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agonie

Ultime et pure plaisanterie de la fièvre. – Dans le silence nuageux du cœur et la mélancolie d’un jour gris, dans cette déserte étendue d’oubli qui ne présente à ma fatigue qu’un lit de maladie, bientôt de mort, cette main qu’en signe de détresse, j’avais laissé tomber à mon côté, pendant avec les draps, un rayon de soleil qui se glisse vers moi me demande doucement de la reprendre, de l’élever devant mes yeux. Et comme si s’éveillaient en moi, étourdies, folles, sortant d’un coup du long brouillard où elles s’étaient crues mortes, des vies comme une foule et se bousculant à l’instant de miracle d’une fête, ma main tient une fleur et la porte à mes lèvres.

Auteur: Bataille Georges

Info: L’expérience intérieure. Paris : Gallimard, 1973,

 

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Ajouté à la BD par miguel

hommes-femmes

En tant qu’ouvrière, j’étais dans une situation doublement inférieure, exposée à sentir ma dignité blessée non seulement par les chefs, mais aussi par les ouvriers, du fait que je suis une femme. (Notez bien que je n’avais aucune sotte susceptibilité à l’égard du genre de plaisanteries traditionnel à l’usine.) J’ai constaté, non pas tant à l’usine qu’au cours de mes courses errantes de chômeuse, pendant lesquelles je me faisais une loi de ne jamais repousser une occasion d’entrer en conversation, qu’à peu près constamment les ouvriers capables de parler à une femme sans la blesser sont des professionnels, et ceux qui ont tendance à la traiter comme un jouet des manœuvres spécialisés. A vous de tirer les conclusions.

Auteur: Weil Simone

Info: Lettre à Victor Bernard, 30 mars 1936

[ travail ] [ spécialisation ] [ structuration psychologique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

maxime

Il y a quelque chose de plus bête qu'un proverbe : c'est deux proverbes. Et n'allez pas croire surtout que je réédite une plaisanterie surannée, indigne de vous et de moi-même.
Non, écoutez... Ce proverbe : Tel père, tel fils, est idiot ; mais cet autre : À père avare, enfant prodigue, n'est pas moins bafouilleux. Que dire des deux réunis ?
Autre exemple : La nuit porte conseil, et Ne remettez jamais au lendemain ce que vous pouvez faire la veille. Comment voulez-vous qu'on s'y reconnaisse ?
D'ailleurs, à ce propos, j'ai pris un moyen terme ; depuis ma plus tendre enfance (ma mère vous le dira), j'ai toujours remis au surlendemain ce que j'aurais parfaitement pu faire l'avant-veille. Et je m'en suis bien trouvé.

Auteur: Allais Alphonse

Info: Oeuvres posthumes, Robert Laffont, Bouquins 1990 <Le Chat Noir, 26 novembre 1887 p.149>

[ contradictoire ] [ dictons ] [ opposés ]

 

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écriture

Lorsque je commence un roman, je ne sais ni d'où je pars, ni où je vais, je ferme les yeux et je dicte, m'abandonnant à quelque chose dont je ne connais pas la nature. [...] Il faudrait quand même en finir un jour avec cette plaisanterie du roman " vrai " parce que vécu...les meilleures descriptions de la peste sont dans le Journal de la peste, de Defoe, qui n'avait jamais vu une épidémie de peste. Pour l'artiste, le réel ne sera jamais le vrai, ni la vie le vivant. [...]
Le réalisme n'est qu'une technique au service de l'invention. Les écrivains les plus réalistes sont seulement des contrebandiers de l'irréel. Le réalisme est une mise en scène cohérente du mythe.

Auteur: Gary Romain

Info: La nuit sera calme

[ aventure ]

 

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pouvoir

Lorsque, deux ans avant les nazis, en 1931, le deutsch Mark fut soudain bloqué, Tannenbaum avait déjà mis la plus grande partie de sa fortune à l'abri hors d'Allemagne. Ce blocage du mark ne fut jamais supprimé. Ce fut catastrophique pour des milliers de juifs qui, faute de pouvoir transférer leur argent à l'étranger, durent rester en Allemagne. La terrible ironie de cette histoire, c'est que c'est une banque juive en difficulté qui avait provoqué le blocage, et que ce dernier fut instauré par un gouvernement démocratique. C'est ainsi que les Juifs d'Allemagne furent empêchés de fuir et se retrouvèrent ensuite en camps de concentration. Dans les milieux des hauts dirigeants nazis, on voyait là l'une des plaisanteries les plus cocasses de l'histoire du monde.

Auteur: Remarque Erich Maria

Info: Cette terre promise

[ finances ] [ ww2 ]

 

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décroissance

Il n’y a qu’un problème sérieux : la surpopulation. Il est systématiquement esquivé par les écologistes. Au lieu de quoi, ils nous demandent de trier nos déchets, de ne plus rouler en diesel et de circuler à bicyclette. Quelle aimable plaisanterie ! Ils devraient au contraire se réjouir que des virus déciment la planète, supprimer les allocations familiales, se réjouir quand des enfants meurent de faim et renoncer à soigner les vieux. Au lieu de cela, ils entretiennent le mythe d’une planète verte, souriante, pacifique et bienveillante à l’égard de tous. Ils n’ont sans doute jamais lu des livres pour adultes : l’infantilisation est leur horizon ultime. Le plus saugrenu est que tous les partis politiques se prétendent, eux aussi, écologistes dans une sorte de course à la crétinisation générale. L’oncle Bens en rit encore.

Auteur: Jaccard Roland

Info: Le blog de Roland Jaccard

[ population ] [ monde ] [ utopie ]

 
Mis dans la chaine
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Ajouté à la BD par SFuchs

hiver

Un peu à l'ouest où je passai la nuit suivante se trouve le lieu habité le plus froid du monde : -72.1°C. Un froid bien moindre suffit pour que l'acier se brise, que les pneus éclatent et les mélèzes lancent des gerbes d'étincelles au contact d'une hache. Le thermomètre chute et votre haleine gèle aussitôt, elle forme des cristaux qui tintent en touchant le sol avec un léger bruit surnommé "le murmure des étoiles".
Selon un mythe des peuples autochtones, les paroles elles-mêmes gèlent et tombent par terre dans le froid extrême. Elles se réveillent au printemps et se mettent à parler : l'air s'emplit soudain de cancans périmés, de plaisanteries qui n'ont encore chatouillé aucune oreille, de cris causés par des douleurs oubliés, de mots d'amours inspirés par une flamme depuis longtemps éteinte.

Auteur: Thubron Colin

Info: En Sibérie

[ Asie ] [ glacial ]

 

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éloge

Une fois le silène ouvert, avez-vous une idée de toute la sagesse dont il regorge, ô buveurs mes amis ? Sachez-le : qu’on soit beau ne l’intéresse pas, il méprise cela à un point incroyable, comme aussi de savoir si l’on est riche ou si l’on possède tel avantage que la plupart jugent enviable. Pour lui, tous ces biens n’ont aucune valeur, et nous ne sommes rien à ses yeux, je vous l’assure. Il passe toute sa vie à faire le naïf, à plaisanter avec les gens. Mais quand il est sérieux et que le silène s’ouvre, je ne sais si quelqu’un a vu les images fascinantes qu’il contient. Moi, je les ai vues déjà, et elles m’ont paru si divines, et précieuses, et parfaitement belles, et extraordinaires, qu’il me fallait en un mot exécuter toutes les volontés de Socrate.

Auteur: Platon

Info: Discours d'Alcibiade à propos de Soscrate dans "Le Banquet" de Platon, trad. Paul Vicaire, Les Belles-Lettres, Paris, 1989, 216 e

[ portrait ] [ fascination ] [ détachement matériel ] [ pouvoir ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

humour

- Citoyen!
Papillon, contrarié d'être sans cesse interrompu, me demanda sèchement:
- Et bien?
- Je voulais vous dire, citoyen officier, qu'il existe un moyen de réveiller vos hommes d'une léthargie désormais dangereuse.
- Le ciel le veuille, citoyen. Moi, comme vous voyez, je brûle du désir d'agir. Et quel serait votre système?
- Les puces, citoyen officier.
- Je regrette de vous décevoir, citoyen. L'armée républicaine n'a pas de puces. Elles sont toutes mortes de famine, par suite du blocus et du renchérissement de la vie.
- Je puis vous en fournir, citoyen officier.
- Je ne sais si vous parlez sérieusement ou par plaisanterie. Quoi qu'il en soit, je vais faire un rapport à l'État major; il avisera. Citoyen, je vous remercie de ce que vous faites pour la cause républicaine! Ô Gloire! Ô Rouen! Ô puces! Ô lune!

Auteur: Calvino Italo

Info: Le baron perché

[ sédition ] [ hiérarchie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

humour

Le paradoxe du bouffon : C'est un fait, les rois détestent la vérité. Pourtant, il se passe quelque chose d'étonnant avec mes sots : les rois les entendent avec plaisir dire non seulement la vérité, mais encore ouvertement des critiques, au point que les mêmes paroles qui dans la bouche d'un sage, vaudraient la mort, causent un plaisir incroyable proférées par un bouffon. C'est qu'il y a dans la vérité un plaisir inné de plaire si l'on n'y ajoute rien d'offensant ; mais ce don, les dieux l'ont réservé aux fous. C'est à peu près pour les mêmes raisons que ce genre d'homme plaît tellement aux femmes, car elles sont naturellement portées aux plaisirs et aux frivolités. Aussi quoi qu'ils tentent avec elles, même si c'est quelquefois très sérieux, elles le prennent pour un jeu et une plaisanterie, tant ce sexe est ingénieux, surtout pour voiler ses fautes.

Auteur: Érasme

Info: Éloge de la Folie, Robert Laffont, Bouquins 1992 <p.43>

[ folie ] [ séduction ] [ femmes-par-hommes ]

 

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