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timidité

Je voudrais vous rencontrer et que ce ne soit pas moi, ni mes vêtements, ni mon corps, ni mes mots. J'aurais peur en ouvrant la bouche de ne dire que des mots sans suite ou des banalités, de ne pouvoir finir aucune phrase, d'être incapable de m'exprimer, d'avoir des gestes gauches, d'être encombrée de mon corps. Peur de mes regards sur vous et sur tout ce sur quoi ils se poseraient. On entendrait mon coeur battre jusque dans la rivière du village voisin, j'aurais mal à la poitrine et des larmes dans les yeux.

Auteur: Bourgois Sabine

Info: Une autre que moi, K Editions, 2004, page 15

[ gêne ]

 

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sensibilité

Dans la vie, on se fait tous des illusions, on se fabrique des rêves pour tenir le coup ; si jamais on voyait le monde tel qu'il est, si on se trouvait comme ça, tout à coup, le nez devant, alors... on s'enfuirait en courant comme des enfants et on irait se cacher sa tête dans le sable. C'est pour ça qu'on a un seuil. Avec d'un côté ce que l'on accepte de voir et de l'autre l'horreur sur laquelle on ferme les yeux. Seulement voilà, le seuil, il est pas au même endroit pour nous tous.

Auteur: Favaro Patrice

Info: La vérité crue

[ filtre ] [ singularité ]

 

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autoportrait

Je lève les yeux vers le miroir. Le visage qui se trouve face à moi n'est pas le mien. Mes cheveux n'ont aucun volume et sont bien plus courts que la coupe que j'ai d'habitude ; la peau des joues et du cou est flasque, les lèvres sont minces, les coins de la bouche tombent. De ma gorge serrée sort un halètement inarticulé qui deviendrait un cri d'effroi si je ne le réprimais pas, puis je remarque les yeux. Ils sont entourés de rides, oui mais, malgré tout le reste, je vois bien que ce sont les miens.

Auteur: Watson Steve J.

Info: Avant d'aller dormir

[ méconnaissable ] [ self-description ]

 
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viol

Le souffle brûlant de l’homme projetait sur son visage des gouttelettes de salive. Il agrippait de ses mains ses seins juvéniles. Elle se rappela ce que Papa lui avait dit, il y avait bien longtemps, et elle fit semblant de se détendre, de lui laisser faire ce qu’il voulait. Puis au moment où il relâchait sa surveillance, elle avança le long de ses joues ses doigts raidis, trouva les yeux. Ils giclèrent hors des orbites comme des groseilles à maquereaux poisseuses de jus. Il hurla. Elle était depuis treize ans sur terre, et jamais elle n’avait entendu un son aussi merveilleux.

Auteur: Brunner John

Info: Dans "Tous à Zanzibar", trad. Didier Merle, Librairie Générale Française, 1995, pages 329-330

[ défense ] [ vengeance ] [ énucléation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

naître

Au début on ne lit pas. Au lever de la vie, à l'aurore des yeux. On avale la vie par la bouche, par les mains, mais on ne tache pas encore ses yeux avec de l'encre. Aux principes de la vie, aux sources premières, aux ruisselets de l'enfance, on ne lit pas, on n'a pas l'idée de lire, de claquer derrière soi la page d'un livre, la porte d'une phrase. Non c'est plus simple au début. Plus fou peut-être. On est séparé de rien, par rien. On est dans un continent sans vraies limites - et ce continent c'est vous, soi-même.

Auteur: Bobin Christian

Info: Une petite robe de fête, incipit

[ sens ] [ immersion ]

 
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gloire

Il rouvrit les yeux.
- Trouve-moi un héros qui ait été heureux.
Je réfléchis. Héraclès était devenu fou avant de tuer sa famille ; Thésée avait perdu son épouse et son père ; les enfants de Jason et sa nouvelle femme avaient été assassinés par la précédente ; et si Bellérophon avait tué la Chimère, il était resté estropié après être tombé du dos de Pégase.
- Tu vois, tu ne peux pas.
Il s'était rassis, penché en avant.
- C'est vrai.
- Je sais. On ne te laisse jamais être à la fois célèbre et heureux, constata-t-il en arquant un sourcil.

Auteur: Miller Madeline

Info: Le chant d'Achille

[ malheur ] [ Grèce antique ]

 

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accélération

Je suis salarié, je suis locataire, je n’ai rien à transmettre à mon fils. Je n’ai aucun métier à lui apprendre, je ne sais même pas ce qu’il pourra faire plus tard ; les règles que j’ai connues ne seront de toute façon plus valables pour lui, il vivra dans un autre univers. Accepter l’idéologie du changement continuel, c’est accepter que la vie d’un homme soit strictement réduite à son existence individuelle, et que les générations passées et futures n’aient plus aucune importance à ses yeux. C’est ainsi que nous vivons, et avoir un enfant, aujourd’hui, n’a plus aucun sens pour un homme.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Dans "Les particules élémentaires", page 210

[ désenracinement ] [ solitude ] [ individualisme ] [ perte de sens ] [ évolution ] [ pessimisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

enfance

Il n'y avait pas de téléphone à l'époque, mais les traîtres existaient déjà et, quand Sam arriva devant le ranch Hughes, quarante tueurs armés jusqu'aux dents l'attendaient de pied ferme. Son colt ne contenait plus que cinq balles. Pourtant, aussi incroyable que ça puisse paraître, il parvint à en tirer quarante. Et après ça, après les déflagrations, après les esquives et les roulades, après les chutes et les envols, les ralentis et les accélérations, après tout ça, on découvrit les quarante tueurs effondrés sur le sol, chacun une balle entre les deux yeux.

Sam avait juste une égratignure sur une joue.

Auteur: Guéraud Guillaume

Info: Duel dans la vallée

[ monde imaginaire ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

rupture

Quand un homme vous dit : " C'est fini", c'est comme s'il vous lâchait un gros rocher sur la tête, mais au moins on sait qu'on a pris un gros rocher sur la tête. Lorsqu'il se contente de disparaître sans rien dire, c'est comme si un filet de sable vous coulait dessus. D'abord, on le nettoie d'un revers de la main. Puis on s'énerve un peu parce qu'on en a dans les cheveux. Et très vite, on en a plein la bouche et plein les yeux. Jusqu'à ce qu'on réalise qu'on est en train d'être enterré vivant. A tout prendre, je préfère le rocher.

Auteur: Coburn Jennifer

Info: Mon mari, mon ex et moi

[ incertitude ] [ couple ]

 

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espérance

Contre le corps chaud et la tendresse de l'homme, le bébé avait bien dormi. Maintenant, il avait faim. Ses petites mains s'ouvrirent, se fermèrent, s'ouvrirent encore avec la grâce lente des anémones de mer.
(...)

L'homme marchait maintenant dans la plaine. Un sourire semblable à celui de la maman flottait encore dans ses yeux. La petite Marie ne le saurait sans doute jamais, elle avait offert à cet homme perdu une fabuleuse nuit de Noël et la force d'avancer un peu plus loin vers des villes inconnues.

Là-bas, sur les plateaux de lavande, les petites mains bleues de l'aube écartaient la nuit.

Auteur: Frégni René

Info: Le chat qui tombe et autres histoires. L'homme qui passe. pp 159, 161

 

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Ajouté à la BD par miguel