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forme littéraire

Il se trouve que le manga [japonais] constitue une réaction à la table rase engendrée par le largage des deux bombes atomiques sur l’Archipel. Ceci est explicite dans les mangas post-apocalyptiques (Gen d’Hiroshima, Akira, Violence Jack, Ken le survivant, etc.) mais s’avère être en réalité la toile de fond de l’ensemble de cette production. C’est ce que j’ai nommé "la faille généalogique" ou encore "le déficit d’origine" qui s’observe notamment à l’absence régulière des parents : Sangoku, le héros de Dragon Ball, est envoyé sur une planète étrangère ; Naruto pas plus que Luffy (One Piece) ne connurent directement leur père ; les Chevaliers du Zodiaque sont des orphelins élevés et entraînés par une fondation ; le père d’Olivier, le héros de Olive et Tom, marin et donc rarement présent ; l’on pourrait ainsi multiplier les exemples montrer l’absence de lien généalogique clairement institué est à la fois une allégorie de la table rase nucléaire, qui du passé tout efface, et la conséquence de la mort semée par l’explosion des bombes.

Cela signifie, de mon point de vue, que le manga possède une portée philosophique et anthropologique qui excède de loin la plate dimension de loisir que les consommateurs lui prêtent. Le manga n’est en aucun cas un analogue de la bande dessinée occidentale, et il serait temps de s’interroger sur les raisons de son succès planétaire auprès de la jeunesse. Pourquoi, en pleine postmodernité destructrice des grands récits modernes, les enfants, les adolescents et les jeunes adultes se précipitent-ils sur une production culturelle issue de la table rase nucléaire ? Je laisse ici la question en suspens et reprends mon cheminement.

Que ce soit sous une forme explicite ou métaphorique, les mangas mettent donc en scène un état de nature qui ne précède plus la civilisation mais lui fait suite, qui ne précède plus l’artifice du contrat social, mais fait suite à l’artificialisation intégrale de nos vies dans les sociétés industrielles ; ils dessinent tout simplement, et radicalement, le visage d’un monde d’où le principe généalogique fut banni. Ils forment ainsi le point de départ d’une réflexion sur la vie, ou la survie, après l’effondrement. 

Auteur: Rappin Baptiste

Info: https://frblogs.timesofisrael.com/abecedaire-de-la-deconstruction-ressourcement-ou-liquidation/

[ symptomatique ] [ transmission ] [ post-atomique ] [ palier historique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

politique

Entendez-vous, par démocratie, la Révolution en révolte perpétuelle contre toute autorité, contre toute religion et toute croyance, l’Eglise catholique est incompatible avec la démocratie. De même, entendez-vous, par démocratie, une puissance illimitée, qui prétend à une omnipotence absolue, qui ne reconnaît d’autre droit et d’autre règle que la volonté du grand nombre, l’Eglise, le christianisme, toute religion, pour ne pas dire toute philosophie, sont inconciliables avec cette manière de comprendre la démocratie. Entendez-vous encore, par démocratie, le socialisme, le collectivisme, le communisme athée d’aujourd’hui, qui prétendent borner la destinée de l’homme à cette terre et lui interdire tout rêve de l’au-delà, l’Eglise, le christianisme, la religion sont incompatibles avec une pareille démocratie. Mais est-ce la seule manière dont on puisse entendre la démocratie ? Ne peut-on la concevoir d’une façon tout autre, et certaines nations, comme les Etats-Unis, ne nous en offrent-elles pas la preuve vivante ? Ne voyons-nous pas, par les exemples de la grande République américaine, que la démocratie n’est inconciliable ni avec la religion, ni avec le christianisme, ni même avec le catholicisme ? Et comment y aurait-il, entre eux, incompatibilité, alors que les grandes idées d’égalité et de fraternité ont leurs plus anciennes et leurs plus profondes racines dans le christianisme, dans la Bible juive et dans l’Evangile chrétien ? 

Il y a bien eu, entre l’Eglise d’un côté, et la démocratie de l’autre, une longue lutte, comme un grand duel, qui a rempli toute l’histoire du XIXe siècle. A cela, il y avait des raisons multiples, des raisons historiques surtout. L’Eglise personnifiait, en face de la Révolution, la tradition et l’autorité. L’Eglise, attaquée par les uns comme une barrière, a été défendue par les autres comme un rempart. Un fait, en soi-même d’importance secondaire, le pouvoir temporel des papes, contribuait à envenimer et à prolonger cette lutte. Le pape, souverain temporel, voyait sa petite monarchie menacée par la Révolution et par la démocratie issue de la Révolution ; il se trouvait, naturellement, enclin à regarder la démocratie comme l’adversaire de la papauté. Aussi est-ce, en grande partie, le long combat pour la défense du pouvoir temporel qui, entre l’Eglise et la démocratie, a creusé un fossé si large et si profond.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: " Les doctrines de haine ", éditions Payot et Rivages, Paris, 2022, pages 244-246

[ temporel-éternel ] [ conciliation ] [ idées modernes ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

ésotérisme

Les sept étapes de l'homme (montage spéculatif issu de plusieurs sources)
Certains écrits mystiques annoncent qu'il y a sept races d'hommes et qu'il y a une forme de pilotage du monde. Nous serions, en début de troisième millénaire, à la fin de la cinquième. Ceci n'empêchant bien sûr pas les variations, par exemples que les hommes et les singes actuels aient des ancêtres communs (nos cousins éloignés).
Dons les 7 étapes humaines seraient :

1) - 4 à - 1,5 millions d'années : Australopithèque (Homo pré erectus et erectus )
Connu grâce à Lucy en Afrique, il est semblable à l'homme. Il vit de cueillette, de chasse. Se dresse sur ses pattes de derrière mais grimpe encore aux arbres. Ne sait sans doute pas parler. Bientôt il utilise des outils "naturels" comme des gourdins pour chasser.

2) - 1 million à 400 000 ans : Homme debout (Homo erectus et/ou Homo habilis).
Par exemple: l'homme de Tautavel qui utilise des racloirs et des grattoirs et améliore ses outils. Quand l'homme apprend à utiliser le feu allumé par lui-même, sa vie se transforme. Il peut lutter contre le froid, s'éclairer, cuire sa nourriture et se protéger des bêtes sauvages. Il est aussi nomade.

3) - 100 000 ans : Homme de Neandertal. (Homo sapiens)
Cette race, disparaît assez rapidement semble-t-il, on ne sait pas très bien pourquoi. L'homme de Neandertal enterre ses morts.

4) - 35 000 ans : Homme de Cro-Magnon (Homo sapiens )
Il existera longuement parallèlement à l'homme de Neandertal alors qu'il ne pouvait pas se reproduire avec lui. Peintures rupestres et art pariétal. Souvent aussi nomade.

5) Homme moderne (Homo sapiens sapiens - contemporain de la naissance de FLP) cinquième race racine - ère du poisson
Acquisition de la liberté sexuelle et de la pensée externe
- 6 000 alignements mégalithiques (Carnac)
- 3 500 env. premier système d'écriture (Sumer)
- 2 000 âge du bronze
- 700 âge du fer

6) Homme ? sixième race racine
Glande pinéale développée. (télépathie ? )

7) Homme ??
La tradition ésotérique voudrait qu'il soit impossible pour nos sens de faire une représentation de ce descendant. Transcendant. Donc. Du coup.

Auteur: MG

Info: 2007

[ évolution ] [ septénaire ] [ être humain ]

 

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mâles-femelles

Les chercheurs ajoutent des souris à la liste de créatures qui chantent en présence de leurs compagnes.
Les scientifiques savent depuis des décennies que les souris femelles de laboratoire - ou leurs phéromones - font que les souris masculines réagissent par des vocalisations ultrasoniques. Mais un nouveau papier des chercheurs à l'école d'université de Washington de médecine à St Louis établit pour la première fois que ces expressions de souris mâles sont des chansons. Cette conclusion, ajoute la souris au nombre des créatures qui chantent en présence du sexe opposé, comme les oiseaux, les baleines et quelques insectes.
"Dans la littérature il y a une hiérarchie de différentes définitions pour ce qu'on qualifie de chanson, mais on cherche habituellement deux propriétés principales" dit Timothy E. Holy, assistant professeur de neurobiologie et d’anatomie.
"L'une est qu'il doit y avoir quelques catégories diverses de syllabes/bruits distincts reconnaissable au lieu d’un seul bruit répété à plusieurs reprises. Il doit aussi y avoir quelques motifs et thèmes temporels réguliers qui se reproduisent de temps en temps, comme le motif mélodique d’un air entraînant."
Cette nouvelle étude prouve que la chanson des souris a ces deux qualités, bien qu'on note que la capacité de ces souris de laboratoire d'ouvrer des motifs et des thèmes n'est de loin pas de la même qualité que celle des oiseaux par exemples. "la meilleure analogie pour la souris serait que son chant est comme celui des oiseaux juvéniles, qui proposent ce qu'on pourrai appeler des proto-motifs de thèmes." Il poursuit : "Ce n'est pas encore clair si le chant donne un avantage aux souris mâles pendant la cour, comme chez les oiseaux."
Holy et son co-auteur Zhongsheng Guo, programmeur de son laboratoire, se sont intéressé aux vocalisations des souris par l'intermédiaire des études du laboratoire de Holy au sujet de la réponse donnée par le cerveau de la souris mâle face aux phéromones de la souris femelle. Les phéromones sont les signaux chimiques émis par beaucoup de différentes espèces et sont fréquemment liées au pré coït.
"Etudier ce genre de réponse chez les souris nous permet de modéliser des tâches de plus haut niveau (tel que pattern recognition et apprentissage) dans un cerveau où la neuroanatomie est beaucoup plus simple que chez l'homme".

Auteur: Purdy Michael

Info: 31 Oct. 2005

[ séduction ] [ improvisation ]

 
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végétal

Les plantes sont proches des humains. Elles parlent les unes avec les autres et s'entraident et appellent même des renforts quand les choses se corsent.
Qui le dit ? Le jardinier australien Don Burke, avec Ben Selinger, prof de chimie à l'Australian National University. Après examen de dix ans de recherches sur des plantes ils sont arrivés à la conclusion que beaucoup de plantes ont des qualités proches des humains.
Ils disent que les plantes peuvent communiquer les unes avec les autres en utilisant une gamme de signaux chimiques.
"Si un insecte grimpeur comme une chenille ou même un koala commence à mâcher une plante, celle-ci commencera à envoyer des produits chimiques à ses feuilles afin de repousser le mâcheur" dit Burke. " Et des plantes voisines commenceront aussi à émettre ces mêmes produits chimiques, prévoyant qu'elle seront aussi attaquées."
M. Burke dit aussi dit que les plantes peuvent émettre des produits chimiques qui attirent certains insectes afin de les protéger. "En clair elles appellent la cavalerie, càd les bons insectes pour attaquer ceux qui les attaquent. "
Les scientifiques ont maintenant identifié les gènes responsables de cette action et essayent de les combiner avec d'autres plantes, dit Burke.
Cette percée, publiée dans le journal la Science l'année dernière, suggère aux jardiniers et aux fermiers de ne plus utiliser de pesticides. "Il y a des implications énormes pour le monde" dit Burke.
Dans les années à venir, au lieu de verser les quantités énormes de produits chimiques toxiques dans le monde entier et donc sur nous-mêmes, nous devrions être capable d'ajouter ces gènes, naturels aux plantes, vers d'autres plantes, afin qu'elles puissent repousser des insectes eux-mêmes.
Burke ajoute qu'il existe d'autres exemples.
La Venus Fly Traps ou plante sensitive peut bouger, les plantes carnivores peuvent manger des animaux, les pêchers et les cerisiers savent aussi compter le nombre de jours froids chaque année avant qu'ils ne produisent leurs feuilles au printemps...
Le Prof Selinger décrit son étonnement devant l'image globale de cette recherche.
"Les plantes ont toujours été comme reléguées comme primitives comparé aux animaux... ce qui n'est pas vrai.
"Mais il y a fort peu de recherche dans ce domaine. Nous sommes un pays si agricole ... je pense que plus d'efforts devraient être menés dans ce sens.

Auteur: Burke Don

Info: January 23, 2006, 4:44PM, Fortean Times

[ animal ] [ interaction ]

 

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xénolinguistique

Gary a hoché la tête et pointé son doigt. - On dirait qu'ils expriment l'idée de "clairement" en changeant la courbure de ces traits au milieu.

- Tout juste, cette modulation peut s'appliquer à plein de verbes, le logogramme* de "voir" peut être modulé de la même façon pour donner "voir clairement", tout comme celui de "lire" et bien d'autres. Et changer la courbure de ces traits n'a aucun équivalent dans leur énonciation ; dans la langue parlée, ils ajoutent un préfixe au verbe afin d'exprimer la facilité et les préfixes utilisés pour "voir" et "entendre" sont différent. Il y a d'autres exemples mais cela vous donne une idée. Essentiellement il s'agit d'une grammaire en deux dimensions.

Il a entrepris de faire les cent pas, l'air pensif. - Y'a t'il quoi que ce soit de comparable dans les systèmes d'écriture humains ?

- Les équations mathématiques, ou les notations qui servent à la musique et à la danse. Ce sont des systèmes très spécialisés, toutefois ; nous ne pourrions pas les utiliser pour enregistrer cette conversation. Mais il ne semble que, si nous le maitrisions assez bien, nous pourrions enregistrer cette conversation dans le système d'écriture heptapode. Je crois qu'îl s'agit d'un langage graphique complet, général.

Gary a froncé les sourcils. - Donc leur écriture constitue une entité séparée de leur langue parlée, non ?

- Oui. D'ailleuirs, il serait plus précis d'appeler leur système d'écriture "Heptapod B" et de réserver "Heptapod A" à leur langue parlée.

- Une petite seconde... Pourquoi utiliser deux langues là ou une seule suffirait ? ça parait inutilement difficile à apprendre. 

- Comme l'orthographe anglaise ? La facilité d'apprentissage n'est pas le moteur principal de l'évolution d'une langue. Pour les heptapodes, l'écrit et l'oral jouent peut-être des rôles culturels et cognitifs si disparates qu'utiliser des langues séparées serait plus logique qu'utiliser des formes distinctes de la même langue.

Il a réfléchi. - Je vois ce que vous voulez dire. Il jugent peut être notre écriture redondante, comme si on on gaspillait un second canal de communication.

- C'est très possible. Découvrir pourquoi ils utilisent une autre langue quand ils écrivent nous apprendra beauoup à leur sujet.

Auteur: Chiang Ted

Info: La tour de Babylone, L'histoire de ta vie. pp 164-165. *Dessin correspondant à une notion ou à une suite de sons, dans les écritures dites à idéogrammes (hiéroglyphes, caractères chinois)

[ science-fiction ] [ dualité sémantique ] [ codages ] [ factuel-téléologique ] [ contextuel-téléonomique ] [ action description ] [ performatif-constatif ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

science économique

Daron Acemoglu est un économiste de renom et professeur au Massachusetts Institute of Technology (MIT). Il est d'origine turque et a apporté d'importantes contributions dans le domaine de l'économie, notamment en ce qui concerne la croissance économique et le développement, l'économie politique et les institutions. Il a écrit plusieurs livres influents, dont "Why Nations Fail" co-écrit avec James A. Robinson. Le travail d'Acemoglu se concentre souvent sur le rôle des institutions dans la formation des résultats économiques et ses recherches ont été largement reconnues et récompensées.

La position et les réflexions de Daron Acemoglu mettent l'accent sur les facteurs qui contribuent au développement économique et à la croissance. Il souligne l'importance des institutions inclusives pour favoriser la prospérité et le progrès. Selon Acemoglu, les institutions inclusives se caractérisent par des systèmes économiques et politiques ouverts et inclusifs, où les individus ont des opportunités égales, les droits de propriété sont protégés et il y a une égalité des chances pour les entreprises.

Il affirme que de telles institutions permettent aux individus d'innover, d'investir et de participer librement aux activités économiques, ce qui conduit à une croissance économique à long terme. En revanche, les institutions extractives, qui concentrent le pouvoir et la richesse entre les mains de quelques-uns, entravent le développement économique et perpétuent les inégalités.

Acemoglu souligne également l'importance des facteurs politiques et sociaux dans la formation des résultats économiques. Il fait remarquer que les politiques et les institutions sont souvent influencées par la répartition du pouvoir et les intérêts des différents groupes au sein d'une société. Par conséquent, il estime qu'il est essentiel de comprendre les interactions entre la politique, les institutions et les facteurs économiques pour comprendre le développement économique.

Dans son livre "Why Nations Fail", co-écrit avec James A. Robinson, il examine le rôle des institutions dans le succès ou l'échec des nations. Ils soutiennent que les institutions inclusives conduisent à la prospérité économique, tandis que les institutions extractives conduisent à la stagnation économique, voire à l'effondrement. Le livre donne des exemples de différents pays tout au long de l'histoire pour illustrer leur argument.

En résumé, le travail d'Acemoglu met l'accent sur l'importance des institutions et de leurs effets sur les résultats économiques et politiques, offrant ainsi des perspectives sur le développement et la prospérité des différentes nations et économies.

Auteur: chatGPT4

Info:

[ machine-homme ] [ portrait ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

anti-thérapie

La psychanalyse est-elle un vouloir-guérir ? C’est en tout cas la question qui n’a cessé d’assiéger Freud ou Lacan. Une thérapeutique ? Une science ? Une espérance ? Prouvez-vous donc que ça soulage. Donnez-nous des exemples concrets, une liste de réussites incontestables. Non ? Alors nous inventerons autre chose. En gardant ce qu’il y a de bon dans la psychanalyse, bien sûr, nous n’allons pas retourner aux ténèbres. Mais enfin les malades, n’est-ce pas, on n’a pas le droit de les oublier.
A voir les différentes thérapeutiques qui tentent aujourd’hui peu à peu de succéder à la psychanalyse, on devine très bien les raisons pour lesquelles celle-ci reste si suspecte à tout le monde. Au point qu’il faut absolument la faire passer pour incomplète, passée de mode, inefficace, parfois même catastrophique pour les sujets. En réalité, la psychanalyse a trahi. Elle a raté sa vocation. Tout le monde l’attendait comme occulte savant. Science interne de l’homme en lutte pour sa dignité sociale. elle avait tout pour cela au départ. Les sources occultises de Freud mériteraient d’être dégagées. Ce qu’il doit aux tables tournantes. Avant l’écoute des hystériques, des psychotiques, des névrosés. Son adhésion en 1911 à l’étrange Société de recherches psychiques de Londres (où l’on étudiait les phénomènes paranormaux) comme membre correspondant puis comme membre honoraire. Sa passion des sociétés clandestines. Sa création d’un "comité secret" de six membres auxquels il donne comme signe de reconnaissance des intailles montées sur des anneaux d’or. Son penchant chronique pour les phénomènes "psi", les radotages spirites, télépathiques, les pratiques nécromantes… Et en même temps l’énigme qu’avec tout cela, ce soit tout de même une rationalité anti-occultiste qui se dégage de son œuvre. Comme, d’un autre côté, un antiprogressisme radical qui a désolé des générations. Avant que l’hostilité et l’indifférence finalement ne l’emportent. […] En réalité, Freud se sera battu toute sa vie avec des embryons d’occulte en se demandant s’il s’agissait d’inconscient ou pas. Tout sa vie, et c’est une des mille choses émouvantes de sa vie, il se sera demandé au fond s’il fallait qu’il aille jusqu’au bout en se mettant à fouiller pour de bon dans la fourmilière de l’occulte qu’on essayait de lui faire prendre pour une des provinces vraies du refoulement. Finalement il est resté sur cette valse-hésitation. S’il avait pris une décision, la psychanalyse serait peut-être vraiment devenue cette thérapeutique qu’on veut qu’elle soit pour qu’elle de désespérer tout le monde.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", pages 90-92

[ tentation spirituelle ] [ vérité inacceptable ] [ belle époque ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

homme-machine

ChatGPT : Qu’est-ce qui se passe de si spécial dans un transformer ?

Sebastien Bubeck explique cela très bien : la machine, contrairement à nous, ne succombe pas au biais inductif. Si dans une série qui semble à première vue homogène, il existe certaines configurations qui permettent un raccourci vers la solution, la machine le découvrira, alors que nous, pauvres humains, victimes du biais inductif, nous allons considérer que comme la série a l’air homogène, elle l’est nécessairement et … nous ne trouverons pas les raccourcis cachés dans certaines configurations … faute d’avoir même supposé que de tels raccourcis pouvaient exister.

 (explication vidéo des transformers)

Ok, j’explique ce que cela veut dire sur deux exemples.

Vous vous souvenez sans doute (ou seulement peut-être) de cette vidéo historique de 2014 où Demis Hassabis, fondateur de DeepMind, présentait une IA jouant à casse-briques ? Ce qu’il nous montrait, c’était que l’IA découvrait au bout d’un moment que la tactique la plus payante, ce n’était pas d’attaquer le mur de front, mais de le prendre à revers en passant latéralement et en allant faire rebondir le projectile sur lui à partir du plafond. À cela, les humains n’avaient pas pensé*, ils imaginaient que les configurations étaient homogènes : qu’elles se valaient toutes.

Un bon exemple de biais inductif, ce serait de généraliser en disant : "Quand on examine la suite des nombres entiers, 1, 2, 3 …, on observe que pour chacun de ces nombres …", alors que certains d’entre eux ont des propriétés particulières que les autres n’ont pas. Ainsi, 1, 2, 3, 5, 7… ne sont divisibles que par 1 et par eux-mêmes : ce sont des nombres premiers ; 4 et 9 sont des carrés, ils résultent de la multiplication par lui-même d’un nombre avant eux dans la liste ; 8 est un cube : un nombre avant lui dans la liste multiplié par lui-même à deux reprises, etc.

Le premier à avoir noté cela à notre connaissance, c’est Diophante (200-284). Il est le premier à avoir laissé entendre à propos de la suite des entiers : "Ne vous y fiez pas : certains d’entre eux sont des gens très ordinaires, mais d’autres sont de drôles de paroissiens !". Diophante, le premier à avoir attiré notre attention sur le fait que 4, 8, 9… permettent des raccourcis qui sont fermés aux autres entiers. Or aux yeux de l’IA d’aujourd’hui, avec le temps dont elle dispose en quantité quasi-illimité, il n’y a pas de raccourci nous étant resté inaperçu, qu’elle ne  parvienne à découvrir. Du coup, elle nous fait honte. Nous pouvons lui rappeler : "N’oublie pas que je suis ton père (ou ta mère) !", mais vous connaissez les enfants…

Auteur: Jorion Paul

Info: Sur son blog, 14 avril 2023 à propos des transformers. * Il y a bien eu sur le Blog de PJ quelques commentateurs fanfarons pour dire : "Fastoche ! Même ma grand-mère savait ça !", mais ce sont les mêmes frimeurs qui, neuf ans plus tard, sévissent toujours sur le blog [a https://www.toupie.org/Biais/Probleme_induction.htm]

[ intelligence artificielle ] [ surhumaine compréhension ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

translation

Lisez le texte relatif au sixième trait du neuvième hexagramme : "la femme est mise en danger par la persévérance" (Wilhelm). Cette fameuse persévérance se rapporte au même caractère (tchen), signifiant droiture ou pureté, que l'on trouve au début du Yi King. On peut aussi se demander pourquoi cette persévérance est un risque pour une femme... En revanche, ici, Philastre a bien compris qu'il ne s'agit plus de "perfection" mais de "pureté". Pour ma part, j'aurais tendance à préciser "chasteté"...
Voyez au quinzième hexagramme, le cinquième trait (bien saisi par Philastre et par Harlez) où nous pouvons lire : sans richesse se servir de son voisinage. Wilhelm non seulement intervertit les phrases, mais inverse le sens en traduisant : "Ne pas se vanter de sa richesse auprès de son prochain"... De même, il traduit "voie du ciel" (sixième trait du vingt-sixième hexagramme) là où n'est pas écrit "tao" (voie) mais '"influence", comme l'a bien vu Philastre. Observez le premier trait du trente-cinquième hexagramme, là où je lis "générosité" et Philastre " magnanimité", Wilhelm choisit "demeurer abandonné". autre contresens, le "rire" au premier trait du quarante-cinquième hexagramme. On aura compris qu'il vaut mieux choisir une traduction qui a vieilli dans son style un peu suranné (Philastre) que celle plus moderne, psychologique et plus accrocheuse de Wilhelm, pourtant la plus connue et la plus réputée.
Alors qu'un connaisseur comme Marcel Granet signalait en toute vérité bonne à dire que la civilisation chinoise était caractérisée par la formule "ni Dieu, ni Loi", le pasteur Wilhelm, dans sa version bien occidentalisée, dès le premier hexagramme affirme que le ciel est "Dieu le souverain suprême". Or, il n'y a jamais eu de monothéisme (typique des gens du Livre) dans l'histoire de la Chine. Même plus tard, les nombreux "dieux" taoïstes (du dieu des fossés au dieu des latrines...) sont de multiples énergies différentes qui ne renvoient pas au "Seigneur Dieu" de Wilhelm.
Autres exemples. Au deuxième trait du troisième hexagramme, il s'agit de mariage et nous lisons que le jeune fille vierge "n'est pas accordée" alors que le bon pasteur traduit : "Elle n'engage pas sa foi"... Au quatrième trait du douzième hexagramme, Wilhelm traduit "bonheur" par "bénédiction". Toujours des thèmes religieux qui n'existent pas dans l'original. Au commentaire de l'image du quarantième hexagramme, il traduit "pardonne les fautes et absout le péché", alors que "péché" n'existe pas en Chine et qu'il suffisait de dire "comprend et pardonne les fautes". Sans parler de la pudibonderie chrétienne où "fesses" devient "cuisses" (troisième trait du quarante-quatrième hexagramme). Sans oublier toutes ses notes avec citations des... Évangiles. Même les jésuites, qui se sont passionnés pour la traduction chinoise, n'auraient jamais osé soutenir de telles traductions conditionnées par la croyance monothéiste.

Auteur: Daniel Giraud

Info: Yi King : Texte et interprétation, in Traductions et trahisons

[ manipulation ] [ nord-sud ] [ interprétation ] [ transposition ]

 

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