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adieux

Il se redressa et cala son dos avant d'écrire sur une page blanche :

Novembre 1868. Je m'appelle Edward Morgan, j'ai vingt ans. Je voyageais avec un groupe de Crows amicaux quand nous avons été attaqués par des Cheyennes. J'ai été séparé des autres et, en traversant un ruisseau, mon cheval est tombé sur moi, brisant sa jambe et la mienne. J'ai fait de mon mieux. Veuillez prévenir...

Il raya les deux derniers mots. Ils étaient trop brutaux. Il s'était apprêté à écrire : Veuillez prévenir Mlle Victoria Willis qu'Edward Morgan ne pourra pas rentrer pour l'épouser parce qu'il est mort de faim et de froid sous les racines d'un arbre quelque part dans le Territoire du Montana. Non, il pouvait procéder avec plus de douceur.

Auteur: Dorothy Marie Johnson

Info: La Colline des potences

[ au revoir ] [ dernières paroles ]

 

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expectative

Le service funéraire se termina et le prêtre déclara que les proches pouvaient faire leurs adieux à la défunte. Tout le monde s‘avança aussitôt, et une queue se forma.

Anna Alexandrovna détestait les queues. Elle disait qu’elle avait passé la moitié de sa vie à faire la queue, pour acheter du pain, du lait, des pommes de terre, du savon, des billets, pour recevoir des lettres, et elle avait même mis au point une façon de se protéger : elle se récitait des vers. Elle disait en riant qu’avec ces files d’attente incontournables, le système soviétique lui avait permis d’entraîner sa mémoire. Elle n’avait sans doute jamais pensé que lors de son dernier jour sur cette terre, on ferait une telle queue pour la voir.

Auteur: Oulitskaïa Ludmila

Info: Le chapiteau vert, p 414

[ passe-temps ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dernières paroles

P.-S. : J'ai écrit cette lettre pendant la nuit du 15 au 16, et, aujourd'hui 16 novembre, Maria Mikhailovna est allée à la commission médicale pour insister pour qu'on m'envoie à l'étranger, même pour, un mois ou deux. On lui a répondu que, d'après l'avis des spécialistes, un séjour de courte durée à l'étranger était tout à fait inutile ; et on l'a informée que la commission avait décidé de me transférer immédiatement à l'hôpital du Kremlin. Ainsi ils me refusent même un court voyage à l'étranger pour améliorer ma santé, alors que tous les médecins sont d'accord pour estimer qu'une cure en Russie est inutile.
Adieu, cher Léon Davidovitch, soyez fort, il faut l'être, et il faut être persévérant aussi, et ne me gardez pas rancune.

Auteur: Joffé Adolf

Info: fin de sa lettre, son enterrement sera l'occasion de la dernière grande manifestation de l'Opposition de Gauche en Russie

[ suicide ]

 

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déclaration d'amour

Lorsque tu fermeras mes yeux à la lumière,
Baise-les longuement, car ils t'auront donné
Tout ce qui peut tenir d'amour passionné
Dans le dernier regard de leur ferveur dernière.

Sous l'immobile éclat du funèbre flambeau,
Penche vers leur adieu ton triste et beau visage
Pour que s'imprime et dure en eux la seule image
Qu'ils garderont dans le tombeau.

Et que je sente, avant que le cercueil ne se cloue,
Sur le lit pur et blanc se rejoindre nos mains,
Et que près de mon front, sur les pales coussins,
Une suprême fois se repose ta joue.

Et qu'après je m'en aille au loin avec mon coeur
Qui te conservera une flamme si forte
Que même à travers la terre compacte et morte
Les autres morts en sentiront l'ardeur.

Auteur: Verhaeren Émile

Info: Lorsque tu fermeras mes yeux....

[ poème ]

 

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départ

À présent, me voilà en route. Il y a dix-huit ans, par une nuit de tempête, j'étais parti pour Séoul. Abritée sous un parapluie, Yunhi m'avait suivi jusqu'au pont. Sa jupe à fleurs de paysanne était trempée et elle avait perdu ses caoutchoucs à bout pointu. Les phares du dernier bus ont troué l'obscurité comme les yeux d'un fauve; à mesure qu'ils se rapprochaient, on voyait dans leurs faisceaux la pluie qui tombait. Avant de monter dans le bus, je m'étais retourné. Yunhi semblait vouloir dire quelque chose, mais elle s'est finalement contentée d'agiter timidement la main, sans même tendre le bras. J'étais monté, le bus allait redémarré et je m'étais précipité en vacillant vers la lunette arrière. Sa silhouette sous le parapluie un instant entrevu avait été happée par l'obscurité.

Auteur: Hwang Sok-Yong

Info: Le vieux jardin

[ séparation ] [ nocturne ] [ adieu ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

pensée-de-femme

"Moi je n'en voulais pas (d'enfants). Il y avait, il y a toujours, une pression sociale très forte. En gros, on vous fait passer le message que si vous n'avez pas d'enfant, vous n'êtes pas une femme" (sur Franceinfo.)

"Les enfants, ça bouffe, ça bouffe et après ça fout le camp ! [...] Quand vous en avez, vous dites adieu à votre vie, à votre personne, à tout ! (...) A 22 ans, je voulais me faire ligaturer les trompes. Je me suis dégonflée. Mais j'ai regretté toute ma vie d'avoir des gosses." (Sur Gala en 2014]

Elle révélait cependant (sur Closer) avoir toujours fait en sorte que ses deux enfants ne manquent pas d'amour : "Je ne me suis jamais cachée. Mais ils savent aussi que je les aime."

Auteur: Anémone Anne Bourguignon

Info: purepeople.com, 16 octobre 2023

[ génitrice ] [ maman ] [ à contrecœur ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

cames

...les hivers précédents, j’ai exploité les drogues. Leur dernier mot fut qu’il n’y a pas de plus grande exaltation que celle de l’âme sans aucun secours artificiel, sans aucune autre fécondation que celle de la vie normale, qu’il n’y a de plus grand bien-être que la santé, et que la plus enivrante des drogues est la sensation d’un parfait équilibre. S’il existait une drogue qui puisse nous sortir de nous-mêmes, être une fuite véritable, sans doute aurait-elle raison de tout ! Mais aucune ne donne l’oubli ou la transformation du monde, sinon le sommeil et la poésie. Il faut un grand courage pour accepter l’idée qu’on ne s’échappe pas. […] Pour dire adieu à toutes les illusions et reconnaître qu’aucune drogue n’a donné à aucun homme l’apaisement, la clarté et l’énergie d’un sommeil profond.

Auteur: Havet Mireille

Info: J2, 31.10.22, p. 359. Merci à Marthe Compain

[ béquille ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

transposition

Dans la poésie chinoise ancienne, les mots sont agencés de façon à permettre plusieurs lectures. Le lecteur doit donc interpréter.
Voici, par exemple, la traduction littérale d'un poème de Wang WEI :

Accompagner voyageur / jusqu'à la Haute-Tour
Fleuve-plaine / obscur sans bornes
Soleil couchant / oiseaux entrant voler
Homme cherchant / s'en aller sans répit

François CHEN ( L'Ecriture poétique chinoise ) propose cette interprétation :

Sur le haut de la Tour, pour dire adieu :
Fleuve et plaine perdus au crépuscule.
Sous le couchant, reviennent les oiseaux ;
L'homme, lui, chemine, toujours plus loin.

Et voici celle de Claude ROY ( Le Voleur de poèmes ) :

Accompagner celui qui part jusqu'à la tour.
Le fleuve dans la plaine se perd dans le crépuscule.
Soleil couchant. Vols d'oiseaux qui rentrent.
Un homme s'éloigne vers le lointain.

Auteur: Friot Bernard

Info: L'Agenda du (presque) poète

[ idéogramme ] [ littérature ] [ Asie ]

 
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adieu

Je ne vais pas, je ne peux pas, parler de la mort de Jeanne. C'est affaire entre elle et moi. Il y a pourtant deux moments dont il faut bien fixer le souvenir, parce qu'ils sont comme le sceau de tout ce qui précéda et que leur noblesse donne son sens à l'ensemble. C'est d'abord ce regard que nous avons échangé le dernier soir. Un regard d'une tendresse si parfaite et si pure qu'elle était déjà presque désincarnée - un regard que l'intensité rendait poignant, mais où ne se sentait aucune anxiété. Et il y eut en dernier ce sourire plein de jubilation - comme si lui était apparue, à peine croyable, la récompense de tant de peines. Le sens de ce sourire ? Je ne sais pas. Je l'ai vu ; et, depuis, je vis de ce souvenir.

Auteur: Romilly Jacqueline de

Info: Jeanne, qui était sa mère

[ maman ] [ mort ] [ libération ] [ mère-fille ]

 

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colère

La pourriture de ces vieux l'exaspérait ; et, emporté par la bravoure qui saisit quelquefois les plus timides, il attaqua les financiers, les députés, le Gouvernement, le Roi, prit la défense des Arabes, débitait beaucoup de sottises. Quelques-uns l'encourageaient ironiquement : "Allez donc ! continuez !" tandis que d'autres murmuraient : "Diable ! quelle exaltation !" Enfin, il jugea convenable de se retirer ; et, comme il s'en allait, M. Dambreuse lui dit, faisant allusion à la place de secrétaire :
- Rien n'est terminé encore ! Mais dépêchez-vous !
Et Mme Dambreuse :
- A bientôt, n'est-ce pas ?
Frédéric jugea leur adieu une dernière moquerie. Il était déterminé à ne jamais revenir dans cette maison, à ne plus fréquenter tous ces gens-là. Il croyait les avoir blessés, ne sachant pas quel large fonds d'indifférence le monde possède !

Auteur: Flaubert Gustave

Info: L'Education Sentimentale

[ bourgeoisie ] [ cynisme ]

 

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Ajouté à la BD par Neshouma