jonques géantes, longues de cent vingt à cent quarante mètres et larges de cinquante, jaugeant chacune environ mille cinq cents tonneaux (on connaît ces dimensions grâce à la découverte en 1962, près de Nankin où se trouvaient les anciens chantiers navals, d'un gouvernail intact qui a permis de reconstituer les navires). Gréés chacun de neuf mâts portant des voiles à lattes (ce qui évite aux marins de risquer leur vie en grimpant dans les gréements pour carguer la voilure), ces colosses embarquent un bon millier de soldats et autant de passagers officiels, invités étrangers, savants, interprètes, médecins et même jardiniers (qui cultivent des légumes à bord pour éviter le scorbut).
Par comparaison, la flotte que le roi d'Angleterre Henri V rassemble en 1415, la plus impressionnante de l'époque, est composée de... cinquante navires, dont les plus gros embarquent deux cents chevaliers et leurs équipements. On mesure à cette aune à la fois la puissance technologique chinoise de l'époque et, par ricochet, l'audace d'un Christophe Colomb qui, soixante-quinze ans plus tard, partait affronter l'inconnu avec une quarantaine de marins, dans des caravelles d'à peine trente mètres de long.

Auteur: Javary Cyrille J.-D.

Info: La souplesse du dragon : Les fondamentaux de la culture chinoise, P 78

[ marine ]

 

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art pictural

Velasquez, après cinquante ans, ne peignait plus jamais une chose définie. Il errait autour des objets avec l’air et le crépuscule, il surprenait dans l’ombre et la transparence des fonds les palpitations colorées dont il faisait le centre invisible de sa symphonie silencieuse. Il ne saisissait plus dans le monde que les échanges mystérieux, qui font pénétrer les uns dans les autres les formes et les tons, par un progrès secret et continu dont aucun bruit, aucun sursaut ne dénonce ni n’interrompt la marche.
L'espace règne. C'est comme une onde aérienne qui glisse sur les surfaces, s'imprègne de leurs émanations visibles pour les définir et les modeler, et emporter partout ailleurs comme un parfum, comme un écho d'elles qu'elle disperse sur toute l'étendue environnante en poussière impondérable.

Le monde où il vivait était triste. Un roi dégénéré, des infants malades, des idiots, des nains, des infirmes, quelques pitres monstrueux vêtus en princes qui avaient pour fonction de rire d'eux-mêmes et d'en faire rire des êtres hors la loi vivante, étreints par l'étiquette, le complot, le mensonge, liés par la confession et le remords. Aux portes, l'Autodafé, le silence..

Un esprit nostalgique flotte, mais on ne voit ni la laideur, ni la tristesse, ni le sens funèbre et cruel de cette enfance écrasée.

Velázquez est le peintre des soirs, de l'étendue et du silence. Même quand il peint en plein jour, même quand il peint dans une pièce close, même quand la guerre ou la chasse hurlent autour de lui. Comme ils ne sortaient guère aux heures de la journée où l'air est brûlant, où le soleil éteint tout, les peintres espagnols communiaient avec les soirées.

Auteur: Faure Elie

Info: L’histoire de l’Art, L’art Moderne, pp. 128-132. Extrait lu par Belmondo dans Pierrot le fou de Godard

[ maturité ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

émerveillement

Lorsque je partis pour la Lune, j'étais un pilote d'essai, un ingénieur et un scientifique tout aussi pragmatique que n'importe lequel de mes collègues. [...] À maintes reprises, ma vie a reposé sur la validité de certains principes scientifiques et sur la fiabilité des technologies fondées sur ces mêmes principes. [...]

Mais pendant Apollo 14, mon expérience comporta un autre aspect qui est entré en contradiction avec mon attitude d'"ingénieur pragmatique". Le tout commença avec cette expérience étonnante qui consiste à voir la planète Terre flotter dans l’immensité de l’espace.

La première chose qui me vint à l’esprit lorsque je regardais la Terre fut son incroyable beauté. Les photos les plus spectaculaires sont très en deçà de la réalité. C’était un spectacle majestueux que ce magnifique joyau bleu et blanc sur un ciel de velours noir. Avec quelle paix, quelle harmonie merveilleuses elle semblait s’insérer dans le processus évolutionnaire qui sous-tend l'univers! J'eus alors une expérience paroxystique; la présence du divin devint presque palpable et je sus que la vie dans l’univers était autre chose qu'un accident du hasard. Ce savoir me vint directement, d’une façon noétique. Il n'avait rien à voir avec le raisonnement discursif ou l’abstraction logique. C’était une cognition expérientielle. C’était une connaissance acquise à travers une prise de conscience subjective et personnelle, mais qui était – et qui est toujours – tout aussi réelle que les données objectives sur lesquelles reposent, disons, le programme de pilotage ou le système de communication. Manifestement, l’univers avait un sens et une direction. Ce n’était pas perceptible par les organes sensoriels, mais c’était là quand même, une dimension invisible derrière la création visible, qui lui donne un dessein intelligent et qui donne un but à la vie.

Auteur: Mitchell Edgar

Info: “From Outer Space to Inner Space...,” ed. J. White (Putnam’s, 1976).

[ vue de l'espace ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

hypnagogie

Bonjour à tous! Je vous partage mon expérience de ce matin..

Je me réveille une première fois, je regarde l’heure.. 06h06.

Je me rendors et me réveille et me rendort à plusieurs reprises (le télétravail c’est cool en période de grève! ;-).
A un moment donné, je prends conscience d’être paralysée (pas de panique, je connais bien la paralysie du sommeil). Et là je me dis que je vais en profiter pour essayer de sortir de mon corps (chose que je n’avais jamais réussi à faire avant car bloquée par la peur).
Les yeux entrouverts, rien ne se passent, je me sens toujours bloquée.

Je ferme donc les yeux et me mets à m’imaginer entrain de sortir de mon corps. Je demande mentalement et spontanément de l’aide à mes guides (comme ci je savais qu’il y en avait plusieurs déjà et en plus c’est une chose que je ne fais jamais ;-) et là je me sens littéralement flotter comme dans de l’eau ou une matière aqueuse. Je me sens flotter tout doucement et au ralenti dans cette matière qui m’est agréable.

Je prends le risque de mettre fin à l’expérience en ouvrant légèrement les yeux et je pense voir la fenêtre de la chambre d’un peu plus haut que d’habitude, il fait sombre je n’en suis pas sûre (15/20cm de hauteur de plus je dirais).

Puis je me sens redescendre tout doucement et chose vraiment surprenante, je sens comme ci ma tête était rentrée dans un casque de moto très serrée (C’est vraiment la sensation que j’ai). Fin de l’expérience, je me rendors très vite suite à ça puis me réveille une dernière fois.. je regarde l’heure et il est 08h08.

Des retours, conseils, avis sur cette expériences? Si quelqu’un a l’habitude des sorties hors du corps j’aimerais bien savoir ce qu’il en pense.

Auteur: Anonyme

Info: Loost Eria‎ sur groupe FB, Spiritualité, Ressenti & Médiumnité

[ demi-sommeil ] [ mi-astral ] [ somnolence ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

existence

Ce jour est aujourd’hui passé, et bien d’autres, qui ont chacun marqué d’un coup ce visage où l’ombre d’un baiser effaçait un sourire. Des jours sont passés, qui revenaient toujours pour frapper la marque et la creuser, creuser la plaie saignante et la durcir en cicatrice. Des maladies, des morts, des guerres, qui burinaient sur la tendre face du printemps le pathétique soleil de l’été. Mais aussi revenait le bain en plein soleil, la coupe poissée de grappes ; toujours plus tard midi sonnait au crépuscule. L’ouragan noir d’automne qui flotte et roule, étendard de désastre, où l’éclair fend le ciel d’un gel irrémédiable, le frappa dans sa chair, et la chair de sa chair. Il souffrit, pour souffrir encore ; les saisons s’acharnaient sur lui pour le ployer sous leurs récoltes. Vinrent des maladies, des morts, des guerres, qui taillaient dans le doux visage du printemps les traits de marbre de l’hiver : il souffrit pour souffrir encore. Alors se leva un vent de tempête qui l’entraînait toujours plus vite ; il lui fallut quitter le toit de son enfance, et la maison de ses amours lui fut enlevée. Ses amis s’éloignèrent ; l’un après l’autre, ses fils prirent leur chemin. Chaque pas qu’il faisait l’enfonçait dans la nuit, ses souvenirs s’effacèrent ; il se tut. Il ne lui manquait que de périr, aussi dès le premier jour sa perte fut-elle inscrite dans son destin.

Le vieil arbre pourtant s’obstinait à fleurir ; il l’aimait. Les années avaient préservé leur tendresse comme si rien ne devait la vaincre ; mais chaque homme a son heure qu’il ne peut partager. Il resta seul, dans la débilité du vieillard, enfant sans mère, portant au flanc la déchirure par où s’était enfui l’amour de sa vie. Et la vie le fuyait ; enfin vaincu, il attendait que lui fût donné une grâce. Il mourut. Voici le seul héros et la seule aventure.

Auteur: Charbonneau Bernard

Info: Dans "Je fus", R&N Éditions, 2021, page 30

[ condition humaine ] [ expression poétique ] [ résumé ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

sérendipité

Suisse : le mystère des "trous" dans le fromage enfin élucidé
L'institut des sciences en denrées alimentaires Agroscope, basé à Berne, vient de trouver l'explication scientifique aux "trous" dans certains fromages suisses. Et les bactéries, longtemps soupçonnées, n'y sont pour rien...
Qui ne s'est jamais demandé pourquoi l'Emmental ou encore l'Appenzell étaient criblés de trous ? ... A l'origine de l'apparition de ces cratères de toutes formes qui amusent tant les enfants, il n'y a pas d'intervention humaine, ni aucune petite souris qui serait passée par là... Alors depuis des décennies, la Suisse, pour qui le fromage est une affaire tout a fait sérieuse, tente de percer le mystère. Et c'est chose faire.
L'institut des sciences en denrées alimentaires Agroscope, basé à Berne, vient de découvrir le pot-au-roses. Les "trous" dans le fromage sont en fait provoqué par des gaz qui se dégagent pendant la fermentation. Et ces gaz sont eux-même engendrés par de petites particules de foin qui tombent dans le lait pendant la traite des vaches. "C'est une découverte qui a été faite complètement par accident, comme toutes les grandes découvertes", se réjouit l'institut scientifique.
Rien que du naturel donc et pourtant, ce sont les techniques modernes qui ont permis de faire cette découverte. Les chercheurs, qui avaient bien remarqué qu'il y avait de moins en moins de trous dans le fromage depuis ces dernières années, ont en effet constaté qu'ils avaient tendance à disparaître quand le lait était extrait avec des techniques plus modernes et "aseptisées" que celles des fromagers d'antan...
Et c'est là, la révélation ! "C'est la disparition du seau traditionnel", placé sous le pis de l'animal, et dans lequel les fameuses particules de foin pouvaient flotter à loisir, qui est à l'origine de la disparition des "trous", explique un porte-parole de Agroscope.
Cette découverte pourrait permettre au fromager de varier le nombre de "trous" désirés dans ses meules en jouant sur le dosage des microparticules de foin, et aux enfants de de continuer à s'amuser de ces drôles de cratères.

Auteur: France-info

Info: vendredi 29 mai 2015 06:52

[ gruyère ]

 

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barbarie

Il avance vers moi. C'est mon beau frère Hussein en tenue de travail, un vieux pantalon et un tee-shirt. Il arrive devant moi, il me dit : " Salut, ça va ? ", avec le sourire. Il a dans la bouche une herbe qu'il mâchonne en souriant toujours : " Je vais m'occuper de toi. " Ce sourire... Il dit qu'il va s'occuper de moi, je ne m'y attendais pas. Je souris un peu moi aussi, pour le remercier, n'osant pas dire un mot. " T'as un gros ventre, hein ? " Je baisse la tête, j'ai honte de le regarder. Je baisse encore plus la tête, mon front touche mes genoux. " Tu as une tâche, là. Tu as mis le henné exprès ?
- Non, j'ai mis le henné sur mes cheveux, j'ai pas fait exprès.
- Tu as fait exprès pour le cacher. "
Je regarde le linge que j'étais en train de rincer entre mes mains qui tremblent. C'est la dernière image fixe et lucide. Ce linge et mes deux mains qui tremblent. Les derniers mots que j'ai entendu de lui, c'est : " Tu as fait exprès, pour le cacher. "
Il ne disait plus rien, je gardais la tête baissée de honte, un peu soulagée qu'il ne me pose pas d'autres questions. Tout à coup, j'ai senti un liquide froid couler sur ma tête. Et aussitôt le feu était sur moi. J'ai compris le feu, et le film s'accélère, tout va très vite dans les images. Je commence à courir pieds nus dans le jardin, je tape mes mains sur mes cheveux, je crie, et je sens ma robe qui flotte derrière moi. Est-ce que le feu était aussi sur ma robe ? Je sens cet odeur de pétrole, et je cours, le bas de ma robe m'empêche de faire des grands pas. La terreur me guide, instinctivement, loin de la cour. Je cours vers le jardin puisqu'il n'y a pas d'autre issue. Mais je me souviens de presque rien ensuite. Je sais que je cours avec le feu et je hurle.

Auteur: Souad

Info: Brûlée vive

[ femmes-hommes ] [ Islam ]

 

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