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inconscient

Préalablement à toute symbolisation - cette antériorité n'est pas chronologique, mais logique - il y a une étape, les psychoses le démontrent, où il se peut qu'une part de la symbolisation ne se fasse pas. Cette étape première précède toute la dialectique névrotique qui tient à ce que la névrose est une parole qui s'articule, pour autant que le refoulé et le retour du refoulé sont une seule et même chose. Il peut ainsi se faire que quelque chose de primordial quant à l’être du sujet n’entre pas dans la symbolisation, et soit, non pas refoulé, mais rejeté.

Ce n’est pas démontré. Ce n’est pas non plus une hypothèse. C’est une articulation du problème. La première étape n’est pas une étape que vous ayez à situer quelque part dans la genèse. [...] ne vous laissez pas fasciner par ce moment génétique. Le jeune enfant que vous voyez jouer à faire disparaître et revenir un objet, et qui s’exerce par là à l’appréhension du symbole, vous masque, si vous vous laissez fasciner par lui, le fait que le symbole est déjà là, énorme, l’englobant de toute part, que le langage existe, qu’il remplit les bibliothèques, qu’il en déborde, qu’il encercle toutes vos actions, qu’il les guide, qu’il les suscite, que vous êtes engagés, qu’il peut vous requérir à tout instant de vous déplacer, et vous mener quelque part. Tout cela, vous l’oubliez devant l’enfant en train de s’introduire dans la dimension symbolique. Donc, plaçons-nous au niveau de l’existence du symbole comme tel, en tant que nous y sommes immergés.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre III", "Les psychoses", éditions du Seuil, 1981, pages 131-132

[ forclusion ] [ origine du référentiel humain ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

mythologie

Pour trancher la tête de Méduse sans s'exposer à devenir pierre, Persée prend appui sur ce qu'il y a de plus léger, les nuages et le vent ; et son regard se pose sur ce qu'une vision indirecte est seule en mesure de lui révéler, c'est-à-dire sur une image capturée dans un miroir. En ce mythe, je aussitôt tenté de voir une allégorie du rapport entre le poète et le monde, une leçon de méthode pour qui se mêle d'écrire. (...) Entre Persée et la Gorgone, le rapport est complexe : il ne prend pas fin avec la décapitation du monstre. Du sang de Méduse naît un cheval ailé, Pégase ; la pesanteur de la pierre peut se renverser en son contraire ; d'un coup de sabot, Pégase fait jaillir sur le mont Hélicon la fontaine où se désaltèrent les Muses. (...) Un romancier peut difficilement représenter son idée de la légèreté, en l'illustrant d'exemples de la vie contemporaine, sans la poser en insaisissable objet d'une quête interminable. (...) Chaque fois que le règne de l'humain me paraît condamné à la pesanteur, je me dis qu'à l'instar de Persée je devrais m'envoler dans un autre espace. Il ne s'agit nullement de fuite dans le rêve ou l'irrationnel. Je veux dire qu'il me faut changer d'approche, qu'il me faut considérer le monde avec une autre optique, une autre logique, d'autres moyens de connaissance et de contrôle. Les images de légèreté que je cherche ne doivent pas, au contact de la réalité présente et future, se laisser dissoudre comme des rêves...

Auteur: Calvino Italo

Info: Leçons Américaines, "Légèreté"

[ inspiration ] [ écriture ] [ focales différentes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

normalisation

D'une génération à l'autre, l'école primaire a toujours été le miroir de notre société. Il y a deux cents ans, la population non agricole était constituée essentiellement d'artisans. Ils avaient peu d'appareils mécaniques à leur disposition, ne travaillaient que sur quelques objets à la fois et sortaient des produits non standardisés et de grande qualité.
L'école d'alors correspondait assez bien à cette image. Le petit bâtiment à classe unique était le domaine particulier d'un seul être de talent. Sa mission consistait à travailler individuellement avec chaque enfant et, au bout de quelques années, à produire des élèves qui avaient acquis des connaissances réelles.
A partir de la révolution industrielle, ce fut désormais l'usine qui marqua le mode de travail, et cette transformation s'insinua même dans l'idée que l'on se faisait de l'école. Au lieu de confier à un seul individu la tâche de former un nombre restreint d'enfants, on s'est mis à construire des écoles-usines. Aujourd'hui, les différentes salles évoquent autant d'ateliers d'un grand établissement industriel, avec des pupitres disposés en rang. Le maître ou la maîtresse enseigne à partir d'un programme standard : à la place de l'artisan chevronné d'autrefois, on trouve un salarié engagé pour sa capacité à appliquer les consignes. Et à la fin de chaque année, les enfants passent au poste suivant sur la chaîne de montage.
Les élèves qui ne ressemblent pas parfaitement aux autres "pièces" du même lot sont acheminées vers de filières spécialisées. Ceux qui ne répondent pas aux normes édictées par le service centralisé de gestion de la qualité sont sanctionnés, "réparés" ou rejetés.

Auteur: Godin Seth

Info: Permission marketing : La bible de l'Internet marketing

[ industrialisation ] [ évolution ]

 

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complexe d'Œdipe

[...] pour autant que le moi se trouve dans cette position de rejet de la part de l’Idéal du moi par exemple, il s’établit l’état mélancolique. [...] C’est pour autant que, de la part de l’Idéal du moi, le sujet dans sa réalité vivante peut se trouver lui-même dans une position d’exclusion de toute signification possible, que s’établit l’état dépressif comme tel.

Ce dont il s’agit dans la formation de l’Idéal du moi est un processus tout opposé. L’objet se trouve confronté à ce que nous avons appelé privation pour autant qu’il s’agit d’un désir négatif, que c’est un objet qui peut être demandé, que c’est sur le plan de la demande que le sujet se voit refuser son désir. La liaison entre le désir en tant que refusé et l’objet, voilà ce qui est au départ de la constitution de cet objet comme un certain signifiant qui prend une certaine place, qui se substitue au sujet, qui devient une métaphore du sujet.

Cela se produit dans l’identification à l’objet du désir, dans le cas où la fille s’identifie à son père. Ce père qu’elle a désiré et qui lui a refusé le désir de sa demande, vient à sa place. La formation de l’Idéal du moi a ainsi un caractère métaphorique, et de même que dans la métaphore, ce qui en résulte, c’est la modification d’un désir qui n’a rien à faire avec le désir intéressé dans la constitution de l’objet, un désir qui est ailleurs, celui qui avait lié la petite fille à sa mère.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre V", "Les formations de l'inconscient (1957-1958)", éditions du Seuil, 1998, page 301

[ genèse ] [ rapports ] [ triade ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

révolution sexuelle

Maintenant, pour en revenir à cette solitude sexuelle d’Homo festivus [...], elle ne peut être comprise que comme l’aboutissement de la prétendue libération sexuelle d’il y a trente ans, laquelle n’a servi qu’à faire monter en puissance le pouvoir féminin et à révéler ce que personne au fond n’ignorait (notamment grâce aux romans du passé), à savoir que la plupart des femmes ne voulaient pas du sexuel, n’en avaient jamais voulu, mais qu’elles en voulaient dès lors que le sexuel devenait objet d’exhibition, donc de social, donc d’anti-sexuel. Nous en sommes à ce stade. Dans une société maternifiée à mort (et où, pour être bien vu, il faut toujours continuer à radoter que le féminin n’a pas sa place, est persécuté, écrasé, etc.), l’exhibitionnisme où triomphent les jouissances prégénitales, devient l’arme fatale employée contre le sexuel, je veux dire le sexuel en tant que division ou différence des sexes (qualifiée de source d’inégalités ou d’asymétries), et en tant que vie privée. [...]

C’est pour cela que je peux diagnostiquer, à partir des avalanches de parties de jambes en l’air qu’on nous montre ou qu’on nous raconte dans des livres, à la fois un désir forcé d’intégration sociale [...] et une volonté plus forcenée encore de mort du sexuel adulte. Il n’y a aucune contradiction entre la pornographie de caserne qui s’étale partout et l’étranglement des dernières libertés par des "lois antisexistes" ou réprimant l’ "homophobie" comme il nous en pend au nez et qui seront, lorsqu’elles seront promulguées, de brillantes victoires de la Police moderne de la Pensée.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, page 1647

[ hommes-femmes ] [ désexualisation ] [ conséquences ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

hommage

Oui, le dandy est un ascète, mais personne ne s'en aperçoit.

C'est un ascète qui recherche l'illusion qu'il a eue au départ, probablement l'illusion de regards de mère et de père conjoints, par rapport à son apparition au monde.

Il recherche d'être reconnu comme fils valeureux de quelqu'un de valeureux, mais il n'a jamais eu quelqu'un de valeureux à imiter.

D'ailleurs, ce sont probablement des enfants précoces, et ils pourraient frôler la folie s'ils n'étaient pas dandys.

Les enfants précoces sont ceux qui deviennent fous et arriérés, ceux qui ne sont pas reconnus comme tels, et qui sont découragés quelques fois à trois ou quatre semaines, et encore plus à trois ou quatre mois.

La folie, ça commence à trois, quatre mois, par déception de ne pas avoir d'interlocuteur qui vous comprenne.

Et l'arriération vient du découragement de ne pas avoir été compris, de ne pas avoir rencontré un sujet.

C'est ça le désir maximum de l'être humain, de rencontrer un sujet qui vous fait être sujet, alors que la plupart d'entre nous, bébés, nous rencontrons des sujets qui nous prennent pour des objets.

Le dandy a tenu, il a réussi à tenir, il n'est pas devenu un délinquant, il n'est pas devenu un arriéré, il n'est pas devenu un psychotique, il est devenu une comète dans sa société, il est discuté et fascinant.

Je pensais aussi un peu à Lacan.

Lacan était un dandy.

Il est mort comme un dandy.

Auteur: Dolto Françoise

Info:

[ singularité ] [ pas-de-côté ] [ développement infantile ]

 

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littérature

- Pardonnez-moi, mais j'ai beaucoup de mal à adhérer à ce truc. Pour moi, un livre c'est une couverture, des pages en papier, de l'encre, une odeur. Certainement pas ça.
- Vous avez essayé de partir en voyage avec votre bibliothèque ? Moi je peux, et j'ai en plus des dictionnaires, une vidéothèque bien pourvue, de la musique pour des centaines d'heures et un accès illimité au monde. Essayez d'en faire autant avec un bouquin.
Alexandra tourna encore l'objet dans ses mains pendant quelques instants et se demanda quelle serait la réaction du policier si elle le laissait tomber par terre, juste pour comparer avec un livre papier, puis le rendit à son propriétaire.
- Je pense que mon bouquin papier n'a pas besoin d'être rechargé et ne risque pas de se refermer tout seul au milieu d'un passage palpitant, faute de pile.
- C'est bien possible, mais je suis pour le progrès et vouloir ignorer le progrès conduit à l'obscurantisme. Avec ce type de joujou, n'importe qui a accès à la plus grande bibliothèque du monde sans se déplacer. L'évolution de l'espèce humaine est dans l'ordre des choses.
- Je pense que le jour où ces machins remplaceront les livres papier, nous entrerons dans une phase de déclin. Une toute petite part de l'humanité aura accès à la connaissance et les autres n'auront même plus le choix de s'instruire avec un livre. Parce qu'à mon avis, on ne trouve pas ce gadget au milieu du désert. Par ailleurs, aux endroits où la culture et la connaissance n'arrivent pas encore, il n'y a pas d'électricité.

Auteur: Olivaux Christian

Info: Piège Numérique

[ informatique ] [ support ]

 

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analogie

Un jour, j'ai demandé à un des mes amis chamanes de préparer une ayahuasca à partir de la variété cielo, ceci afin de voir par moi-même la véracité de ces visions cosmologiques [...] Au pic de l'expérience, je me souviens que l'espace visionnaire se transforma subitement en une sorte d'espace interstellaire. Les thématiques habituelles des visions d'ayahuasca se mélangeaient ou plutôt se superposaient à des images cosmologiques. En visions, je semblais chevaucher un immense serpent aux nuances mauves et à la lumière iridescente. Cet anaconda céleste était pour moi un véhicule cosmique. Durant cette chevauchée, je pouvais apercevoir des systèmes planétaires, des planètes décrivant leurs éllipses, des planètes gravitant autour d'étoiles multiples. Je pouvais distinguer des galaxies, mais également des objets célestes dont j'ignorais même l'existence. Le temps et l'espace étaient devenus relatifs à la vitesse de ma pensée. Mes processus cognitifs semblaient parfois s'accélérer sous l'impulsion des circonvolutions rapides de ma monture reptilienne. Les dimensions et les échelles de perception se mélangeaient, ainsi, selon la célérité de ma pensée, je pouvais observer la surface de certaines planètes, puis, par effet très rapide de travelling, je passais à l'observation de galaxies et d'amas de galaxies. J'avais le sentiment de prendre du recul et de percevoir l'univers de plus en plus loin, de plus en plus haut. Plus je m'éloignais de l'univers et plus je distinguais celui-ci dans sa structure la plus ultime. L'Univers ressemblais à un réseau, une succession de centres de densités reliés entre eux par une matière diaphane. Cette vision m'est pourtant familière ; elle me rappelle les neurones d'un cerveau.

Auteur: Leterrier Romuald

Info: L'enseignement de l'Ayahuasca - De la jungle aux étoiles

[ homme-miroir ] [ dmt ] [ drogue psychotrope ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

irrécupérable médiatique

La métamorphose d’une épidémie en œuvre d’art contribue à la délivrer de sa fonction épidémique. La transformation du choléra en exercice de style, son appropriation par toutes les souplesses de la langue et par le choix des rythmes, autrement dit le surclassement, par l’esthétique, de tous les "mots d’ordre" dont ce cataclysme est gorgé, telles sont les propriétés qui font du Hussard [de Giono] un livre très exactement irrécupérable par la vision humanitaire du monde, par la machine à sauver les baleines, à mettre en scène les victimes de famines, à noyer les souffrances de la planète sous l’abominable cataracte des bons sentiments. Le secourisme mondial à grand spectacle, la vision-ONG déréalisante n’auraient aucun profit à tirer de ce roman de l’absence de complicité avec la surréalité trop réelle de l’épidémie. Tout le tragique qu’elle signifie, et dans lequel se précipiterait tête la première un mauvais écrivain (un Camus), un médecin sans frontières, Giono en fait un objet artistique, une pure question de forme. Que pour démontrer à tous les passionnées de la dramatisation en toc que la tragédie peut être ramenée à un effet de style. Dans les années 50 déjà, il faisait partie des rares élus à savoir que les catastrophes ne sont plus que des épisodes de la guerre livrée par les médias à l’inattendu, c’est-à-dire à la vie : "La bombe atomique n’est pour moi qu’un événement du journal", confie-t-il à la même époque dans un entretien. Le choléra aussi, dans son genre, est un événement du journal. Et quand on croit trop aux événements du journal comme réalités, on en meurt.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, page 160

[ virtualité ] [ détachement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

consumérisme

Si un Bulgare me demandait de lui donner une idée de la vie quotidienne aux USA, je lui recommanderais sans hésitation de se procurer une pile des suppléments publicitaires du New York Times. Ils vous donnent une idée de la richesse et de la variété de la vie américaine qui dépasse tout ce que les étrangers peuvent imaginer dans leurs rêves les plus fous. Comme pour prouver ce que j'avance, mon numéro contenait un catalogue d'idées cadeaux, publié par la firme Zwingle de New York. Il offrait une gamme incroyable d'objets, de ceux dont on ne soupçonnait pas jusque-là qu'ils fussent indispensables : des embauchoirs musicaux, des parapluies avec radio incorporée dans le manche, des polissoirs à ongles électriques. Quel pays fabuleux ! Mon préféré était une petite plaque chauffante-à-poser-sur-son-bureau-pour-empêcher-son-café-de-refroidir. Une véritable aubaine pour ceux qui souffrent d'un dérangement cérébral qui les pousseraient à partir à l'aventure en oubliant leur boisson. J'imaginais les lettres d'épileptiques reconnaissants, venues du monde entier (Chère Zwingle compagnie, Je ne peux vous dire combien de fois je me suis retrouvé sur le plancher, saisi du grand mal, en train de me dire : "mon Dieu, mon café va encore être froid." ) Sérieusement, qui donc peut bien avoir l'idée d'acheter ces gadgets, cure-dents argentés, caleçons avec monogramme, miroirs ornés de l'inscription "homme de l'année" ? Si je dirigeais une de ces firmes, je produirais une petite planche d'acajou, avec une plaque de laiton où serait gravé : "les mecs, j'ai dépensé 22 dollars 95 pour cette merde absolument inutile." Je suis sûr que ça partirait comme des petits pains.

Auteur: Bryson Bill

Info: Motel Blues

[ absurde ] [ humour ]

 

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