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auto-observation

Dans un admirable texte où Michaux décrit "le dépouillement par l’espace", l’on trouve ces lignes : "Le voyageur était émerveillé. Le participant était brassé. Cependant l’observateur incorruptible assistait. Telles étaient les trois faces de celui qui pourtant ne se sentait plus personne." L’observateur incorruptible est partout présent chez Henri Michaux. Tous les feux d’artifice, tous les désastres, toutes les dérives internes, il les vit avec le souci de les percevoir, d’en prendre consignation. Il sauvegarde à tout prix une faculté vigile qui, dans le pire dérèglement de la perception, parvient encore à enregistrer l'expérience traversée, pour en donner, après coup, dans une réminiscence aiguë, la description complète. L’écriture, la peinture deviennent ainsi chez Michaux des expériences secondes, mais sans lesquelles l’expérience première serait demeurée improductive : expériences où l'ivresse est revécue lucidement (et qui attestent qu'au sein même de l’ivresse une lucidité veillait) ; expériences qui récupèrent une aventure antécédente demeurée jusque-là inexprimée ; relation narrative développée à distance d’une épreuve révolue, mais où s’engage une nouvelle épreuve, une nouvelle aventure : celle de la narration écrite ou peinte. 

Auteur: Starobinski Jean

Info: "H M : témoignage, combat, rituel", Catalogue illustré de l’exposition, Galerie Engelberts, Genève, 1966. En référence au chapitre V. des Grandes épreuves de l’esprit, op. cit., p. 377.

[ triade ] [ témoignage ] [ création ] [ beaux-arts ]

 
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excréments

Pouiii : Je me demande : quand on a la chiasse dans l’espace, est ce que ça prend une forme sphérique ou est-ce que la consistance de cette dernière (un peu molle mais pas aussi fluide qu’un liquide) l’en empêchera et ça fera un cylindre ou une forme bizarre ? Blinght : Ben, je dirai que le mec qui va pousser ne va pas tout lâcher en un bloc, ça sera plutôt un ou plusieurs jets et à priori il n’y aura rien sur le trajet de la giclée, donc le phénomène de coalescence se fera pas entre toutes les gouttes parce qu’entre la première poussée et la suite, il peut se passer quelques secondes où les premiers morceaux/gouttes seront déjà loin… Pouiii : Ouai mais si y’a un gros morceau devant, genre le mec il avait un bouchon et après ça coule, l’attraction du bouchon va attirer tout ce qui vient derrière, non ? Blinght : … Blinght : Bravo, tu viens d’inventer la comète de merde… Blinght : Au passage, c’est particulièrement dégueulasse comme discussion.

Auteur: Internet

Info: https://danstonchat.com/latest.html

[ merde ] [ SHTF ] [ question ] [ dégoûtant ] [ nauséabond ] [ diarrhée ] [ dysenterie ]

 

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Internet sémantique

C’est que le monde a profondément changé, mais les interprètes et les traducteurs ont encore du mal à suivre la marche forcée de la technologisation. La spécialisation est devenue reine (90 % des traductions) et la technologie a, en effet, tout chamboulé. Il n'y a plus que les passionnés du verbe pour traduire de la littérature à longueur de journée. Les champs d’intervention du traducteur ont considérablement évolué depuis les années 1990. Tout d’abord, les médias ont envahi l’espace culturel, à l’échelle nationale et internationale, transformant le traducteur en "médiateur" au sens propre. Ensuite, l’Internet a créé une révolution des mœurs et des usages langagiers qui a poussé le traducteur à chasser sur les terres des communicateurs, avant de se spécialiser dans la localisation et l’adaptation des sites web. Enfin, le flux permanent et incommensurable d’informations dans toutes les langues du monde a rendu indispensable la tâche de veille multilingue : le traducteur devient peu à peu l’œil et la main invisible de Big Brother. Plus que jamais, il doit contrôler sa "pulsion traductrice" et s’en tenir à une éthique positive.

Auteur: Berman Antoine

Info: In, Introduction à la traductologie. Penser la traduction : hier, aujourd'hui, demain de Mathieu Guidère, 2008

[ transpositions ] [ translangues ]

 

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rapport à la nature

Le premier [tableau], œuvre de Grant Wood, s’intitule "Young Corn" ("Jeune maïs"). Les paysages d’une Amérique rurale – avant l’explosion de la mécanisation et la constitution d’immenses exploitations – que Wood, natif et habitant de l’Iowa, a souvent pris pour matière de ses œuvres, n’ont rien de sauvage. On est très loin du wild. Au premier plan de Young Corn, l’espacement régulier des plants de maïs sur le champ labouré témoigne de l’emprise humaine sur la terre. Plus loin la route, les haies, les clôtures, les personnages qui prennent soin des plantes… En même temps, les courbes féminines du terrain sont là pour rappeler qu’avant de domestiquer la nature, nous en sommes issus, et que c’est elle qui nous nourrit. Ici, l’action humaine est moins arrachement à la nature que collaboration avec elle. Très différent est le paysage peint par Charles Sheeler dans American Landscape ("Paysage américain"). Là, plus question de collaboration : toute trace de l’existence de la nature avant l’intervention de l’homme est vouée à disparaître.

Auteur: Rey Olivier

Info: Dans "Leurre et malheur du transhumanisme", page 22

[ comparaison picturale ] [ humain-nature ] [ asservissement ] [ humilité ] [ agriculture ]

 
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soufisme

Selon l’islamologue universitaire Abd’Allâh Penot, le Barzakh est "littéralement "ce qui se tient entre", "ce qui sépare" ou "ce qui combine et unit" ; par extension, ce terme désigne le lieu de confluence des deux mondes. […] cette notion a une racine coranique (Coran, S.18, V.60) : le confluent des deux mers (majma’al-bahrayn) y est le symbole du monde intermédiaire dans lequel se réunissent les réalités supérieures et inférieures". Le Barzakh désigne précisément cette "jonction des deux mers" où interfèrent la réalité absolue et le néant absolu et c’est la raison pour laquelle il s’assimile en puissance au domaine subtil de la "Toute-possibilité" incluant les essences principielles et archétypales des êtres manifestés, tout en constituant les états contingents de l’Essence divine. Ce domaine où interfèrent les réalités est également nommé Mundus Imaginalis par Henry Corbin : le "pays du non-où" royaume des corps subtils que désigne la notion de "Huitième climat", c’est le lieu où les influences spirituelles prennent corps et où les corps se spiritualisent, lieu insaisissable enfin situé hors des frontières géographiques connues, au-delà même de l’espace et du temps.

Auteur: Anonyme

Info: Dans "Les magiciens du nouveau siècle"

[ monde imaginal ] [ hors septénaire ] [ astral ]

 
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autodiscipline

Les vœux de chasteté, de pauvreté et d’obéissance réduisent l’adulte aux conditions de l’enfance ; l’inédie, faculté de vivre sans nourriture –à bien distinguer de l’anorexie mentale-, évoque un retour à l’état fœtal ; la lévitation fait flotter le corps en l’air comme un embryon dans le liquide amniotique, et la grande extase biostatique rappelle le statut de l’œuf à l’instant de la fécondation. En réalité, ce pèlerinage aux sources n’est pas une régression mais un moyen d’échapper à la tyrannie hormonale, à la faim, à la pesanteur, et, par la voie d’émergence de facultés métapsychiques, aux contraintes de l’espace, du temps et du mouvement, non par volonté de puissance mais par vocation spirituelle. L’ascèse mystique double le cycle normal de la vie en lui superposant un second cycle qui progresse en sens inverse pour lui imprimer une tension génératrice d’énergie. […] C’est de l’écart entre le courant normal de la probabilité entropique et le contre-courant ascétique de l’improbabilité syntropique* que surgissent les ressources nécessaires à l’éclosion des phénomènes paranormaux de l’anthropologie mystique, signes de l’émergence de mutations vers une bio-psychologie supérieure qui mérite le nom d’ "hagiologie**".

Auteur: Lobrichon Guy

Info: Dictionnaire de l'extraordinaire chrétien. *Ensemble, en même temps. **Discours sur les saints et les choses saintes

[ religion ] [ abstinence ] [ ascètes mystiques ] [ prana ] [ fluide vital ]

 
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triade

Certaines expériences [...] me remplissaient de la certitude immédiate qu’il existait un ordre supérieur de réalité et que lui seul conférait tout son sens à l’existence. [...] Le monde étroit de la perception sensorielle constituait le "premier ordre (de réalité)"; ce monde perceptuel était lui-même enveloppé du monde conceptuel, qui recelait des phénomènes non directement percevables tels que la gravité, les champs électromagnétiques et l’espace courbe. Ce "deuxième ordre de réalité" comblait les vides et donnait un sens à l’hétérogénéité absurde du monde sensoriel. De la même manière, le "troisième ordre de réalité" enveloppait, interpénétrait le second et lui donnait un sens. Il comportait des phénomènes "occultes" qui ne pouvaient être ni approchés, ni expliqués à un niveau sensoriel ou conceptuel, mais qui les envahissaient tout de même, à l'occasion, tels des météorites perçant la voûte céleste de l’homme primitif. De même que l’ordre conceptuel faisait ressortir les illusions et les distorsions dues aux sens, ainsi le "troisième ordre" révélait-il que le temps, l’espace et la causalité n’étaient que des illusions d’optique d’un niveau supérieur, tout comme l’isolement, la séparation et les limites spatio-temporelles du soi.

Auteur: Koestler Arthur

Info: Invisible Writing

[ existence ]

 

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péchés capitaux

L'Orgueil et sa bâtarde, la Colère, se laissent brouter par leurs flatteurs ; la pacifique Envie lèche l'intérieur des pieds puants de l'Avarice, qui trouve cela très bon et qui lui donne des bénédictions hypothéquées avec la manière de s'en servir ; l'Ivrognerie est un Sphinx toujours pénétré, qui s'en console en allant se soûler avec ses Œdipes ; la Luxure, au ventre de miel et aux entrailles d'airain, danse, la tête en bas, devant les Hérodes, pour qu'on lui serve les décapités dont elle a besoin, et la Paresse, enfin, qui lui sort du vagin comme une filandre, s'enroule avec une indifférence visqueuse à tous les pilastres de la vieille cité humaine.

Mais l’Amour écume au seul mot de partage et la jalousie est sa maison. C’est un colimaçon sans patrie, qui se repaît, sans convives, dans sa spirale ténébreuse. Il y a des yeux à l’extrémité de ses cornes et, si légèrement qu’on les effleure, il rentre en lui-même pour se dévorer. En même temps, il est ubiquitaire, quant au temps et quant à l’espace, comme le vrai Dieu dont il est la plus effrayante défiguration.

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "Le Désespéré", Livre de poche, 1962, pages 118-119

[ personnifiés ] [ liste actualisée ] [ amour divin-amour bourgeois ]

 

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surnaturel

Les vœux de chasteté, de pauvreté et d’obéissance réduisent l’adulte aux conditions de l’enfance ; l’inédie, faculté de vivre sans nourriture - à bien distinguer de l’anorexie mentale -, évoque un retour à l’état fœtal ; la lévitation fait flotter le corps en l’air comme un embryon dans le liquide amniotique, et la grande extase biostatique rappelle le statut de l’œuf à l’instant de la fécondation. En réalité, ce pèlerinage aux sources n’est pas une régression mais un moyen d’échapper à la tyrannie hormonale, à la faim, à la pesanteur, et, par la voie d’émergence de facultés métapsychiques, aux contraintes de l’espace, du temps et du mouvement, non par volonté de puissance mais par vocation spirituelle. L’ascèse mystique double le cycle normal de la vie en lui superposant un second cycle qui progresse en sens inverse pour lui imprimer une tension génératrice d’énergie. […] C’est de l’écart entre le courant normal de la probabilité entropique et le contre-courant ascétique de l’improbabilité syntropique que surgissent les ressources nécessaires à l’éclosion des phénomènes paranormaux de l’anthropologie mystique, signes de l’émergence de mutations vers une bio-psychologie supérieure qui mérite le nom d’ " hagiologie ".

Auteur: Lobrichon Guy

Info: Dictionnaire de l'extraordinaire chrétien

[ saints ]

 

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évolution

Un aspect négligé de la question, enfin. Tu te demandes ce qui a fait tomber en désuétude le message amoureux, et tu en rends responsable la médicalisation des souffrances. Est-ce vraiment tout ? A mon sens, c’est aussi une affaire de technologie. La poésie amoureuse s’effondre au XXe siècle, quand l’écrit, sa lenteur d’acheminement et le caractère partiel de sa représentation du réel sont concurrencés par les communications instantanées (le téléphone) et l’image exhaustive (la photographie). Du moment où l’instantané est redevenu écrit, nous avons recommencé à nous érotiser les uns les autres par messages textuels. L’omniprésence des autres sur le réseau redonne une place paradoxale à la lyrique amoureuse. De fait, la surprésence virtuelle aboutit à un sentiment d’absence impossible à apaiser. L’espace de ce qu’il y a à dire à l’autre grandit sans cesse, avec la réduction des
écarts temporels de communication. Il est certain que les messages ne remplacent pas les corps. L’absence prend juste un nouveau tour, et la manière de s’en plaindre, et la manière d’en souffrir. Il y a un sophisme torturant au coeur des technologies numériques : puisque nous pouvons communiquer tout le temps, comment pourrions-nous nous manquer ?

Auteur: Lucbert Sandra

Info: La Toile

[ rapports humains ] [ trop-plein ] [ téléphone ]

 

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