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matin

J’ai embrassé l’aube d’été.

Rien ne bougeait encore au front des palais. L’eau était morte. Les camps d’ombres ne quittaient pas la route

du bois. J’ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes

se levèrent sans bruit.

La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom.

Je ris au wasserfall blond qui s’échevela à travers les sapins : à la cime argentée je reconnus la déesse.

Alors je levai un à un les voiles. Dans l’allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l’ai dénoncée au coq.

A la grand’ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre,

je la chassais.

En haut de la route, près d’un bois de lauriers, je l’ai entourée avec ses voiles amassés, et j’ai senti un peu

son immense corps. L’aube et l’enfant tombèrent au bas du bois.

Au réveil il était midi. 



 

Auteur: Rimbaud Arthur

Info: Illuminations. Aube

[ poème ] [ nature ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

illumination

Elle voyait intensément tout ce qui l'entourait, les yeux clairs d'un petit enfant transporté dans un kangourou à hauteur de son visage à elle, la texture de la peau d'une vieille femme, la peinture écaillée autour du bouton du feu pour les piétons. Tous les bruits de la ville, la circulation, les voix, une sirène, et, au-dessus de tout cela, la douceur du ciel. Et ce fut alors que cela se produisit : mais qu'était cela ? Tous les bruits disparurent, tout mouvement cessa, comme si le monde ralentissait sur son axe, comme si le temps lui-même était suspendu. Et elle, au coeur de la cité, était au centre d'une immobilité et d'un silence absolus. C'était, pensa-t-elle après coup, comme si elle avait été transportée derrière le ciel. Comme si elle ne participait pas seulement au moment présent -- celui-ci, ici, maintenant -- mais qu'elle le voyait de très loin, dans le temps et dans l'espace. Tout ce qui l'entourait n'existait plus, avait cessé d'exister des milliers d'années plus tôt. Ce qu'elle voyait était une ombre ancienne ; l'immensité implacable de la ville n'était rien de plus qu'une étincelle. Quelque chose l'avait autorisée à jeter un regard derrière la réalité.

Auteur: Madden Deirdre

Info: Authenticité, p.327

[ littérature ]

 

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sacré-profane

Fusionner la foi chrétienne avec un engagement "à gauche", c’est confondre la notion de l’ordre naturel avec l’ordre surnaturel et c’est la corruption de l’un par l’autre. L’espérance du royaume des Cieux se dégrade en théologie de la libération terrestre, en même temps qu’on perd de vue les inévitables limites de l’ordre naturel, parce qu’on transporte sur ce terrain du relatif des exigences radicales qui ne valent que dans l’ordre de la foi. Ce qui devrait être illumination de la connaissance théologie par la foi, devient aveuglement pour l’action politique.

Le combat politico-social constitue alors le seul champ d’existence où puissent s’investir les valeurs de la foi. Du même coup, il perd son autonomie qui est celle de la raison et de la justice. Toute imperfection, toute limite des organisations humaines, imperfections et limites inévitables et indéfinies, constituent alors un véritable défi pour une âme chrétienne ivre de ses exigences caritatives. Ne rêvant que de solutions totales, elle s’abandonne aux séductions totalitaires. 

[...] la foi intervient directement dans l’ordre temporel, pour nous rappeler que cet ordre n’est pas tout, qu’il y a autre chose, un autre monde, une autre cité, et nous sauver ainsi du terrible totalitarisme du politico-social.

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, pages 29-30

[ sécularisation ] [ confusion ] [ erreur catégorielle ] [ religion ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

yogisme

Le Nada Yoga est une pratique de concentration connue de l'hindouisme aussi bien que du Bouddhisme qui consiste à fixer l'attention sur un son que l'on peut entendre à l'intérieur des oreilles et de la tête.
Ce qui caractérise ce son est qu'il augmente d'intensité en fonction du degré de concentration du méditant.
Dans le Shurangama Sutra, essentiel dans la tradition du Bouddhisme mahāyāna chinois, Avalokiteśvara déclare qu'il a atteint l'illumination grâce à la concentration sur le subtil son intérieur. Le Bouddha félicite alors Avalokiteshvara et déclare que ce moyen est la suprême voie de l'Éveil.
Ce son est également connu en Inde et a été utilisé largement par le mouvement des Radha Soami (en).
Il y est fait référence dans le traité sur le yoga intitulé Hatha Yoga Pradipika :
"Cette sonorité qui est le Son primordial d'où découle toute la Création est perçue comme une vibration sonore à l'intérieur du Sushumnâ. Pour l'écouter, il faut adopter une mudra spéciale. Les phases de l'écoute du son sont liées aux étapes de la remontée de la Kundalinî."
En Occident, Edouard Salim Michael a consacré plusieurs chapitres de son premier ouvrage La voie de la vigilance intérieure au Nada Yoga. Ce support de concentration est également enseigné par le vénérable Ajahn Sumedho de la tradition des moines de la forêt du Bouddhisme theravāda qui y fait référence notamment dans son ouvrage The Sound of Silence.

Auteur: Internet

Info: Wikipedia

[ acouphène ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

nosologie psychologique

Comment se présente la maladie créatrice ? Souvent comme une névrose banale, qualifiée de "neurasthénie" ou de tout autre diagnostic conforme aux théories psychiatriques du jour. On observe des symptômes de dépression, d'épuisement, d'irritabilité, de l'insomnie, des maux de tête, des névralgies. Plus rarement, la maladie créatrice prend l'allure d'une psychose plus ou moins grave, ou encore revêt le caractère d'une maladie psychosomatique. Dans tous les cas, cependant, elle se distingue par quelques traits caractéristiques. Généra­lement, le début succède à une période de travail intellectuel intense, à de longues réflexions, à des méditations, peut-être encore à un travail plus technique tel que la recherche et l'accumulation du matériel intellectuel.

Pendant la maladie, le sujet est généralement obsédé par une préoccupation dominante qu'il laisse parfois apparaître mais cache souvent. Il est préoccupé par la recherche d'une chose, d'une idée qui lui importe par-dessus tout et qu'il ne perd jamais complètement de vue.

La terminaison est vécue non seulement comme libération d'une longue période de souffrances, mais comme une illumination. L'esprit du sujet est alors envahi par une idée nouvelle qui lui apparaît comme une révélation ou un ensemble de révélations. La guérison est souvent brusque, à tel point que le sujet peut en donner la date exacte. Elle est généralement suivie d'un sentiment d'exaltation, d'euphorie et d'enthousiasme si intenses que le sujet peut arriver à se sentir dédommagé d'un seul coup de toutes ses souffrances passées.

Auteur: Ellenberger Henry F.

Info: Traité d'anthropologie médicale

[ autoguérison spontanée ] [ obsession ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

mystique

Cette félicité, d’abord, est sans objet. À la différence des joies "mondaines" qui saluent un succès, une découverte, l’éloignement d’un danger où l’accomplissement d’un souhait, celle-ci ne plonge pas ses racines dans la terre grasse du désir. Elle ressemble à la floraison d’un cactus en plein désert : inopinée, improbable, magique. Et si elle semble parfois venir couronner de longs efforts, récompenser de durs sacrifices, elle peut tout aussi bien dédaigner l’ascète et visiter celui qui paraissait le moins digne de l’accueillir. Elle n’est pas une chose qui se mérite et pas davantage chose qui se justifie et donne ses raisons. Ne commettons pas l’imprudence de l’assimiler trop vite à la " joie de comprendre", par exemple ! Sans doute certains des témoignages apportés ici y inciteraient-ils — ceux de RM Bucke ou de R Jefferies entre autres —, qui esquissent une métaphysique, voire une théodicée. Mais, à les relire avec attention, on remarque que ce moment intellectuel est réellement second chez eux. D’abord il y a la joie brute, massive, suffocante, indicible. Pendant un bref instant, l’intellect est mis hors circuit, aucune "pensée" déterminée n’est possible. Ensuite, très vite sans doute, se manifeste le besoin de "respirer", de prendre un peu de distance par rapport à l’événement, de comprendre ce qui vous arrive. C’est alors que le sujet renoue avec son monde familier, retrouve son bagage culturel, ses croyances, ses catégories et qu’il tente, avec "les mots de la tribu", d’y intégrer ce qu’il vient de vivre.

Auteur: Hulin Michel

Info: La mystique sauvage p 50

[ extase ] [ océanique ] [ illumination ] [ éblouissement ] [ hasard mystère ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

métaphysique

Je me trouvai sur une côte éclairée de ce jour sans soleil, et je vis un vieillard qui cultivait la terre. Je le reconnus pour le même qui m’avait parlé par la voix de l’oiseau, et, soit qu’il me parlât, soit que je le comprisse en moi-même, il devenait clair pour moi que les aïeux prenaient la forme de certains animaux pour nous visiter sur la terre, et qu’ils assistaient ainsi, muets observateurs, aux phases de notre existence.

— Eh quoi ! dis-je, la terre pourrait mourir, et nous serions envahis par le néant ?

— Le néant, dit-il, n’existe pas dans le sens qu’on l’entend ; mais la terre est elle-même un corps matériel dont la somme des esprits est l’âme. La matière ne peut pas plus périr que l’esprit, mais elle peut se modifier selon le bien et selon le mal. Notre passé et notre avenir sont solidaires. Nous vivons dans notre race, et notre race vit en nous.

Cette idée me devint aussitôt sensible, et, comme si les murs de la salle se fussent ouverts sur des perspectives infinies, il me semblait voir une chaîne non interrompue d’hommes et de femmes en qui j’étais et qui étaient moi-même ; les costumes de tous les peuples, les images de tous les pays apparaissaient distinctement à la fois, comme si mes facultés d’attention s’étaient multipliées sans se confondre, par un phénomène d’espace analogue à celui du temps qui concentre un siècle d’action dans une minute de rêve.

Auteur: Nerval Gérard de Labrunie

Info: Aurélia

[ illumination ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

quête

Le but de l'existence humaine
Question : Quelle est la raison, quel est la finalité ultime de l'existence humaine ?
Krishnamurti : Connaissez-vous une quelconque finalité ? La façon dont nous vivons n'a ni sens ni finalité. On peut lui inventer un but, celui de la perfection, de l'illumination, de la quête de la plus haute forme de sensibilité : nous pouvons inventer sans fin des théories, nous prendre les pieds dedans, et en fabriquer nos problèmes. Notre vie quotidienne n'a aucun sens, aucune finalité à part celle de faire un peu d'argent et de mener une vie idiote. On peut voir tout cela, pas en théorie, en nous-mêmes : cette éternelle bataille intérieure pour trouver un objectif, chercher l'illumination, courir le monde (particulièrement l'Inde et le Japon) pour apprendre une technique de méditation. Vous pouvez inventer des objectifs par milliers mais vous n'avez pas besoin d'aller où que ce soit, dans les Himalayas, dans un monastère, ou dans ce nouveau genre de camp de concentration qu'est un ashram : tout est en vous. Le Très-Haut, l'Incommensurable, est en vous - si vous savez comment regarder. N'en faites pas une conviction : c'est encore un des tours idiots que nous nous jouons, que nous sommes Dieu, que nous sommes le 'Parfait', toute cette farce infantile. Et pourtant, c'est bien à travers l'illusion, à travers 'ce qui est', à travers le mesurable que l'on découvre ce qui est sans mesure - mais vous devez commencer par vous-même, c'est le lieu où découvrir soi-même comment regarder.

Auteur: Krishnamurti Jiddu

Info: Beyond Violence, pp 106-107

[ introspection ] [ sens-de-la-vie ]

 
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dieu vivant

Gordon fut bien vite cerné par un rempart de visages d'hommes, de femmes et d'enfants, tous surexcités. Il en vit qui boitaient. D'autres étaient couturés de cicatrices livides ; leur voix avait les rauques inflexions de la tuberculose. Et pourtant, en cet instant, toutes les souffrances de l'existence paraissaient reculer dans l'ombre sous l'illumination soudaine d'une foi retrouvée. 

Transpercé par ces regards emplis d'espoir, Gordon garda son calme et, lentement, s'avança vers le portail. Il souriait et distribuait des saluts et des signes de tête, tout particulièrement à ceux qui se détachaient du cercle pour venir effleurer son coude ou toucher la panse rebondie de sa sacoche. Les plus jeunes arboraient une expression d'émerveillement superstitieux. Sur de nombreux vieux visages, des larmes ruisselaient. 

Les tremblements du choc en retour commencèrent de l'assaillir, mais il résista aux flots d'adrénaline en s'accrochant à la petite lueur de conscience qui clignotait en lui... teintée de honte à la pensée d'un tel mensonge. 

"Et puis merde ! Ce n'est pas ma faute s'ils veulent croire à la petite souris. J'ai fini par grandir, moi, et je suis décidé à prendre la vie comme elle vient. Quel ramassis de gogos !"

Il n'en continua pas moins de sourire à la ronde. Des mains se tendaient vers lui et il était le centre vers lequel convergeaient leurs élans d'amour. Il percevait ces sentiments confus comme une vague d'espoir extraordinaire et inattendu ; elle allait le hisser jusque sur les murs de la ville d'Oakridge.

Auteur: Brin David

Info: Le facteur

[ idole ] [ malentendu ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

spiritualité

Dans cet énorme champ de vision nous ne pouvons que souligner que quelques points pratiques, d’ordre général, qui frapperont le chercheur au début de son enquête. Tout d’abord, il faut bien distinguer les rêves ordinaires du subconscient, des expériences. Les expériences ne sont pas des rêves, bien que nous ayons l’habitude de tout mélanger, ce sont des événements réels auxquels nous avons participé sur tel ou tel plan; ils se distinguent des rêves ordinaires par leur intensité particulière: tous les événements du monde physique, extérieur, si exceptionnels soient-ils, semblent pâles à côté de ces événements-là; ils laissent une impression profonde et un souvenir plus vivant que n’importe lequel de nos souvenirs terrestres, comme si nous avions soudain touché un mode de vie plus riche – pas nécessairement plus riche par la figuration extérieure ni par les couleurs, qui pourtant peuvent être d’un incroyable éclat (surtout dans le Vital), mais par le contenu. Quand le chercheur, au réveil, aura cette impression débordante, comme d’avoir baigné dans un monde chargé de signes, qui veulent dire plus d’une chose à la fois (nos événements du monde physique ne veulent dire qu’une chose à la fois, rarement plus) et devant lesquels on pourrait rester longtemps sans épuiser leur sens tant ils semblent chargés de ramifications invisibles et de profondeurs étagées; ou lorsqu’il aura assisté ou participé à certaines scènes qui semblent infiniment plus réelles que nos scènes physiques, toujours plates, comme si elles se cognaient tout de suite contre un fond dur et un peu photographique, il saura qu’il a eu une expérience véritable, non un rêve.

Auteur: Satprem Bernard Enginger

Info: "Sri Aurobindo Gose ou l'aventure de la conscience"

[ ouverture ] [ illuminations ]

 

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Ajouté à la BD par miguel