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littérature

Le ciel seul offrait un peu de variété. Même lorsqu'il formait une parfaite unité bleue, pure toile de fond, scène vide, on sentait bien que les nuages patientaient en coulisse au-delà de l'horizon, préparant mille façons de ne pas rater leur entrée: par moutonnement eczémateux, par fils croisés, plaques tenaces, coulées, par zébrures ou par diffusion, se défaisant en fibrilles comme au contact de l'air, se tassant comme des semences en forme d'organes d'où jaillissait la pluie. On les voyait légers, profilés, étincelants, indécis, flous - entrouverts ou déchirés. S'ils survenaient principalement en bandes, certains anachorètes ou francs-tireurs passaient à d'autres altitudes sans se mêler, s'ignorant, tout enflés d'un dédain montgolfier. Parfois, sans prévenir, l'un d'eux se suicidait en soluté crémeux, laissant en souvenir de lui quelque nébulosité pellucide, flottant survêtement d'ange gardien."

Auteur: Echenoz Jean

Info: l'équipée malaise

[ nature ] [ eau ] [ vapeur ]

 

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euthanasie

"Nous nous retrouverons en rêve": tels furent les derniers mots que je chuchotai à l'oreille de Brenin pendant que le vétérinaire le piquait dans une veine de la patte droite- je revois la patte, la veine- pour lui injecter une dose mortelle d'anesthésique. Il partait alors que je finissais ma phrase. J'aime à penser qu'il n'était de toute façon plus là: il était en Alabama, à enfouir son museau dans la fourrure de sa mère; il était à Knockduff avec Nina et Tess, à bondir dans des océans d'orge, tandis que le timide soleil irlandais se levait sur une scène d'une splendeur dorée, nimbée de brume; il courrait dans Wimbledon Common, filant dans les bois à la poursuite des écureuils et de ces coquins lapins; il jouait avec elles dans les vagues clémentes de la Méditerranée.

Auteur: Rowlands Mark

Info: Le philosophe et le loup : Liberté, fraternité, leçons du monde sauvage

[ loup ] [ homme-animal ] [ séparation ]

 

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travailleurs

Seuls ceux qui échappent au tourniquet de la production et de la représentation peuvent en dérégler les mécanismes et fomenter, du fond de leur condition aveugle, un retournement de la "lutte des classes" qui pourrait bien être sa fin pure et simple comme lieu géométrique du "politique". C’est ici que l’intervention des immigrés prend son sens dans les grèves récentes. [...]

Déviants quant au système de la représentation politique, ils infectent de leur déviance tout le prolétariat, qui apprend lui aussi peu à peu à se passer du système de la représentation et de toute instance qui prétende parler en son nom.

La situation ne durera pas : syndicats et patrons ont flairé le danger et s’emploient à réintégrer les immigrés comme "figurants à part entière" sur la scène de la "lutte de classes".

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, pages 46-47

[ intégration ] [ maintien de l'ordre symbolique ] [ nanti-racisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

primates sociaux

(Jane Goodall) a vu que les chimpanzés sauvages sont très agressifs. Les mâles surtout sont obsédés par leurs rangs et statuts sociaux. Ce sont des arrivistes impitoyables. Ils passent la plus clair de leur temps à décider qui est le chef et qui ne l’est pas. Goodall a été témoin de plusieurs scènes de violence, d’assassinat, d’infanticide et même de cannibalisme. Les chimpanzés ne se battent pas loyalement : ils se liguent contre les plus faibles. Parfois les mâles battent les femelles. Ils craignent les étrangers et les détestent. Ils sont belliqueux et avides de domination. Un groupe de mâles, par exemple, peut former une expédition punitive et aller jusqu’aux frontières de leur territoire pour attaquer et tuer des chimpanzés étrangers. Jane Goodall a été désespérée de découvrir en eux les caractères les plus hideux de l’homme.

Auteur: Preston Douglas

Info: Jennie

[ homme-animal ] [ pléonexie ] [ mâles-femelles ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

soi

Tu as manqué de naturel, jusqu’à ce voyage tu as toujours composé pour être celle que tu imaginais qu’on attendait, tu as manqué de sincérité aussi, à force de faire la scène, tu ne savais plus ni ce que tu ne pensais ni ce que tu ressentais vraiment, parfois tu te demandais comment te sortir de ce cercle vicieux, par quoi fallait-il commencer pour que ça s’arrête ? Tu te demandais quels étaient les éléments qui te permettraient de te rendre naturelle, un ton de voix, une manière de regarder, d’écouter, tu tâtonnais et tu ne trouvais pas de réponse. Parfois, tu t’imaginais interroger autour de toi pour comprendre, comment sait-on qu’on est naturel ? Toi tu percevais toujours un décalage, une dissonance dans ta voix, une sensation d’écart avec toi-même, une surprise même parfois face à tes propres émotions .

Auteur: Revah Anne

Info: L'intime étrangère p 113

[ conscience ] [ dissociation ] [ authenticité ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin

déclic

Des vieillards assis au bord de l'étang nourrissaient les carpes ; des étudiants dessinaient les cerisiers en fleur dans leurs carnets de croquis ; sur les bancs, des couples déjeunaient d'un repas froid préparé à la maison ; des époux en jogging faisant leur parcours au pas de course ; des dames ramassaient les crottes de chien, des familles entières se promenaient. Toutes ces petites scènes entraient dans notre champ de vision, composant un tableau plein de béatitude. On aurait dit des figures de cire exposées dans un pavillon intitulé précisément Maison du bonheur.
Cependant, étrangement, plus ce qui nous entourait semblait représenter une image fidèle du bonheur, plus je sentais monter en moi une tristesse sans raison qui menaçait de me faire perdre l'équilibre, comme si j'avais à porter non seulement mon propre malheur, mais aussi celui des autres.

Auteur: Hitonari Tsuji

Info: L'arbre du voyageur

[ déprime ] [ littérature ]

 

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conflit

[...] Il avait souvent entendu dire que telle ou telle ville avait été détruite par les bombes incendiaires, mais le spectacle horrible auquel il était confronté dépassait de loin tout ce qu'il aurait pu imaginer. Les flammes innombrables se pressaient en une immense déferlante en pleine tempête sur une mer démontée. Son visage était chaud comme s'il avait été brûlé.
La fumée qui arrivait lui faisait mal aux yeux. Il n'y avait ni installations militaires, ni usines d'armements en ville, l'escadron de B-29 avait largué ses bombes incendiaires avant de repartir en sens inverse dans l'unique but de réduire en cendres les habitations et de massacrer les habitants. Il réalisa que la scène qu'il avait sous les yeux s'était répétée dans un certain nombre de villes de toutes les régions du Japon, précipitant de nombreux civils dans la mort.

Auteur: Yoshimura Akira

Info: La guerre des jours lointains

[ bombardement ] [ chaos ]

 

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psychothérapie

Les secrets de famille peuvent se transmettre sur plusieurs générations. Que ce soit un suicide, un homicide, de l'inceste, un avortement, des problèmes d'addiction, un déshonneur public ou une tragédie financière, etc. Tous ces secrets sont mis en scène. C'est le pouvoir de la honte toxique. Cette souffrance génère des défenses automatiques et inconscientes. Freud les désignait sous différents noms : déni, idéalisation des parents, répression des émotions ou dissociation des émotions. Ce qu'il est important de noter, c'est que nous ne pouvons pas savoir ce que nous ne savons pas. Déni, idéalisation, répression et dissociation sont des mécanismes de survie inconscients. Parce qu'ils sont inconscients, nous perdons le contact avec cette honte, la souffrance et le mal qu'elle dissimule. Nous ne pouvons guérir de ce que nous ne pouvons ressentir. Ainsi, sans guérison, cette nocivité peut se propager sur des générations.

Auteur: Bradshaw John

Info: Healing the Shame that Binds You

[ transgénérationnelle ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

homme-animal

Au moment où il allait entamer sa proie, survint une tortue, qui, par bonheur, avait suivi toute la scène. Elle demanda à connaître le différend qui les opposait. Le chasseur raconta sa mésaventure. Le crocodile, à son tour, demanda à la vieille tortue de trancher le problème. Je ne comprends pas très bien l'affaire ! Comment toi, si petit de taille, as-tu pu porter un crocodile gros comme ça sur la tête ? demanda la tortue. Je l'ai enroulé dans mon sac et l'ai mis sur ma tête, dit le chasseur. Eh bien, je veux voir ça de mes propres yeux, fit la vieille tortue. Le chasseur enroula de nouveau le crocodile dans son sac et le mit sur sa tête, en marchant devant la tortue. Ils arrivèrent près d'un grand feu : jette cet ingrat dans les flammes ! dit la tortue.

Auteur: Mensah Israël

Info: La femme panthère et autres contes du Bénin

[ malignité ] [ discrédit ] [ conte ]

 

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pensée superficielle

[…] l’homme ordinaire ne s’attarde point longtemps à la contemplation pure ; par suite, il n’attache point longtemps ses regards sur un objet ; mais, dès qu’une chose s’offre à lui, il cherche bien vite le concept avec lequel il la pourra ranger (comme le paresseux cherche une chaise), puis il ne s’y intéresse pas davantage. C’est pourquoi il en a si vite fini avec toutes choses, avec les œuvres d’art, avec les beautés de la nature, avec le spectacle vraiment intéressant de la vie universelle, considérée dans les scènes multiples. Il ne s’attarde pas ; il ne cherche que son chemin dans la vie, ou tout au plus encore qui se pourrait par hasard le devenir ; il prend, dans le sens le plus large du mot, des indications topographiques ; mais il ne perd pas son temps à contempler la vie pour elle-même.

Auteur: Schopenhauer Arthur

Info: Le monde comme volonté et comme représentation

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Ajouté à la BD par miguel