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démarche intellectuelle

La référence exclusive à la tradition a ordonné la forme hiératique de son écriture qui s’est voulue l’expression impersonnelle de la vérité sans âge : la "doctrine traditionnelle" exprimée en forme de "science sacrée". […] Tous [ses livres et articles] se sont présentés comme des développements particuliers de cette unique certitude dont l’exposition sous une forme littéraire avait été rendue nécessaire par l’interruption d’une transmission "normale" dans le monde occidental, à savoir un enseignement oral de maître à disciple dans le cadre des institutions religieuses propres à chaque tradition comme les confréries soufies dans le monde musulman ou des sociétés d’ésotérisme chrétien au Moyen Âge, voire encore des sociétés initiatiques de métier comme le compagnonnage et la franc-maçonnerie. Celles-là seules qui avaient communiqué sans solution de continuité leur dépôt spirituel originel pouvaient être dites traditionnelles et régulières et la rupture, à la fois volontaire et suicidaire, de l’Occident moderne avec ses racines justifiait la nouveauté de son projet littéraire public qui proclamait paradoxalement sur les toits ce qui avait été entendu dans le creux de l’oreille.

Auteur: Laurant Jean-Pierre

Info: Dans "René Guénon, les enjeux d'une lecture", pages 13-14

[ études traditionnelles ] [ brutalité rationaliste ]

 

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écoute

J’ai une amie qui fait du conseil conjugal. Elle n’a pas eu une grosse formation sauf en tant qu’enseignante, mais elle a un tempérament qui lui permet d’accepter […] le problème tel qu’il lui est présenté. Elle n’a pas besoin de se livrer à une enquête pour savoir si les faits sont vrais ou si le problème ne lui est présenté que d’un seul point de vue ; elle prend simplement ce qui vient, et endure le tout. Ensuite le client rentre chez lui ou chez elle en se sentant un peu différent, et souvent même en trouvant une solution à un problème qui lui avait paru sans espoir. Elle fait un meilleur travail que beaucoup de gens qui ont suivi une formation spéciale. Elle ne donne quasiment jamais de conseils, parce qu’elle ne saurait pas quel conseil donner et parce qu’elle n’est pas le genre de personne à le faire. En d’autres termes, les gens qui sortent de leur domaine de compétence peuvent être parfaitement efficaces s’ils sont capables de cesser aussitôt de donner des conseils.

Auteur: Winnicott Donald W. Woods

Info: La famille suffisamment bonne

[ attention ] [ thérapie ] [ réconfort ]

 

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judaïsme

La question de l'origine des Lévites constitue l'une des plus grandes énigmes de la préhistoire des Juifs. On les fait descendre de l'une des douze tribus d'Israël, la tribu de Lévi, mais aucune tradition n'a osé préciser d'où était venue cette tribu ni quelle région du pays conquis de Canaan lui avait été attribuée. Ils occupaient dans le clergé les postes les plus importants tout en se distinguant des prêtres. Un Lévite n'est pas nécessairement un prêtre ; ce n'est pas le nom d'une caste. Notre hypothèse concernant Moïse nous suggère une explication. Il est impossible qu'un aussi grand personnage que l'Égyptien Moïse se soit présenté sans escorte devant un peuple étranger. Il était certainement accompagné d'une suite : proches partisans, scribes, domestiques. Tous ceux-ci furent les premiers Lévites. Quand la tradition fait de Moïse un lévite, c'est là une évidente déformation des faits. Les Lévites étaient les gens de Moïse. Le fait suivant, déjà cité plus haut, confirme cette thèse : dans les temps qui suivront, ce n'est que parmi les Lévites qu'on trouvera des noms égyptiens.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans "Moïse et le monothéisme", trad. Anne Berman, éditions Gallimard, 1948, pages 52-53

[ signification ]

 

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genèse

Lorsque Dieu a procédé au partage de l’univers, le paysan a pris la terre, le pêcheur le lac, le chasseur la forêt, le jardinier les vergers et le marchand des étalons de poids ainsi que la balance. Et ainsi de suite. Pendant ce temps-là, le poète s’attardait dans la forêt où le rossignol le charmait de son chant et les arbres lui susurraient dans l’oreille maints secrets des bois... Mais les yeux – les yeux du poète – ne parvenaient pas à se détacher des genoux de la lavandière et de la planche de blanchisseuse qu’elle tenait à la main. C’est ainsi que le troubadour a perdu toute notion de l’heure et s’est présenté en retard. Et quand il est arrivé, l’univers avait déjà été partagé. De sorte que Dieu ne disposait plus à son intention que des nuages, des arcs-en-ciel, des roses et des oiseaux d’été. En revenant, il n’a même plus retrouvé la lavandière. Elle s’était fait engager quelque part comme nourrice... — Puisque tu as de l’imagination, lui dit l’Eternel, eh bien ! Tu n’as qu’à te créer des univers toi-même!

Auteur: Peretz Isaac Leib

Info: Les oubliés du shtetl. Yiddishland

[ conte ] [ fable ] [ professions ] [ rêveur ]

 

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paradigme philosophique

[...] les causes [de malentendus quant aux sources de la theologia] résident essentiellement dans un changement de noétique : la conception aristotélicienne de la connaissance s’est substituée à celle de Platon dans la première moitié du XIIIe siècle ; puis les manuels de théologie, entérinant ce changement, l’ont présentée comme la noétique propre de la métaphysique chrétienne qui, jusque là, avait été globalement platonicienne. Selon cette conception, l’activité spécifique et proportionnée de la raison humaine, c’est la connaissance scientifique du monde sensible. Avec Aristote, l’Occident médiéval découvre le modèle de ce qu’est un discours scientifique, c’est-à-dire dont la rigueur est garantie par sa formalité (la logique syllogistique). A l’inverse (au moins à s’en tenir à une caractérisation sommaire), pour la noétique platonicienne, c’est l’objet qui fonde la vérité de la connaissance ; il ne saurait donc y avoir de connaissance véritable de ce qui est emporté dans le flux du devenir : il n’y a de vérité pour la connaissance que de Ce qui est véritablement. L’intellect, dans son désir de connaissance parfaite, est donc ordonné frontalement à la contemplation de la Réalité inconditionnée, le Bien en soi.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Lumières de la théologie mystique", éditions L'Harmattan, Paris, 2015, page 84

[ historique ]

 

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éducation

... A propos de l'enfance, un thème me fascine depuis toujours. Nous mettons vingt ans à tout apprendre et nous passons le reste de notre vie à nous débarrasser des tabous, des préjugés, des règles collectives, des idées reçues, pour conquérir une vérité individuelle. Il nous faut lutter toute la seconde partie de notre vie pour réparer les dégâts causés par l'éducation obtuse, fanatique, traditionnelle, les règles de morale reçues dans l'ambiance sacro-sainte de la famille, à un âge où il nous est impossible de refuser cet enseignement.

...Prends, par exemple, le mariage : dès notre jeunesse, on nous a habitués au conte qui se termine par "et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants…" C'est un but dans la vie que l'on nous met en tête. Alors que ce n'est que le point de départ. Le début et non la fin. On nous propose le premier chapitre comme conclusion. On arrive au mariage absolument ignorant parce que cet événement nous a été présenté d'une façon mythique, inexacte. Il devient une source de désillusions, de névroses…

Je suis sûr que tout changera un jour…..

Auteur: Fellini Federico

Info: Parlant de son film "Juliette des esprits"

[ déprogrammation ]

 

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existence

... A propos de l'enfance, un thème me fascine depuis toujours. Nous mettons vingt ans à tout apprendre et nous passons le reste de notre vie à nous débarrasser des tabous, des préjugés, des règles collectives, des idées reçues, pour conquérir une vérité individuelle. Il nous faut lutter toute la seconde partie de notre vie pour réparer les dégâts causés par l'éducation obtuse, fanatique, traditionnelle, les règles de morale reçues dans l'ambiance sacro-sainte de la famille, à un âge où il nous est impossible de refuser cet enseignement.

...Prends, par exemple, le mariage : dès notre jeunesse, on nous a habitués au conte qui se termine par " et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants…"  C'est un but dans la vie que l'on nous met en tête. Alors que ce n'est que le point de départ. Le début et non la fin. On nous propose le premier chapitre comme conclusion. On arrive au mariage absolument ignorant parce que cet événement nous a été présenté d'une façon mythique, inexacte. Il devient une source de désillusions, de névroses…

Je suis sûr que tout changera un jour…

Auteur: Fellini Federico

Info: Interviewé sur son film "Juliette des esprits"

[ programmation - déprogrammation ] [ grandir ]

 

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réseaux sociaux

Et bien, il y a deux semaines, je me suis présenté à un entretien d'embauche, et ils ont tourné un ordinateur vers moi en me demandant : "C'est vous?". Et là, je vois ces trucs que j'avais postés il y a des années, des photos de moi ivre mort, des coups de gueule d'ados sur des conneries, tu sais....
Alors inutile de te dire que j'ai pas eu le poste.
Du coup, avant ce nouvel entretien, j'efface tout : Facebook, Twitter, tout ce que je peux trouver. J'arrive et la première question qu'ils me posent, c'est : "Est ce que vous avez Facebook?" Je réponds non. Alors ils me demandent si je suis inscrit à un blog d'anciens élèves, ou sur LinkledIn. Je réponds non. Ils se regardent et ils me disent que leur société n'emploie que des gens au passé irréprochable, et que le problème, c'est que, dans mon cas, ils n'ont aucun moyen de vérifier. Non pas qu'ils m'accusent de quoi que ce soit mais quelqu'un qui n'a pas Facebook, c'est quelqu'un qui a l'air d'avoir des choses à cacher.
Sérieusement y a pas moyen de gagner.

Auteur: Barry Max

Info: Lexicon

[ big brother ]

 

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désir de complétude

Obsédé par la guérison du genre humain, Auguste Comte en arrive presque, génialement, à inventer une partie du freudisme cinquante ans avant Freud. En affirmant que l’activité du cerveau n’est pas isolable de celle de l’organisme. […] Au premier tome de sa Politique positive, on trouve une classification systématique des "dix-huit fonctions intérieures du cerveau". Il a passé trois ans, de 1846 à 1850, à y travailler. C’est son "tableau systématique de l’âme". L’ennui est que tout cela est présenté dans l’optique du rétablissement d’une harmonie originaire qui aurait été brisée mais serait restaurable. Cette Harmonie est fondamentale dans l’économie de l’organisation dixneuviémiste. Rien ne prouve, n’est-ce pas, qu’il y aurait à la base une béance, un manque, un trou. Pourquoi pas plutôt une Harmonie oubliée ? A tous les niveaux – poétique, politique, philosophique, idéologique – de la sublimation sexuelle, le 19e est mobilisé par le militantisme de l’Harmonie. Ce qui explique d’ailleurs en partie la répulsion générale, plus tard, pour l’intervention de Freud remettant le genre humain dans son ornière de castration. Réactualisant brusquement sous d’autres noms la dissonance qui constitue le sujet alors que celui-ci vient justement de se persuader qu’il était tombé d’une Harmonie indicible.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", page 78

[ positivisme ] [ psychanalyse ]

 

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discours de la méthode

[...] (1) "ne recevoir jamais aucune chose pour vraie, que je ne la connusse évidemment être telle", et 'ne comprendre rien de plus en mes jugements que ce qui se présenterait si clairement et si distinctement à mon esprit, que je n’eusse aucune occasion de le mettre en doute" ; (2) "diviser chacune des difficultés que j’examinerais en autant de parcelles qu’il se pourrait…" ; (3) "conduire par ordre mes pensées" et "monter peu à peu comme par degrés" de la connaissance des objets les plus simples à celle des "plus composés" ; (4) enfin, "faire partout […] des revues si générales, que je fusse assuré de ne rien omettre".

[…] Quant à leur substance, ces préceptes sont présentés de but en blanc, sans aucune forme de déduction. Sans doute s’avancent-ils en atmosphère d’évidence, comme étant assez clairs par eux-mêmes. A la question de savoir d’où cette qualité peut leur venir, il faut sans doute répondre : de ce qu’ils résultent tous de la démultiplication d’un certain impératif de circonspection, lequel trouve son application (1) dans le jugement ; (2) dans la détermination des démarches de l’esprit ; (3) dans l’accomplissement d’un certain chemin de pensée ; enfin (4) dans la vérification de toutes choses.

Auteur: Kambouchner Denis

Info: La question Descartes, éditions Gallimard, 2023, page 27

[ résumé ] [ étapes ] [ philosophie ]

 

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