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voyage

D'accord, Plaisance (*) n'est pas Singapour ; les différences sont nombreuses et non négligeables. Toutefois, tandis que, dans l'omnibus fatigué, je traversais l'après-midi de plus en plus nocturne, et transitais par des lieux inconnus, probablement pseudonymes, comme Alexandrie et Broni (*), je ne pouvais pas ne pas éprouver une impression d'inconnu, d'exotique, d'étranger. Je m'étais déjà trouvé à Plaisance, en un temps reculé, dans des aubes inhospitalières, lorsque j'enseignais des choses fausses dans une école de cette province ; et, de nombreuses années plus tard, j'y étais revenu à la recherche de quelque trace de Wiligelmo (**) sur l'abside de la cathédrale. Mais il y avait un point fondamental, une extranéité jamais surmontée : à Plaisance, je n'avais jamais mangé. Or une ville dans laquelle on ne fait pas l'expérience de la nourriture est, comment dire ? un mariage non consommé. On n'est pas apparenté ; si l'on se croise, on ne se salue même pas. Cette fois-ci, j'allais vraiment à Plaisance, j'allais y manger et y dormir. Cette perspective était excitante.

Auteur: Manganelli Giorgio

Info: "Italies excentriques", éd. Le Promeneur, p.15 - (*) Piacenza, Alessandria et Broni : villes italiennes ; (**) Wiligelmo : sculpteur italien du 12e siècle

[ nouveauté ] [ comparaison ] [ souvenirs ] [ absence de familiarité ] [ repas ] [ ancrage ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

verge

L'homme semble éprouver le besoin d'attirer l'attention sur ses parties génitales, souvent en laissant entendre que le contenu vaut le contenant. S'il ne s'agit pas d'une idée fixe, il s'agit au moins d'un thème récurrent. Les collants couleur chair ne suffisaient pas à certains dandys du XVIIIe siècle : ils leur ajoutaient des rembourrages (et portaient également des faux mollets). De la même façon, les chanteurs pop du XXe siècle firent de leurs testicules un formidable argument de vente, fourrant un mouchoir roulé en boule ou une paire de chaussettes au bon endroit, la palme de l'inventivité revenant au duo Wham ! qui utilisait, pour sa part, des volants de badminton. Certains mannequins ont reconnu avoir recouru à des stratagèmes similaires, technique de leurre qu'ils partagent avec bon nombre d'hommes - qui, eux, taisent la chose. Les sex-shops commercialisent des "packs augmentatifs", et depuis 2010 Marks & Spencer, ce bastion du conservatisme vestimentaire, propose des slips à "accroissement facial", un "emballage intégral" offrant une "augmentation garantie de 38 % des contours".

Auteur: Hickman Tom

Info: Le bidule de Dieu

[ consumérisme ]

 

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têtes brûlées

Je le comparerais peut-être à un gentleman du passé, dont notre société conserve certains souvenirs légendaires. On disait, par exemple, du décembriste Lunin, qu'il avait recherché le danger toute sa vie, qu'il s'en était délecté, qu'il en avait fait un élément nécessaire de sa nature. Dans sa jeunesse, il se battait en duel sans raison. En Sibérie, il s'attaquait à un ours avec un simple couteau, et dans les forêts sibériennes, il aimait rencontrer des prisonniers évadés, qui, je le note en passant, étaient plus terrifiants que n'importe quel ours. Il ne fait aucun doute que ces gentlemen légendaires étaient capables d'éprouver, et peut-être même à un haut degré, un sentiment de peur ; sinon, ils auraient été beaucoup plus calmes, et le sens du danger ne serait pas devenu un élément nécessaire de leur nature. Mais vaincre la lâcheté en soi, c'est bien sûr ce qui s'est avéré si séduisant. La satisfaction constante de la victoire et la conscience que personne ne peut vous vaincre, voilà ce qui les attirait.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Les démons

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

maladie

La jeune fille sait qu’elle va pouvoir ainsi [par le biais de son anorexie] éprouver la vigueur de sa volonté. Lorsqu’elle était enfant, sa gentillesse exceptionnelle n’était qu’une mascarade ; de toute façon, elle n’a jamais été vraiment bien gentille et, parfois, elle désirait même ne pas être gentille du tout. Maintenant, elle va pouvoir maîtriser ses sentiments et ses impulsions à travers un combat intense qu’elle aura choisi personnellement. Elle sera une personne, et non une fille ou une élève.
[…] Comment se fait-il qu’une gentille petite fille, élevée par des parents pleins de bonnes intentions, attentifs, se mette à tomber aussi dangereusement malade ? […] Cette jeune fille a toujours vécu pour les autres, s’est jugée selon leurs normes et les a laissé définir son identité. A cause de son éducation, elle lutte pour arriver à la perfection et pour rechercher l’approbation de parents narcissiques ; elle est à présent capable de se lancer un défi qui la torture chaque jour physiquement et sans répit, mais qu’elle est la seule à pouvoir affronter.

Auteur: Bell Rudolph

Info: L'anorexie sainte : Jeûne et mysticisme du Moyen Âge à nos jours

[ adolescence ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

méditation

Le grand silence qui règne autour des choses. Ce silence de la proximité est fait pour apaiser le coeur et pour nous rendre plus sensible notre connaissance des êtres. C'est un silence de plénitude et de grâce que même les éclats de la voix ou du rire ne peuvent altérer. Il fait partie substantielle des mots que nous avons besoin d'entendre pour exister vraiment, et du regard et de la physionomie qui assurent le dialogue. Il est toujours un moment où les tensions du temps s'apaisent et où l'espace se recueille. Ce moment, nous le saisissons au vif d'un visage aimé ou dans l'accord profond qui nous lie au dessin et au rythme d'un paysage. C'est un instant de silence et un instant de présence dans le tumulte de la vie - une solitude, peut-être, mais sans isolement ni rupture. La part contemplative de notre être, que les agitations du jour n'ont pas éliminée, s'épanche alors et nous fait éprouver la continuité de notre être avec les réalités électives qui nous peuplent, au dedans.

Auteur: Rilke Rainer Maria

Info:

[ . ]

 

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temporel-éternel

Mais ce monde, la foi de Luther le domine. Elle en use à la façon d’Abraham qui avait femmes, enfants, domestiques, le tout comme s’il n’avait rien ; car il savait, le patriarche, que des richesses spirituelles seules se tire une vraie jouissance. Vivre dans le monde, oui. User des biens qu’il nous offre, librement, honnêtement, en toute tranquillité d’âme : oui encore. Joie des sens et du cœur ; plaisirs et affections de la nature : un verre de vieux vin ensoleillé, les grâces bondissantes et flexibles d’un jeune animal, l’éclat profond d’un regard vivant, le col d’une femme ployée sous un baiser, la tendresse bavarde et spontanée d’un enfant : dans ces trésors qu’un Dieu prodigue met à sa portée, que le chrétien puise à discrétion, sans remords. Qu’il use des dons du Père en toute sérénité. Mais qu’il soit prêt, toujours, à s’en détacher. Qu’au moment de se les approprier, il sache y renoncer intérieurement. Qu’il voie en eux ce qu’ils sont réellement : les accessoires d’un théâtre aménagé par Dieu, spécialement, pour que l’homme puisse y éprouver sa foi.

Auteur: Febvre Lucien

Info: Un destin : Martin Luther, PUF, 1968, pages 110-111

[ non-attachement ] [ spectateur ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

couple

Comédie. Nous avons tous peur et en même temps grand besoin de l'"être-deux" pour affronter la vie. L'amour est la reconnaissance du Toi. Un besoin du Toi. D'une manière ou d'une autre, je perds toujours mon guide à mi-chemin sur la montagne. Je ne crois pas que je cherche un homme, mais un dieu. Je commence à éprouver un vide, qui correspond certainement à l'absence d'un dieu. J'ai déifié l'homme. L'un après l'autre, j'ai cherché un guide, un père, un chef, un soutien. J'ai un mari, un protecteur, des amants, un père, des camarades, mais il me manque encore quelque chose. Ça doit être Dieu. Mais je déteste un Dieu abstrait. Je veux un Dieu de chair, un Dieu incarné et fort, avec deux bras et un sexe. Et sans défauts. Ce qui prouve que j'ai mélangé mes amours humaines et divines, alors qu'elles ne veulent pas se mélanger; aussi, plus vite séparerai-je Dieu de l'homme, mieux se porteront les hommes que j'aime. J'ai aimé le génie, qui est ce qui se rapproche le plus de la divinité.

Auteur: Nin Anaïs

Info: Journal de l'amour

[ hommes-par-femme ] [ quête d'absolu ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-entre-elles

Le Djembé serait une sorte de syndicat contre l'élément mâle. Son rôle est de faire pendant au préexistant Bwiti, société secrète des hommes permettant d'asseoir l'ordre social en s'assurant l'obéissance des femmes, des enfants et des esclaves. Les femmes, comme une revanche, et cependant toujours selon le même principe de société secrète, acquièrent le pouvoir de contrer l'appétit de puissance de leurs hommes. L'initiation des jeunes filles se fait dans les bois et revêt un caractère effrayant ; il s'agit d'éprouver si ces futures initiées peuvent supporter la douleur, consistant entre autres en des incisions au rasoir sur les cuisses, en frottements du corps avec des orties, en tatouages spéciaux. On ne connait pas très bien ces séances nocturnes, il semblerait tout de même que les jeunes filles, en âge de se marier, soient initiées au secret de l'amour ou, pour parler plus vrai, du sexe. Ces secrets ne peuvent être dévoilés sous peine de mort.

Ce que j'ai vu au village n'était donc pas une séance de guérison mais, bien au contraire, une séance d'initiation à la société du Djembé.

Auteur: Romero Francine

Info: Troublantes racines - Les femmes du Djembé d'abord

[ rite de passage ] [ gabonais ] [ femmes-entre-elles ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

extraterrestres

Ce qu’il importe de remarquer, c’est que ce qui fait obstacle à une communication interplanétaire, ce ne sont pas des difficultés du genre de celles que peuvent éprouver par exemple, pour communiquer entre eux, deux hommes dont chacun ignore totalement le langage de l’autre ; ces difficultés ne seraient pas insurmontables, parce que ces deux êtres pourraient toujours trouver, dans les facultés qui leur sont communes, un moyen d’y remédier dans une certaine mesure ; mais, là ou les facultés communes n’existent pas, du moins dans l’ordre où doit s’opérer la communication, c’est-à-dire dans l’ordre sensible, l’obstacle ne peut être supprimé par aucun moyen, parce qu’il tient à la différence de nature des êtres considérés. Si des êtres sont tels que rien de ce qui provoque des sensations en nous n’en provoque en eux, ces êtres sont pour nous comme s’ils n’existaient pas, et réciproquement ; quand bien même ils seraient à côté de nous, nous n’en serions pas plus avancés, et nous ne nous apercevrions peut-être même pas de leur présence, ou, en tout cas, nous ne reconnaîtrions probablement pas que ce sont là des êtres vivants.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "L'erreur spirite", Editions traditionnelles, 1952, page 188

[ perception réciproque ] [ détection ] [ anti-anthropomorphisme ] [ xénolinguistique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

communisme

Qu’est-ce que le socialisme ? C’est la socialisation des moyens de production, c’est le pouvoir de la classe ouvrière au moyen du Parti, considéré comme l’avant-garde de cette classe. Il ne peut y avoir de socialisme que si la terre et l’industrie sont, non point nationalisées, mais collectivisées, ce qui suppose une surveillance continue, par les travailleurs de la base, sur toute l’activité du Parti et de l’État. Le culte d’un individu, la terreur policière sont donc des phénomènes inconcevables en régime socialiste. Pour qu’ils deviennent possibles, il faut que le socialisme se transforme en son contraire, et que l’oligarchie dirigeante du parti se constitue en classe dominante : qu’elle se coopte au lieu de se faire élire, qu’elle répartisse les richesses à son profit, qu’elle établisse sa domination à la faveur de l’inertie des masses, de la vénalité, de la servilité ou de la lâcheté des militants de base. Il faut enfin qu’elle se sente assez mauvaise conscience pour éprouver le besoin de se maintenir par la terreur.

En 1914, la Sainte Russie n’était en retard que d’une révolution. En 1938, elle est en retard de deux.

Auteur: Gripari Pierre

Info: Dans "La vie, la mort et la résurrection de Socrate-Marie-Gripotard", éditions de la Table Ronde, 1968, page 167

[ retour du refoulé ] [ imposture ] [ critique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson