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économie

(Alors qu'on pense que la Grèce vit ses derniers soubresauts à l'intérieur de l'Europe)
Je pense comme vous que c'est très simple. Peut-être encore plus.

Un peu comme si la mort était en train de bouffer la vie.

Les vieux, retraités, défendent mordicus, via le système financier actuel, leurs retraites, qui sont "capitalisées". Il y a une terreur grandissante, qui vient le plus fort de l'Allemagne pour ce qui concerne l'Europe, et encore plus des USA.

Maintenant la panique va commencer à s'installer parce qu'on voit "aussi" les retraites qui commencent à baisser.

Ces gens âgés, qui votent, et sont aux commandes, doivent réviser le système mais ils sont souvent incapables. Parce qu'il leur faut appréhender cette chose difficile : envisager que leur niveau de vie futur passera de manière radicale à la baisse. Ils sont devenus égoïstes, trop habitués au confort et on les comprend. J'en suis presque un.

Actuellement les vieux sont en train de tuer les jeunes sans états d'âme. Mais quand 30% de la population jeune aura passé quinze ans au chômage, chiffres qui se font concrets maintenant, les conséquences pour la société seront terribles. Nous sommes au début de ce processus.

C'est affreux à dire mais je pense vraiment que les jeunes sont plus importants à préserver que les retraités. Peut-être est-ce un effet de mon pessimisme naturel, mais je perçois clairement que notre civilisation occidentale, par déficit d'anticipation économique et démographique, se trouve devant ce choix diabolique.

On pourrait user du même raisonnement en remplaçant vieux par occident et jeunes par pays émergents.

Et ne je parle pas même des ressources limitées de la planète, ni de leur mauvaise utilisation.

Que la grande amibe nous garde.

Auteur: Mg

Info: 10 février 2012

[ politique ]

 

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musique

Samedi, après votre départ, nous errâmes tristes, les yeux pleins de larmes, à travers le salon dans lequel quelques minutes auparavant vous étiez encore parmi nous. Mon père arriva peu après, désolé de n'avoir pu vous faire ses adieux : ma mère pleurait et parlait sans cesse de son fils Frédéric (ainsi qu'elle vous appelait). Et mes frères ! Félix était complètement abattu : quant à Casimir, il s'efforçait de plaisanter pour nous distraire, mais cela ne lui réussissait pas, car lui-même ressemblait à un Pierrot débitant ses farces, la gorge serrée par les sanglots. Mon père se moquait de nous, voulant paraître gai, mais c'était seulement pour ne pas pleurer. A onze heures, notre professeur de chant arriva ; la leçon n'avait pas d'entrain, aucun de nous ne pouvait chanter. Nous nous sommes mis à parler de vous. Félix me pria de jouer votre valse (la dernière oeuvre que vous nous avez laissée) nous étions tous heureux : mes frères de l'écouter et moi de la jouer, car cela nous rappelait le cher absent. J'ai porté cette valse chez le relieur ; il a ouvert de grands yeux à la vue d'un simple feuillet, mais il ne pouvait en deviner l'auteur. A table, personne ne mangea ; tous les yeux se portaient constamment sur votre place, restée vide et ensuite sur le "coin de Fritz". Votre chaise est toujours à la même place ; elle y restera, très probablement aussi longtemps que nous habiterons ici.
Le soir, on nous conduisit chez notre tante, pour échapper à la tristesse de la première soirée passée sans vous. Papa nous rejoignit bientôt, disant qu'il lui était impossible, de rester ce jour-là à la maison. C'était pour nous un véritable soulagement de fuir le lieu qui nous rappelait sans cesse l'ami qui était parti loin de nous.

Auteur: Wodzinska Maria

Info: sa lettre adressée à Chopin après son départ à Paris, ils ne se reverront pas, et qui fait mention de la 9ème valse, la valse de l'Adieu

[ romantisme ] [ séparation ]

 

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guerre nucléaire

Le monde est ce qu’il est, c’est-à-dire peu de chose. C’est ce que chacun sait depuis hier grâce au formidable concert que la radio, les journaux et les agences d’information viennent de déclencher au sujet de la bombe atomique. On nous apprend, en effet, au milieu d’une foule de commentaires enthousiastes, que n’importe quelle ville d’importance moyenne peut être totalement rasée par une bombe de la grosseur d’un ballon de football. Des journaux américains, anglais et français se répandent en dissertations élégantes sur l’avenir, le passé, les inventeurs, le coût, la vocation pacifique et les effets guerriers, les conséquences politiques et même le caractère indépendant de la bombe atomique. Nous nous résumerons en une phrase : la civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie. Il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l’utilisation intelligente des conquêtes scientifiques.

En attendant, il est permis de penser qu’il y a quelque indécence à célébrer ainsi une découverte, qui se met d’abord au service de la plus formidable rage de destruction dont l’homme ait fait preuve depuis des siècles. Que dans un monde livré à tous les déchirements de la violence, incapable d’aucun contrôle, indifférent à la justice et au simple bonheur des hommes, la science se consacre au meurtre organisé, personne sans doute, à moins d’idéalisme impénitent, ne songera à s’en étonner.

Ces découvertes doivent être enregistrées, commentées selon ce qu’elles sont, annoncées au monde pour que l’homme ait une juste idée de son destin. Mais entourer ces terribles révélations d’une littérature pittoresque ou humoristique, c’est ce qui n’est pas supportable.

Déjà, on ne respirait pas facilement dans ce monde torturé. Voici qu’une nouvelle angoisse nous est proposée, qui a toutes les chances d’être définitive. On offre sans doute à l’humanité sa dernière chance.

Auteur: Camus Albert

Info: 8 août 1945, après le bombardement d'Hiroshima

[ critique des discours ] [ barbarie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

quête

Nous autres microbes avons réalisé au cours du temps que nous vivions sur une sphère posée dans l'espace. Puis la notion de pôles apparut, la terre se retrouva avec un axe de rotation, le pôle nord en haut, le pôle sud en bas. Est-ce ainsi posé de manière subjective ? Pourquoi pas le sud en haut ?
Et ce deuxième axe, le soleil, pulsation centrale d'un insecte terre qui lui tourne autour de manière cyclique, sur une orbite conditionné par quelque hasard cosmique, sous tendu lui-même et explicité par des lois physiques humaines transitoires. Astre du jour avec ses humeurs, coups de chaud, éruptions électro magnétiques... et son cortège de planètes en orbites, presque toutes sur le même plan. L'ensemble avec l'aspect graphique d'un atome géant, un parmi les 200 millards de la galaxie, elle-même perdue parmi une infinité d'autres ?
Quelle sera la prochaine avancée dans la représentation spatiale des hommes et de leur vaisseau mère? Quelle sera celle donnée par leur quête des fondements de la matière ? Serons-nous appelé à véritablement agrandir cette connaissance intérieure qui, que ce soit vers l'infiniment grand ou le minuscule ultime, apparait de plus en plus comme une démonstration de nos limites... ou le miroir de nos cerveaux ?
Ou devrons-nous trouver la voie hors du chemin d'une étude cartésienne de la matière minérale et ce prisme de nos perceptions étriquées ?
Parce que par exemple, dans l'histoire des sciences, nous sommes passé d'une physique bien carrée... pour arriver au mur tout aussi complexe de la biologie, de moins en moins réductible à de simples causes/conséquences...
Ainsi la génétique nous à permis de creuser et d'affiner, sans arriver à quitter les démonstrations "mécanistes"... Multipliant les incertitudes
Avec ce trou béant en biophysique.
Bon. Disons qu'on arrive à avancer sensiblement dans notre compréhension de ces choses.
Alors ensuite : on quitte la matière pour de bon, on se met sur un autre plan ?

Auteur: Mg

Info: 27 mai 2012

[ interrogation ] [ question ]

 

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sociétés secrètes

En ce qui concerne les premiers [les Illuminés de Bavière], les fondateurs sont connus, et l’on sait de quelle façon ils ont élaboré le "système" de leur propre initiative, en dehors de tout rattachement à quoi que ce soit de préexistant ; on sait aussi par quels états successifs sont passés les grades et les rituels, dont certains ne furent d’ailleurs jamais pratiqués et n’existèrent que sur le papier ; car tout fut mis par écrit dès le début et à mesure que se développaient et se précisaient les idées des fondateurs, et c’est même là ce qui fit échouer leurs plans, lesquels, bien entendu, se rapportaient exclusivement au domaine social et ne le dépassaient sous aucun rapport. Il n’est donc pas douteux qu’il ne s’agit là que de l’œuvre artificielle de quelques individus, et que les formes qu’ils avaient adoptées ne pouvaient constituer qu’un simulacre ou une parodie d’initiation, le rattachement traditionnel faisant défaut tout autant que le but réellement initiatique était étranger à leurs préoccupations. Si l’on considère au contraire le Carbonarisme, on constate, d’une part, qu’il est impossible de lui assigner une origine "historique" de ce genre, et, d’autre part, que ses rituels présentent nettement le caractère d’une "initiation de métier", apparentée comme telle à la Maçonnerie et au Compagnonnage ; mais, tandis que ceux-ci ont toujours gardé une certaine conscience de leur caractère initiatique, si amoindrie soit-elle par l’intrusion de préoccupations d’ordre contingent, et la part de plus en plus grande qui leur a été faite, il semble bien (quoiqu’on ne puisse jamais être absolument affirmatif à cet égard, un petit nombre de membres, et qui ne sont pas forcément les chefs apparents, pouvant toujours faire exception à l’incompréhension générale sans en rien laisser paraître) que le Carbonarisme ait poussé finalement la dégénérescence à l’extrême, au point de n’être plus rien d’autre en fait que cette simple association de conspirateurs politiques dont on connaît l’action dans l’histoire du XIXe siècle.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Aperçus sur l'initiation", Éditions Traditionnelles, 1964, page 84

[ pseudo-initiatique ] [ temporelles ] [ profanes ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

Islam

L'âme bédouine est essentiellement mélomane ; ses aspirations, ses mouvements, ses élans, se traduisent dans une expression musicale rythmée : le vers arabe dont le mètre sera le pas précipité ou long du chameau. La prosodie arabe est elle-même d'essence bédouine et le génie littéraire arabe trouvera naturellement son expression dans la poésie.
(...)
Cette langue mélodieuse, à travers laquelle fusent les hennissements des coursiers, se répercute le cliquetis des armes "en acier hindou", et où tonne, ici et là, le cri de guerre des Futyân, exprimera surtout l'exaltation épique d'un Antar ou l'ivresse lyrique d'un Imrou' El-Qays.
(...)
Elle n'exprime aucune hantise mystique ou métaphysique. Elle ignore les subtilités de la dialectique et les abstractions de la pensée philosophique, scientifique ou religieuse. Sa terminologie est celle qui correspond aux besoins simples de la vie extérieure et intérieure d'un Bédouin, non pas d'un sédentaire.
(...)
Tels sont les caractères généraux de cette langue djahilienne*, idolâtre, nomade et continentale, que le Coran va plier néanmoins à son génie propre pour exprimer une pensée universelle. Et d'abord, il adoptera pour l'expression de cette pensée une forme nouvelle : la phrase. Le verset coranique va reléguer le vers bédouin ; mais le rythme va y subsister quand même : il s'est libéré seulement du mètre, il s'est amplifié.
(...)
Naturellement, cette langue arabe, qui n'avait exprimé jusque-là que le génie des primitifs du désert, doit notablement s'enrichir pour répondre aux exigences d'un esprit placé désormais - et d'un seul coup - devant les problèmes métaphysique, juridique, social et même scientifique.
(...)
Or, un tel phénomène physiologique est unique dans l'histoire des langues : il n'y a pas eu pour la langue arabe une évolution progressive, mais quelque chose comme une explosion révolutionnaire aussi soudaine que l'était le phénomène coranique. La langue arabe est passée d'un seul bond du stade dialectal primitif à celui d'une langue techniquement organisée pour véhiculer la pensée d'une nouvelle culture et d'une nouvelle civilisation.

Auteur: Bennabi Malek

Info: pp. 217-219,*de l'époque pre-coranique

[ sémantique ] [ évolution ] [ désert ] [ littérature ]

 

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Le monde est comme un manège dans un parc d'attractions, et quand vous choisissez d'y monter, vous pensez que c'est réel parce que telle est la puissance de notre esprit. Le carrousel monte et descend, tourne et tourne, il procure des sensations fortes, il est très coloré, très bruyant, et c'est amusant pendant un certain temps. Beaucoup de gens y ont passé beaucoup de temps, et puis, ils commencent à se demander, "Hé, c'est réel tout ça, ou est-ce juste un manège ?". Et d'autres personnes se souviennent, et elles reviennent vers nous en disant, "Hey, ne vous inquiétez pas ; n'ayez pas peur, jamais, ce n'est qu'un tour de manège". Et puis... on tue ces gens. "Faites-le taire ! J'ai beaucoup investi dans ce manège, faites-le taire ! Regarde mon inquiétude et les rides que ça me fait, regarde mon gros compte en banque, et ma famille. C'est donc bien réel tout ça."

Ce n'est qu'un tour en carrousel. Mais on tue toujours les gentils qui essaient de nous dire ça, vous avez remarqué ? Et on laisse les démons se déchaîner... Mais peu importe, vu que c'est juste un tour. Et on peut en changer quand on veut. C'est seulement un choix.

Pas d'effort, pas de travail, pas d'emploi, pas d'économies d'argent.

Juste un simple choix, en ce moment même, entre la peur et l'amour. Les yeux de la peur veulent que vous mettiez de plus gros verrous sur vos portes, que vous achetiez des armes, que vous vous enfermiez. Les yeux de l'amour, au contraire, nous voient tous comme un seul être. Voici ce que nous pouvons faire pour changer le monde, dès maintenant, en un meilleur moment. Prenez tout l'argent que nous dépensons en armes et en défense chaque année et dépensez-le plutôt pour nourrir, habiller et éduquer les pauvres du monde ; ça financerait le tout  de nombreuses fois, sans exclure aucun être humain, et nous pourrions explorer l'espace, ensemble, à la fois intérieur et extérieur, pour toujours, en paix. 

Auteur: Hicks Bill

Info: Hick terminait souvent ses spectacles avec ce genre de discours

[ utopie ] [ espérance ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

véhicule

Déjà, aux premiers temps de la civilisation, on avait remarqué combien les formes nouvelles des machines rompaient violemment avec les traditions artistiques du passé et rappelaient, au contraire, les créations de la nature.

L’automobile avait été le premier instrument d’usage courant donnant quelques indications en ce sens. Aux temps barbares on s’était imaginé de concevoir l’automobile un peu à la manière d’un temple grec ou d’un meuble Louis XV ; volontiers, on eût dissimulé ses parties mécaniques sous une carrosserie de style rappelant un navire romain ou une chaise à porteurs, et les projets les plus fantastiques furent alors réalisés. Il fallut l’intervention de la nécessité pour que l’on comprît combien cette conception était vieillotte et s’appliquait mal aux idées nouvelles.

Les voitures de course, aux prises avec les exigences immédiates de la vitesse, furent les premières à indiquer la voie qu’il fallait suivre ; les artistes les qualifièrent tout d’abord de monstres ; puis, petit à petit, se dégageant des préjugés anciens, ils en célébrèrent l’harmonie nouvelle et l’impérieuse beauté.

Et bientôt, lorsque l’automobile eut conquis sa forme nouvelle, grâce aux seules indications de l’empirisme, on comprit un beau jour, qu’elle réalisait tout simplement, sans que l’on y prît garde, la structure logique et complète d’un animal nouveau.

Depuis la tête, avec ses yeux, jusqu’à la noire évacuation de l’échappement, l’automobile se comportait comme un simple animal, avec les mêmes faiblesses, les mêmes défaillances, la même fièvre à certaines heures du jour, la même reprise de force à la tombée de la nuit, avec le cœur battant de ses soupapes, la colonne vertébrale de sa transmission, envoyant le mouvement aux pattes motrices d’arrière par l’intermédiaire d’un cardan en forme de bassin, tandis que les roues d’avant tâtaient le chemin. La circulation d’eau, la circulation d’huile, l’innervation électrique, autant de réseaux distincts, nécessités par la logique, indiqués impérieusement, comme si, dans toute construction, certaines lois naturelles exigeaient les mêmes formes, les mêmes procédés. L’être nouveau se distinguait des êtres naturels par l’idée de la roue et des engrenages, mais il ne s’en distinguait que par là.

Auteur: Pawlowski Gaston de

Info: Voyage au pays de la quatrième dimension, Flatland éditeur, 2023, pages 241-242

[ anthropomorphisme ] [ organismes ] [ organique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

forme littéraire

Il se trouve que le manga [japonais] constitue une réaction à la table rase engendrée par le largage des deux bombes atomiques sur l’Archipel. Ceci est explicite dans les mangas post-apocalyptiques (Gen d’Hiroshima, Akira, Violence Jack, Ken le survivant, etc.) mais s’avère être en réalité la toile de fond de l’ensemble de cette production. C’est ce que j’ai nommé "la faille généalogique" ou encore "le déficit d’origine" qui s’observe notamment à l’absence régulière des parents : Sangoku, le héros de Dragon Ball, est envoyé sur une planète étrangère ; Naruto pas plus que Luffy (One Piece) ne connurent directement leur père ; les Chevaliers du Zodiaque sont des orphelins élevés et entraînés par une fondation ; le père d’Olivier, le héros de Olive et Tom, marin et donc rarement présent ; l’on pourrait ainsi multiplier les exemples montrer l’absence de lien généalogique clairement institué est à la fois une allégorie de la table rase nucléaire, qui du passé tout efface, et la conséquence de la mort semée par l’explosion des bombes.

Cela signifie, de mon point de vue, que le manga possède une portée philosophique et anthropologique qui excède de loin la plate dimension de loisir que les consommateurs lui prêtent. Le manga n’est en aucun cas un analogue de la bande dessinée occidentale, et il serait temps de s’interroger sur les raisons de son succès planétaire auprès de la jeunesse. Pourquoi, en pleine postmodernité destructrice des grands récits modernes, les enfants, les adolescents et les jeunes adultes se précipitent-ils sur une production culturelle issue de la table rase nucléaire ? Je laisse ici la question en suspens et reprends mon cheminement.

Que ce soit sous une forme explicite ou métaphorique, les mangas mettent donc en scène un état de nature qui ne précède plus la civilisation mais lui fait suite, qui ne précède plus l’artifice du contrat social, mais fait suite à l’artificialisation intégrale de nos vies dans les sociétés industrielles ; ils dessinent tout simplement, et radicalement, le visage d’un monde d’où le principe généalogique fut banni. Ils forment ainsi le point de départ d’une réflexion sur la vie, ou la survie, après l’effondrement. 

Auteur: Rappin Baptiste

Info: https://frblogs.timesofisrael.com/abecedaire-de-la-deconstruction-ressourcement-ou-liquidation/

[ symptomatique ] [ transmission ] [ post-atomique ] [ palier historique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

science-fiction

Je viens de lire un long article sur l'homme de Neandertal, qui a été supplanté pas nous autres Sapiens sapiens il y a quelque dizaines de milliers d'années. Papier qui explique son plus grand cerveau par rapport au notre, sa culture finalement assez avancée... Et empli de spéculations quant à ses dispositions éventuelles pour le langage symbolique, et donc son intelligence imaginée, différente (supérieure ?) à la notre, etc...
Je m'imagine du coup que Neandertal s'est fait bouffer tout cru par un homo sapiens plus méchant/retors/avide.
Voilà un beau sujet de dissertation avec, sous-jacente, la problématique confrontation, très politique, entre les concepts de survie et d'éthique.
Et puis, l'esprit voletant, me voilà chez les projectionnistes, ces entités pilotes de notre monde, à la manoeuvre en arrière-plan de l'évolution.

Un jour, ils décidèrent de tenter une nouvelle variation d'hominidés terrestres. Le question était : comment faire en sorte que ces bestiaux ne finissent pas par se vautrer et s'abrutir dans le confort de leur condition de dominants ?
- Simple, répondit XRRHGLUGHTR 4367, il suffit de les rendre un peu plus curieux, donc plus conscient de leur mort, donc inquiets.
- Oui mais comment ? enchaîna une entité qui aurait pu s'apparenter au mariage d'un nuage avec le mécanisme d'une boite à vitesse de Tank.
- Simple aussi, rebondit OIUTGäPO 948, (en quelque sorte frère clone de XRRHGLUGHTR 4367 puisqu'ils étaient tous deux issus d'une alliance trans-vibratoire dont l'objectif commun était une fusion bien comprise). Nous allons, comme ce fut le cas en d'autres occurrences, légèrement déséquilibrer la configuration statistique de leurs hémisphères cérébraux. Ce qui instillera un inconfort de base, socle d'une frustration et d'un constant "besoin de comprendre". La peur, donc l'agressivité suivront, qui les feront progresser via les conflits, particulièrement le développement des armes.
- Ah, d'accord... Répondit l'entité brume-machine, il suffira alors, en temps utiles, de ré-équilibrer tout ça.
- Éventuellement. C'était à nouveau OIUTGäPO 948 (dont on imaginait quelques unes des fonctions en train de tripoter on ne sait quoi avec XRRHGLUGHTR 4367 dans une dimension fréquentielle connue d'eux seuls.)
Puis, après un silence :
- Si nous ne sommes pas passés à autre chose.

Auteur: Mg

Info: 19 juin 2020

[ astrale ] [ humour ]

 
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Ajouté à la BD par miguel