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diptères

Mouches familières,

inévitables et goulues,

mouches vulgaires, vous

évoquez pour moi toutes choses.



Oh ! vieilles mouches voraces

comme abeilles en avril,

vieilles mouches tenaces

sur mon crâne chauve d'enfant !



Mouches du premier vague à l'âme

dans le salon familial,

en ces claires soirées d'été

quand je commençais à rêver !



Et à l'école détestée,

mouches folâtres et rapides,

poursuivies

par amour de ce qui vole,



— car tout n'est que vol — bruyantes,

rebondissant sur les vitres,

les jours d'automne…

Mouches de toutes les heures,



d'enfance et d'adolescence,

de ma jeunesse dorée,

de cette seconde innocence

qui se targue de ne croire en rien,



de toujours… Mouches vulgaires,

si familières que nul ne saura

dignement vous chanter :

je sais, vous vous êtes posées



sur le jouet enchanté,

sur le bouquin fermé,

sur la lettre d'amour,

sur les paupières glacées

des morts.



Inévitables et goulues,

non pas diligentes comme les abeilles,

ni, comme les papillons, brillantes;

petites, espiègles,

vous, mes vieilles amies,

évoquez pour moi toutes choses.


Auteur: Machado Antonio

Info: Champs de Castille ;: Précédé de Solitudes, Galeries et autres poèmes, et suivi des Poésies de la guerre. LES MOUCHES

[ poème ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

poème

Ils s'aimaient.
Ils souffraient, éblouis, lèvres bleuies dans le petit matin,
lèvres qui émergeaient de la nuit dure,
lèvres fendues, le sang, le sang, mais où?
Ils s'aimaient dans un lit navire, moitié lumière, moitié nuit.

Ils s'aimaient comme les fleurs les épines profondes,
cette gemme amoureuse d'un jaune tout nouveau
quand les visages tournent, mélancoliquement,
tournelunes qui brillent au baiser qui se pose.

Ils s'aimaient dans la nuit lorsque les chiens profonds
palpitent sous la terre, quand les vallées s'étirent
comme des flancs archaïques qui se sentent flattés :
caresse, soie et main, lune qui vient toucher.

Ils s'aimaient d'amour fou dans le petit matin,
entre les dures pierres compactes de la nuit,
dures comme les corps que les heures ont glacés,
dures comme un baiser, rien que dent contre dent.

Ils s'aimaient en plein jour, plage multipliée
la caresse des ondes monte des pieds aux cuisses
et les corps se relèvent de la terre et flottant ...
Ils s'aimaient en plein jour, sur la mer, sous le ciel.

Perfection de midi. Ils s'aimaient si intimes,
mer si haute et si jeune, immense intimité,
la vie est solitude, les horizons lointains
soudés comme des corps solitaires et chantants.

Et s'aimant. Ils s'aimaient comme la lune luit,
comme cette mer ronde appliquée au visage,
éclipse douce d'eau, la joue qui s'obscurcit,
où des poissons dorés évoluent sans musique.

Jour, nuit, soleils couchants, petits matins, espaces,
ondes jeunes, anciennes, fugaces, perpétuelles,
mer ou terre, navire, couche, plume, cristal,
métal, musique, lèvre, silence, végétal,
monde, calme, leur forme. Ils s'aimaient, sachez-le.

Auteur: Vicente Aleixandre

Info: La destruction ou l'amour, Ils s'aimaient

[ couple ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

désolation

La neige tombe, indiscontinûment,
Comme une lente et longue et pauvre laine,
Parmi la morne et longue et pauvre plaine,
Froide d'amour, chaude de haine.

La neige tombe, infiniment,
Comme un moment -
Monotone - dans un moment ;
La neige choit, la neige tombe,
Monotone, sur les maisons
Et les granges et leurs cloisons ;
La neige tombe et tombe
Myriadaire, au cimetière, au creux des tombes.

Le tablier des mauvaises saisons,
Violemment, là-haut, est dénoué ;
Le tablier des maux est secoué
A coups de vent, sur les hameaux des horizons.

Le gel descend, au fond des os,
Et la misère, au fond des clos,
La neige et la misère, au fond des âmes ;
La neige lourde et diaphane,
Au fond des âtres froids et des âmes sans flamme,
Qui se fanent, dans les cabanes.

Aux carrefours des chemins tors,
Les villages sont seuls, comme la mort ;
Les grands arbres, cristallisés de gel,
Au long de leur cortège par la neige,
Entrecroisent leurs branchages de sel.

Les vieux moulins, où la mousse blanche s'agrège,
Apparaissent, comme des pièges,
Tout à coup droits, sur une butte ;
En bas, les toits et les auvents
Dans la bourrasque, à contre vent,
Depuis novembre, luttent ;
Tandis qu'infiniment la neige lourde et pleine
Choit, par la morne et longue et pauvre plaine.

Ainsi s’en va la neige au loin,
En chaque sente, en chaque coin,
Toujours la neige et son suaire, la neige pâle et inféconde,
En folles loques vagabondes,
Par à travers l’hiver illimité du monde.

Auteur: Verhaeren Emile

Info: "La neige" dans les Villages Illusoires

[ homme-univers ] [ paysage ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

extraterrestre

"Dans les années de l'Empereur Jiayou (1056-1064), un ovni brillant ressemblant à une perle fit à plusieurs reprises son apparition sur la ville prospère de Yangzhou, province du Jiangsu, en particulier la nuit. Tout d'abord, l'objet a été vu sur un lac dans le comté de Tienzhang dans l'est de l'Anhui et plus tard sur le lac Pishe au nord-ouest du comté de Gaoyou dans le Jiangsu. Puis, il a été remarqué par les habitants locaux, près du lac Xingkai."
"Une nuit, un homme vivant au bord du lac a découvert un engin en forme de perle brillante. L'objet de très grande taille ouvrit ses portes projetant un flot de lumière intense, ressemblant à des rayons de soleil. La lumière blanc-argenté était trop puissante pour l'oeil humain; il projetait des ombres de tous les arbres sur un rayon de dix miles."
"Le spectacle ressemblait au soleil levant, illuminant le ciel lointain et les bois en rouge. Puis tout d'un coup, l'objet décolla à une vitesse vertigineuse avant de descendre sur le lac, comme le soleil couchant."
"Yibo, un poète de Gaoyou et un témoin oculaire ont longtemps observé ce type de phénomène, au point qu'il écrivit un poème à ce sujet, mais après quelques années la perle lunaire ne réapparut plus."
"Comme la perle fait souvent son apparition dans la ville de Fanliang à Yangzhou, les habitants locaux, qui avaient fréquemment observé cet ovni, construisirent un pavillon dénommé "Le Pavillon perle". De nombreux curieux arrivaient de loin par bateau, espérant voir la perle imprévisible."

Auteur: Shen Kuo

Info:

[ historique ]

 

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paternité

Ce que n'a pas le gazouillement de l'oiseau,

Ni la fontaine de perle,

Je l'ai trouvé en toi, toi mon gazouillis, mon enfant,

Je l'ai trouvé en ton balbutiement.



Ce que j'ai cherché incessamment de coeur en coeur, endeuillé,

Mon enfance immortelle,

Je l'ai trouvée en toi, me moquant de ma peine,

Avec toi, je demeure un enfant.



Tous les astres que mes mains n'ont pas atteints,

Tous les miracles, crois-le,

Le bourgeonnement sacré de mes rêves,

Je les ai trouvés dans tes menottes.



En toi j'ai trouvé ma lyre délicate,

Tous mes jours perdus.

Toi tu es ma sainte langue maternelle en marche,

Mon petit, toi ma nation renaissante.



Tous les trônes que je n'ai pas gravis, tu les graviras,

Toi tu les graviras, mon enfant,

Mes Massis, tu les verras aussi de l'autre côté,

Mes siècles futurs t'appartiennent.

***

Dans les roses, mon enfant, toi, oublie-moi ;

Mais si l'épine te pique, appelle !



Moi, je viendrai. Sous le soleil, dans la lumière, toi, oublie-moi ;

Mais si ton chemin s'assombrit, appelle ! moi, je viendrai.



Où que je sois, dans la bataille ou sous la terre,

Quand tu tomberas dans la souffrance, appelle-moi, je viendrai...


Auteur: Shiraz Hovhannès

Info: A non Sipanig, Trad. Louise Kiffer-Sarian

[ poème ]

 

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ensorceleuse

Dans une jambe de danseuse le monde, ses ondes, tous ses rythmes, ses folies, ses vœux sont inscrits !... Jamais écrits !... Le plus nuancé poème du monde !... émouvant ! Gutman ! Tout ! Le poème inouï, chaud et fragile comme une jambe de danseuse en mouvant équilibre est en ligne, Gutman mon ami, aux écoutes du plus grand secret, c'est Dieu ! C'est Dieu lui-même ! Tout simplement ! Voilà le fond de ma pensée ! À partir de la semaine prochaine, Gutman, après le terme... je ne veux plus travailler que pour les danseuses... Tout pour la danse ! Rien que pour la danse ! La vie les saisit, pures... les emporte... au moindre élan, je veux aller me perdre avec elles... toute la vie... frémissante... onduleuse... Gutman ! Elles m'appellent !... Je ne suis plus moi-même... Je me rends... Je veux pas qu'on me bascule dans l'infini !... à la source de tout... de toutes les ondes... La raison du monde est là... Pas ailleurs... Périr par la danseuse !... Je suis vieux, je vais crever bientôt... Je veux m'écrouler, m'effondrer, me dissiper, me vaporiser, tendre nuage... en arabesques... dans le néant... dans les fontaines du mirage... je veux périr par la plus belle... je veux qu'elle souffle sur mon cœur... il s'arrêtera de battre... Je te promets ! Fais en sorte Gutman que je me rapproche des danseuses !... Je veux bien calancher, tu sais, comme tout le monde... mais pas dans un vase de nuit... par une onde... par une belle onde... la plus dansante... la plus émue ...

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info:

[ artiste ] [ fascination ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

déclaration d'amour

J'ai tout appris de toi sur les choses humaines
Et j'ai vu désormais le monde à ta façon
J'ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines
Comme on lit dans le ciel les étoiles lointaines
Comme au passant qui chante on reprend sa chanson
J'ai tout appris de toi jusqu'au sens du frisson

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi sans ce balbutiement

J'ai tout appris de toi pour ce qui me concerne
Qu'il fait jour à midi, qu'un ciel peut être bleu
Que le bonheur n'est pas un quinquet de taverne
Tu m'as pris par les mains dans cet enfer moderne
Où l'homme ne sait plus ce que c'est qu'être deux
Tu m'as pris par la main comme un amant heureux

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement

Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes
N'est-ce pas un sanglot de la déconvenue
Une corde brisée aux doigts du guitariste
Et pourtant je vous dis que le bonheur existe
Ailleurs que dans le rêve, ailleurs que dans les nues
Terre terre voici ses rades inconnues

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement.

Auteur: Aragon Louis

Info: Que serais-je sans toi ?

[ poème ]

 

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occasion manquée

Je ne songeais pas à Rose ;

Rose au bois vint avec moi ;

Nous parlions de quelque chose,

Mais je ne sais plus de quoi.

 

J'étais froid comme les marbres ;

Je marchais à pas distraits ;

Je parlais des fleurs, des arbres ;

Son œil semblait dire : " Après ?"

 

La rosée offrait ses perles,

Les taillis ses parasols ;

J'allais ; j'écoutais les merles,

Et Rose les rossignols.

 

Moi, seize ans, et l'air morose ;

Elle vingt ; ses yeux brillaient.

Les rossignols chantaient Rose

Et les merles me sifflaient.

 

Rose, droite sur ses hanches,

Leva son beau bras tremblant

Pour prendre une mûre aux branches ;

Je ne vis pas son bras blanc.

 

Une eau courait, fraîche et creuse

Sur les mousses de velours ;

Et la nature amoureuse

Dormait dans les grands bois sourds.

 

Rose défit sa chaussure,

Et mit, d'un air ingénu,

Son petit pied dans l'eau pure ;

Je ne vis pas son pied nu.

 

Je ne savais que lui dire ;

Je la suivais dans le bois,

La voyant parfois sourire

Et soupirer quelquefois.

 

Je ne vis qu'elle était belle

Qu'en sortant des grands bois sourds.

"Soit ; n'y pensons plus !" dit-elle.

Depuis, j'y pense toujours.

 

Paris, juin 1831

Auteur: Hugo Victor

Info: Les Contemplations, Texte intégral : Paris, Ed. Michel Levy, 1856. Vieille chanson du jeune temps

[ poème ] [ adolescence ] [ femmes-hommes ]

 

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déclaration d'amour

"Je suis très émue de vous dire que j'ai
bien compris l'autre soir que vous aviez
toujours une envie folle de me faire
danser. Je garde le souvenir de votre
baiser et je voudrais bien que ce soit
là une preuve que je puisse être aimée
par vous. Je suis prête à vous montrer mon
affection toute désintéressée et sans cal-
cul, et si vous voulez me voir aussi
vous dévoiler sans artifice mon âme
toute nue, venez me faire une visite.
Nous causerons en amis, franchement.
Je vous prouverai que je suis la femme
sincère, capable de vous offrir l'affection
la plus profonde comme la plus étroite
amitié, en un mot la meilleure preuve
que vous puissiez rêver, puisque votre
âme est libre. Pensez que la solitude où j'ha-
bite est bien longue, bien dure et souvent
difficile. Ainsi en y songeant j'ai l'âme
grosse. Accourez donc vite et venez me la
faire oublier par l'amour où je veux me
mettre."

Texte non érotique, qui donne en clair - en lisant une ligne sur deux : Je suis très émue de vous dire que j'ai toujours une envie folle de me faire baiser et je voudrais bien que ce soit par vous. Je suis prête à vous montrer mon cul, et si vous voulez me voir aussi toute nue, venez me faire une visite. Je vous prouverai que je suis la femme la plus profonde comme la plus étroite que vous puissiez rêver, puisque votre bite est bien longue, bien dure et souvent grosse. Accourez donc vite et venez me la mettre.

Auteur: George Sand

Info: Poèmes érotiques, à A. de Musset

[ astuce ] [ poème ]

 

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orient-occident

Les plus anciens [manuscrits bouddhistes] connus ne datent que du Moyen Age, précisons même du bas Moyen Age, XIIIe ou XIV siècles. Si l’on remonte plus haut on ne trouve plus que les manuscrits manichéens dont nous avons parlé. Le plus ancien poème sanscrit sur la vie du Bouddha intitulé "Bouddha-Charita" est attesté pour la première fois en Inde en 673 après Jésus-Christ. [...]

Dans une lettre à W. S. Lilly, le cardinal Newman avait jadis protesté énergiquement contre les fantaisies des historiens indianistes : "Pour prouver l’authenticité et la date de nos Evangiles, nous avons une masse de manuscrits de dates et de familles différentes, une multitude de témoignages et de citations soit des Pères, soit des autres auteurs ; puis, pour satisfaire aux exigences de notre critique, il doit y avoir coïncidence parfaite entre les textes de divers manuscrits. Si un passage ne se trouve pas dans tous les manuscrits découverts, il est condamné... Pourquoi ne pas demander de telles garanties avant d’admettre pour vraie l’histoire du Bouddha ?"

On peut s’étonner, en effet, de l’extrême facilité avec laquelle les indianisants ont accepté toutes les légendes bouddhiques, sans le moindre esprit critique, à une époque où l’exégèse moderniste ergotait avec acrimonie contre les prétendues contradictions des manuscrits du Nouveau Testament. Les légendes du Bouddha, comme celles des récits musulmans sur la vie de Mahomet, ont bénéficié d’une indulgence inadmissible et coupable de la part d’écrivains, par ailleurs très sévères à l’égard des sources manuscrites du christianisme. Il y a là deux poids et deux mesures qui laissent sceptiques sur la bonne foi de ces auteurs.

Auteur: Couvert Etienne

Info: "La Gnose universelle", éditions de Chiré, 1983, pages 47-48

[ naïveté ]

 

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