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pessimisme

Il y a d'abord l'intuition de Baudrillard comme quoi le loft atteignit le comble de l'horreur en mettant le néant en exergue. Dans le loft c'est nul, il ne se passe rien, on dépasse les pires histoires de monstres. La véritable horreur.

Il y a cette belle citation de Walter Benjamin : "L'humanité, qui jadis avec Homère avait été objet de contemplation pour les dieux olympiens l'est maintenant devenue pour elle-même, son aliénation d'elle-même a atteint ce degré qui lui fait vivre sa propre destruction comme une sensation esthétique de premier ordre."

La disparition du carnavalesque représente donc l'univers qu'on a perdu, la diversité de la création, la grandeur... où il y avait tellement plus de choses... Alors que nous sommes parti dans une direction, celle de l'homme, qu'on aurait du abandonner dès le début. Nul, voie de garage, impasse...

Dans le Dogville de Lars Von Trier on est dans une situation où il n'y a rien à faire de l'humanité. Dans ce film les hommes de tous les jours, les petites gens, ne sont pas mieux que les personnages de pouvoir... Ils sont juste la préparation de ça, ils vont dans la même direction... Une direction avec laquelle on a rien à faire. Rien. La forme homme est maudite. Intégralement.

Zappa et son mouvement freaks se sont rendu compte que les films d'horreurs devaient être réinvestis de façon carnavalesque. Dimension totalement disparue au 18e siècle et remplacée alors par des romans gothiques, des romans effrayant, les monstres des romans effrayants... Ces freaks/monstres étant les anciens dieux, qu'on a abandonnés, et qui demandent à pouvoir exister dans ce monde qui est visiblement un monde fait pour les hommes...

Donc ils reviennent de façon effrayante.

Freaks parle de ce que le cinéma ne prend pas en charge, non seulement le cirque errant, la parade des singularités, mais aussi la disparition progressive du Carnaval comme réminiscence de l'âge d'Or.

Auteur: Thiellement Pacôme

Info: sur youtube, mis en texte par Mg

[ humanité ] [ télé-réalité ] [ TV ]

 

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subversion

Ce que les gnostiques avaient fait au judaïsme d’abord, au christianisme ensuite, les Beatles, à travers leur pop music, pleine et légère, complexe de toute la culture européenne et simple comme un enfant qui danse, l’avaient fait au rock. "Nous avons combattu la loi, écrit John Lennon en 1978 dans son livre Éclats de ciel écrits par ouï-dire, et la loi a perdu."

Ce n’est pas en rejetant la loi qu’on s’extrait de son emprise, mais en la pervertissant, en la métissant et en l’épissant. Les gnostiques furent d’abord de grands parodistes, insistant sur le ratage de la Création et l’imbécillité congénitale du dieu à l’origine de notre monde. L’auteur du Deuxième Traité du grand Seth est formel : "Et une voix, celle du Cosmocrator, s’éleva alors vers les anges : “Je suis Dieu et il n’y en a pas d’autre que moi.” Mais je me mis à rire gaiement à la vue de sa vanité." Ce que comprirent les gnostiques, c’est que, pour se dépêtrer d’une fiction totalisante, il faut accumuler les fictions singulières, dissipatrices, noyautées par le vide qui les fonde, le secret qu’elles révèlent (Dieu n’existe pas, moi non plus, donc je suis Dieu et tout est possible) et autour duquel elles tournent. C’est même la seule condition de la liberté et le seul athéisme qui sache rire. "Leur “simplicité” consiste à vrai dire dans le rejet total de la discipline" (Tertullien).

La gnose n’a jamais créé d’ordres du monde que pour les contraindre à se révéler ultérieurement comme des absurdités grotesques et terribles, ce qui fit de ses praticiens les cibles systématiques de tous les pouvoirs organisés. "Il me semble, écrit encore Lennon dans Éclats de ciel écrits par ouï-dire, que les seuls chrétiens dignes de ce nom étaient (sont ?) les gnostiques, qui croient en la connaissance de soi, c’est-à-dire en la nécessité de devenir des Christ, de trouver le Christ qui est en soi."

Auteur: Thiellement Pacôme

Info: Pop yoga

[ ouverture ] [ indépendance ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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nature modèle

Les organismes naturels, presque sans exception, présentent, lorsqu'on les observe de près, une fonctionnalité vraiment admirable de toutes leurs parties par rapport au tout, fonctionnalité qui n'est cependant pas le résultat d'un calcul humain, mais d'un processus naturel. De la même manière, nous pouvons observer dans de nombreuses institutions sociales une fonctionnalité frappante par rapport à l’ensemble. Mais à y regarder de plus près, ils ne s'avèrent toujours pas être le résultat d'une intention visant ce but, c'est-à-dire le résultat d'un accord des membres de la société ou d'une législation positive. Eux aussi se présentent à nous plutôt comme des produits " naturels " (dans un certain sens), comme des résultats involontaires du développement historique. Il suffit, par exemple, de penser au phénomène de l'argent, une institution qui sert dans une large mesure au bien-être de la société, et qui pourtant, dans la plupart des pays, n'est en aucun cas le résultat d'un accord visant à sa création. en tant qu'institution sociale ou de législation positive, mais il est le produit involontaire du développement historique. Il suffit de penser au droit, au langage, à l'origine des marchés, à l'origine des communautés et des États, etc. Or, si les phénomènes sociaux et les organismes naturels présentent des analogies quant à leur nature, leur origine et leur fonction, il est clair d'emblée que ce fait ne peut rester sans influence sur la méthode de recherche dans le domaine des sciences sociales en général et de l'économie en particulier...   

Or, si l'État, la société, l'économie, etc., sont conçus comme des organismes ou comme des structures qui leur sont analogues, l'idée de suivre des directions de recherche dans le domaine des phénomènes sociaux similaires à celles suivies dans le domaine de la nature organique s'impose facilement. L'analogie ci-dessus conduit à l'idée de sciences sociales théoriques analogues à celles qui sont le résultat de recherches théoriques dans le domaine du monde physico-organique, à la conception d'une anatomie et d'une physiologie des " organismes sociaux " d'État, de société, d'économie, etc. 


Auteur: Menger Carl

Info: Enquêtes sur les méthodes des sciences sociales

[ émergence organique ]

 

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querelle des universaux

Tout d’abord, un des éléments déterminants de la philosophie d’Occam, assurément le plus incisif, consiste en une humanisation radicale du langage. Les mots, comme le soulignait E. Bréhier, sont désormais conventionnels, ils sont le fruit d’une institution. Ainsi, le langage n’est plus le reflet privilégié de l’être ; les idées, les concepts, l’universel n’ont de réalité que dans l’âme. Selon Occam, "les mots sont créés par imposition", c’est-à-dire par une donation de sens qui réunit de façon arbitraire un son à un concept. Cette innovation vise une dissolution du rapport naturel entre le nom et la chose qu’il désigne. Un abîme est donc creusé entre la réalité objective et le langage, de telle sorte que celui-ci n’a plus de prise directe sur le monde. Autrement dit, les mots ne contiennent plus, ils ne révèlent plus l’essence des êtres. Les noms des choses, comme le pensait encore Cratyle, ne dérivent plus de leur nature. Ainsi, le mystère qui associait depuis les origines l’acte divin de Création à l’acte de nomination se trouve-t-il occulté dans la nouvelle conception nominaliste du verbe.

Un des effets immédiats de cette réinterprétation du langage fut, de manière plus grave encore, sur le plan théologique cette fois, de "détrôner" pour ainsi dire l’universel, l’eidos (idée), en en faisant de simples signes ou termes. […]

L’ontologie réaliste une fois déracinée de sa terre céleste, il revient au sujet de produire les concepts qui lui permettront d’appréhender le monde de façon résolument moderne. En renonçant à la notion clé de participation "des créatures aux idées universelles et réelles contenues dans l’entendement divin", Occam détruit, d’une part, le lien ontologique permanent réunissant les choses à leur principe et, d’autre part, ce "rayon lumineux" dont parle St Bonaventure, qui seul permet à l’homme l’accès aux sciences véritables dont le Verbe est l’unique centre. Si donc les êtres ne possèdent plus d’ipséités (essences) résidant éternellement dans l’Esprit divin, la réalité essentielle de l’univers et de son Auteur devient définitivement inconnaissable. On assiste là, soulignons-le, à une mentalisation sans précédent de la quête du savoir qui, détachée de toute référence à une doctrine révélée, devient une investigation purement individuelle.

Auteur: Geay Patrick

Info: Dans "Hermès trahi", pages 95-96

[ historique ] [ nominalisme-réalisme ] [ idiomes séparatifs ] [ consensus éphémères ]

 
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sublimation

Sur quelques-uns des problèmes qui se rattachent à l'art et aux artistes, l'examen psychanalytique donne des éclaircissements satisfaisants ; d'autres lui échappent complètement.

La psychanalyse reconnaît également dans la pratique de l'art une activité qui se propose l'apaisement de désirs inassouvis et à la vérité tout d'abord chez l'artiste créateur et en conséquence chez l'auditeur et le spectateur.

Les forces pulsionnelles à l'œuvre dans l'art sont les mêmes conflits qui poussent à la névrose d'autres individus, qui ont déterminé la société à ériger ses institutions.

D'où vient à l'artiste la capacité de créer, cela ne relève pas de la psychologie.

L'artiste aspire d'abord à une autolibération et fait partager celle-ci, par l'intermédiaire de son œuvre, aux autres hommes qui souffrent des mêmes désirs réfrénés.

Il représente sans doute ses fantasmes de désirs les plus personnels comme accomplis, mais ceux-ci ne deviennent œuvre d'art que par un changement de forme qui atténue le choquant de ceux-ci, en dissimule l'origine personnelle et offre aux autres hommes, par le respect de règles esthétiques, des primes de plaisir séduisantes.

Il n'est pas difficile à la psychanalyse de montrer, à côté de la participation manifeste au plaisir artistique, une participation latente, ô combien plus active, provenant de sources cachées de la libération des pulsions.

La relation entre les impressions psychiques et le cours de la vie de l'artiste et ses œuvres comme réactions à ces excitations appartient aux plus attrayants objets de l'examen psychanalytique.

Du reste, la plupart des questions de la création artistique et de la jouissance artistique attendent encore un traitement qui laisse tomber sur elles l'éclairage d'une connaissance analytique et assigne sa place dans l'édifice complexe des compensations des désirs de l'homme.

En tant que réalité acceptée conventionnellement et dans laquelle, par la vertu de l'illusion artistique, des symboles et des formations substitutives peuvent provoquer de véritables affects, l'art forme un royaume intermédiaire entre la réalité qui interdit le désir et le monde imaginaire qui réalise le désir, et dans lequel les aspirations de toute-puissance de l'humanité primitive sont restées pour ainsi dire en vigueur.

Auteur: Freud Sigmund

Info: L'intérêt de la psychanalyse, 1913

[ activité transitionnelle ] [ signification ] [ planche de salut ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

compensation judiciaire

La justice est une création perpétuelle. Elle sera ce que vous la ferez. N’attendez pas le feu vert du ministre ou du législateur ou des réformes, toujours envisagées. Réformez vous-mêmes. (…) La loi s’interprète. Elle dira ce que vous voulez qu’elle dise. Sans y changer un iota, on peut, avec les plus solides “attendus” du monde, donner raison à l’un ou à l’autre, acquitter ou condamner au maximum de la peine. Par conséquent, que la loi ne vous serve pas d’alibi. (…)

Ne vous contentez pas de faire votre métier. Vous verrez vite que, pour être un peu utile, vous devez sortir des sentiers battus. Tout ce que vous ferez de bien, vous le ferez en plus. Qu’on le veuille ou non, vous avez un rôle social à jouer. Vous êtes des assistantes sociales. Vous ne décidez pas que sur le papier. Vous tranchez dans le vif. Ne fermez pas vos cœurs à la souffrance ni vos oreilles aux cris. (…) Ne soyez pas des arbitres indifférents au-dessus de la mêlée. Que votre porte soit ouverte à tous. Il y a des tâches plus utiles que de chasser ce papillon, la vérité, ou que de cultiver cette ­orchidée, la science juridique. (…)

Soyez partiaux. Pour maintenir la balance entre le fort et le faible, le riche et le pauvre, qui ne pèsent pas d’un même poids, il faut que vous la fassiez un peu pencher d’un côté (…). Ayez un préjugé favorable pour la femme contre le mari, pour l’enfant contre le père, pour le débiteur contre le créancier, pour l’ouvrier contre le patron, pour l’écrasé contre la compagnie d’assurance de l’écraseur, pour le malade contre la sécurité sociale, pour le voleur contre la police, pour le plaideur contre la justice.

(Harangue à ses jeunes pairs, les appelant à faire pencher la justice en faveur des plus défavorisés. Baudot est alors substitut du procureur de la République à Marseille, en 1974. Le garde des sceaux d’alors, Jean Lecanuet, le poursuit pour "manquement à l’obligation de réserve". Baudot comparaît le 28 janvier 1975 devant la commission de discipline du parquet. Mais, face à la mobilisation du Syndicat de la magistrature, on renonce à le sanctionner.)

Auteur: Baudot Oswald

Info:

[ appréciation bienveillante ]

 

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croyances

"Je ne suis pas, Dieu m'en garde, un mécréant. Je crois à l'immortalité de l'âme... Mais...

- Mais quoi, mon bon monsieur, quel mais ?

- Je pensais que seule l'âme demeure immortelle. L'âme qui s'envole au ciel. Mais le corps, qui va en terre, ce golem d'argile, lui, pourrit. De toute façon, sans âme, il ne peut se mouvoir... ne peut se relever...

- Bien dit, me félicite l'homme, je me souhaite pareil bien ! J'ai plaisir à voir, poursuit-il, que vous êtes un savant lettré. Toutefois, vous avez oublié, mon bon monsieur, oublié le monde de l'imaginaire. L'âme, dites-vous, va au ciel. Bon. Mais où va-t-elle ? L'une va au paradis, l'autre en enfer. L'âme du juste va au paradis, et en enfer l'âme du pervers. L'un a mérité, pour le bien qu'il a fait, d'être invité au festin des Justes, à déguster la chair du Léviathan, du Shor-ha-Bor, à boire le vin conservé dans les grappes depuis les jours de la Création. L'autre, pour la mal qu'il a fait, a droit à la poix brûlante. C'est juste façon de parler ! Mais cela signifie justice divine, récompense et châtiment. Or, pourquoi y a-t-il récompense et châtiment ? Parce que l'homme, tant qu'il vit, a le choix : s'il le veut, il fait le bien ; s'il le veut, il fait le mal. Et comme on fait son lit, n'est-ce pas, on se couche...

"Mais qu'advient-il, selon la loi, lorsqu'un homme n'est pas un homme, que sa vie n'est pas une vie, qu'il ne fait ni bien ni mal car il ne peut rien faire, il n'a pas le choix d'agir et passe sa vie à dormir, traverse l'existence comme dans un monde d'illusions ? Que mérite une telle âme ? L'enfer ? Pourquoi ? Elle n'a pas fait de mal à une mouche. Le paradis ? Pour quelle belle parole, quelle belle action, elle n'a jamais mis la main à l'ouvrage.

- En effet, qu'advient-il d'une telle âme ?

- Rien ! Elle continue à vivre dans le monde de l'illusion. Elle ne quitte pas le corps. Avant, l'homme en question rêvait qu'il vivait sur terre, désormais il rêve qu'il vit sous terre."

Auteur: Peretz Isaac Leib

Info: in "Histoires des temps passés et à venir", éd. l'antilope, p.260-262

[ outre-tombe ] [ dualité ] [ tiers inclus ] [ judaïsme ] [ dialogue ] [ au-delà ] [ question ]

 

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discernement

C'est ici, ô sage, le lieu où il convient de parler de la valeur de l'intelligence. Parle et tire de ta raison ce que tu sais, pour que l'oreille de celui qui t'écoute s'en nourrisse. L'intelligence est le plus grand de tous les dons de Dieu, et la célébrer est la meilleure des actions. L'intelligence est le guide dans la vie, elle réjouit le cœur, elle est ton secours dans ce monde et dans l'autre. La raison est la source de tes joies et de tes chagrins, de tes profits et de tes pertes. Si elle s'obscurcit l'homme à l'âme brillante ne peut plus connaître le contentement. Ainsi parle un homme vertueux et intelligent, des paroles duquel se nourrit le sage : Quiconque n'obéit pas à la raison, se déchirera lui-même par ses actions; te le sage l'appelle insensé, et les siens le tiennent pour étranger. C'est par l’intelligence que tu as de la valeur dans ce monde et dans l'autre, et celui dont la raison est brisée tombe dans l’esclavage. La raison est l’œil de l’âme, et si tu réfléchis, tu dois voir que, sans les yeux de l’âme, tu ne pourrais gouverner ce monde. Comprends que la raison est la première chose créée. Elle est le gardien de l’âme; c'est à elle qu’est due l'action de grâces, grâces que tu dois lui rendre par la langue, les yeux et les oreilles. C'est d'elle que te viennent les biens et les maux sans nombre. Qui pourrait célébrer suffisamment Dieu ! la raison et l'âme? et si je le pouvais, qui pourrait l'entendre? Mais comme personne ne peut en parler convenablement, parle-nous, ô sage, de la création du monde. Tu es la créature de l'auteur du monde, tu connais ce qui est manifeste et ce qui est secret. Prends toujours la raison pour guide, elle l’aidera à te tenir loin de ce qui est mauvais; cherche ton chemin d'après les paroles de ceux qui savent, parcours le monde, parle à tous; et quand tu auras entendu la parole de tous les sages, ne te relâche pas un instant de l'enseignement. Quand tu seras parvenu à jeter tes regards sur les branches de l’arbre de la parole, tu reconnaîtras que le savoir ne pénètre pas jusqu'à sa racine.

Auteur: Ferdowsi Abū-l-Qāsim Manṣūr ibn Ḥasan al-Ṭūṣī

Info: Le livre des Rois

[ perspicacité ] [ bon sens ] [ spiritualité ] [ divin miroir ] [ sagesse éclairée ]

 

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catharisme

Quoiqu’il en soit à un certain tournant de la vie commune en Europe, la question de ce qui ne va pas dans la Création comme telle s’est posée. Elle s’est posée pour des gens dont vous verrez très suffisamment la notion qu’actuellement il nous est très difficile de savoir ce qu’ils pensaient bien exactement, je veux dire ce qu’a représenté effectivement, dans toutes ses incidences profondes, ce mouvement religieux et mystique qui s’appelle "l’hérésie cathare".

On peut même dire que c’est le seul exemple historique où une puissance temporelle se soit trouvée d’une telle efficace qu’elle a réussi à supprimer presque toutes les traces du procès. Tel est le tour de force qu’a réalisé la Sainte Église Catholique et Romaine. Nous en sommes à trouver dans des coins des documents dont très peu se présentent avec un caractère satisfaisant. Les procès d’inquisition eux-mêmes se sont volatilisés et nous n’avons que quelques témoignages latéraux de ci de là.

Par exemple, un père dominicain nous dit que ces cathares étaient dans tous les cas de très braves gens, foncièrement chrétiens dans leur manière de vivre et particulièrement de mœurs d’une pureté exceptionnelle. Je crois bien que les mœurs étaient d’une pureté exceptionnelle, puisque le fond des choses était qu’il fallait foncièrement et essentiellement se garder de quelque acte qui pût, d’aucune façon, favoriser la perpétuation de ce monde exécrable et mauvais dans son essence.

La pratique de la perfection consistant donc essentiellement à viser à atteindre, dans l’état de détachement le plus avancé, la mort qui était pour eux le signal de la réintégration dans un monde de lumière, dans un monde animique caractérisé par la pureté et la lumière, et qui était le monde du vrai, du bon Créateur originel, celui dont toute la création avait été souillée par l’intervention du mauvais Créateur, du démiurge, lequel y avait introduit cet élément épouvantable qui est celui de la génération, et aussi bien de la putréfaction, c’est-à-dire de la transformation.

C’est dans la perspective aristotélicienne de la transformation de la matière en une autre matière qui s’engendre elle-même, que cette perpétuité de la matière était le lieu où était le mal. La solution, comme vous le voyez, est simple. Elle a une certaine cohérence si elle n’a peut-être pas toute la rigueur désirable.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Séminaire VII, L'éthique, séance du 27 janvier 1960

[ christianisme ] [ résumé ] [ principes ]

 
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anti-thérapie

La psychanalyse est-elle un vouloir-guérir ? C’est en tout cas la question qui n’a cessé d’assiéger Freud ou Lacan. Une thérapeutique ? Une science ? Une espérance ? Prouvez-vous donc que ça soulage. Donnez-nous des exemples concrets, une liste de réussites incontestables. Non ? Alors nous inventerons autre chose. En gardant ce qu’il y a de bon dans la psychanalyse, bien sûr, nous n’allons pas retourner aux ténèbres. Mais enfin les malades, n’est-ce pas, on n’a pas le droit de les oublier.
A voir les différentes thérapeutiques qui tentent aujourd’hui peu à peu de succéder à la psychanalyse, on devine très bien les raisons pour lesquelles celle-ci reste si suspecte à tout le monde. Au point qu’il faut absolument la faire passer pour incomplète, passée de mode, inefficace, parfois même catastrophique pour les sujets. En réalité, la psychanalyse a trahi. Elle a raté sa vocation. Tout le monde l’attendait comme occulte savant. Science interne de l’homme en lutte pour sa dignité sociale. elle avait tout pour cela au départ. Les sources occultises de Freud mériteraient d’être dégagées. Ce qu’il doit aux tables tournantes. Avant l’écoute des hystériques, des psychotiques, des névrosés. Son adhésion en 1911 à l’étrange Société de recherches psychiques de Londres (où l’on étudiait les phénomènes paranormaux) comme membre correspondant puis comme membre honoraire. Sa passion des sociétés clandestines. Sa création d’un "comité secret" de six membres auxquels il donne comme signe de reconnaissance des intailles montées sur des anneaux d’or. Son penchant chronique pour les phénomènes "psi", les radotages spirites, télépathiques, les pratiques nécromantes… Et en même temps l’énigme qu’avec tout cela, ce soit tout de même une rationalité anti-occultiste qui se dégage de son œuvre. Comme, d’un autre côté, un antiprogressisme radical qui a désolé des générations. Avant que l’hostilité et l’indifférence finalement ne l’emportent. […] En réalité, Freud se sera battu toute sa vie avec des embryons d’occulte en se demandant s’il s’agissait d’inconscient ou pas. Tout sa vie, et c’est une des mille choses émouvantes de sa vie, il se sera demandé au fond s’il fallait qu’il aille jusqu’au bout en se mettant à fouiller pour de bon dans la fourmilière de l’occulte qu’on essayait de lui faire prendre pour une des provinces vraies du refoulement. Finalement il est resté sur cette valse-hésitation. S’il avait pris une décision, la psychanalyse serait peut-être vraiment devenue cette thérapeutique qu’on veut qu’elle soit pour qu’elle de désespérer tout le monde.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", pages 90-92

[ tentation spirituelle ] [ vérité inacceptable ] [ belle époque ]

 

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