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intégration durable

Dans Psychologie et Alchimie, Jung parle d’un homme qui avait rêvé qu’une femme inconnue, l’anima, adorait le soleil. Cela signifie que tout le génie spirituel de cet homme était encore dans l’inconscient, encore en relation avec le niveau animal. De telles personnes peuvent faire de grandes découvertes, mais seulement parce que celles-ci émergent de l’inconscient. Elles n’ont pas travaillé à découvrir ces choses par elles-mêmes, elles leur sont simplement venues à l’esprit. Un élément neuf qui n’a pas été consciemment acquis peut facilement se perdre à nouveau. C’est un simple don de l’anima qui est susceptible de retomber dans l’inconscient. (…)
Cela me fait penser à la situation de ces personnes qui ayant des expériences extrêmement fortes pendant leur analyse, ont ensuite les plus grandes difficultés à les amener dans leur vie. Elles demandent : "Alors, que vais-je faire maintenant ?" Mais l’expérience intérieure s’est évanouie. On peut faire une merveilleuse analyse sans que rien ne bouge dans le champ du conscient. C’est comme de prendre un bain : on se sent propre, mais rien n’a réellement changé.
L’expression technique pour désigner cela en mythologie est "la difficulté du retour". Le héros est sorti vainqueur de grandes épreuves, il a tué le dragon, etc., mais sur le chemin du retour, il s’endort et tout est perdu à nouveau ; ou bien le trésor lui est volé comme dans l’épopée de Gilgamesh à qui un serpent dérobe l’élixir de vie pendant qu’il se baigne dans un étang. Il semble que réussir la transition du retour, se reconnecter à la vie extérieure, soit un aussi grand exploit que de se confronter, comme on l’a fait avant, avec l’inconscient. Si ce retour ne s’accomplit pas bien, tout ce qui s’est passé est comme une soûlerie : on se réveille avec une gueule de bois, et puis, quelque temps après, tout redevient comme avant.
C’est la raison pour laquelle Jung était contre l’hypnose : les découvertes intérieures ne durent pas si elles ne sont pas faites pas à pas et vraiment consolidées dans le conscient. Les techniques rapides n’obtiennent pas de résultat durable parce que l’inconscient et le moi n’ont pas été réunis.

Auteur: Franz Marie-Louise von

Info: Dans "L'animus et l'anima dans les contes de fées"

[ processus général ] [ figures masquées ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

féminisme

Les récits de viols, de femmes battues, de grossesses forcées, de massacres médicaux, de meurtres motivés par le sexe, de prostitution contrainte, de mutilations physiques, d'abus psychologiques sadiques et autres lieux communs de l'expérience féminine devraient laisser le cœur brûlé, l'esprit angoissé et la conscience bouleversée. qui sont exhumés du passé ou racontés par des survivantes contemporaines devraient rendre le coeur lourd, l'esprit angoissé, la conscience bouleversée. Mais ce n'est pas le cas. Quelle que soit la fréquence à laquelle ces histoires sont racontées, quelle que soit la clarté ou l'éloquence, l'amertume ou la douleur, elles pourraient aussi bien avoir été murmurées dans le vent ou écrites dans le sable : elles disparaissent, comme si elles ne comptaient pas. Les personnes qui les racontent et leurs histoires sont ignorées ou ridiculisées, menacées de retour au silence ou détruites, et l'expérience de la souffrance féminine reste invisible et enterrée sous le mépris culturels... la réalité même de la violence subie par les femmes, malgré son omniprésence et sa constance accablantes, est niée. Niée dans les activités de la vie quotidienne, tout comme elle est niée dans les livres d'histoire, laissée de côté, et elle est aussi niée par ceux qui prétendent se soucier de la souffrance mais qui sont aveugles à cette souffrance.

Le problème, en termes simples, est qu'il faut croire en l'existence de la personne pour reconnaître l'authenticité de sa souffrance. Ni les hommes ni les femmes ne croient en l'existence des femmes en tant qu'êtres significatifs. Il est impossible de considérer comme réelle la souffrance de quelqu'un qui, par définition, n'a pas d'accès légitime à la dignité ou à la liberté, quelqu'un qui est en fait considéré comme une chose, un objet ou une absence. Et si une femme, une femme singulière multipliée par des milliards, ne croit pas en sa propre existence discrète et ne peut donc pas créditer l'authenticité de sa propre souffrance, elle est effacée, annulée, et le sens de sa vie, quelle qu'elle soit, quelle qu'elle ait pu être, est perdu. Cette perte ne peut être ni calculée ni comprise. Elle est vaste et terrible, et rien ne pourra jamais la compenser.

Auteur: Dworkin Andrea

Info: Right-Wing Women

[ patriarcat omnipotent ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

double injonction contradictoire

Celui-ci [Gregory Bateson] essaye de situer et de formuler le principe de la genèse du trouble psychotique dans quelque chose qui s’établit au niveau de la relation entre la mère et l’enfant, et qui n’est pas simplement un effet élémentaire de frustration, de tension, de rétention, et de détente, de satisfaction, comme si la relation inter-humaine se passait au bout d’un élastique. Il introduit dès le principe la notion de la communication en tant qu’elle est centrée, non pas simplement sur un contact, un rapport, un entourage, mais sur une signification. Voilà ce qu’il met au principe de ce qui s’est passé d’originairement discordant, déchirant, dans les relations de l’enfant avec la mère. Ce qu’il désigne comme étant l’élément discordant essentiel de cette relation, c’est le fait que la communication s’est présentée sous la forme de double bind, de double relation.

[...] Vous considérez que ce que le sujet dit a pour fin de méconnaître ce qu’il y a de signification quelque part en lui, et qu’il s’annonce lui-même – et vous annonce – la couleur à côté. Ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Il s’agit de quelque chose qui concerne l’Autre, et qui est perçu par le sujet de telle façon que, s’il répond sur un point, il sait que, de ce fait même, il va se trouver coincé dans l’autre. C’est l’exemple que prenait Mme Pankow – si je réponds à la déclaration d’amour que me fait ma mère, je provoque son retrait, et si je ne l’entends pas, c’est-à-dire si je ne lui réponds pas, je la perds.

[...] La question qui se pose à propos des psychoses, est celle de savoir ce qu’il en est du procès de la communication quand précisément il n’arrive pas à être constituant pour le sujet. C’est un autre repère qu’il faut rechercher. Jusqu’à présent, quand vous lisez M. Bateson, vous voyez que tout est en somme centré sur le double message, sans doute, mais sur le double message en tant que double signification. C’est précisément là que le système pèche, et justement parce que cette conception néglige ce que le signifiant a de constituant dans la signification.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre V", "Les formations de l'inconscient (1957-1958)", éditions du Seuil, 1998, pages 144-145

[ définie ] [ critique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

fable

Qu’il est difficile d’être honnête avec soi. En tout cas, je n’ai pas tellement d’indulgence pour ceux qui prêchent le sacrifice et l’oubli de soi. Tiens, je vais te raconter une histoire… Il était une fois un ermite qui vivait dans une grotte dans la montagne et qui méditait chaque jour, seul, détaché de tout désir humain. On venait de loin pour le voir et lui demander conseil. On le considérait comme un saint. Mais voilà qu’un jour une pute s’installe dans une autre grotte, un peu plus loin. Elle aussi reçoit beaucoup de visiteurs, mais pas pour les mêmes raisons ! Le saint est mortifié de devoir supporter quotidiennement le spectacle de la débauche. Tu penses bien, la putain démonétise sa sacro-sainte entreprise spirituelle, elle obscurcit le monde par le vice et le stupre. Bref, il n’y a pas un jour où il ne maudisse cette sale pute de s’être installée dans la grotte d’à côté !

Mais par l’un de ces hasards dont l’univers a le secret, l’ermite et la putain meurent le même jour. Les voilà à patienter dans la queue pour le paradis. L’ermite est en colère parce qu’il y a des tas d’âmes devant lui, des âmes de simples profanes, et il devient carrément furieux quand il voit que même la pute est plus avancée que lui dans la queue. Alors il sort du rang et va râler auprès des autorités compétentes. “Il y a une erreur dans votre liste, qu’il dit ; la preuve, c’est que la péripatéticienne là-bas, elle est devant moi.” Ni une ni deux, l’ange qui gère la file va consulter ses dossiers. En revenant il dit : “Cher ermite, tout est bien en ordre. Vois-tu, pendant les dix années qui viennent de s’écouler, tu as passé tes journées à maudire la prostituée qui vivait près de chez toi, parce qu’à cause d’elle, la montagne te semblait moins sacrée. Elle, pendant toutes ces années, qu’a-t-elle fait ? Tous les matins, elle priait pour toi, remerciant le ciel de t’avoir placé là, en face de son bordel, parce que la vue de ta sainteté l’aidait à supporter sa condition de pécheresse. Je te le demande : de vous deux, qui a l’âme la plus pure ?”

Auteur: Kalda Katrina

Info: La mélancolie du monde sauvage

[ religiosité ] [ théorie-pratique ] [ sagesse ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

hommes-femmes

Qu’il me suffise, pour donner ici une idée des choses, d’évoquer par exemple une histoire comme celle qui s’est passée en pleine période de floraison de cet amour courtois, l’histoire de cette comtesse DE COMMINGES, fille d’un certain Guillaume DE MONTPELLIER, qui, à ce titre, se trouvait l’héritière naturelle d’un comté qui est précisément le comté de Montpellier. Un certain Pierre D’ARAGON, roi d’Aragon et fort ambitieux de s’installer au nord des Pyrénées - malgré l’obstacle que lui a fait à cette époque la première poussée historique du Nord contre le Midi, à savoir le fait de la croisade des Albigeois, et des victoires de Simon DE MONTFORT sur les comtes de Toulouse - du fait que cette femme se trouve l’héritière naturelle, quand son père mourra, d’un comté de Montpellier, il veut à ce seul titre l’avoir.

La personne semble, elle, être fort peu de nature à s’impliquer dans ces intrigues plus ou moins sordides. Tout semble indiquer qu’il s’agit d’une personnalité extrêmement réservée, voire proche d’une certaine sainteté, au sens religieux du terme. C’est en effet à Rome, et en odeur de sainteté qu’elle finit. Cette personne se trouvera, par l’intermédiaire des combinaisons politiques et avec la pression d’un seigneur de même puissance, Pierre D’ARAGON, contrainte de quitter son mari. Une intervention papale force celui-ci à la reprendre, mais à la mort de son père plus rien ne tient, tout se passe selon les volontés du plus puissant seigneur.

Elle est effectivement répudiée par son mari qui en a fait d’autres, et qui en a vu d’autres, elle épouse ledit Pierre D’ARAGON qui n’a d’autre conduite avec elle que de la maltraiter, au point qu’elle doit s’enfuir, et c’est ainsi qu’elle termine sa vie à Rome sous la protection du pape qui, à l’occasion, se trouvait fonctionner comme le seul protecteur de l’innocence persécutée. Le style de cette histoire est simplement pour vous montrer quelle est, dans une société féodale, la position effective de la femme.

Elle est à proprement parler ce que les structures élémentaires montrent - les structures élémentaires de la parenté - c’est-à-dire un corrélatif des fonctions d’échange social, un support d’un certain nombre de biens et de signes de puissance.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Séminaire VII, L'éthique

[ moyen-âge ] [ historique ] [ rapports ] [ valeur ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-par-hommes

Maintenant, réfléchissant dans le noir à leur passé, il s'apercevait qu'il ne pouvait y avoir qu'une raison à la façon acrobatique et distante que Nora avait de faire l'amour : comme les prostituées qui vendent leur corps, mais non leur plaisir, Nora, simplement, ne l'aimait pas. Toutefois cette explication ne lui sembla pas satisfaisante : Nora répétait constamment qu'elle l'aimait dans les occasions les plus intimes et les plus désintéressées et il n'avait pas de raison d'en douter. Mais alors ? Il se dit que son manque de participation à l'amour ne pouvait s'expliquer que s'il l'entendait au-delà des limites du rapport sexuel. En réalité, pensa-t-il, la manière qu'avait Nora de faire l'amour sous-entendait une attitude psychologique analogue : aux démonstrations amoureuses de Lorenzo elle répondait, en fait, par l'immobilité, l'indifférence, carrément par l'agacement et la répulsion. Maintenant, à y bien repenser, il se rappela que Nora n'aimait pas être caressée sur le visage, alors que c'est une des caresses les plus affectueuses ; dès qu'il ébauchait ce geste, elle ne pouvait s'empêcher de détourner la tête. Qu'est-ce que cela signifiait ? Comment cela pouvait-il être compatible avec l'affirmation obstinée et sincère de Nora qui prétendait l'aimer ? Lorenzo se souvint du comportement analogue d'un de ses chats, chez ses parents, sauvage et méfiant, habitué à vivre à la maison le jour et sur les toits la nuit, il se dérobait à la caresse ou se retournait et faisait mine de le griffer. Lorenzo avait demandé à sa mère pourquoi l'animal ne voulait pas être caressé. Elle avait répondu :
- Parce que tu ne lui plais pas.
- Mais nous lui donnons une maison, de la nourriture, il devrait au moins se laisser caresser.
- Il est égoïste, il veut recevoir et non pas donner. Ou plutôt, si tu réfléchis un peu, il y a quelque chose qu'il nous donne.
- Quoi ?
- Sa beauté. Il est beau. Il se laisse contempler, il ne veut pas donner davantage.
Maintenant, en repensant aux mots de sa mère, il crut pouvoir expliquer l'attitude de Nora dans l'amour. Comme le chat de sa mère, Nora était simplement égoïste : tout en acceptant son amour, elle ne ressentait pas le besoin d'y répondre, elle se contentait de vivre sous ses yeux, de se laisser regarder.

Auteur: Moravia Alberto

Info: La femme léopard

[ distantes ] [ froides ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

onirisme

Promenade dans les bois. Chemin dégagé et rocailleux.

Bon, me voilà face à un truc insolite.

Ce n'est pas apparent.

Mais je le sais.

Certes, si elle était vraiment inconnue, je ne pourrai la voir, cette chose... La distinguer. Puisqu'elle ne ferait pas partie des objets déjà intégrés dans une case pré établie...

Néanmoins JE LE SAIS.

Elle est devant mes yeux.

La décrire ? Comment créer une nouvelle case ?

Une pierre, grossier parallélépipède grisâtre d'environ 15 centimètres sur le petit côté...

Avec des bords trop bien définis, telles les bordures d'un dessin de Hergé.

Et maintenant voilà que ce machin est autre, mais sans que j'aie pu m'apercevoir du changement. Effet d'une transmutation visuelle magique, fondu-enchaîné parfait dans sa lenteur, mais produit instantanément ?

La chose bouge un peu. Elle a modifié sa couleur, du gris incertain nous sommes passé à ce que je nommerai : bleu terne.

Un bleu épais qui semble scintiller de l'intérieur.

Je suis à genoux devant elle.

L'objet s'est élargi, de telle sorte qu'il fait désormais penser à une demi-étoile de mer,  avec des contours imprécis, vaporeux...

Et. Et...

Et le revoilà caillou. Pardonnez les pauvres analogies pour tenter de définir ce truc mais je n'en puis trouver de meilleures.

Maintenant je me transforme. Comme si la pierre restait parfaite, immobilisée dans un espace absolument figé.

... Et mézigue, observateur, votre serviteur envoyé spécial... qui rapetisse...

Ma vision passe désormais par les oreilles.

...

Au pied d'une falaise bleue. De grands nuages tanguent, volutes vertes au-dela de l'horizon.

Feuillus qui bordent le chemin ?

Je peux bouger.

Mais la falaise reste intangible. Je passe au travers.

Sens tactiles floutés par on ne sait quoi.

...

Pas d'exotisme ici.

De paradoxe... Rien. 

Tout est évidence.

Simple

Le bizarre est derrière. 

Curieuses les sensations d'une vie ? Insolites... Singulières. Surprenantes. Normales ? 

Of course not

J'ai quitté notre monde ésotérique, inexplicable... désorientant.

Pour entrer dans le réel.

Auteur: Mg

Info: 5 fév. 2013

[ dernières paroles ] [ poème ]

 

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justification pour prendre congé au travail

Lundi soir, 18heures 30. Bonjour à tous, j'ai reçu un appel bouleversé de maman expliquant que ma tante la plus proche, presque ma deuxième mère, avait été conduite à l'hôpital dans un état désespéré. Affolé je suis immédiatement parti pour la voir à Orléans..... Quand je suis arrivé à l'hôpital vers 10 h je n'ai pas pu la voir et ai passé la nuit entière dans la salle d'attente avec mes parents, mon oncle et plusieurs autres membres de famille. Ce fut une nuit de communion, peut-être la plus longue nuit de ma vie. Il n'y eu pratiquement aucun mot échangé... nous nous sommes simplement appuyés les uns sur les autres, avec juste quelques larmes de crainte et de tristesse... J'ai finalement pu la voir hier matin et quand je l'ai vue dans la salle des urgences il fut très difficile de ne pas m'effondrer. Il y avait plus de tubes qui sortaient d'elle qu'on pourrai compter, avec les bipbips des machine et du poumon électrique qui l'aide à respirer. C'était hyper impressionnant... l'infirmière m'a expliqué que depuis son arrivée elle glissait de l'inconscience au délire. Et la chose la plus dingue c'est que personne ne sait vraiment ce qui cloche médicalement. En m'approchant du lit j'ai eu une prière silencieuse et ai saisi sa main. Ce n'est qu'à ce moment qu'elle a ouvert ses yeux vers moi et c'est avec un immense soulagement j'ai pu voir de l'amour et de la vie dans ses yeux. Voilà, c'est très certainement la dernière fois que je l'ai vue. J'ai passé le reste de la journée d'hier à l'hôpital et suis rassuré d'avoir pareille famille, stupéfié de la façon dont nous sommes tous venus ensemble pour elle. Plusieurs de mes parents vont arriver ce matin de San Francisco et d'Australie et seront, si tout va bien, bientôt à ses côtés. Ma tant est toujours aux soins intensifs nous espérons tous pour bientôt de bonnes nouvelles. J'ai appelé Emma lors de mon voyage de retour. Mais ne sais pas si elle a reçu le message. J'espère que mon absence n'aura pas causé trop de problèmes, mais je n'avais pas le choix de ma décision. La famille est et sera toujours la chose la plus importante de ma vie, particulièrement si c'est probablement la dernière fois que j'en vois un membre proche. Merci de votre compréhension.

Auteur: Internet

Info:

[ humour ] [ boulôt ]

 

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atemporalité

Interrogé sur l’Atlantide, Bergier avait lancé l’hypothèse qu’il ne s’agissait pas d’une civilisation disparue dans le passé mais d’un "ressac du futur", d’un mythe en quelque sorte prémonitoire. Le temps est la grande énigme. Nous le constatons par le vieillissement, que ce soit l’usure des choses ou celle de notre propre corps, en d’autres termes par des phénomènes irréversibles et nous le repérons par des phénomènes périodiques comme l’alternance du jour et de la nuit, qu’il suffit de compter. Ainsi, dans le Poème de la création qui ouvre le livre biblique de la Genèse, chaque étape est scandée par le vers "Il y eut un soir, il y eut un matin", suivi du numéro du "jour" qui vient de s’achever. A l’échelle où se produisent généralement les phénomènes quantiques, il est battu en brèche car pratiquement toutes les équations qui les décrivent sont réversibles sur le temps. Olivier Costa de Beauregard en a tiré comme conséquence l’existence de "potentiels avancés" (comme on dit qu’une montre avance) où la cause se produit dans le futur et l’effet dans le passé. Richard Feynman, autre prix Nobel, considère le positon, l’électron dont la charge électrique est positive et qui joue dans l’antimatière le même rôle que l’électron à charge négative dans notre matière, il considère donc ce positon comme un électron qui remonte le temps. Il doit cette idée à son maître, John Archibald Wheeler, qui l’a encouragé à la développer sous forme de diagrammes pédagogiques.
Dans ce diagramme, l’un des plus simples de Feynman, on lit que la rencontre d’un positon e+ et d’un électron e- les annihile tous les deux en un jet de lumière représenté par l’onde γ, donc un photon. Au bout du processus, on retrouvera un positon et un électron émis à partir de la lumière. Le temps ordinaire, celui des pendules, se lit ici de la gauche vers la droite comme notre écriture. On voit que les petites flèches qui symbolisent les particules qui interagissent (e+ et e-) sont inversées : le positon semble s’éloigner du point de rencontre et se précipiter vers le point d’émission en remontant le temps tandis que l’électron se comporte comme n’importe quel objet de notre monde, va vers la rencontre et s’éloigne du point d’émission. Bien sûr, il faudrait mettre des guillemets partout, ce sont presque des métaphores de ce qui se passe vraiment mais ces métaphores sont parlantes.

Auteur: Anonyme

Info: Dans "Les magiciens du nouveau siècle"

[ rétrocausalité ] [ physique quantique ] [ inversion du temps ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

programme

Ça pourrait être cela, en fin de compte, le propre de la critique : repérer ce qui tend à rendre le roman impossible. Il y a donc la poétification de la réalité. Et aussi, en vrac : l’interdiction de se moquer ou de caricaturer (tout le monde est respectable) ; la victimocratie ; le primat des larmes et de l’émotion, mélange radioactif de résidus de gauchisme et de puritanisme ; le terrorisme du cœur ; le chantage au moi comme authenticité, comme preuve (et finalement comme œuvre : "Il me suffit d’exhiber mes blessures et d’appeler ça de l’art. reconnaissez mes blessures comme de l’art et taisez-vous !") ; le rôle épurateur des émissions dites littéraires du type "Apostrophes", leur longue mission de nettoyage éthique et de formation de nouvelles générations d’ "auteurs" consensuels ; la confusion organisée des sexes (alors qu’un bon romancier est toujours un très ferme différenciateur des sexes) ; la propagande homophile acceptée lâchement comme style de vie général ("On est tous un peu homos") ; le devenir nursery-monde du monde, l’infantilisation généralisée (devant "l’intérêt de l’enfant", qui oserait ne pas s’agenouiller ?) ; la vitesse médiatique, la sinistre vitesse liquidatrice, en opposition avec la lenteur nécessaire aux arts (à leur profond instinct de conservation) ; le modèle du racisme à toutes les sauces (invention du "sexisme" sur le moule du racisme, fabrication plus récente du "spécisme", crime consistant à voir une distinction entre les espèces) ; le refus des gens eux-mêmes, des simples gens, de n’être que des gens, leur prétention à passer pour le gratin, pour le dessus du panier, pour l’élite, leur désir d’être pris pour des people, comme on dit dans les magazines people justement, donc à perdre toute consistance romanesque […] ; la culture englobant les différentes disciplines dites artistiques et les réorientant vers une finalité résolument touristique, à l’intérieur du nouvel ordre social lui-même touristique (on vient, on paie, on regarde, on photographie, on camescopise, on approuve, on s’évacue) ; le tourisme lui-même, bien sûr, forme ultime et destructrice de la transparence planétaire, avec son choix de sites, ses cadrages, ses ravages et son accompagnement de pâtisseries romanesques luberonnaises ou vénitiennes qui ne renseignent que sur l’endroit où les auteurs ont passé leurs derniers congés payés. Et il faudrait encore ajouter la prévention généralisée, la Sécurité sociale (pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, la survie triomphant de la vie), la politique des sondages en lutte contre toute attitude anti-communautaire, contre toute échappée hors des "valeurs" de la classe moyenne, contre toute imprévisibilité (donc contre l’essence du romanesque). Et ainsi de suite.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels I - Rejet de greffe", pages 5-6

[ démolition ] [ dissection du discours ]

 

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