Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 178
Temps de recherche: 0.0488s

conception du temps

On appelle Manvantara, ou ère de Manu (dans la tradition hindoue), la période cyclique de 64.800 ans correspondant au développement total d'une humanité (dont le Manu est le Régent). Cette humanité évoluera sur une "Terre" ayant ses pôles et son aspect propres, en passant par différentes phases ou âges successifs, jusqu'à l'épuisement total de ses possibilités, après quoi un cataclysme cosmique terminal bouleversera l'aspect du ciel et du globe (donc la position de l'axe polaire), pour faire place ensuite à de "Nouveaux Cieux" et à une "Nouvelle Terre", séjour, d'abord paradisiaque, d'une nouvelle humanité régie par le Manu propre au Manvantarâ nouveau. 

[...] à l'origine du Manvantara présent, la transition cataclysmique d'un cycle à l'autre est décrite, dans la Tradition hindoue, sous la forme d'un déluge quelque peu analogue à celui de la Bible (bien que celui-ci soit beaucoup plus récent). Dans les deux cas, les Ecritures sacrées nous apprennent que Dieu ordonne à un juste de construire "l'arche dans laquelle devront être renfermés les germes du monde futur, pendant le cataclysme qui marque la séparation des deux Manvantaras successifs". Ce juste s'appelle Satyavrata dans la tradition hindoue, où il devient le Manu Vaivaswata du cycle actuel e't l'on voit que son rôle est semblable à celui de Noé "dont l'arche contient également tous les éléments qui serviront à la restauration du monde après le déluge".

Auteur: Georgel Gaston

Info: Dans "Les Quatre Âges de l'Humanité", Archè Milano, 1976, page 51

[ védanta ] [ légendes ] [ défini ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

psychanalyse-psychologie

Le terme de frustration [...] est devenu le leitmotiv des mères pondeuses de la littérature analytique de langue anglaise, avec tout ce qu’il comporte d’abandonnisme et de relation de dépendance. Or, ce terme est tout simplement absent de l’œuvre de Freud. L’usage primaire de notions extraites de leur contexte, comme celle d’épreuve de la réalité, ou de notions bâtardes comme celle de relation d’objet, le recours à l’ineffable du contact affectif et de l’expérience vécue, tout cela est proprement étranger à l’inspiration de l’œuvre de Freud.

Ce style tend depuis quelques temps à se rabattre au niveau d’un optimisme niais mis au principe d’un moralisme équivoque, et fondé sur un schématisme également grossier, qui est bien l’image la plus sommaire dont il ait été donné à l’homme de redécouvrir son propre développement – la fameuse succession des phases dites prégénitales de la libido. La réaction n’a pas manqué de se faire sentir, si bien que nous en sommes maintenant à la restauration pure et simple d’une orthopédie du moi [...].

Ce glissement assez invraisemblable tient, je crois, à ceci, qu’il y a une profonde méconnaissance à penser que l’analyse est faite pour nous servir de passerelle afin d’accéder à une sorte de pénétration intuitive, et de communication facile avec le patient. Si l’analyse n’avait été qu’un perfectionnement de la relation médecin-malade, nous n’en aurions littéralement pas besoin.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre III", "Les psychoses", éditions du Seuil, 1981, pages 373-374

[ révisionnisme freudien ] [ critique ] [ malentendu ] [ historique ] [ inassouvissement ] [ manque ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

persécution

[Au restaurant de l’Essighauss à Brême] Comme Freud avait commandé du vin, il eut la surprise et la "satisfaction" de voir que Jung buvait copieusement. C’était la première fois qu’il consommait de l’alcool depuis qu’il s’était engagé à faire abstinence en entrant au Burghölzli en 1901, comme Bleuler (et avant lui, Forel) l’exigeait de tous ses médecins assistants.

Tout à coup – le vin peut-être, ou l’énervement du voyage – Freud se mit à transpirer abondamment. Sur le point de s’évanouir, il s’arrêta de manger et dit à Jung qu’il lui faudrait boire tout seul. Freud mit son malaise sur le compte du saumon et du manque de sommeil de la nuit précédente, mais pour Jung cet état était directement lié à la conversation qu’il venait d’avoir sur les Moorleichen, les "cadavres des marais", des corps momifiés qu’on avait retrouvés dans la tourbe des marais du Nord de l’Allemagne et de la Suède. […]

Jung était persuadé que cet épisode de la matinée faisait un bon sujet de conversation pour le déjeuner, quand Freud l’interrompit soudain : "Que vous importent ces cadavres ? avait-il lancé. Ne vaudrait-il pas mieux que vous admettiez souhaiter ma mort ?" Là-dessus, il tomba en syncope. La même chose devait se produire à quelques années de là, et cette fois encore, il accuserait Jung d’avoir commis "un acte de résistance envers le père", de nourrir envers lui un "désir de mort". 

Auteur: Bair Deirdre

Info: Dans "Jung", trad. de l’anglais par Martine Devillers-Argouarc’h, éd. Flammarion, Paris, 2007, pages 248-249

[ insoutenable ] [ hors-circuit ] [ anecdote ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

misanthrope

Quant à ma vie, elle était toujours aussi lamentable qu'au jour de ma naissance. Une seule chose avait changé : maintenant, et ce n'était jamais assez souvent, je pouvais boire de temps en temps. Boire était la seule chose qui permettait de ne pas se sentir à jamais perdu et inutile. Tout le reste n'était qu'ennuis qui ne cessaient de vous démolir petit à petit. Sans compter qu'il n'y avait rien, mais alors ce qui s'appelle rien d'intéressant dans l'existence. Les gens vivaient en deçà d'eux-mêmes, les gens étaient prudents, les gens étaient tous pareils. "Et dire qu'il va falloir continuer à vivre avec tous ces connards jusqu'au bout", pensai-je. "Nom de Dieu !" Et en plus, ils avaient tous des trous du cul et des organes sexuels ! Et des bouches ! Et des aisselles ! Et tout ça chiait et bavardait et était aussi mortellement ennuyeux que de la merde d'âne. Les filles ? Elles étaient belles de loin, lorsque le soleil jouait dans leurs cheveux ou brillait au travers de leurs robes. Mais à s'approcher d'elles et à les écouter couler de la cervelle par la bouche, on n'avait plus envie que d'aller s'enterrer sous une colline ou se cacher avec un fusil mitrailleur pour s'en protéger. Il était évident que je ne serais jamais capable d'être heureux, de me marier et d'avoir des enfants. Et pourquoi l'aurait-il fallu alors que je n'étais même pas foutu de me trouver un boulot de plongeur dans un restaurant ?

Auteur: Bukowski Charles

Info: Souvenirs d'un pas grand-chose, p 354 en Livre de Poche

[ déprime ]

 

Commentaires: 0

philosophie

L’aristotélisme ressortit au Samkhya, le platonisme au vedânta. Le raisonnement d’Aristote contre les Idées est le suivant. On postule l’essence pour rendre compte de la communauté de nature entre deux êtres individuels, deux hommes par exemple, qui tous deux participent de la "forme" humaine. Or, si l’essence est aussi une réalité existant en elle-même (thèse de Platon), il faudra supposer un "troisième homme" pour rendre compte de la communauté de nature entre tel homme et l’essence "Homme", et ainsi de suite. On voit que l’horizon ontologique d’Aristote est limité à l’exister individuel, et qu’il ne conçoit pas que l’essence puisse être parfaitement réelle sans pour autant exister à la manière d’un chat ou de Callias. (Métaphysique, livre II, 9, 980 b). Aristote a perçu aussi vivement que Platon la nécessité de lutter contre les Sophistes. Il a lui aussi clairement compris qu’il s’agissait d’une crise de l’intelligence analytique dévoyée par la découverte de sa propre puissance instrumentale. Mais la solution qu’il propose est significativement différente. Au lieu de découvrir dans le contenu de cette intelligence les traces du vrai et de l’être et, à partir de ces qualités immanentes, de la retourner vers son Principe, Aristote veut redresser l’intelligence analytique sur son propre plan et dans sa forme même : il invente la logique formelle, c’est-à-dire l’art de raisonner juste indépendamment de l’essence ou de la chose même (ibidem, XIII, 4, 1078 b 25), art auquel on donna justement à partir du VIe siècle, le nom d’Organon, c’est-à-dire d’instrument.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Platon ou la restauration de l'intellectualité occidentale", n°471 de la revue "Etudes traditionnelles "

[ différences ] [ résumé ] [ critique ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

Internet

Que faisons-nous dans le Flux ? Nous lisons, nous écoutons, nous regardons...
À ce stade rien de nouveau. Que faisons-nous d'autre ? Nous publions des billets sur nos blogs, de courtes phrases sur les réseaux sociaux, nous commentons, parlons de ce que nous aimons, conseillons d'aller lire tel ou tel article, diffusons des photos, des vidéos, des enregistrements audio...
Les nôtres, ceux des autres, de nos amis, mais aussi d'inconnus. Que faisons-nous sinon pousser de l'information dans le Flux ? Nous sommes devenus des propulseurs, exactement comme les automobilistes qui signalent des radars ou de bons restaurants sur leur GPS.
PROPULSEUR Qui transmet le mouvement. (1846) Engin de propulsion assurant le déplacement d'un bateau, d'un avion, d'un engin spatial. Par extension : celui qui crée le flux d'information, le met en mouvement, le filtre, le redirige, l'enrichit, le fusionne à d'autres flux... Exemples : commentateur, écrivain, journaliste, éditeur, blogueur, microblogueur, artiste, philosophe, scientifique, socionaute... tous ceux qui ont quelque chose à dire ou à partager, une grande idée comme un sourire.
Vous prenez une photo, la publiez, vous êtes un propulseur. Vous lisez un article intéressant, vous le recommandez à vos amis, vous êtes un propulseur. Vous écrivez un article ou un commentaire sur un blog, vous êtes un propulseur. Vous branchez un flux sur un autre et les remixez, vous êtes un propulseur. Propulser, c'est pousser l'information dans le Flux. C'est lui donner vie. Lui transmettre votre vie. C'est insuffler de l'énergie dans le Flux tout en étendant sa structure en créant des liens.

Auteur: Crouzet Thierry

Info: L'alternative nomade

[ communication ]

 

Commentaires: 0

ultraviolence

Jusqu’à peu, il a été possible à une majorité des habitants des villes d’aller et venir, de sortir au cinéma ou au restaurant sans jamais avoir à se battre physiquement, l’éducation agissant à transformer la bagarre des préaux en une violence plus symbolique. Parallèlement, le processus de civilisation et l’extension du contrat social avaient œuvré de sorte que les attaques, détroussements et égorgements caractéristiques du Moyen Âge avaient fini par disparaître, permettant le développement d’une sécurité indispensable à l’extension du marché : je n’étais pas certain que ces processus soient irréversibles. J’avais l’intuition que nous entrions dans un monde qui imposerait à nouveau de savoir jouer des poings et de la lame, nous allions en revenir à des rapports humains plus directs à mesure que la croissance économique ralentirait, exacerbant les tensions. Partout la civilisation reculait, le niveau d’éducation baissait, le mélange d’idéologie du vivre-ensemble et de prescriptions de neuroleptiques sur lequel repose le contrôle social parvenant de moins en moins à contenir l’agressivité latente et l’instinct de défense d’une société soumise à un stress de bas niveau permanent. Il suffit d’observer le comportement des automobilistes, hommes et femmes confondus : désormais, on peut mourir d’une balle de 22 Long Rifle pour une place de parc, se faire renverser par un SUV après un refus de priorité ou se faire attaquer à la batte de base-ball pour un freinage un peu sec. Ce sont des choses qu’on commence à voir : je crois qu’il faut s’y faire. Il faut, il est vrai, se faire à beaucoup de choses.

Auteur: Sansonnens Julien

Info: "Septembre éternel", Éditions de l’Aire, 2021, p.122-123

[ régression ] [ involution ] [ goût du sang ] [ insécurité ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

création monétaire

Les cinémas, c'est absolument spectaculaire. Les cinémas vides. C'est pas grave qu'ils soient pas pleins, Macron imprime de l'argent. Il distribue aux producteurs, il distribue aux salles de cinéma. Et on s'en fout s'il y a des gens dans les salles, c'est pas un problème. C'est comme en Union soviétique. C'est pas grave s'il n'y a personne dans les cinémas, on s'en fout. C'est des cinémas d'État. Ils vont quand même diffuser ce qu'ils ont à diffuser. Et c'est pareil pour les restaurants. Les restaurants, ils étaient peut-être fermés, mais l'État payait. Donc c'est quoi, c'est les cantines du parti ? Qu'est-ce que c'est que ce truc ? Moi j'ai du mal à comprendre les contribuables. [...] Ca n'a aucune logique économique. Ca a une logique politique, mais ça n'a pas de logique économique, et ceux qui sont lésés c'est ceux qui se font piller, c'est les travailleurs parce que c'est leur argent qui est pris et qu'ils seront tenus de rembourser, ou leurs enfants ou leurs petits-enfants en tout cas a priori. Et tout est comme ça. Macron déverse énormément d'argent. [...] C'est pour ça qu'il ne se passe rien aussi. Pourquoi tout le monde se tient à carreaux face au démantèlement complet des libertés publiques et même des libertés anthropologiques - le fait de pouvoir sortir de chez soi pour aller dans l'espace public rencontrer des amis [...] ? Si les gens ne bronchent pas, c'est à cause de ces immenses masses d'argent qui sont imprimées, mais paradoxalement au quotidien, on n'a pas l'impression de crouler sous le fric.

Auteur: Anonyme

Info: Transcription d'un extrait du podcast de Démocratie participative S06E43

[ survie artificielle ] [ covid-19 ] [ effondrement ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

déception

Car les expériences de la vie sont incommunicables, et c'est ce qui cause toute la solitude, toute la tristesse humaine.

Sans cesse des étrangers entrent, des gens que nous ne reverrons jamais plus, et dont la familiarité, l'indifférence nous bousculent au passage, nous donnent le sentiment désagréable d'un monde qui se passe de nous. Nous ne pouvons que sombrer, nous ne pouvons pas oublier nos propres visages. Même moi, qui suis sans visage, moi qui ne transforme pas les gens quand j'entre dans une chambre...

Même moi, je crois flotter sans attaches, incapable de m'ancrer en un lieu ou de prendre appui nulle part, incapable de fournir à ces gens un mur blanc et lisse contre lequel ils puissent projeter leurs ombres.

Je suis pourtant obligée de regarder mes voisins, pour tâcher de faire comme ces gens-là...

Tous les excès sont vains : j'ai en face de moi la moyenne, la médiocrité...

Si c'est cela la vie, elle ne vaut pas la peine d'être vécue. Et cependant, même le petit restaurant a son rythme.

Où est la solution dans cette continuité ?... Où est la fente, par où l'on peut apercevoir l'universel désastre ?

Nous ne sommes pas simples, comme nos amis le souhaitent pour que nous répondions au besoin qu'ils ont de nous. Et cependant, l'amour est simple.

Tout change. Tout passe, et la jeunesse, et l'amour.

Je n'ai pas le pouvoir de me concilier la bienveillance des gens.

J'aime mieux dénoncer une fois pour toutes ce monde de gens obtus, occupés de rien, lourdement satisfaits d'eux-mêmes...

J'ai en moi une force qui les consumera tous, tant qu'ils sont.

Auteur: Woolf Virginia

Info: Les Vagues, 1931

[ rapprochement impossible ] [ rapports humains ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

naître

[Otto] Rank a tenté, avec beaucoup d’énergie, dans son livre Le traumatisme de la naissance, de démontrer les relations existant entre les phobies les plus précoces de l’enfant et l’impression produite par l’événement de la naissance. Mais je ne puis pas dire qu’il y ait réussi. On peut lui faire deux sortes de reproches ; premièrement, de fonder son analyse sur le postulat que l’enfant, lors de la naissance, a reçu des impressions sensorielles déterminées, de nature visuelle en particulier qui, renouvelées, pourraient provoquer le souvenir du traumatisme de la naissance, et du même coup, la réaction d’angoisse. Or cette hypothèse n’est absolument pas prouvée, et elle est très invraisemblable. [...] Deuxièmement, Rank, lorsqu’il étudie les situations d’angoisse ultérieures, attribue l’efficacité, selon les besoins de la cause, soit au souvenir du bonheur de l’existence intra-utérine, soit à sa perturbation par le traumatisme. Ce qui est ouvrir toutes grandes les portes aux interprétations arbitraires. Certains cas de cette angoisse infantile s’opposent directement à l’application du principe de Rank ; lorsque l’enfant est laissé dans l’obscurité et la solitude, nous devrions nous attendre à ce qu’il accueille avec satisfaction cette restauration de la situation intra-utérine, et quand nous voyons Rank ramener le fait qu’il réagisse précisément alors par de l’angoisse au souvenir de la perturbation de ce bonheur par la naissance, nous ne pouvons plus longtemps nous cacher combien cette tentative d’explication est forcée.

Je dois tirer la conclusion que nous ne sommes pas autorisés à ramener les phobies infantiles précoces à l’impression laissée par l’acte de naissance, et que ces phobies se sont jusqu’ici dérobées à toute explication.

Auteur: Freud Sigmund

Info: "Inhibition, symptôme et angoisse", traduit de l’allemand par Michel Tort, Presses Universitaires de France, 1973, pages 59-60

[ critique ] [ objections ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson