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crépuscule

Le dernier jour fut gris et rose, d'un gris d'ombre plate, d'un rose chancreux. L'année, minime fragment temporel, est maintenant éparpillée en un mouvement centrifuge d'étoile, en un motif qui ne peut être saisi que par la force de sa propre dispersion. 1er janvier. Chaque jour est un arbre qui tombe. Comme si une voix m'avait éveillée par ces mots. Ma propre voix, celle de mes plus secrètes cellules, celle des oracles et des rêves, celle qui clame dans les ivresses et chuchote dans les agonies. Chaque jour est un arbre qui tombe. Et j'ai vu le déclin du jour et la chute de l'arbre...

Auteur: Wittkop-Ménardeau Gabrielle

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[ nouvel-an ]

 

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inspiration

L'autre moi, qui ne voulait pas se noyer, est allé sous la mer et y est resté longtemps. Elle a fini par faire surface près du Japon et les gens lui ont fait des cadeaux, mais elle avait passé tant de temps sous la mer qu'elle ne les a pas reconnu. C'est une sournoise. Nous communions surtout de nuit. La Nuit. Porteuse de rêves et de cauchemars et vectrice de présages qui bousculent la musique des mots. Au matin, la peur de la voir partir est très réelle et alarmante. Jusqu'au tremblement. Non pas qu'elle s'en soucie. Elle est la muse. Je suis le messager.

Auteur: O'Brien Edna

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[ nocturne ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dialogue

Le langage est une peau: je frotte mon langage contre l’autre. C’est comme si j’avais des mots en guise de doigts, ou des doigts au bout de mes mots. Mon langage tremble de désir. L’émoi vient d’un double contact : d’une part, toute une activité de discours vient relever discrètement, indirectement, un signifié unique, qui est " je te désire ", et le libère, l’alimente, le ramifie, le fait exploser (le langage jouit de se toucher lui-même) ; d’autre part, j’enroule l’autre dans mes mots, je le caresse, je le frôle, j’entretiens ce frôlage, je me dépense à faire durer le commentaire duquel je soumets la relation.

Auteur: Barthes Roland

Info: Fragments d'un discours amoureux, “ L’entretien “

[ plaisir ] [ parlêtre ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

deuil

Car lui donner un nom revient à le circonscrire. Comme si certaines choses n'étaient pas le désert. J'essaie d'imaginer d'autres lieux, mais c'est impossible. Parfois, les mots de mère n'ont pas de sens pour moi, ce qui ne les empêche pas d'être importants. Maintenant qu'elle n'est plus là, il ne me reste que ses mots.
Désert en est un. Elle le détestait, car elle avait connu d'autres choses, la pluie par exemple. Je crois que ces autres choses lui manquaient, comme elle me manque. Une chose ne peut vous manquer que si vous l'avez connue. je ne peux pas détester le désert. Je n'ai rien connu d'autre.

Auteur: Pajares Santiago

Info: Imaginer la pluie, Actes Sud, p. 11

[ mémoire ]

 

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lire

La plupart des chercheurs s’entendent désormais sur des conceptions interactives qui font intervenir simultanément l’analyse perceptive des stimuli visuels et les multiples connaissances du lecteur (connaissances sémantiques, syntaxiques, orthographiques, alphabétiques, phonologiques) pour faciliter la reconnaissance des mots. […] Dans les méthodologies interactives, la "leçon de lecture" est avant tout une lecture collective de texte. Elle met en scène, sous la tutelle du maître, les activités cognitives complexes qui constituent l’acte de lecture afin qu’elles soient progressivement reconstruites puis intériorisées par chaque élève. En d’autres termes, le maître incite à réaliser successivement, lentement et collectivement, les actions que les élèves devront ensuite mettre en œuvre simultanément, rapidement et individuellement.

Auteur: Goigoux Roland

Info: 2003, p. 15

[ apprentissage ] [ inclusivité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

croyance

- Vous allez encore plus loin dans votre livre, parlez d'expérimentation du numineux, du transcendant. Qu'est-ce que cela signifie pour vous?
- C'est plus personnel. C'est juste ce que je ressens souvent - je ne sais pas - c'est très difficile de parler. Je ne peux pas vraiment le décrire. Je sens simplement que l'univers est rempli de sens. Je le vois partout et je me rends compte que c'est ma psychologie particulière, ma forme d'esprit. Je comprends parfaitement que d'autres personnes ne l'aient pas. Moi je l'ai. Très difficile d'expliquer d'où ça vient. J'ai juste cette ferme conviction et l'expérience de la numiosité. Difficile à mettre en mots.

Auteur: Koch Christof

Info: sur www.theatlantic.com en août 2012

[ indicible ] [ mystique ]

 

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femmes-par-femme

Il devint une présence fugace dans sa vie. Elle fantasmait sur lui plus ou moins tous les jours, en général pendant qu'elle passait l'aspirateur. Elle gagnait sa vie comme femme de ménage et la rêvasserie constituait une part vitale du bonheur que lui procurait ce job. Ne sachant rien de lui en dehors de son goût pour la drogue et les livres de la bibliothèque, elle pouvait laisser libre cours à ses rêveries. Elle lui prêtait un accent espagnol, un brevet de pilote, un talent dans le maniement des mots. Elle le costumait de différentes manières uniforme UPS, blouse de laboratoire, cuir moto - et lui inventait des monologues intéressants.

Auteur: Beagin Jen

Info: On dirait que je suis morte. P. 12, Buchet-Chastel, 2019

[ phantasmant ] [ rêvassant ] [ s'attachant ] [ gambergeant ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

perdu

On devrait enfin cesser de se laisser abuser par les mots. Le peuple peut bien croire, à la rigueur, que la connaissance va au fond des choses, mais le philosophe lui doit se dire : "Si j'analyse le processus qu'exprime la préposition "je pense", j'obtiens toute une série d'affirmations téméraires qu'il est difficile, peut-être impossible de fonder; par exemple que c'est moi qui pense, qu'il faut qu'il y ait quelque chose qui pense, que la pensée est le résultat de l'activité d'un être conçu comme cause, qu'il y a un "je", enfin que ce qu'il faut entendre par pensée, est une donnée bien établie. Que je sais ce qu'est penser.

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Par-delà le bien et le mal

[ plus rien à quoi se raccrocher ]

 

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élocution

Il parlait avec volubilité, mais en même temps avec une grande assurance et sans chercher ses mots. Malgré sa précipitation, ses idées étaient nettes, précises et bien définies, et ce trait frappait particulièrement ses auditeurs. Sa prononciation était extraordinairement claire, ses paroles tombaient comme de gros grains uniformes, toujours soigneusement choisies et préparées d’avance pour toutes les occasions. Au début, cela plaisait, mais ensuite on se sentait agacé, et précisément par cette articulation trop nette, par ce débit rapide et régulier. On finissait par se figurer qu’il devait avoir une langue d’une forme toute particulière, une langue extraordinairement mince et longue, munie d’une pointe effilée, d’un rouge vif et toujours en mouvement.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: "Les démons", trauction de Boris de Schloezer, éditions Gallimard, 1955, page 279

[ énonciation ] [ éloquence ] [ serpent ] [ description ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

dépotoir

Par moments, elle suspend sa lecture et laisse ses yeux dériver au-dessus de la décharge. Les sacs lui apparaissent alors tels des livres échoués. Des histoires, des témoignages fragmentés, des instants contenant ce qui a été mangé, bu, porté, désiré, jeté après usage. Il y a en eux des portions pourrissantes de vies ordinaires qui achèvent de se désagréger et sur lesquelles on marche. Là aussi, on trouve des mots. Ceux des journaux, des lettres, des cartes postales, des affiches, des carnets, toute une existence de vocables utiles ou désuets, oubliés, méprisés, servant à emballer les épluchures, les rognures d'ongles, les poils et les cheveux, des des mots déchirés, froissés, à moitié brûlés.

Auteur: Zukerman David

Info: San Perdido

[ décharge en plein air ]

 

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Ajouté à la BD par miguel