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érotisme

Que le pied, le doigt, le nez ou quelque autre partie du corps puissent jouer comme métaphore du pénis, ce n’est pas en vertu de leur forme saillante (selon un schème d’analogie entre ces divers signifiants et le pénis réel) : ils n’ont de valence phallique que sur la base de cette coupure phantasmatique qui les érige – pénis châtrés, pénis parce que châtrés. [...] Le corps ne se distribue pas en "symboles" masculins ou féminins : il est bien plus profondément le lieu de ce jeu et de ce déni de la castration, illustré par l’usage chinois (cité par Freud dans Le fétichisme) de commencer par mutiler le pied de la femme, puis de vénérer comme un fétiche ce pied mutilé. Le corps tout entier est disponible, sous des formes innombrables, pour ce marquage/mutilation suivi de vénération phallique (exaltation érotique). C’est là son secret, et non pas du tout dans l’anamorphose des organes génitaux. 

Ainsi la bouche fardée est phallique (fard et maquillage font éminemment partie de l’arsenal de mise en valeur structurale du corps). Une bouche maquillée ne parle plus : lèvres béates, mi-ouvertes, mi-fermées, elles n’ont plus pour fonction de parler, ni de manger, ni de vomir, ni de baiser. [...] la bouche maquillée, objectivée comme bijou, dont l’intense valeur érotique ne vient pas du tout, comme on l’imagine, de son soulignement comme orifice érogène, mais, à l’inverse, de sa fermeture – le fard étant en quelque sorte le trait phallique, la marque qui l’institue en valeur d’échange phallique – bouche érectile, tumescence sexuelle par où la femme s’érige, et où le désir de l’homme viendra se prendre à sa propre image.

Médiatisé par ce travail structural, le désir, d’irréductible qu’il est lorsqu’il se fonde sur la perte, sur la béance de l’un à l’autre, devient négociable, en termes de signes et de valeurs phalliques échangées, indexées sur une équivalence phallique générale – chacun jouant contractuellement et monnayant sa jouissance propre en termes d’accumulation phallique – situation parfaite d’une économie politique du désir.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, pages 167-168

[ interdit ] [ manque ] [ artifices ]

 

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couple

"Pourquoi me détestes-tu Bruce ?

Pourquoi me laisses-tu seule nuit et jour ?

Qu’est-ce que j’ai fait ? – Mmh ? dit-il. Non. Rien. Je lis ici,

Et je vais écouter les nouvelles à minuit. – Les nouvelles,

Répondit-elle,

Sales et sanglantes et qu’est-ce que ça peut faire ?

Je peux rester ici ?" Elle lui sourit et s’assit sur le lit,

Sur le matelas nu. Il dit "Euh... Écoute, Fawn.

Comme tu dis : sang, mensonges et saleté, imbécilités et pourritures,

C’est les nouvelles.

Et si l’on regarde dans nos cœurs... hein ? ... la même soupe infernale.

Tout ce qui est bon est mutilé ; toute chose mauvaise

A de larges mains, un cœur solide et des ailes de faucon. Bon,

Je ne comprends pas ça et j’ai besoin de l’étudier." Fawn le fixa,

Ressentant un mépris extraordinaire

Derrière son regard calme et son doux masque ovale,

Et dit "Que lisais-tu, mon chéri ? – Quoi ? dit-il, Un livre.

Je l’ai eu à la fac, je ne l’ai jamais lu."

Il alluma la radio et dit "Un professeur allemand

Qui pense que cette esclave sanglante et torturée appelée Histoire

A des habitudes bien réglées. Des vagues, tu vois, de longues vagues, des vagues distinctes de civilisation

Qui vont et viennent comme la mer ; et avec la même sorte de ...vie,

arts, politiques, et ainsi de suite

A la même intensité pour chaque vague, tu peux le prévoir.

En ce moment

Nous sommes au creux de la vague." Fawn l’entendit vaguement

à travers les grésillements

Et le bavardage de l’animateur radio quand l’heure changea,

Et, naturellement, n’y comprit rien ni ne s’y intéressa,

Mais elle vit son excitation.

          Il y avait désormais trois courants parallèles

D’action humaine dans cette haute caverne

Au toit de bardeaux tutoyant les étoiles nébuleuses.

Auteur: Jeffers Robinson

Info: Dans "Mara ou Tu peux en vouloir au soleil", Préface, trad. de l’anglais (États-Unis) par Cédric Barnaud, éditions Unes, 2022, pages 44-45

[ incompréhension ] [ incompatible ] [ solitude ]

 

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nationalisme

Le droit romain, bien entendu, était rempli d’éthique patriotique. Les juristes ne pouvaient pas manquer de tomber, dans les Institutes, sur ce passage où il est affirmé que "ceux qui sont tombés [dans la bataille] pour la respublica vivront éternellement per gloriam", et de commenter ce passage dans lequel la renommée ou la gloire éternelle prennent de façon si frappante la place de la béatitude éternelle ou lui sont associées. Ils ne pouvaient pas non plus manquer de rencontrer dans le Digeste cette loi formulée par un jurisconsulte du temps d’Hadrien, qui déclarait que, pour l’amour de la patria, un fils pouvait tuer son père et un père son fils. Les juristes médiévaux, dans leur interprétation de cette loi, soulignaient qu’une action considérée comme un parricide était un acte louable quand elle était commise au nom de la patria seulement, toutefois, si elle était commise en légitime défense. Ils ne se grisaient pas de l’idée de massacre patriotique comme le faisaient à l’occasion des humanistes – par exemple Coluccio Salutati, qui s’exclamait :

"Tu ne sais pas combien est doux l’amor patriae ; si cela était utile à la protection et à l’agrandissement (sic !) de la patrie, il ne semblerait ni fâcheux, ni difficile, ni criminel de fendre d’une hache la tête de son père, d’écraser ses frères, d’arracher par le glaive le fœtus du ventre de sa propre femme."

Ce type de folie sanguinaire d’intellectuel et de patriotisme de bureau exacerbé n’était pas, dans l’ensemble, du goût de juristes à l’imagination plus sobre, qui auraient contredit Salutati sur presque tous les points. Cependant, des atrocités justifiées au nom de Dieu et de la patria ont toujours existé et existeront toujours. Balde pouvait parfaitement soutenir qu’un soldat tuant un ennemi au nom de la patria accomplissait une œuvre divine, mas oins, car il offrait un sacrifice au Créateur. Et cela était fait au nom de la caritas – non plus, certes, la vertu évangélique de la Charité, expression d’un amour fraternel actif, mais sa contrepartie séculière : une publica caritas, comme l’appelait Balde, pour la protection de la naturalis patria.

Auteur: Ernst Hartwig Kantorowicz

Info: Les Deux Corps du roi, pp. 180-181

[ justification ] [ historique ] [ barbarie ]

 

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spiritualité

On trouve, dans l'ésotérisme de l'Islam, trois étapes de la voie mystique, trois étapes qui sont, d'une certaine manière, des degrés de l'amour. La première –shari'ah– est l'étape de la prudence humaine, qui fait que nous séparons nettement ce qui nous appartient, de ce qui est à un autre: "ce qui est à moi est à moi, ce qui est à toi est à toi." Suit une nouvelle étape –tariqah–, étape d'une première sortie de soi, d'un glissement significatif vers l'autre: "ce qui est à toi est à toi et ce qui est à moi est aussi à toi." Cette phase est consommée dans la chimie intime de l'amoureux, indépendamment de la participation de sa partenaire. Enfin, dans la troisième étape –ma'rifah– la distinction entre le "mien" et le "tien" disparaît. Entre les partenaires s'épanouit une parfaite homogénéité, une fusion intense, presque un effacement de la personne.

Je me souviens que, sans connaître le soufisme, Constantin Noica avait sa manière à lui de dire une chose semblable. Il déplorait, parfois, la médiocrité de la formule: "Ne fais pas à l'autre ce que tu n'aimes pas que l'on te fasse." Cela lui semblait d'un minimalisme inacceptable. Il aurait fallu dire, au moins: "Fais à l'autre ce qui te plaît à toi." Cela aurait un air plus généreux, plus noble. La formule idéale serait: "Fais à l'autre ce qui lui plaît."

Les versions islamique et nicassienne culminent par la perte de soi, par le déversement dans l'autre. C'est une des définitions traditionnelles de l'amour. Mais la perte de soi est seulement une moitié, la première moitié de son mouvement respiratoire. Si les choses s'arrêtent là, si après "solve" ne suit pas "coagula", l'amour reste une pure dissolution du moi, une sorte de possession médiumnique. Le cycle complet de l'acte d'amour inclut un deuxième temps, une réintégration de la personne, les retrouvailles de soi dans une variante améliorée. C'est cela, le modèle de l'amour existant entre l'homme et l'ange. Il faut nous perdre dans notre ange pour découvrir le contour personnel de notre humanité, tout comme l'ange doit se perdre, un instant, dans notre humanité, pour retourner, comblé, à la splendeur de son angélicité. 

Auteur: Plesu Andrei

Info: Actualité des anges, "L'amour de l'ange", p.180-181

[ triade ] [ incarnation-maturation ]

 

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tumulte urbain

Je ne veux plus du splendide soleil silencieux,

Je ne veux plus, Nature, de tes bois ni la lisière paisible de tes bois,

Je ne veux plus du trèfle dans tes champs, de la fléole dans tes prés, de tes maïs ni tes vergers,

Je ne veux plus de ton épeautre épanoui où butinent en essaim les abeilles du neuvième Mois,

Je veux les visages et les rues – je veux l’incessante cohue de ces fantômes sur leurs kilomètres de trottoir !

Je veux interminablement les yeux – je veux les femmes – je veux les camarades les amants par milliers !

Je veux qu’il en vienne de nouveaux tous les jours – je veux tenir des mains différentes dans ma main tous les jours !

Je veux tous les spectacles – je veux les rues de Manhattan !

Je veux Broadway, les soldats qui défilent – je veux le chant de la trompette, le tambour !

(Par compagnies par régiments les soldats – il y a ceux qui partent, les intrépides, ils claquent le feu,

Il y a ceux qui, service fini, rentrent, ils sont jeunes et cependant très vieux, usés, rangs décimés ils marchent regard absent.)

Je veux les rives les quais franges encombrées de coques de navires noirs !

Je les veux toutes ! Je veux une vie intense, pleine à satiété mais multiple !

La vie théâtrale, les salons du bar, les grands hôtels, oui, je veux ça !

La salle des alcools à bord du vapeur, la sortie en mer à plusieurs, la procession aux flambeaux, oui oui !

La brigade en partance pour le front, chariots militaires provisions en piles l’accompagnant ;

Les gens, cela ne finira jamais, ils vont en foule, ils ont des voix fortes, leurs passions, leurs parades,

Les rues de Manhattan comme des artères qui battent, on y entend à l’instant le tambour,

Le chœur, le concert des bruits, cela n’en finit pas, le cliquetis du maniement des mousquets (je n’oublie pas le spectacle des blessés),

Ah ! les foules manhattaniennes, ah ! leur turbulence musicale tous ensemble !

Les visages, les yeux des Manhattaniens, je les veux pour toujours !

Auteur: Whitman Walt

Info: Dans "Feuilles d'herbe", Je demande le splendide soleil silencieux, traduction Jacques Darras, éditions Gallimard, 2002, pages 425-426

[ réjouissant ] [ ville ] [ citadin ] [ animation ]

 

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occident

Joachim [de Flore] rompit avec la conception augustinienne d’une société chrétienne en appliquant le symbole de la Trinité au cours de l’histoire. D’après sa conception, l’histoire de l’humanité se décomposait en trois périodes, chacune d’elles correspondant aux trois personnes de la Trinité (…) ces trois âges se caractérisaient par un accroissement sensible de plénitude spirituelle (...) l’eschatologie trinitaire de Joachim créa l’ensemble des symboles qui préside à l’auto-interprétation de la société politique moderne jusqu’à nos jours.

Le premier de ces symboles est celui de l’histoire conçue comme une séquence de trois âges, le troisième représentant clairement le Troisième et dernier Règne. La périodisation humaniste et encyclopédiste de l’histoire en histoire antique, histoire médiévale et histoire moderne constitue une variation sur ce symbole ; il en va de même des théories de Turgot et Comte concernant une série de phases théologique, métaphysique et scientifique, ou de la dialectique hégélienne des trois étapes de la liberté et de l’accomplissement de l’Esprit dans son autoréfléxion, voire de la dialectique marxiste des trois étapes du communisme primitif, de la société de classe et du communisme final, et, enfin, du symbole du Troisième Reich du national-socialisme – encore qu’il s’agisse là d’un cas particulier qui mérite qu’on l’examine plus en détail.

Le second symbole est celui du chef : il exerça une influence immédiate dans les mouvements des spiritualistes franciscains (…) renforcé par les spéculations de Dante sur le Dux du nouvel âge spirituel (…) il constitue ensuite une composante du Principe de Machiavel et, à l’époque de la sécularisation, il apparaît sous la forme des surhommes chez Condorcet, Comte, et Marx. (…)

Le troisième symbole, parfois mêlé au second, est celui du prophète du nouvel âge (…) l’intellectuel gnostique devient-il une composante de la civilisation moderne. Joachim lui-même est le premier exemple de ce genre (…) le quatrième symbole est celui de la communauté des personnes autonomes sur le plan spirituel (…) pouvant se passer de toute autorité institutionnelle (…) sous sa forme séculière, elle est devenue une composante importante du crédo démocratique contemporain (…) l’idée russe de la Troisième Rome se caractérise par le même mélange d’une eschatologie du règne de l’Esprit et de son accomplissement dans une société politique, à l’œuvre dans l’idée national-socialiste du Troisième Reich.

Auteur: Voegelin Eric

Info: La Nouvelle science du politique, pp. 164-168

[ christianisme ] [ évolution ]

 

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corps machine

Qu’est-ce qu’une demande orale ? C’est la demande d’être nourri. Qui s’adresse à qui, à quoi ? Elle s’adresse à cet Autre qui attend, et qui, à ce niveau primaire de l’énonciation de la demande, peut vraiment être désigné comme ce que nous appelons le lieu de l’Autre. […]

Nous avons dit que toute demande, du fait qu'elle est parole, tend à se structurer en ceci, qu'elle appelle de l'autre sa réponse inversée. […] De par la structure signifiante, à la demande d’être nourri répond ainsi, et d’une façon que l’on peut dire logiquement contemporaine à cette demande, au lieu de l’Autre, […] la demande de se laisser nourrir.

Nous le savons bien dans l’expérience. Ce n’est pas là élaboration raffinée d’un dialogue fictif. C'est de cela qu'il s'agit chaque fois qu'il éclate le moindre conflit dans ce rapport entre l'enfant et la mère qui semble être fait pour se boucler de façon strictement complémentaire. Qu'y a-t-il qui réponde mieux, en apparence, à la demande d'être nourri que celle de se laisser nourrir ? Nous savons pourtant que c'est dans le mode même de confrontation des deux demandes que gît cet infime gap, cette béance, cette déchirure, où s'insinue d'une façon normale la discordance, l'échec préformé de la rencontre. Cet échec consiste en ceci que, justement, ce n’est pas rencontre de tendances, mais rencontre de demandes.

Au premier conflit qui éclate dans la relation de nourrissage, dans la rencontre de la demande d’être nourri et de la demande de se laisser nourrir, il se manifeste que cette demande, un désir la déborde – qu’elle ne saurait être satisfaite sans que ce désir s’y éteigne – que c’est pour que ce désir qui déborde la demande ne s’éteigne pas, que le sujet qui a faim, de ce qu’à sa demande d’être nourri réponde la demande de se laisser nourrir, ne se laisse pas nourrir, et refuse en quelque sorte de disparaître comme désir du fait d’être satisfait comme demande – que l’extinction ou l’écrasement de la demande dans la satisfaction ne saurait se produire sans tuer le désir. C’est de là que sortent toutes ces discordances, dont la plus imagée est celle du refus de se laisser nourrir dans l’anorexie dite, à plus ou moins juste titre, mentale.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, livre VIII - Le transfert" pages 238-239

[ libido ] [ demande sexuelle ] [ réponse incomplète ] [ sujétion ] [ frustration ]

 

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antisémitisme

Le  Coran  contient  certains  passages particulièrement  choquants  dans  lesquels  Mahomet  stigmatise  les  Juifs comme des ennemis de l’islam et les décrit animés d’un esprit malveillant et rebelle. On trouve également des versets qui évoquent leur humiliation et leur misère justifiées, ‘‘encourant la colère divine’’ à cause de leur désobéissance.  Ils devaient être humiliés ‘‘parce qu’ils n’avaient pas cru aux signes de Dieu et avaient tué les prophètes injustement’’ (sourate 2, versets 61/68). Selon un autre verset (sourate 5, versets 78/82), ‘‘les incroyants parmi les Enfants d’Israël’’ furent maudits par David et par Jésus. À titre de châtiment pour avoir ignoré les signes de Dieu et les miracles accomplis par les prophètes, ils furent transformés en singes et en pourceaux ou en idolâtres (sourate 5, versets 60/65). Le  Coran  insiste  particulièrement  sur  le  fait  que  les  Juifs  rejetèrent Mahomet  (bien  que,  selon  des  sources  musulmanes,  ils  le  reconnurent comme un prophète) – par pure jalousie envers les Arabes et par ressentiment parce qu’il n’était pas juif.



De tels actes sont aujourd’hui présentés comme caractéristiques de la nature sournoise, perfide et intrigante des Juifs telle que la décrit le texte coranique. Pour des traits aussi négatifs, ils étaient voués à  ‘‘l’avilissement dans ce monde-ci’’ et à un ‘‘châtiment magistral’’ dans l’autre monde.



Une  série  de  versets  accuse  les  Juifs  de  ‘‘mensonges’’ (sourate  3, verset 71), d’altérations (sourate 4, verset 46), de lâcheté, d’avidité et de ‘‘corruption des textes sacrés’’.



Cette dernière accusation renvoie à une croyance bien ancrée selon laquelle les révélations des Ancien et Nouveau Testaments étaient authentiques, mais auraient été par la suite déformées par leurs indignes gardiens (Juifs et chrétiens). Le texte biblique devait donc être remplacé par le Coran, la parole littérale de Dieu transmise à son prophète Mahomet par l’intermédiaire de l’ange Gabriel. Cette version musulmane  substitutionniste  considère  Mahomet  comme  le  dernier prophète, celui qui a reçu l’ultime et complète révélation de Dieu sous la forme de l’islam.  



Le principal stéréotype antijuif entretenu par le Coran demeure l’accusation selon laquelle les Juifs ont obstinément et délibérément rejeté la vérité d’Allah. En outre, d’après le texte sacré, ils ont toujours persécuté ses  prophètes,  notamment  Mahomet  qui  dut  par  la  suite  expulser  deux grandes tribus juives de Médine et exterminer la troisième, les Qurayza. 

Auteur: Wistrich Robert

Info:

[ monothéismes ]

 

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handicap

Un enfant qui n’a qu’un bras peut, avec ce bras, arriver à la manipulation des objets qui lui sont nécessaire. Ce qui rend l’enfant mal socialisé, voire caractériel, avec une image du corps malsaine, non castrable au moment du sevrage oral, puis de la castration anale (agir autonome) par rapport à sa mère et qui le laisse en dépendance par rapport à elle, en fixation philique ou phobique, c’est que sa mère n’ait jamais voulu lui parler de son infirmité, alors qu’il observe la différence entre son corps et celui des autres enfants.

L’évolution saine de ce sujet, symbolisée par une image du corps non infirme, dépend donc de la relation émotionnelle de ses parents à sa personne : de ce que des informations véridiques, en paroles, lui sont délivrées très précocement, concernant son état physique d’infirme. Ces échanges humanisants – ou au contraire, leur absence, déshumanisante – proviennent de ce que les parents ont – ou non – accepté l’infirmité du corps de leur enfant. Sont-ils culpabilisés dans leur génitalité ? Sont-ils angoissés ? Cet enfant se trouve-t-il narcissisé d’être aimé tel qu’il est, ou, au contraire, dénarcissisé dans sa valeur d’interlocuteur qui, en tant qu’infirme, n’est pas aimé, dont l’infirmité n’est pas reconnue ni parlée ? [...] S’il est reconnu comme sujet de ses désirs, symbole de la parole conjointement accordée de deux humains tutélaires, qui sont responsables de sa naissance et qui l’aiment dans cette réalité sienne, qu’ils ne cherchent pas à lui faire oublier, ses parents (puis ses éducateurs) pourront donner à ses questions, par des médiations de langage et de façon pour eux inconsciente, la structure d’une image du corps saine. "Si tu étais un oiseau, tu pourrais voler..." "Si tu avais des pieds, des mains, tu pourrais faire comme ce petit garçon... tu es aussi malin que lui."

Et l’on voit ces enfants, sans bras ni jambes, arriver à peindre avec la bouche aussi bien que ceux qui ont des mains : et ceux qui n’ont que des pieds arriver à être aussi adroits avec leurs pieds que d’autres le sont avec des mains. Mais cela ne peut se faire que s’ils sont aimés et soutenus dans les moyens qui leur restent pour devenir créateurs, et qui sont représentants de leurs pulsions dans les échanges avec autrui.

Auteur: Dolto Françoise

Info: "L'image inconsciente du corps", éditions du Seuil, 1983, page 20

[ psychanalyse ] [ parents-enfant ] [ éducation ]

 
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famille

Le soir, lorsque son papa rentre à la maison et qu’il s’aperçoit que la maman est en train de crier dans la cuisine, il rouspète : "Quand je t’ai épousée, tu n’étais pas comme ça." La maman devient blanche, bat des cils : le papa est très vilain. A dîner, il y a la soupe de légumes que les enfants détestent : "J’aime pas ça", dit le petit garçon. La maman remplit une cuillère de potage et l’avance vers l’enfant : il pince les lèvres et secoue la tête, il tache la nappe ; son papa le réprimande, mais la maman pose la main sur la tête de son fils, pour le défendre contre ce père qui gronde ; elle demande qu’on emporte la soupe, qu’on n’en parle plus, qu’on serve plutôt un bifteck pour son enfant, un peu de morue pour elle et pour son mari, agrémentée de beaucoup de pommes de terre pour le papa. Après quelques bouchées, le mari éloigne le plat, repousse le pain, sa serviette tombe par terre et, tandis qu’il boit, il murmure : "Ma mère faisait cuire la morue dans du lait." Sa femme voit qu’il lorgne le bifteck de son fils : "Ma parole, il serait capable d’arracher la nourriture de la bouche de son fils", se dit-elle en lui lançant un regard méprisant. Elle aussi a envie de viande, elle aussi déteste la morue, mais avec ce qu’il gagne ! – comme il ne cesse de le lui répéter chaque fois qu’elle veut acheter une rose pour la placer dans un vase au milieu de la table ou deux bonbons pour le petit. Cependant, elle fait un effort ; elle coupe la moitié du bifteck dans l’assiette de son fils et, d’un ton tout à fait naturel, elle lance : "Donnes-en un peu à papa." L’enfant ne bronche pas, son père rougit, la mère recoupe la viande très lentement au même endroit où elle l’a déjà coupée et, finalement, l’homme dit ce que tous s’attendaient qu’ils disent : "Non, non, il en a plus besoin que moi." Ce mari et cette femme s’aiment vraiment, et ils aiment vraiment leur enfant, c’est pour cela qu’ils se sont si souvent du mal : ils se mortifient, et ils s’imaginent qu’ils doivent faire des sacrifices, ils ont une fausse idée de l’amour et ne font qu’aggraver la situation.

Auteur: Masino Paola

Info: Dans "La Massaia", pages 98-99

[ sentiments ] [ repas ] [ description ] [ tensions ]

 

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