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songes

Noter ses rêves, pour un jeune écrivain, est un bon exercice. Car les mots viennent pour ainsi dire tout seuls, avec leur pleine propriété, et toutes leurs résonances. Ils prennent leur place dans le récit avec une sorte d’infaillibilité... C’est au point qu’il me semble parfois que j’ai rêvé avec les mots, que j’ai aussi rêvé les mots.

Pourtant, entre le rêve écrit et le rêve réel, il y a un abîme. Pour raconter le rêve, on le rationalise, on lui impose un déroulement logique qu’il n’a que très rarement dans la réalité. Un récit de rêve n’est pas un compte rendu, c’est une transposition. Le rêve réel est autre, son temps est autre, l’arrière-plan affectif et les associations d’images sont beaucoup plus obscurs et beaucoup plus complexes qu’on ne saurait dire...

Auteur: Gripari Pierre

Info: Dans "La vie, la mort et la résurrection de Socrate-Marie-Gripotard", éditions de la Table Ronde, 1968, pages 94-95

[ latent-manifeste ] [ processus secondaires ] [ interprétation déformante ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

politique

Les anarchistes ont des idées de gauche et un tempérament de droite, au lieu que les fascistes ont des idées de droite et un tempérament de gauche. L’anarchisme est aristocratique, et le fascisme plébéien.

L’anarchiste, qui ne croit qu’en sa propre destinée, est byronien ; le fasciste, qui révère l’État, est hégélien. L’anarchiste boit du vin de bourgogne et mange des truffes ; le fasciste boit de la bière et mange de la choucroute. L’anarchiste soigne sa ligne et pèse à cinquante ans le même poids que le jour où il a passé le conseil de révision ; le fasciste, au-delà de trente ans, prend du bide. Le fasciste aspire au pouvoir, et l’anarchiste au sublime. Il y a du bourgeois dans le fasciste ; dans l’anarchiste, du dandy. Et du stoïcien.

Auteur: Matzneff Gabriel

Info: le taureau de phalaris (1987, 294 p., éditions de la table ronde, p.32)

 
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école

Pour parler de certaines pudibonderies à l'école, il faut reconnaître qu'elles ne se manifestaient pourtant pas dans les premières années du dernier siècle. J'ai pu recueillir, par tradition orale, une espèce de litanie que les vieux maîtres faisaient psalmodier à leurs écoliers, chaque lettre de l'alphabet étant assortie d'une attribut à valeur plus ou moins mnémotechnique: il y avait ainsi L volant, M omelette, N Annette, I petit, O tout rond et Q crotté.
Ce Q crotté nous met loin du procédé qui, si l'on en croit le Journal de Julien Green, serait encore employé par certaines religieuses enseignantes du Canada qui obligent leurs élèves, en récitant l'alphabet, à omettre la lettre Q pour la remplacer par l'appellation "la vilaine lettre". Cet usage, qui subsistait, d'ailleurs en France il y a quelques décades, paraît s'y être aujourd'hui perdu.

Auteur: Michard Antoine

Info: Rôti-cochon ou : Méthode très-facile pour bien apprendre les Enfans à Lire

[ Gaule ] [ historique ] [ graphisme ]

 

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handicap

Je n'ai pas crié ni pleuré quand on m'a annoncé que mon fils Henri était emprisonné dans son monde, quand on m'a confirmé qu'il est de ces enfants qui ne nous entendent pas, qui ne nous parlent pas, même s'ils ne sont ni sourds ni muets. Il est aussi de ces enfants qu'il faut aimer de loin, sans les toucher, sans les embrasser, sans leur sourire parce que chacun de leurs sens serait violenté tour à tour par l'odeur de notre peau, par l'intensité de notre voix, par la texture de nos cheveux, par le bruit de notre coeur. Il ne m'appellera probablement jamais " maman" avec amour, même s'il peut prononcer le mot "poire" avec toute la rondeur et le sensualité du son soi. Il ne comprendra jamais pourquoi j'ai pleuré quand il m'a souri pour la première fois.

Auteur: Kim Thuy

Info: Ru

[ autisme ]

 

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femmes-entre-elles

Elle avait une de ces paires de nichons ! Ce genre de nichons qui m'insupportent au plus haut point ! Bien ronds, bien fermes, et pointant fièrement en l'air. Des nichons de jeune. Bien que, même jeune, je dois le reconnaître, je ne les aie jamais eus comme ça. Ma mère non plus, c'est pour cela qu'elle détestait ce dicton populaire d'après lequel les seins parfaits étaient ceux qu'on réussissait à faire entrer dans une coupe à champagne. Une coupe ronde, bien entendu, pas une flûte...Quand j'étais jeune fille, je rêvais de les avoir comme cela, alors je les mesurais. A vue de nez. Je n'avais jamais vraiment osé faire le test, j'avais peur que la coupe fasse ventouse et que mes nichons y restent coincés pour toujours. Ce genre de bêtises qu'on a dans la tête lorsque l'on est encore innocente.

Auteur: Piñeiro Claudia

Info: A toi

[ femmes-par-femmes ]

 

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cérémonie chrétienne

Ce n’est pourtant pas la première fois qu’elle assiste à un baptême, mais il lui semble qu’elle comprend aujourd’hui seulement, les paroles latines du prêtre. Au fur et à mesure que la cérémonie se déroule, elle prend pleinement conscience de ce que le baptême chrétien est en fait un véritable exorcisme. L’officiant s’adresse au diable qui est censé habiter Gripotard depuis l’heure de sa naissance. Il lui ordonne, avec menaces, de l’évacuer à l’instant même, et de ne jamais avoir l’audace d’y revenir. Au moment où l’eau purificatrice coule sur la tête de son fiancé, Verte regarde de tous ses yeux, comme si elle s’attendait à voir le démon lui sortir par la bouche avec flammes, rugissements et fumée... Il ne se passe rien de tel. Verte n’est pas surprise – elle ne croit pas en Dieu – mais elle est quelque peu déçue.

Auteur: Gripari Pierre

Info: Dans "La vie, la mort et la résurrection de Socrate-Marie-Gripotard", éditions de la Table Ronde, 1968, page 351

[ sens ] [ ablution ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

création

Charlot conçoit l'univers d'ensemble et le traduit par le moyen du cinéma...
(...)
Une architecture essentielle, qui se cherche et se trouve d’un bout à l’autre de la trame autour de qui s’organise le film, en fait une chose fermée et pour ainsi dire circulaire, dont chaque scène est déterminée par la conception de l’ensemble, comme les coupoles parasites tournant autour de la grande coupole centrale, dans les vieilles églises de l’ordre byzantin, où la musique même des sphères semble ordonner leur ronde et disposer l’harmonie continue de leur groupe en mouvement : Une architecture, je dis bien, qui est dans le cerveau de l’homme, et passe avec tant de rigueur dans son geste, quelque désordonné que paraisse ce geste, qu’il s’équilibre toujours, ainsi qu’une danse rythmique, un ballet, autour de l’idée centrale, à la fois douloureuse et comique, où il puise ses motifs.

Auteur: Faure Elie

Info: Cinéma, Chap 1 : Charlot. (Charlie Chaplin)

[ cohérence ] [ septième art ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

art pictural

Et voilà, pour finir, pourquoi ses chevaux montrent si souvent et si aimablement leur croupe. Leurs beaux arrière-trains riches, denses, variés, pulpeux. Ronds. Chauds. Quels modèles ! Ne dites pas que ça ne vous fait penser à rien, ces demi-sphères en l’air sur leurs muscles. Ces modelés. Ces crinières. Ces flancs. Ces robes fauves, rousses ou dorées. Ou mouchetées. Ces rondeurs fruitées, soyeuses. Ne protestez pas que vous n’avez pas envie de leur mettre la main au panier à ces globes femelles en relief. Ne soyez pas plus chaste que Géricault lui-même dont toutes les croupes de chevaux additionnées parlent pour les culs féminins qu’il n’a pas peints. Pas voulu ? Pas pu ?  "Je commence par une femme, je finis par un lion", soupirait-il. Mais on cite moins souvent cette autre confidence où, parlant d’un ami et de lui-même, il avoue : "Nous aimons les grosses fesses." 

Auteur: Muray Philippe

Info: A propos de Géricault, dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, page 317

[ représentation détournée ] [ sexualité ] [ érotisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

politiquement correct

Dans une société démocratique où plein de connivences sont en conflit, la plus facile à laquelle se convertir, celle qui attire instinctivement les esprits, est l’humanisme. L’humanisme est une connivence comme les autres, pas une théorie scientifique avec obligation de résultat. Son envie de dominer, l’humaniste la fait passer pour un combat juste, dans des scénographies manichéennes. L’humanisme ne s’embarrasse pas de justification intellectuelle, ne fait pas d’hypothèse, il a toujours raison.

Les connivences qui ont des conflits d’opinions avec l’humanisme sont souvent obligées de se tortiller dans des justifications louches que l’humanisme aime à réprimander de ses yeux ronds indignés. Il vaut mieux être celui qui se scandalise que celui qui s’énerve. En démocratie, la politique ayant horreur du vide et comme il n’y a pas de dictateur, c’est l’humanisme qui prend le pouvoir. Il y a des gens qui utilisent l’humanisme avec une grande méchanceté.

Auteur: Goossens Daniel

Info: Dans "La porte de l'univers", 2022

[ tyrannique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

repas

Le plaisir qu'on tire de ce récipient rond et plat qu'on nomme " gamelle ", c'est d'abord qu'il se dévisse. Déjà, le fait d'en dévisser le couvercle vous met l'eau à la bouche, surtout quand on ne sait pas encore ce qu'elle contient parce que, par exemple, c'est votre femme qui vous la prépare chaque matin. Une fois qu'on en a ôté le couvercle, on voit le manger qui s'y trouve : des saucisses aux lentilles, ou des oeufs durs avec des betteraves, ou bien encore de la polenta avec de la morue, tout cela bien rangé dans cette aire circulaire comme le sont, sur la mappemonde, les continents et les mers. Et même s'il n'y a pas grand-chose, on a cependant l'impression que c'est substantiel et compact. Une fois dévissé, le couvercle sert d'assiette, si bien qu'on a alors deux récipients et qu'on peut trier le contenu de la gamelle.

Auteur: Calvino Italo

Info: Marcovaldo

[ manger ]

 

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