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perception

Le motif de la forme surgit bien entendu au cours d'une discussion sur l'individualité des "objets réels". Schrödinger donne l'exemple d'un presse-papier métallique en forme de chien danois, qu'il a dû abandonner en Autriche en 1938 et qu'il a seulement récupéré en 1947 en Irlande. "Je suis tout-à-fait sûr que c'est le même chien, affirme-t-il (...) mais pourquoi en suis-je si sûr ?". Ce ne peut être, répond Schrödinger, qu'en raison de la permanence de sa forme qui le rend re-connaissable. L'assimilation du principe d'individuation à la forme est cependant associée à une difficulté majeure que Schrödinger effleure à peine dans le passage sur le chien danois, mais sur laquelle nous serons forcés de revenir à propos du cas des particules élémentaires. Une forme ne définit jamais, en première instance, qu'une espèce : par exemple, celle des chiens danois métalliques de même "modèle". Sur le seul critère de sa forme, le chien danois retrouvé par Schrödinger pourrait parfaitement ne pas être le même exemplaire que celui qu'il a laissé en Autriche neuf ans auparavant, mais un autre exemplaire du même "type". La solution bien connue à ce problème consiste à apposer sur la forme une détermination ultimement individuante, une "haeccéité" selon le vocabulaire de Duns Scot. Telle rayure, tel défaut, telle patine reconnaissable entre toutes, pourraient suffire à faire identifier un exemplaire de chien danois parmi beaucoup d'autres copies. Ce n'est pourtant pas cette issue que choisit Schrödinger, et nous pouvons deviner pourquoi, par référence au problème physique dont il cherche la solution : aucune détermination additionnelle par rapport à la forme générale ne peut être invoquée pour distinguer un proton d'un autre proton, un électron d'un autre électron.

Auteur: Bitbol Michel

Info: "Esquisses, forme et totalité (Schrödinger et le concept d'objet)", in "Erwin Schrödinger, philosophy and the birth of quantum mechanics", éd. Frontières, p.58

[ philosophie ] [ singularité matérielle ] [ microcosme-macrocosme ] [ choix d'un argument ] [ apparences ] [ analogies ] [ précision ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

homme-machine

Nous sommes enfermés-enfumés-désorientés dans le bla bla de l’infobésité, des idées reçues et autres médiatiquement correct/convenable du moment, ressassés ad nauseam par des mammifères (blanc occidentaux décisionnaires encore) parait-il évolués, qui ont bien peine à gérer, tant au niveau subjectif qu’objectif (j’en suis un autre) le gouffre existant entre la rapidité de la pensée articulée (grosso modo le langage consensuel) et la lenteur des processus socio-macro-évolutifs.

Ceci étant, ce qui peut agacer dans tout ce binz, c’est que deux sujets centraux ne sont que trop peu abordés.

a) Le surpeuplement/vieillissement des populations et donc une discussion sur les manières d’aborder/gérer la problématique.

b) Les habitudes de luxe et autres "idées reçues" de bcp d’individus, déresponsabilisés par la démagogie des politiciens aux commandes de démocraties-états-providences, la France étant un exemple frappant. Et autres blanc occidentaux post-coloniaux, ici majoritaires (encore).

Sujets centraux qui, couplés au problème climatiques global, sont directement liés aux diverses emmerdes migratoires.

Tous paramètres qui devraient être au centre d’une réflexion peut-être trop complexe pour qu'on la laisse à des êtres instables, peu sûrs d’eux, limités, intéressés à leur survie propre et donc non neutre.

Ce que certain, comme Paul Jorion tendent à espérer venant d’une AI bien gérée.

En faisant gaffe à ce que peuvent générer les solutions. Que ce soit le modèle chinois, avec son système cybernetico big-brother. Ou Suisse, (attractive encore ?) qui, ne cessant de voir sa population augmenter sur un espace non extensible (la croissance, mais oui, encore et toujours ma chère), génère petit à petit un système cybernetico-organisationnel qui ressemble toujours plus à une sur-organisation auto-étouffante… kafkaïenne, incompréhensible, etc…

Auteur: Mg

Info: 23 juin 2023

[ macroéconomie ] [ question ] [ glocalisation ] [ intelligence artificielle ] [ surpopulation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

psychologie

La régression du point de vue jungien se confond parfois avec la dépression dont il faut rappeler l’étymologie deprimere ("presser de haut en bas") pour mieux comprendre le rapprochement. Dans les deux cas, il y a bien un mouvement de descente, de reflux vers la source. La dépression se produit lorsque la libido, c’est-à-dire l’énergie psychique de l’âme, se détourne du conscient pour se réfugier vers l’inconscient. Elle perd son intérêt pour le monde extérieur et se replie dans l’obscurité de l’âme.
Selon Jung, la dépression se produit lors d’un déséquilibre psychique prolongé causé par l’unilatéralité du fonctionnement conscient, par son refus de prendre en compte les manifestations que lui adresse l’inconscient. Ce mouvement irait croissant chez l’homme occidental qui, après deux millénaires de christianisme et plusieurs siècles de capitalisme, de scientisme et d’industrialisation, continue à nourrir le mythe d’une richesse de l’avoir plutôt que de l’être, de l’extériorité plutôt que de l’intériorité (Jung considère que le socle chrétien sur lequel s’est constituée notre société repose sur des principes qui réfèrent au type de l’extraversion - la relation du sujet avec l’objet est primordiale - alors que les sociétés fondées sur le socle hindouiste par exemple reposent sur des principes qui sont plus majoritairement ceux de l’introversion - exclure la relation du sujet avec le monde pour éviter la souffrance et le malheur). Seul le conscient est reconnu d’autorité, le conscient qui calcule, qui prévoit et qui organise. "La conscience est impensable sans un moi"*, pense l’esprit occidental ; il n’empêche que la dynamique inconsciente de la psyché n’en existe pas moins mais elle est projetée sur un dieu extérieur dont la forme varie au cours du temps.

Auteur: Arcé Alexandra

Info: Expérience de mort imminente : L'approche jungienne, pp 44,45. *JUNG C. G., Psychologie et orientalisme, trad. Par Paul Kessler, Josette Rigal, Rainer Rochlitz, Paris, Albin Michel, 1984, p. 140.

[ Asie-Occident ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

C'est en lisant un papier sur la disparition "quantique" du physicien de génie Ettore Majorana, que la notion d'unification de la bipolarité m'a frappé.

On a vraiment l'impression que la réalité "définitive", c'est à dire celle qui permettrai de conclure une fois pour toute - et donc de devenir fou - n'est préhensible que si on pouvait assembler parfaitement en une pièce notre réalité bipolaire. Même si cela n'apparaît que comme un pauvre effet d'optique, on a l'impression que dans tous les domaines il y a nécessité de ce mélange hyper raffiné et complémentaire d'agression masculine - pour effectuer des percées, combattre et avancer -, et d'empathie féminine - pour protéger, conserver et s'occuper du support matériel de la vie...

Ce qui nous fait retomber dans les poncifs : homme ciel, femme terre, homme créateur/chercheur, femme pondeuse/conservatrice, etc...

Les deux sexes, sont deux fonctions, conformations subordonnant en général nos rôles primaires de reproducteur, c'est à dire la mission sacrée qui consiste à trouver un(e) partenaire pour ce faire. On pourrait réitérer les exemples pour conforter ces lieux communs, comme par exemple le fait que les femmes n'ont "pas le temps" de consacrer leur énergie vitale à la recherche scientifique pure. Paramètre en train de changer puisque le progrès technologique et autres garderies permettent déjà un ré équilibrage de ces rôles. Mais la nature génétique fondamentale de chacun des sexes (homme déséquilibré et femme stable), permet d'en douter. Je trouve que c'est mieux comme cela.

Pour conclure en forme de pirouette, je laisse la parole à Alexandra David Neel via sa citation : "Intellectuel n'est pas toujours synonyme d'intelligent". Précisant que Majorana était un mâle.

Auteur: Mg

Info: 6 octobre 2013

[ sciences ] [ mâle-femelle ] [ indéterminisme ] [ dualité ]

 

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homme-par-machine

L’affirmation selon laquelle la méthode utilisée par le cerveau humain pour encoder les relations entre les concepts n’est pas uniquement mathématique est fondée sur notre compréhension actuelle des neurosciences, de la psychologie cognitive et des complexités observables du comportement et de l’expérience humaine. S’il est vrai que de nombreux processus cérébraux peuvent être décrits mathématiquement dans une certaine mesure (par exemple, dans les modèles d’activité neuronale ou de traitement des signaux), la profondeur du traitement cognitif et émotionnel humain transcende la simple description mathématique. Voici comment nous pouvons étayer ce point de vue :

Preuves de l’existence de processus non mathématiques dans la cognition humaine

Observations neuroscientifiques : L’imagerie cérébrale et les études neurophysiologiques révèlent des schémas complexes et dynamiques d’activité cérébrale associés à la cognition et aux émotions. Si ces schémas peuvent parfois être modélisés mathématiquement, les modèles ne rendent pas pleinement compte des expériences subjectives, des intentions et de la conscience qui accompagnent ces processus.

Complexité psychologique : les pensées, les émotions et les souvenirs humains sont liés entre eux d’une manière qui ne repose pas uniquement sur des relations mathématiques observables ou quantifiables. Par exemple, la signification personnelle, l’impact émotionnel et le contexte culturel peuvent tous influencer la manière dont les concepts sont liés, au-delà de ce qui peut être réduit à de simples valeurs numériques ou équations mathématiques.

Propriétés émergentes : La conscience et l’expérience subjective sont des propriétés émergentes des processus cérébraux que nous ne comprenons pas encore tout à fait. La qualité subjective de l’expérience (qualia) n’est pas quelque chose qui peut être directement mesuré ou entièrement capturé en termes mathématiques, bien qu’il s’agisse d’un produit des processus cérébraux.



 

Auteur: chatGPT4

Info: Sur le blog de Paul Jorion, mars 2024

[ partialité ] [ esprit défini ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

écologie

Dans le rapport rendu public lundi 8, les quelques centaines d'experts mondiaux du climat réunis au sein du Giec se livrent à un exercice pédagogique des plus distrayants. Voici le monde tel qu'il sera si le réchauffement se limite à 1.5°C, avancent-ils. Et voici comment il sera s'il atteint 2°C. Quelques centigrades de plus ou de moins, et tout change. Exemple : à 2°C, le niveau des mers gagne 10 centimètres, et ce sont 10 millions de personnes qui se retrouvent à la rue [...]. A 2°C, seulement 5.5% du globe reste zone refuge pour les espèces vivantes (alors que ce chiffre grimpe à 14% si on limite le réchauffement à 1.5°C).
[...]
Le message est clair : il faut se bouger, et vite. Pour tenir l'objectif, faire baisser de 45% les émissions de gaz carbonique d'ici à 2030. Et ce n'est pas de la tarte !
[...]
Les recettes magiques sortent donc du chapeau : pour commencer, planter des forêts, et des mangroves, et des espèces végétales ad hoc qui capteront le carbone. Mais, surtout, proposent certains joyeux géo-ingénieurs, mieux vaut continuer de vivre comme aujourd'hui, en jetant le CO2 par les fenêtres, puis le capter, le piéger, le comprimer et le stocker en profondeur.
Certes, on ne sait pas encore faire. Il y aura des fuites. Personne ne voudra vivre à côté de ces bombes à retardement. Mais c'est la voie que prônent, notamment, les Américains. Lesquels ont dénoncé l'accord de Paris et comptent bien devenir les champions du stockage.
[...] Apprenons donc vite à stocker : aménageons pour cela nos anciennes mines, nos grottes, nos catacombes... Et nos arrière-petits-enfants n'auront qu'à se débrouiller !

Auteur: Porquet Jean-Luc

Info: A nous deux, Celsius, Le Canard Enchaîné, n° 5110, mercredi 10 octobre 2018

[ cynisme ] [ court terme ] [ solutions miracles ]

 
Mis dans la chaine

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Ajouté à la BD par Coli Masson

réflexion

"Cogito, ergo sum" ("Je pense, donc je suis" René Descartes, Principes de la philosophie)

Si nous cherchons dans le Larousse une définition du mot "pensée", nous trouvons, entre autres : "Ensemble des processus par lesquels l'être humain au contact de la réalité matérielle et sociale élabore des concepts, les relie entre eux et acquiert de nouvelles connaissances". Je trouve cette définition aux relents d’anthropocentrisme un peu injurieuse pour les animaux car elle sous-entend qu’ils ne pensent pas, la pensée étant l’apanage de l’espèce humaine. Si nous nous tournons maintenant vers le Wiktionnaire, nous trouvons : "Toute opération de l’intelligence" Cette fois, nous tombons dans l’excès inverse : même les ordinateurs et les robots seraient censés penser ! Depuis, entre autres, le développement de l’intelligence artificielle, ils sont en effet capable d'effectuer des opérations intellectuelles compliquées, parfois bien plus compliquée que celles qui peuvent être réalisées par les êtres humains ou les animaux.

Ces exemples illustrent le flou de la notion et la difficulté à la cerner. Quand Descartes écrivait son fameux "Cogito, ergo sum", il ne pensait sans doute pas à l’intelligence artificielle car on ne devait pas encore l’imaginer à son époque. Son aphorisme devait signifier : "Je suis conscient, donc je suis". Et, si c’est le cas, il ne pouvait y utiliser que la première personne du singulier car l’existence dont il serait alors question serait celle de la conscience, cette mystérieuse conscience que nous ne pouvons expérimenter qu’au plus intime de nous-même, sans aucune possibilité pour la partager avec d’autres ou pour expérimenter celle des autres. Curieusement, la vérité de cette existence est absolue : elle subsisterait même si, comme dans l’hypothèse extrême du solipsisme, il n’existait rien d’autre !

Auteur: Santarini Gérard

Info: Extrait de "Croire ou savoir ? Petites graines de réflexion pour un monde meilleur", Librinova, 2019

[ compréhension ] [ homme-animal ]

 

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Ajouté à la BD par SANTARINI

femmes-par-femme

Combien de femmes ont connu cette retraite en soi, ce repliement patient qui succède aux larmes révoltées ? Je leur rends cette justice, en me flattant moi-même : il n'y a guère que dans la douleur qu'une femme soit capable de dépasser la médiocrité. Sa résistance y est infinie ; on peut en user et abuser sans craindre qu'elle ne meure, moyennant que quelque puérile lâcheté physique ou quelque religieux espoir la détournent du suicide simplificateur.

"Elle meurt de chagrin... Elle est morte de chagrin"... Hochez, en entendant ces clichés, une tête sceptique plus qu'apitoyée : une femme ne peut guère mourir de chagrin. C'est une bête si solide, si dure à tuer ! Vous croyez que le chagrin la ronge? Point. Bien plus souvent elle y gagne, débile et malade qu'elle est née, des nerfs inusables, un inflexible orgueil, une faculté d'attendre, de dissimuler, qui la grandit, et le dédain de ceux qui sont heureux. Dans la souffrance et la dissimulation, elle s'exerce et s'assouplit, comme à une gymnastique

quotidienne pleine de risques... Car elle frôle constamment la tentation la plus poignante, la plus suave, la plus parée de tous les attraits : celle de se venger.

Il arrive que, trop faible, ou trop aimante, elle tue... Elle pourra offrir à l'étonnement du monde entier l'exemple de cette déconcertante résistance féminine. Elle lassera ses juges, les surmènera au cours des interminables audiences, les abandonnera recrus, comme une bête rouée promène des chiens novices... Soyez sûrs qu'une longue patience, que des chagrins jalousement cachés ont formé, affiné, durci cette femme dont on s'écrie :

— Elle est en acier !

Elle est "en femme", simplement — et cela suffit.

Auteur: Colette Sidonie Gabrielle

Info: La Vagabonde

[ endurantes ] [ coriaces ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

lecture FLP

Ces quelques lignes sont pour ceux - peu nombreux - qui trouvent plaisir à approfondir leur réflexion d'étiqueteur. Et qui n'ont pas peur de prendre le temps.

Les autres pourront éviter ces lignes et participer tout aussi utilement au projet.

Une fois qu'il est séléctionné pour les "Fils de La Pensée" lire et relire un texte afin de l'étiqueter implique une forme de " verticalité ". Chaque terme important pour la classification étant d'abord sorti de son contexte pour analyse et vérification de son sens/pertinence. Ensuite, si on a choisi plusieurs mots/tags, il ne faudra pas hésiter à les utiliser pour une recherche FLP combinée afin de voir le résultat rétroactif de cette recherche et le comparer avec ses idées propres. 

Il s'agit vraiment de  s'arrêter sur quelques phrases à fin d'analyse. Un peu comme en musique on stoppe, ou ralentit, un passage particulier pour mieux intégrer/comprendre/percevoir une situation donnée, par exemple le détail du rythme et de ses intervalles, son contrepoint, ou l'harmonie (les accords) qui s'en dégagent. On sort de la continuité mélodique pour examiner la verticalité d'un agencement.

Une partition, un texte, voire même un film, permettent pareils arrêts sur image. Pour un footbaleur - qui voudrait exercer une reprise de volée au ralenti - c'est beaucoup plus difficile. 

Ainsi, via le langage, le grand carrousel des existences dans lequel nous sommes embringué, peut pareillement être stoppé, en tous cas freiné, même si c'est de façon vicariale, et ainsi être examiné, décomposé, disséqué. 

Alors que faire un arrêt sur image pour sonder la danse des particules élémentaires, qui couplent-miroitisent nos esprits-corps cognitifs avec un réel qui semble les avoir créés, parait encore bien aventuré.

Auteur: Mg

Info: 1 août 2021

[ analogie ] [ méthodologie ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ intelligence non-séquentielle ]

 

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écrivains

(...) je me suis souvenu que la nuit précédente, quand nous n'étions plus que quelques uns, Ernesto San Epiphanio a dit qu'il existait une littérature hétérosexuelle, une homosexuelle et une bisexuelle. Les romans, en général, étaient, hétérosexuels, la poésie, par contre, était absolument homosexuelle et les nouvelles, j'en déduis qu'elles étaient bisexuelles, même s'il n'en a rien dit.
A l'intérieur de l'immense océan de la poésie il distinguait plusieurs courants : des pédérastes, des pédales, des pédoques, des folles, des sodomites, des papillons, des narcisses et des efféminés. Les deux courants majeurs, cependant, étaient celui des pédérastes et celui des pédales. Walt Withman, par exemple, était un poète pédéraste. Pablo Neruda un poète pédale. William Blake était un pédéraste, sans l'ombre d'un doute, et Octavio Paz une pédale. Borges était effeminé, c'est à dire qu'il pouvait soudain être pédéraste et, tout aussi soudainement, simplement asexuel. Ruben Dario était une folle, de fait la reine et le paradigme des folles.
- Dans notre langue, bien sûr, a-t'il précisé ; dans le divers et vaste monde, le paradigme est toujours Verlaine le généreux.
Une folle, selon San Epiphanio, était plus proche de l'asile d'aliéné de premier choix et des hallucinations dans la chair vive alors que les pédérastes et les pédales vaquaient de manière syncopée de l'éthique à l'esthétique et vice versa. Cernuda, le chef Cernuda, était un narcisse et en des occasions de grande amertume, un poète pédéraste, alors que Guillén, Aleixandre et Alberti pouvaient être respectivement considérés comme pédoque, sodomite et pédale.
Les poète du genre Carlos Pellicer étaient, en règle générale, des sodomites, alors que les poètes comme Tablada, Novo, Renato Leduc étaient des pédoques. De fait la poésie mexicaine manquait de pédérastes (...).

Auteur: Bolaño Roberto

Info: Les détectives sauvages, pp 122 et 123

[ comparaisons ] [ latinos ]

 

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Ajouté à la BD par miguel