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réforme du langage

Mais ne voit-on pas, ces temps-ci, s’affirmer une nouvelle généradation de feremmes qui, avec le sourire, cumulent vie professionnelle et vie faramiliale ? Et refusent avec une belle énergie, même et surtout lorsqu’elles occupent des postes à hautes responsabilités, de renoncer à ce qui demeure l’essentiel à leurs yeux, à savoir leur désédir d’enfandants ? Au nom de quoi, d’ailleurs, le feraient-elles ? On se le deremande. Et pourquoi se priveraient-elles du bonheur d’avoir une petite fidille, ou un petit gamarçon, ou encore l’autre et l’un, puis de les voir grandir, devenir à leur tour des adultutes qui se mariaderont eux aussi, feront de beaux voyagades à travers le mondonde, iront en week-end d’amoutareux à Amsterdadam, à Lisbobonne, et tenteront de chercher ensemble, par-delà tous les écueils, l’harmonadie conjugadale ?

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 3", Les Belles Lettres, Paris, 2002, pages 360-361

[ transfiguration du monde par les mots ] [ infantilisation généralisée ] [ ironie ] [ ludiques néologismes ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

autoportrait

Je viens d’avoir trente-quatre ans, la moitié de la vie. Au physique, je suis de taille moyenne, plutôt petit. J’ai des cheveux châtains coupés court afin d’éviter qu’ils ondulent, par crainte aussi que ne se développe une calvitie menaçante. Autant que je puisse en juger, les traits caractéristiques de ma physionomie sont : une nuque très droite, tombant verticalement comme une muraille ou une falaise, marque classique (si l'on en croit les astrologues) des personnes nées sous le signe du Taureau ; un front développé, plutôt bossué, aux veines temporales exagérément noueuses et saillantes. (...) Mes yeux sont bruns, avec le bord des paupières habituellement enflammé ; mon teint est coloré ; j'ai honte d'une fâcheuse tendance aux rougeurs et à la peau luisante (...).

Auteur: Leiris Michel

Info: Je viens d'avoir trente-quatre ans, §1 in Michel Leiris, L'Âge d'homme, Gallimard, 1939

 
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Ajouté à la BD par miguel

jésuites

Voici quelle est leur pensée. Ils ont assez bonne opinion d’eux-mêmes pour croire qu’il est utile et comme nécessaire au bien de la religion que leur crédit s’étende partout, et qu’ils gouvernent toutes les consciences.

Et parce que les maximes évangéliques et sévères sont propres pour gouverner quelques sortes de personnes, ils s’en servent dans ces occasions où elles leur sont favorables. Mais comme ces mêmes maximes ne s’accordent pas au dessein de la plupart des gens, ils les laissent à l’égard de ceux-là, afin d’avoir de quoi satisfaire tout le monde.

C’est pour cette raison qu’ayant affaire à des personnes de toutes sortes de conditions et des nations si différentes, il est nécessaire qu’ils aient des casuistes assortis à toute cette diversité.

Auteur: Pascal Blaise

Info: Les " Provinciales ", Cinquième lettre, éditions Gallimard, 1987, pages 85-86

[ démagogues ] [ à deux vitesses ] [ puissance terrestre ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

bâclage littéraire

Maintenant, si on se demande comment, refusant le monde et maudissant la vie, Céline aurait pu éviter de rendre certains hommes responsables de sa malédiction, on est forcé de répondre qu’il lui eût fallu, au moins, cesser de maudire l’écart transcendant ouvert par son langage. Je ne veux pas suggérer qu’il lui a manqué d’être, par exemple, chrétien. D’autres écrivains au XXe siècle ont pu atteindre une aussi insoutenable lucidité sans se précipiter, en retour, vers aucun garde-fou. On peut même définir l’écrivain comme celui qui, justement, n’est pas obligé d’avoir une religion, et sans doute est-il le seul de son espèce. Mais en se mêlant de la réforme du monde, en orchestrant la persécution, en se mettant en somme à croire aux hommes, Céline était-il encore écrivain ? 

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Céline", éd. Gallimard, 2001, page 187

[ solution facile ] [ vide ] [ antisémitisme ] [ question ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

ensorcelant

L’amour est en dépit de la violence, de la bêtise, du style, de l’envie, du rêve, il est constamment à contre-temps. Il est dans le ravissement et le dégoût, une désappropriation de soi, un désaveu. On ignore ce qui chimériquement s’imprime en nous dès les premières heures de la vie et qui resurgira dans tel ou tel attachement à une certaine couleur de peau, une certaine odeur, vers ce geste-là, cette désinvolture, cet accent, ce mouvement de hanche à peine maqué, cet espacement entre les mots. On ignore presque tout. Mais, dans cette ignorance, il y a un génie. Il y a de l’outre-tombe, de l’entre-rêve, c’est-à-dire un rivage qui s’étend bien plus loin que "moi-même" et anticipe pour nous les batailles à venir, se rend avant d’avoir combattu.

Auteur: Dufourmantelle Anne

Info: Dans "En cas d'amour", pages 193-194

[ inconscient ] [ fascination ] [ fatalité ] [ attirance ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

lecture

... j’ai entendu l’écrivain italien Antonio Tabucchi dire que, dans une certaine mesure, la littérature est comme le message de la bouteille (ou les messages de ce panneau de taverne) car elle aussi dépend d’un récepteur ; en effet, comme nous savons que quelqu’un, une personne indéterminée, lira notre message de naufragé, nous savons que quelqu’un lira notre écrit littéraire, quelqu’un qui, plus que destinataire, sera complice dans la mesure où ce sera forcément cette personne qui conférera un sens à l’écrit. Ce qui permet à chaque message d’avoir toujours des rajouts, de nouvelles significations, de croître, d’entrer en résonance. Et c’est précisément ce que la littérature a d’étrange et de fascinant : ne pas être un organisme statique, mais quelque chose qui, à chaque lecture, est sujet à des mutations, se modifie constamment.

Auteur: Vila-Matas Enrique

Info: La modestie et autres récits. Souvenirs inventés

[ interprétation ] [ réflexivité ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

blocage

L’éducation est un enseignement de la séparation, de cette aptitude à produire un jour une autonomie, consciente de son interdépendance, mais consciente également de sa solitude réelle. Ce jeu subtil de l’apprivoisement de la distance, de la coupure, de la symbolisation, autrement dit ce qui permet de couper sans faire disparaître, ce qui permet de maintenir la présence de ce qui est absent, c’est bien cela aussi qui est déficitaire dans le ressentiment. Il y a une incapacité à symboliser : il faut la chose, là. Il faut la matérialité pour y croire. Il faut l’avoir, le fait d’avoir pour valider qu’il y a un fait. Or, il est strictement impossible d’avoir toujours, sans même évoquer l’idée que c’est antinomique de la santé de l’homme, qui se doit d’être mobile, en mouvement, donc séparé, donc symbolisant.

Auteur: Fleury Cynthia

Info: Ci-gît l’amer. Guérir du ressentiment (p 90)

[ frustration ] [ intolérance ] [ pédagogie ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

charité déculpabilisante

A l’origine, le bourgeois médiéval est déchiré entre sa foi chrétienne et les impératifs de sa fonction économique, plus tard entre son idéal de liberté et de justice et la nécessité d’organiser et d’exploiter la nature et la main d’œuvre. [...] Le bourgeois doit se justifier de ses privilèges de classe devant le tribunal de l’opinion, et celui de sa conscience. Le seigneur passait, hautain, sur son destrier, sans même jeter un coup d’œil sur ses serfs, le patron doit se persuader qu’il travaille pour ses ouvriers. Le grand vice de la pensée bourgeoise est moins d’avoir refusé la mise en cause de sa situation économique – elle a inventé le socialisme – que d’esquiver sa situation spirituelle. [...] Autant que pour émanciper économiquement le prolétariat, le socialisme fut peut-être inventé pour sauver spirituellement l’intelligentsia bourgeoise.

Auteur: Charbonneau Bernard

Info: Dans "Je fus", R&N Éditions, 2021, page 245

[ contradiction ] [ christianisme ] [ bonne conscience ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

amaxophobie

Conduire sur les autoroutes m’a longtemps fait très peur. En fait, j’en étais totalement incapable : je voyageais par les nationales où j’étais curieusement plus à l’aise. J’en ai beaucoup parlé au psy parce que je ne comprenais pas pourquoi j’avais tellement peur, et aussi parce que c’était un vrai handicap pour le boulot et dans la vie en général. Et c’est un des rares sujets sur lesquels il a daigné me donner son avis… Il m’a dit qu’à bien y regarder, une voiture avait de nombreux points communs avec un cercueil… Que foncer à des vitesses pas naturelles sur une route où on ne sait rien des gens qui pilotent les autres cercueils donnait à réfléchir… Et que, dans ces conditions, il lui paraissait plutôt légitime d’avoir peur. Depuis, je n’ai plus peur. C’est rigolo, la psychanalyse…

Auteur: Larcenet Manu

Info: Le Combat ordinaire, Tome 1

[ autostrade ] [ peur au volant ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

malaise dans la culture

Je pense seulement que l’on n’a pas assez compris le rôle de la génération montante : la génération passée ne sait pas lui donner ce que Freud a découvert comme la "castration symboligène", c’est-à-dire l’exemple donné par l’adulte de ce que des satisfactions non menées à une jouissance immédiate et rapide mais menées à une jouissance soumise à la Loi apportent à l’être humain beaucoup plus de liberté, lui permettent de porter des fruits et d’avoir, de ces désirs différés, beaucoup plus de plaisir que de leur satisfaction immédiate. Pour les parents, les enfants sont leur espoir et leur avenir, mais, très souvent, ils veulent les faire profiter de ce qu’ils n’ont pas eu, au lieu de le permettre de le gagner par eux-mêmes. Je crois que c’est ce qui gêne dans la civilisation, en tout cas dans notre civilisation.

Auteur: Dolto Françoise

Info: Dans "Le féminin", éditions Gallimard, 1998, page 263

[ modernité ] [ manque du manque ] [ enfants gâtés ] [ éducation ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson