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engins

Une machine bourdonnante, plus petite qu'un canari, volait dans les airs et y attrapait des mouches auxquelles elle fixait des rubans sous la queue, avant de les laisser repartir librement. Une autre plus trapue brossait fort la roche qu'elle couvrait jusqu'à ce que l'on aperçût, à travers l'épaisseur de la Terre, les Antipodes et leurs villes renversées, dans lesquelles les gens allaient les pieds en haut et la tête en bas comme des fous, si bien que les pirates purent jeter un oeil sous les jupes des femmes de là-bas, en ricanant : "Voilà une invention utile !"

Auteur: Cartarescu Mircea

Info: In "Le Levant", éd. P.O.L., p. 78

[ surréaliste ] [ transparence ] [ voyeurisme ] [ science-fiction ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

cambrousse

C’était l’hiver. Il y était allé en voiture. Qui ne connaît pas la campagne l’hiver ne connaît pas la campagne, et ne connaît pas la vie. Traversant les vastes étendues dépouillées, les villages tapis, l’homme des villes est brusquement mis en face de l’austère réalité contre laquelle les villes sont construites et fermées. Le dur revers des saisons lui est révélé, le moment sombre et pénible des métamorphoses, la condition funèbre des renaissances. Alors, il voit que la vie se nourrit de la mort, que la jeunesse sort de la méditation la plus froide et la plus désespérée et que la beauté est le produit de la claustration et de la patience.

Auteur: Drieu La Rochelle Pierre

Info: Gilles, éditions Gallimard, 1939

[ saison froide ] [ cycle du vivant ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

accoutumance

Les villes s'apprivoisent, ou plutôt elles nous apprivoisent ; elles nous apprennent à bien nous tenir, elles nous font perdre, petit à petit, notre gangue d'étranger ; elles nous arrachent notre écorce de plouc, nous fondent en elles, nous modèlent à leur image - très vite, nous abandonnons notre démarche, nous ne regardons plus en l'air, nous n'hésitons plus en entrant dans une station de métro, nous avons le rythme adéquat, nous avançons à la bonne cadence, et qu'on soit marocain, pakistanais, anglais, allemand, français, andalou, catalan ou philippin, finalement Barcelone, Londres ou Paris nous dressent comme des chiens.

Auteur: Enard Mathias

Info: Rue des voleurs

[ adaptation ] [ urbanisme ]

 

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intemporalité

Les Odes de Pindare sont des espèces de cadavres dont l’esprit s’est retiré pour toujours. Que vous importent les chevaux de Hiéron ou les mules d’Agésias ? quel intérêt prenez-vous à la noblesse des villes et de leurs fondateurs, aux miracles des dieux, aux exploits des héros, aux amours des nymphes ? Le charme tenait aux temps et aux lieux ; aucun effet de notre imagination ne peut le faire renaître. […] David, au contraire, brave le temps et l’espace, parce qu’il n’a rien accordé aux lieux ni aux circonstances : il n’a chanté que Dieu et la vérité immortelle comme lui.

Auteur: Maistre Joseph de

Info: Dans "Les soirées de Saint Pétersbourg", 1836, Premier entretien, pages 54-55. A propos des psaumes de David.

[ littérature ] [ comparaison ] [ éternel ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

urbanisation

Les métropoles économiques à grands potentiels de développement sont repérées de nuit par les investisseurs, grâce aux images fournies par les satellites, sinon en vue directe, depuis un avion. Plus ces villes sont lumineuses, éclairées, plus ils sont intéressés !
Lorsque le ruban technologique de l’arc alpin, entre ses barycentres constitués par Genève et Grenoble, s’illuminera d’une manière continue, lorsque les pointillés des pôles de compétence comme les biotechnologies de Lausanne, la physique et l’informatique du CERN à Genève, la mécatronique d’Annecy, l’énergie solaire de Chambéry et les nanotechnologies de Grenoble ne formeront plus qu’une longue colonne vertébrale, nous aurons gagné.

Auteur: Therme Jean

Info: Le Dauphiné, 25 octobre 2004

[ marchandisation ] [ déréalisation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

existence

L’enfer des vivants n’est pas chose à venir, s’il y en a un, c’est celui qui est déjà là, l’enfer que nous habitons tous les jours, que nous formons d’être ensemble. Il y a deux façons de ne pas en souffrir. La première réussit aisément à la plupart des gens : accepter l’enfer, en devenir une part au point de ne plus le voir. La seconde est risquée et elle demande une attention, un apprentissage continuels : chercher et savoir reconnaître qui et quoi, au milieu de l’enfer, n’est pas l’enfer, et le faire durer, et lui faire de la place.

Auteur: Calvino Italo

Info: Villes invisibles

[ discernement ] [ vertu ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

espérance

Contre le corps chaud et la tendresse de l'homme, le bébé avait bien dormi. Maintenant, il avait faim. Ses petites mains s'ouvrirent, se fermèrent, s'ouvrirent encore avec la grâce lente des anémones de mer.
(...)

L'homme marchait maintenant dans la plaine. Un sourire semblable à celui de la maman flottait encore dans ses yeux. La petite Marie ne le saurait sans doute jamais, elle avait offert à cet homme perdu une fabuleuse nuit de Noël et la force d'avancer un peu plus loin vers des villes inconnues.

Là-bas, sur les plateaux de lavande, les petites mains bleues de l'aube écartaient la nuit.

Auteur: Frégni René

Info: Le chat qui tombe et autres histoires. L'homme qui passe. pp 159, 161

 

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Ajouté à la BD par miguel

voiture

Il y aura un égoïsme absolu de l'humanité si la conduite automobile devient banale. Ça engendrera la violence à une échelle jamais vue auparavant. Qui marquera la fin de la famille telle que nous la connaissons : trois ou quatre générations vivant heureuses dans la même maison. Cela va détruire la solidarité des quartiers et le véritable sens de la nation. Ça créera ces chancres giantisés que sont les villes, une fausse opulence des banlieues, des campagnes ruinées et un conglomérat malsain d'agriculture et de fabrication spécialisées. On verra surgir la perte des racines et l'immoralité. Ce qui fera de chaque homme un tyran.

Auteur: Lafferty Raphaël Aloysius

Info: Interurban Queen 1970

[ pessimisme ] [ décadence ]

 

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écoute

Je parle je parle, dit Marco, mais l'auditeur ne retient que les mots qu'il attend. L'exposé du choses auquel tu prêtes une oreille bienveillante est une chose ; la description du monde qui fera le tour des groupes de débardeurs et de gondoliers dans la rue devant ma maison le jour de mon retour en est une autre ; et  autre encore, celle que je pourrais dicter plus tard dans ma vie, après avoir été fait prisonnier par des pirates génois et mis aux fers dans la même cellule qu'un écrivain de récits d'aventures. Ce n'est pas la voix qui commande l'histoire : c'est l'oreille.

Auteur: Calvino Italo

Info: Les villes invisibles

[ discours dominants ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

province

Madame Staël n'aimait pas les petites villes. "Leur séjour m'a toujours paru très ennuyeux, L'esprit des hommes s'y rétrécit, le coeur des femmes s'y glace ; on y vit tellement en présence les uns des autres qu'on est oppressé par ses semblables. Ce n'est plus cette opinion à distance qui vous anime et retentit de loin comme le bruit de la gloire ; c'est un examen minutieux de toutes les actions de votre vie, une observation de chaque détail, qui rend incapable de comprendre l'ensemble de votre caractère; et plus on a d'indépendance et d'élévation moins on peut respirer à travers tous ces petits barreaux."

Auteur: Staël Madame de Germaine Necker baronne de Staël-Holstein

Info: in Staëlliana de Cousin d'Avallon

[ étroitesse ] [ étouffement ]

 

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