Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 215
Temps de recherche: 0.0661s

couchant

Le coucher du soleil était inhabituel. Étant resté toute la journée derrière d'opaques tentures, je ne m'étais pas rendu compte que l'orage menaçait; une grande partie du ciel avait revêtu la couleur exacte de vieilles armures que l'on voit dans les musées. Simultanément, des taches éclatantes livraient bataille pour un fragment de ciel avec l'onyx imminent de la tempête. En-dessous, au-dessus, la lumière et l'obscurité se mélangeaient d'étranges façons. Les ombres et les rayons entraient en fusion, éclaboussant le paysage d'un croquis irréel de ténèbres et de brillances. Nuées éclatantes et noires se pénétraient les unes les autres dans un no man's land céleste. Les arbres d'automne avaient pris l'aspect de sculptures fabriquées en rêve, troncs et branches couleur de plomb et feuilles rouges fer prises dans un moment infini, dont le temps était surnaturellement aboli. Le lac gris, lentement, se hérissait et retombait dans un sommeil de mort, lapant, imbécile, sa jetée de pierres engourdies. Une vision contradictoire et ambivalente, une vapeur tragicomique recouvrant toute chose. Une contrée de parfait crépuscule.

Auteur: Ligotti Thomas

Info: Chants du Cauchemar et de la Nuit, p.88, L'art perdu du crépuscule

[ littérature ]

 

Commentaires: 0

musique

Richard Hell : Je ne me rappelle pas avoir porté le tee-shirt "Please Kill Me", mais je me souviens avoir forcé Richard Lloyd [= guitariste, chanteur et parolier de Television] à le porter. J'étais bien trop lâche.
Richard Lloyd : Richard Hell s'était fabriqué un tee-shirt qui disait "Please Kill Me", mais il ne voulait pas le porter. J'ai dit : "Je vais le porter, moi." Alors, je l'ai mis quand on a joué l'étage au Max's à Kansas City et, après le concert, ces gamins se sont pointés vers moi. Ces fans m'ont jeté ce regard vraiment psychotique - ils ont regardé aussi profond qu'ils ont pu dans mes yeux - et ils ont demandé : "T'es sérieux ?"
Puis, ils ont poursuivi : "Si c'est le cas, on se fera un plaisir de t'obliger, parce qu'on est tes plus gros fans !" Ils n'arrêtaient pas de me mater, avec ce regard sauvage, et je me suis dit : "C'est la dernière fois que je porte ce tee-shirt." ... [...]

Auteur: McNeil Legs

Info: Please Kill Me, L'histoire non censurée du punk racontée par ses acteurs

[ provocation ]

 

Commentaires: 0

stakhanoviste

Le déligneur*, c’est Garnier. Spectacle ahurissant. J’ai d’abord l’impression qu’il est ivre, ou fou de rage. Le déligneur titulaire de la place s’est fait enterrer par le scieur et ne peut plus fournir. Garnier a pris la place et lui fait voir comment on déligne. Ses gestes sont violents : il arrache la planche du tablier avec un rictus méchant, la place sur le petit chariot mobile, l’ajuste à la lame d’un coup d’oeil, et pousse dans la scie, à toute vitesse, le corps jeté en avant. A chaque trait, ses doigts passent à un centimètre de la lame. Il retire son chariot de toutes ses forces et jette les planches hors du hangar, à cinq mètres de lui. On a l’impression qu’il va bouffer chaque planche sur laquelle il met la main : il en bave, il en écume. Sa cadence est insensée. Inutile de s’approcher de lui, on prendrait un paquet de bois dans la gueule. Et on est en fin de journée ! Qu’est-ce que ça doit être au début !

Auteur: Anonyme

Info: La Scierie, Héros-limite éditions 13/04/2013, 137 p. *Qui scie une pièce dans le sens de sa longueu. L'action se passe en 1950,

[ charpentier ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

science-fiction

Telle une immense lésion purulente, la jungle gisait exposée sous l’hélicoptère à cabine ouverte. De massifs bouquets de gymnospermes géants s'étendaient sur les toits des bâtiments submergés dont ils gommaient les contours blancs rectangulaires. Çà et là, un vieux château d'eau en béton jaillissait du bourbier, les restes d'une jetée de fortune flottaient près d'un immeuble de bureaux en ruines, envahis d'acacias au feuillage touffu et de tamaris fleuris. D'étroits cours d'eau, changés en tunnels de lumière verte par des voûtes végétales, s'écartaient en sinuant des grandes lagunes et finissaient par rejoindre les chenaux larges de six cents mètres qui parcouraient les anciennes banlieues. La vase recouvrait tout, s'agglomérait en de gigantesques bancs contre un viaduc de chemin de fer ou une suite d'immeubles en arc de cercle, se déversait à travers une arcade engloutie tel le contenu fétide de quelque moderne Cloaca Maxima. La plupart des petits lacs en étaient désormais emplis, disques de boue jaune recouverts de moisissures d'où émergeait un enchevêtrement touffu de formes végétales rivales - jardins murés d'un Éden aliéné.

Auteur: Ballard James Graham

Info: Le monde englouti

[ réchauffement ]

 

Commentaires: 0

homme-animal

L’oiseau se satisfait de quelques graines, de vers de terre, d’un arbre où nicher et de grands espaces pour voler ; sa vie se déroule de sa naissance à sa mort au rythme d’une aventure qui ne sera jamais déchirée par le désespoir métaphysique ni par la folie. L’homme, en se levant sur ses deux pattes de derrière et en transformant de ses mains la première pierre effilée en hache, a jeté les bases de sa grandeur et l’origine de son angoisse. Avec ses mains et les instruments fabriqués par ses mains, il a érigé un édifice puissant et étrange qui a pour nom culture et qui a marqué le début de son grand déchirement. Il a cessé à jamais d’être un simple animal mais ne sera jamais le dieu que son esprit lui suggère. L’homme est un être duel et malheureux, qui se déplace et vit entre la terre des animaux et le ciel de ses dieux, qui a perdu le paradis terrestre de l’innocence, sans avoir pour autant gagné le paradis céleste de la rédemption.

Auteur: Sabato Ernesto

Info: Héros et tombes (ou) Alejandra

[ séparation ] [ différenciation ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par miguel

Europe de l'est

"La Roumanie est un morceau de la France, jeté dans le sud-est de l’Europe". Cette phrase imagée d’Edgar Quinet date de cent-trente ans. Elle exprimait alors ce qui depuis toujours était une vérité. La Roumanie tenue sur les fonds baptismaux par Napoléon III, son parrain, venait de naître, en 1861, de l’union de deux principautés de Valachie et de Moldavie, sous l’autorité du hospodar prince Couza. L’empereur des Français avait proposé que le nouvel état, affranchi de l’obédience de l’Empire Turc et de la tutelle intéressée de l’Empire des Tzars, adoptât le régime monarchique et que son destin fût confié à un prince de Hohenzollern. L’Europe n’ayant élevé aucune objection, il en avait été ainsi. Charles de Hohenzollern, natif de Sigmaringen, était monté, sous le nom de Carol Ier, sur le trône de Roumanie, laquelle ne deviendrait que vingt ans plus tard effectivement et constitutionnellement le royaume de Roumanie. L’épouse de Carol Ier, originaire de Prusse-Rhénanie, la reine Elizabeth, a laissé un souvenir vivace, du moins dans le monde des lettres, sous le pseudonyme de Carmen Silva.

Auteur: Mortureux De Faudoas

Info: Nos amis roumains, au fil des ans, p.7

[ historique ] [ Dacie ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par miguel

désespoir

C'est un fait divers qui remonte à très longtemps, mais je me rappelle très bien avoir vu au journal télévisé que deux adolescentes s'étaient jetées du toit d'un immeuble en laissant une lettre disant : "Nous n'avons pas de raisons de mourir, mais nous n'avons pas de raison de vivre non plus." Parfois, je repense à ces jeunes filles. Si j'avais eu la chance de pouvoir leur parler de l'autre côté de la barrière, tout en haut de cet immeuble, qu'aurais-je bien pu dire ou faire pour qu'elles s'éloignent de la rambarde ? Peut-être aurais-je pu leur montrer les trois premières cases d'un manga et attendre qu'elles reviennent vers moi pour leur faire découvrir la suite. Cela aurait très bien pu marcher. Mais il aurait fallu que ce soit vraiment drôle et qu'elles rient au point de changer d'avis, et de retourner à l'école le lendemain... Cela aurait été génial... Mais si j'étais aussi doué pour dessiner des mangas qui ont ce pouvoir-là, j'en vendrais des montagnes et je serais riche. Ce serait bien si j'étais aussi bon...

Auteur: Makoto Yukimura

Info:

[ thérapie ] [ recette ] [ succès ] [ suicide ]

 

Commentaires: 0

verge

Mais ce genre de besogne [castration "sauvage" par des femmes] essaima au début des années 1990 après que John Wayne Bobbitt, un ancien marine qui vivait dans une petite ville de Virginie, se fut fait couper le pénis par son épouse Lorena. A travers toute l'Amérique et de la Chine au Pérou, des cas similaires commencèrent à fleurir. [...]
Le pénis et les testicules peuvent naturellement être recousus et même retrouver leurs fonctions normales - à condition, bien entendu, qu'on les retrouve. Bobbitt eut de la chance : sa femme ayant jeté son pénis par-dessus une haie, on le récupéra. La chance sourit également à cet autre homme en Alaska : sa partenaire avait jeté son pénis dans les toilettes, mais il réapparut dans l'usine locale de traitement des eaux. [...]
D'autres pénis sectionnés ont cependant disparu à jamais - donnés en pâture à des canards ou à des poulets, broyés au mixeur ou jetés aux ordures. En Inde, un homme dut dire adieu à son pénis après que sa femme l'eut attaché à un ballon d'hélium.

Auteur: Hickman Tom

Info: Le bidule de Dieu, p. 155

[ usa ]

 

Commentaires: 0

punition

34) A partir d'Abydos, deux ponts furent établis en direction de cette pointe par les équipes chargées de ce service, - l'un par les Phéniciens, avec des câbles de filasse, l'autre par les Égyptiens, avec des câbles de papyrus (il y a sept stades d'Abydos à l'autre rive) : mais, les ponts jetés sur le détroit, une violente tempête s'éleva, qui les rompit et les balaya.
35) A cette nouvelle Xerxès indigné ordonna d'infliger à l'Hellespont* trois cent coups de fouets et de jeter dans ses eaux une paire d'entraves. J'ai entendu dire aussi qu'il avait envoyé d'autres gens encore pour marquer l'Hellespont au fer rouge. En tout cas, il enjoignit à ses gens de dire, en frappant de verges l'Hellespont, ces mots plein de l'orgueil insensé d'un barbare : "Onde amère, notre maître te châtie, parce que tu l'as offensé quand il ne t'a jamais fait de tort. Le roi Xerxès te franchira, que tu le veuilles où non ; et c'est justice que personne ne t'offre de sacrifices, car tu n'est qu'un courant d'eau trouble et saumâtre".

Auteur: Hérodote

Info: L'Epopée, livre VII, p 194, Classique Folio. *Détroit des Dardanelles

[ mer ] [ océan ] [ absurde ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

végétarien

Ma mère était convaincue, et j'ai gardé à cet égard ses convictions, que tuer les animaux pour se nourrir de leur chair et de leur sang est l'une des plus déplorables et des plus honteuses infirmités de la condition humaine, que c'est une de ces malédictions jetées sur l'homme. Elle croyait, et je crois comme elle, que ces habitudes d'endurcissement du coeur à l'égard des animaux les plus doux, ces immolations, ces appétits de sang, cette vue des chairs palpitantes, poussent les instincts du coeur à la cruauté et à la férocité. (...) Ma mère croyait, et je le crois aussi, que cette nourriture [carnée], plus succulente et plus énergétique en apparence, contient en soi des principes irritants et putrides qui agitent le sang et abrègent les jours de l'homme ... Elle ne me laissa jamais manger de la viande avant l'âge où je fus jeté dans la vie pêle-mêle des Collèges. ... Je ne vécus donc, jusqu'à douze ans, que de pain, de laitages, de légumes et de fruits. Ma santé n'en fut pas moins forte, mon développement pas moins rapide [...]

Auteur: Lamartine Alphonse de

Info:

[ . ]

 

Commentaires: 0