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folie individuelle

Comment imaginer la vie des autres, alors que la sienne paraît à peine concevable ? On rencontre un être, on le voit plongé dans un monde impénétrable et injustifiable, dans un amas de convictions et de désirs qui se superposent à la réalité comme un édifice morbide. S’étant forgé un système d’erreurs, il souffre pour des motifs dont la nullité effraie l’esprit et se donne à des valeurs dont le ridicule crève les yeux. Ses entreprises sembleraient-elles autre chose que vétilles, et la symétrie fébrile de ses soucis serait-elle mieux fondée qu’une architecture de balivernes ? A l’observateur extérieur, l’absolu de chaque vie se dévoile interchangeable, et toute destinée, pourtant inamovible dans son essence, arbitraire. Lorsque nos convictions nous paraissent les fruits d’une frivole démence, comment tolérer la passion des autres pour eux-mêmes et pour leur propre multiplication dans l’utopie de chaque jour ? Par quelle nécessité celui-ci s’enferme-t-il dans un monde particulier de prédilections, celui-là dans un autre ?

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Dans "Précis de décomposition" in Œuvres, éditions Gallimard, 1995, page 595

[ singularité ] [ incompréhensible ] [ bouffonnerie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

adaptation

Une compagnie cherche à recruter un cadre. Une des questions posée au cours de l'entretien est Vous êtes en train de conduire votre voiture pendant une nuit de violent orage.
Vous passez à côté d'une station de bus dans laquelle des gens attendent :
- Une vieille dame qui semble être sur le point de mourir.
- Un docteur qui vous a déjà sauvé la vie une fois.
- Un homme/Une femme de vos rêves. Vous ne pouvez prendre qu'une personne dans votre voiture. Dites ce que vous faites et expliquez votre réponse. Une personne sur les 200 candidats s'est illustrée par sa réponse, Il a répondu :
"Je donne les clefs de ma voiture au docteur, le laisse prendre la vieille dame pour l'emmener à l'hôpital, et ainsi je me retrouve seul avec la personne de mes rêves à attendre le bus avec l'avantage non négligeable de passer pour un héros à ses yeux."

Auteur: Internet

Info:

[ séduction ]

 

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femmes-hommes

Mary leva la tête et me regarda droit dans les yeux. Je tentai de soutenir son regard, mais c’était comme si je perdais immédiatement pied, comme si j’allais me noyer. Combien de temps deux personnes peuvent-elles se regarder fixement ? Dix secondes ? Il ne se passe en tout cas pas beaucoup de temps avant que l’on ressente de l’angoisse devant ce que l’on voit ou de la crainte pour l’image reflétée de ses propres yeux, qui apparaît soudain sans qu’on puisse l’empêcher. Ou bien ressentir ce doute d’être aspiré tout entier par le regard de l’autre. Ou même cette hésitation à propos de sa propre identité ou de celle de l’autre. L’identité n’existe pas dans les yeux. On ne la retrouve qu’au moment où l’on détourne le regard.
En même temps, le fait de se laisser aller dans les yeux de quelqu’un d’autre, de disparaître et d’être englouti par eux, présente un charme et une fascination illimités.

Auteur: Larsson Björn

Info: Le Cercle celtique

[ oeil ] [ rapports humains ] [ rapports humains ]

 
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barbarie

J'ai peur des hommes... Ça me vient de la guerre... Sous la menace de mitrailleuses, ils nous ont emmenés... dans la forêt. Ils ont choisi l'endroit le plus bas, là où l'eau stagnait. Ils ont donné des pelles à mon père et à mon frère pour creuser un trou. Maman et moi, on nous a postées sous un arbre pour regarder. Maman et moi, on les a regardés se faire fusiller. On n'avait pas le droit de se retourner ou de fermer les yeux. Ils nous ont dit : "si vous pleurez, on tire. Souriez..." Ils sont là, plantés... Tous jeunes, beaux... Ils sourient... Une terreur animale me serre le cœur. Ce n'est plus des morts que j'ai peur, mais des vivants. Depuis, j'ai peur des Hommes jeunes. J'ai passé ma vie, seule... Je ne me suis pas mariée... Je ne sais pas ce que c'est que l'amour... J'ai toujours eu peur : des fois que j’accoucherais d'un garçon ?

Auteur: Alexievitch Svetlana

Info: Derniers témoins

[ atrocité ] [ hommes-par-femme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

labeur

Août dans la buanderie. La poussiéreuse lumière argentait les cactus en pots enrobés de toiles d'araignées. Sueur. Bassines grattées au couteau. Vapeurs de Javel qui brûlent les yeux. Sueur sur le carrelage, sur le rouge, le bleu, belles couleurs qui ressurgissent. Gouttes qui se noient, se diluent dans la lavasse. L'eau jetée à pleins seaux dans le trou d'égout, sous le mur, au fond de la cour. Il fallut tout d'abord ramoner avec une de ces tiges de fer dont on arme le ciment, forer les gravats, l'étoupe, après quoi de l'autre côté, vérifier que l'eau s'écoulait bien dans la rigole de la ruelle, la "rouette" comme elle dit. L'eau stagnait encore, la flaque lentement baissait de niveau. Enfin sur la marche, repos, les mains entre les genoux, comme autrefois à la nuit tombante, quand la chose la plus délicieuse était de lire sur cette marche, à l'orée du couloir, sous un carré de ciel bleuissant, strié de vols d'hirondelles.

Auteur: Bassez Danielle

Info: L'égarée, Cheyne Editeur, Collection Grands Fonds, p. 10 et 11

[ littérature ]

 

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animal domestique

MON CHIEN
Nous sommes deux dans cette chambre : mon chien et moi... Dehors, la tempête hurle et sanglote.
La bête me fait face et me regarde droit dans les yeux.
Et moi je la fixe de même.

Elle a l'air de vouloir me dire quelque chose. Elle est muette. Elle ne parle point et ne se comprend pas elle-même. Mais moi je la comprends.

Je sais que la même émotion nous habite et qu'il n'y a point de différence entre nous. Nous sommes faits de la même matière, et la petite flamme qui palpite en moi vacille également en elle.

La mort va venir et secouer son aile énorme et glacée.
"C'est fini."
Et plus jamais personne ne saura quelle était la petite flamme qui brûlait en nous.
Ce ne sont pas un homme et une bête qui s'entre-regardent.
Mais deux paires d'yeux tout pareils qui s'interrogent.
Et dans chacune d'elles la même vie se blottit frileusement contre l'autre.

Auteur: Tourguéniev Ivan

Info: poèmes en prose

[ homme-animal ]

 

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labeur

Le travail est bon à l'homme. Il le distrait de sa propre vie, il le détourne de la vue effrayante de lui-même ; il l'empêche de regarder cet autre qui est lui et qui lui rend la solitude horrible. Il est un souverain remède à l'éthique et à l'esthétique. Le travail a ceci d'excellent encore qu'il amuse notre vanité, trompe notre impuissance et nous communique l'espoir d'un bon événement. Nous nous flattons d'entreprendre par lui sur les destins. Ne concevant pas les rapports nécessaires qui rattachent notre propre effort à la mécanique universelle, il nous semble que cet effort est dirigé en notre faveur contre le reste de la machine. Le travail nous donne l'illusion de la volonté, de la force et de l'indépendance. Il nous divinise à nos propres yeux. Il fait de nous, au regard de nous-mêmes, des héros, des Génies, des Démons, des Démiurges, des Dieux, le Dieu. Et dans le fait on n'a jamais conçu Dieu qu'en tant qu'ouvrier.

Auteur: France Anatole

Info: L'Anneau d'améthyste

[ fuite ] [ essentiel ]

 

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anima

Déjà il jouissait seul de sa pensée
ce miroir heureux, et moi je goûtais
la mienne, en mêlant la douceur à l’amertume ;

et la dame qui m’amenait à Dieu
dit : “Change de pensée ; pense que je suis
auprès de Celui qui allège tous les torts.”

Je me tournai vers le son amoureux
de mon réconfort : et l’amour que je vis
alors dans les yeux saints, je renonce à le dire ;

non que je me défie de ma parole,
mais parce que la mémoire ne peut se retourner
aussi loin sur elle-même, si autrui ne la guide.

De cet instant je peux seulement redire
que, la contemplant, mon affection
fut libérée de tout autre désir,

tant que le plaisir éternel, qui rayonnait
directement en Béatrice, me contentait
par le reflet venu du beau visage.

En me vainquant par la lumière d’un sourire,
elle me dit : “Tourne-toi et écoute ;
le paradis n’est pas tout dans mes yeux.”

Auteur: Dante Alighieri

Info: La Divine Comédie, "Paradis", chant XVIII (trad. Jacqueline Risset)

[ absoluité ] [ couple ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

homosexuel

les bonnes choses sont sous ton nez

il suffit d’ouvrir les yeux.

je me souviens de cette fois dans le camp de prisonniers allemand

on s’était retrouvé avec un pédé sur les bras

ils peuvent s’avérer utiles en l’absence de femmes

alors on a commencé par le tabasser

avant de se le refiler les uns les autres

et puis on l’a fait sucer la queue d’un type

pendant qu’un type lui bourrait le fion

et même un des gardes allemandes a débarqué

et s’en est payé une tranche – quelle nuit !

et cette tante n’a pas pu marcher pendant un mois

un jour il s’est fait tirer dessus et il est mort

en essayant de passer les barbelés

et je me souviens d’Harry gémissant

pendant qu’ils emportaient le corps du pédé

avec ses deux trous dans la tête :

"c’était le meilleur coup que j’ai jamais

eu !"

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Tempête pour les morts et les vivants", au diable vauvert, trad. Romain Monnery, 2019, "tant pis"

[ ultraviolence ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

odeurs

Soudain, je fus frappé par le lourd parfum des fleurs. De l'autre côté il y avait un jardin à peu près de la taille d'une petite pièce, une parcelle de terrain surélevée par un remblai à hauteur de taille. Rempli de fleurs. Une flore luxuriante et particulière. Longues tiges aux fleurs en forme de corne avec des pétales de velours noir. Dans un coin un buisson ressemblant à du lys étai parsemé de fleurs blanches, comme des coupes géantes. Eparpillées dans ce jardin, des plantes aux fines tiges parées de têtes blanches d'un seul pétale rose. Il semblait que ceux-ci dégageait une douceur exotique qui s'étouffait elle-même. Au milieu de tout cela pendaient de grosses fleurs cramoisies, leurs fleurs soyeuses et charnues s'enfonçant dans de longues tiges d'herbes au vert furieux. Cette petite intrigue magique était comme un kaléidoscope. Des iris violets avaient fleuri Juste devant mes yeux. Une myriade de parfums se mêlaient dans un éblouissant fumet, chaque teinte de l'arc-en-ciel émanait de ces fleurs.

Auteur: Csath Géza

Info: Opium et autres histoires

[ luxuriance ] [ couleurs ]

 

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