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homme-nature

Je me moque de distinguer, comme les mystiques de l’écologie, le visage de Pan dans un massif de rhododendrons. Les voies à explorer mènent au-delà des mythologies et des fables de l’esprit.

Quand ma raison s’égare et s’éparpille dans les sombres entrelacs d’une forêt de chênes, je sais que, dans leur nébulosité et leurs fantasmagories, les formes, les odeurs, les présences perçues viennent de ce qui subsiste en moi de forces végétales, minérales, chthoniennes.

Je ne cède pas à la contemplation ; elle me plongerait dans la stérile béatitude, voire dans l’admiration – admirer est un passe-temps fétide. Je capte une activité qui a la faculté de m’enrichir, d’ajouter à ma vie une dimension secrète, de l’ouvrir à d’insoupçonnables accomplissements. Je me pénètre des mystères pour les féconder. J’engendre des alliances qui sont des filiations.

Auteur: Vaneigem Raoul

Info: Journal Imaginaire – Tout être humain est un chant et un champ de résonances

[ transformation ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

fable

Mère Vautour, un jour, envoya sa fille chercher de quoi manger. Elle y alla et rapporta un caneton. "C'est très bien, dit mère Vautour a sa fille, mais dis-moi, qu'a dit la mère de ce caneton quand tu as piqué sur son nid et que tu as emporté son petit? - Elle n'a rien dit, répondit la jeune vautour. Elle s'en est allée, c'est tout. - Alors tu dois rapporter ce caneton, dit mère Vautour. Il y a quelque chose de menaçant derrière ce silence."
Fille Vautour rapporta donc le caneton et prit un poulet a la place. "Qu'a fait la mère de ce poulet? demanda mère Vautour. - Elle a pleuré, elle a hurlé et elle m'a maudite, répondit sa fille. - Alors nous pouvons manger ce poulet, dit la mère. Il n'y a rien a craindre de quelqu'un qui crie."

Auteur: Chinua Achebe

Info: Le monde s'effondre Tout s'effondre

[ conte ] [ imagination ] [ représailles ]

 
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éloge

J'ai quitté, ces jours derniers, Racine pour La Fontaine et rappris une dizaine de fables par cœur. La perfection de La Fontaine est plus subtile mais non moins exigeante que celle de Racine; elle étend sur moins d'espace une apparence plus négligée; mais il n'est que d'y prêter attention suffisante: la touche est si discrète qu'elle pourrait passer inaperçue. Rien n'est plus loin de l'insistance romantique. Il passe outre aussitôt; et si vous n'avez pas compris, tant pis. On ne saurait rêver d'art plus discret, d'apparence moins volontaire. C'est au point que l'on doute si l'on n'y ajoute point parfois, si La Fontaine est bien conscient lui-même, dans quelques mots, de toute l'émotion qui s'y glisse; on sent aussi qu'il entre de la malice et qu'il faut se prêter au jeu, sous peine de ne pas bien l'entendre; car il ne prend rien au sérieux. 


Auteur: Gide André

Info: Journal 1939 - 1942

[ écrivain-par-écrivain ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

personnage

La niña Pancha est entrée dans les volutes dorées de la légende. Mais nul besoin de fables pour affermir son prestige. La vérité suffit.

La niña Pancha est une femme extraordinaire. Elle joue du coupe-coupe mieux que les plus habiles spécialistes des environs: dans ses mains la machette s'anime d'une vie agile et sinueuse de serpent ailé. Elle tire comme un chasseur: où elle met l'oeil, elle met la balle, comme on dit dans les campagnes. Elle monte des chevaux rebelles et dompte les jeunes poulains. Elle a l'habitude pour essayer ses forces, de lutter avec les toros donceles (c'est ainsi qu'elle appelle les taurillons qui n'ont pas encore monté des vaches.)

Il arrive parfois à la niña Pancha de boire un peu trop d'aguardiente. (...) Dans ces cas-là, la niña Pancha se transforme en bête fauve; et les péons, aussi ivres soient-ils, ne tardent pas à dessoûler.

Auteur: De la Cuadra José

Info: La tigra

[ mytique ] [ héroïque ]

 
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verbe

On dit que Pythagore n’a rien écrit parce qu'il se fiait davantage à la vertu de l'instruction orale. Plus probant encore que la simple abstention de Pythagore est le témoignage non équivoque de Platon, qui a affirmé dans le Timée : "C’est une rude tâche que de découvrir l’auteur et le père de cet univers, et une fois qu’on l’a découvert, il est impossible de la faire connaître à tous les hommes" ; et dans le Phèdre il rapporte une fable égyptienne contre l’écriture -  dont l’usage déshabitue les gens d’exercer leur mémoire et les oblige à dépendre des signes – et dit que les livres ressemblent aux portraits "qui paraissent vivants mais sont incapables de répondre un mot aux questions qu’on leur pose". Pour atténuer ou faire disparaître cet inconvénient, il imagina le dialogue philosophique. Le maître choisit le disciple, mais le livre ne choisit pas ses lecteurs, qui peuvent être pervers ou stupides.

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: Du culte des livres. Où est évoquée la comparaison entre le livre de Dieu, (l'univers monde) et celui (linguistique-littéraire) des hommes

[ historique ] [ langage figé ] [ bascule ] [ interprétation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

fable

BEGI ET SA GOULUE DE SŒUR
Un jour, Begi était couché sur le sol à côté d’un panier de poulet frit que sa mère avait préparé à l’occasion d’une fête. Sa sœur pensa que Begi était endormi, elle prit la plus grosse cuisse de poulet et alla la cacher sous le toit.
Lorsque la famille se réunit pour manger, Begi refusa ce qu’on lui offrait. Il dit : "Il y a un oiseau plus gros qui rôtit sous le toit."
"Que tu es bête", lui dit sa mère, mais sa sœur savait ce qu’il voulait dire.
Il grimpa sous le toit, prit la cuisse de poulet et la mangea.
"C’est toi qui l’as prise et qui l’as mise là", dit sa sœur. "Tu voulais le plus gros morceau."
"Non", dit Begi. "J’ai rêvé que le désir d’avoir le plus gros morceau était le meilleur moyen d’avoir le plus petit."
Et il lui donna l’os.

Auteur: Brunner John

Info: Dans "Tous à Zanzibar", trad. Didier Merle, Librairie Générale Française, 1995, pages 538-539

[ avidité ] [ moralité ] [ parodie ] [ comique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

conte

C'est alors qu'apparaissaient le chat-tigre, annonciateur de naufrage, le poisson-volant qui parle, auquel il ne faisait pas bon de désobéir sous peine de perdre sa route, le Hollandais Volant et son équipage de forcenés, les présages, les fantômes, les sirènes et les pirates, en un mot toutes les fables qui occupent le loisir du marin quand le temps est au calme plat ou qu'il trinque dans son cabaret favori. Londgren parlait également des victimes des naufrages, des hommes retournés à l'état sauvage, qui avaient désappris à parler, des trésors secrets, des mutineries de forçats et de bien d'autres sujets encore que la fillette écoutait avec plus d'attention peut-être qu'on en montra en entendant pour la première fois le récit que fit Colomb de la découverte d'un nouveau continent. "Allez, raconte encore" demandait Assol lorsque Longren venait à se taire, soudain absorbé dans ses pensées, puis elle s'endormait contre lui, la tête emplie de rêves prodigieux."

Auteur: Grine Alexandre

Info: Les Voiles écarlates, pages 31-32

[ berceuse ]

 

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diction

[...] on vous apprend rarement à écouter la langue dans ses textes et ses poèmes. [...] Il est très important d'entendre et de lire les textes à voix haute. Les fables de La Fontaine ont ceci d'extraordinaire que nous sommes obligés de les lire avec le ton. Or le ton est ce qui vient des sons. Par exemple, Le chat, la belette et le petit lapin : "La dame au nez pointu répondit que la terre était au premier occupant. C'était un beau sujet de guerre qu'un logis où lui-même il n'entrait qu'en rampant". Ta ta ta ta, articulé martelé et en hauteur : péremptoire et pointue, voilà la belette. Et voici le chat : "C'était un chat vivant comme un dévot ermite. Un chat faisant la chattemite, un saint homme de chat, bien fourré, gros et gras, arbitre expert sur tous les cas". Vous l'entendez, gros et gras, plein de o et de a.

Auteur: Cassin Barbara

Info: Plus d'une langue

[ organique ] [ langage ] [ musique ] [ prosodie ]

 

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espoir

- Je connais beaucoup de contes, grâce à mon père, répond Rosa. Mais cela n'a rien à voir avec l'hassidisme. Je leur ai toutefois raconté l'histoire de l'homme et ses trois chèvres : Foi, Amour et Espérance. Foi se faufile un jour à travers la clôture qui entoure la maison, s'égare dans la forêt et se fait manger par un loup. Il ne reste plus que ses sabots. Amour renverse une lampe à pétrole que l'homme négligent avait laissée dans la bergerie et prend feu. D'elle ne subsiste qu'un morceau de charbon. Désormais, l'homme est aux petits soins avec Espérance, la dernière chèvre qui lui reste. Il la gâte et la bichonne, bien qu'il soit devenu pauvre et ait lui-même à peine de quoi vivre. Il se montre généreux envers elle, dépense l'argent qui lui reste en nourriture, jusqu'à mourir de faim à ses côtés. On le retrouve mort dans la bergerie. Ses mains sont agrippées aux cornes de l'animal.

Auteur: Vertlib Vladimir

Info: L'Etrange mémoire de Rosa Masur

[ littérature ] [ triade ] [ fable ]

 

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fable oecuménique

Sur une île verdoyante, une vache vivait dans la solitude. Elle y paissait jusqu’à la tombée de la nuit et engraissait ainsi chaque jour. La nuit, ne voyant plus l’herbe, elle s’inquiétait de ce qu’elle allait manger le lendemain et cette inquiétude la rendait aussi maigre qu’une plume. A l’aube, la prairie reverdissait et elle se remettait à paître avec son appétit bovin jusqu’au coucher du soleil. Elle était de nouveau grasse et pleine de force. Mais, la nuit suivante, elle recommençait à se lamenter et à maigrir.

Le temps avait beau s’écouler, jamais il ne lui venait à l’esprit que, la prairie ne diminuant pas, il n’y avait guère lieu de s’inquiéter de la sorte.

Ton ego est cette vache et l’île, c’est l'univers. La crainte du lendemain rend la vache maigre. Ne t’occupe pas du futur. Mieux vaut regarder le présent. Tu manges depuis des années et les dons de Dieu n’ont jamais pour autant diminué.

Auteur: Djalâl ad-Dîn Rûmî

Info: Le Mesnevi : 150 contes soufis, pp. 153-154

[ monothéisme ] [ généreuse gaïa ]

 

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